OpĂ©ra chez soi, ballets Ă la maison, concerts en direct⊠En quelques semaines (depuis la mi mars), confinement oblige, internet est devenu le seul accĂšs Ă la culture, sous condition que les acteurs habituels, empĂȘchĂ©s Ă prĂ©sent, diffusent sur leur site spĂ©cifique leurs propres contenus. Lâoffre sâest Ă©largie ; elle ne cesse de s’enrichir mĂȘme et les maisons dâopĂ©ras et de danse, les institutions dâEurope les plus diverses (orchestres, salles de concerts, festivalsâŠ) mettent en ligne leurs fonds vidĂ©o, certains en streaming et selon les acteurs, sur une durĂ©e plus ou moins limitĂ©e. Classiquenews vous propose ici sa sĂ©lection des meilleurs sites et programmes annoncĂ©s. Certains jouent la carte du live, offrant de rĂ©els instants uniques dont feu et fragilitĂ© renouvellent lâesprit du partage, comme une alternative concrĂšte Ă lâinterdiction dĂ©sormais de se regrouper dans les salles⊠(voir ci aprĂšs, les concerts live du cycle « Aux notes citoyens », initiĂ© par le Festival 1001 notes).
De quoi alimenter notre curiositĂ©, stimuler lâĂ©vasion et conjurer autant quâil se peut les mĂ©faits de lâenfermement obligĂ©. Nous ajoutons aussi les perles du net soit les programmes disponibles ordinairement accessibles sur la toile… Bon confinement, prenez soin les uns des autres et restez chez vous !
opéra
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NOTRE PALMARES. Notre TOP 5 des meilleures productions / propositions lyriques  à voir et revoir sur le NET :
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1 – PARSIFAL Ă l’OpĂ©ra de Palermo / Graham Vick, mise en scĂšne. Avec l’exceptionnelle et captivante Kundry de Catherine Hunold. Lire prĂ©sentation ci-aprĂšs.
2Â -Â Â ELEKTRA, Salzbourg 2020 : “Volcan Orchestral, lave vocale”… Si la mise en scĂšne
de Wrlikowski ne sĂ©duit pas vĂ©ritablement, en revanche l’intensitĂ© des voix surtout l’Elektra hallucinĂ©e, dĂ©truite, embrasĂ©e de la soprano Ausrine Stundyte assure Ă cette nouvelle production, un Ă©clat indiscutable. Belle rĂ©ussite pour l’Ă©dition du Festival de Salzbourg 2020 celle des 100 ans. LIRE notre critique de l’opĂ©ra ELEKTRA Salzbourg 2020
3 – TURANDOT Ă la Scala de Milano / Nikolaus Lehnoff / Riccardo Chailly. Avec Nina Stemme dans le rĂŽle titre. Outre l’imaginaire flamboyant expressionniste des dĂ©cors et des costumes, la version retenue est celle achevĂ©e par Berio, une fin trĂšs rĂ©ussie. Lire prĂ©sentation ci-aprĂšs. Lire prĂ©sentation ci-aprĂšs.
4 - L’ETOILE par l’Atelier Lyrique de Tourcoing (fĂ©vrier 2020). L’opĂ©ra poĂ©tique, dĂ©jantĂ© de Chabrier, si admirĂ© de Ravel, est remarquablement dĂ©fendue dans cette production efficace et vivace qui rĂ©unit une trĂšs solide Ă©quipe de solistes (Kossenko). Lire prĂ©sentation ci-aprĂšs.
5 – GĂTTERDĂMMERUNG / Le CrĂ©puscule des Dieux de Wagner Ă La Scala de Milano. D’emblĂ©e c’est surtout la direction passionnante, d’un tragique soyeux, souterrain, viscĂ©ral de Daniel Barenboim que nous saluons ici : son geste creuse les perspectives psychiques qui pilotent chaque personnage. Les interludes orchestraux sont bouillonnants et significatifs, d’un dramatisme  sinueux et profond (Ă©coutez, outre l’ouverture, l’introduction Ă Brunnhilde Ă 1h22mn45 – acte I) : visionner ici Le CrĂ©puscule des Dieux de Wagner par Daniel Barenboim :
https://www.raiplay.it/video/2020/03/Gtterdmmerung-676242e5-0d3e-4010-a056-66b4d801248e.html
6 – HĂ©rodiade de Massenet Ă l’OpĂ©ra de SAINT-ETIENNE (2001) – le grand opĂ©ra français avec ballets s’illustre en caractĂšres orientaux et bibliques, mais aussi sous le feu de l’amour de la jeune SalomĂ© pour le prophĂšte Jean… Production ambitieuse et rĂ©alisĂ©e avec honnĂȘtetĂ© – en replay jusqu’Ă la reprise des spectacles Ă l’OpĂ©ra de Saint-Etienne… PrĂ©sentation ci dessous / Voir la production ici: https://www.saint-etienne.fr/actualites/hĂ©rodiade-opĂ©ra-en-4-actes-7-tableaux
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Massenet : Hérodiade (1881) / Opéra de SAINT-ETIENNE, 2018
InspirĂ© des 3 Contes de Flaubert, HĂ©rodiade de Massenet, entre fresque historique et biblique et huis clos psychologique, aborde le mythe oriental avec une sensualitĂ© ardente et passionnĂ©e. Lâauteur de Werther ou de ThaĂŻs et Manon, offre un rĂŽle puissant pour HĂ©rodiade (mezzo-soprano), amoureuse dâHĂ©rode Philippe mais hantĂ©e par le souvenir de sa fille perdue, Salomé⊠lâorientalisme biblique (lâaction se dĂ©roule Ă JĂ©rusalem en JudĂ©e) est une alternative au wagnĂ©risme alors omniprĂ©sent en Europe et en France au dĂ©but des annĂ©es 1880. Massenet aborde le genre du grand opĂ©ra avec ballet (danse babylonienne, dĂ©but du II, dans le palais dâHĂ©rode, quand le roi sâenivre au dĂ©sir de possĂ©der la jeune SalomĂ© – puis danse mystique et sacrĂ©e dans le temple de Salomon au III). A noter le trĂšs bel air de Phanuel : « astres Ă©tincelants »⊠qui interroge la nature de Jean : « est ce un dieu ? »⊠Pour autant lâĂ©criture trĂšs acadĂ©mique se rapproche souvent des effets un peu faciles de la peinture dâHistoire. Massenet certes habile mĂ©lodiste, ne possĂšde pas lâorchestration dâun Bizet (les PĂȘcheurs de perles ou surtout Carmen, dâun hispanisme des plus raffinĂ©s).
SALOMĂ, amoureuse de JEAN… « Celui dont la parole efface toutes peines, le prophĂšte est ici⊠câest vers lui que je vais » : au dĂ©part, le portrait de SalomĂ© est celui dâune jeune femme en quĂȘte de sa propre identitĂ©, charmĂ©e par lâautoritĂ© du ProphĂšte. LâopĂ©ra malgrĂ© son titre, est surtout celui de la fille dâHĂ©rodiade, la jeune juive SalomĂ©, qui aime Jean, apprend aprĂšs le supplice de son aimĂ©, dâHĂ©rodiade quâelle est sa fille. AprĂšs l’avoir implorĂ©, – dans une ultime scĂšne, SalomĂ© veut tuer sa mĂšre qui s’est rĂ©vĂ©lĂ©e, mais prĂ©fĂ©rant mourir avec le prophĂšte, lâhĂ©roĂŻne se suicide en retournant la lame contre elle-mĂȘme.
Alternant grandes scĂšnes collectives et solos passionnĂ©s, hĂ©roĂŻques et tragiques, Massenet sculpte le profil de ses deux personnages fĂ©minins : HĂ©rodiade qui demande Ă son Ă©poux HĂ©rode Ă©pris de SalomĂ©, quâil tue le prophĂšte Jean, lequel ne cesse de la diffamer par ses prophĂ©ties (Jean la traite de « Jezabel » , lâĂ©trangĂšre vicieuse et malfaisante) ; SalomĂ©, jeune Ăąme, elle, nâaime que Jean et recherche sa mĂšre⊠Dâun cĂŽtĂ©, une Ă©pouse haineuse et vengeresse, matriarche aimante mais exclusive (« ne me refuse pas » sâĂ©crit-elle en exigeant dâHĂ©rode la tĂȘte de Jean) ; de lâautre, une jeune Ăąme qui sâouvre Ă lâamour pour Jean⊠Ici pas de scĂšne des sept voiles (qui a fait le triomphe de lâopĂ©ra de R Strauss inspirĂ© de Wilde) mais les dĂ©chirements de SalomĂ©, acquise au ProphĂšte Jean et qui se suicide face Ă la barbarie et l’horreur dâun monde qui a tuĂ© son aimĂ© et dans lequel sa propre mĂšre la manipule et nâhĂ©site pas Ă la sacrifierâŠ
Production de lâOpĂ©ra de Saint-Etienne – 2018 – JY Ossonce, direction / JL Pichon, mise en scĂšne. Avec Elodie Hache (SalomĂ©), Emanuela Pascu (HĂ©rodiade), Florian Laconi (ProphĂšte Jean), Christian Helmer (HĂ©rode), Nicolas Cavallier (le devin et mage chaldĂ©en Phanuel, mentor et protecteur de SalomĂ© en quĂȘte de sa mĂšre) Orchestre Symphonique Saint-Etienne Loire. LIRE aussi notre compte rendu critique complet d’HĂ©rodiade de Massenet Ă l’OpĂ©ra de Saint-Etienne
VOIR lâopĂ©ra sur le site de la Mairie de Saint-Etienne
https://www.saint-etienne.fr/actualites/hérodiade-opéra-en-4-actes-7-tableaux
VOIR la production dâHĂ©rodiade de Massenet Ă lâOpĂ©ra de Saint-Etienne sur Youtube / OpĂ©ra de Saint-Etienne :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=691&v=Yc0rTYBtxZ0&feature=emb_logo
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MOZART: nouveau Cosi fan tutti Ă Salzbourg 2020. Descendre, Dreisig… Loy / Mallwitz
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COMPTE-RENDU, opĂ©ra. Salzbourg, 2 aoĂ»t 2020. MOZART : Cosi fan tutte : Dreisig, Crebassa⊠Christof Loy. UN NOUVEAU COSI ⊠en dĂ©licatesse, juvĂ©nilitĂ©. On pourrait sâenorgueillir de compter plusieurs chanteuses françaises ici, pour les rĂŽles de Fiordiligi et de sa servante Despina⊠Mais lâĂ©coute tempĂšre notre enthousiasme⊠Elsa Dreisig en Fiordiligi, a un timbre frais et idĂ©alement juvĂ©nile, mais la technique dĂ©rape et la justesse instable, attĂ©nue lâenthousiasme : trop tĂŽt pour la jeune diva francodanoise ? Un bon travail de remise en place sâimpose Ă notre avis. Son grand air solo « Come scoglioâŠÂ » (Ă 49â37 de la captation vidĂ©o) sâil est techniquement assurĂ© (redoutables Ă©carts de notes), reste un peu lisse. Un manque de passion et dâintensitĂ© dâautant plus regrettable car Fiodiligi recueille toutes les tempĂȘtes prĂ©cĂ©dentes incarnĂ©es par les hĂ©roĂŻnes mozartiennes, surtout Giunia (Lucio Silla). Dreisig semble ne pas mesurer totalement tous les enjeux de son texte. Mieux assurĂ©e, Marianne Crebassa fait une Dorabella, plus mĂ»re et convaincante. Dans leurs duos, les deux voix fusionnent, sâamusent, jouant sur lâintensitĂ© de leur Ă©mission fraĂźche. Deux dĂ©lurĂ©es parfaitement incarnĂ©es, prĂȘtes Ă oublier et rompre les serments passĂ©s. Son grand air (« Songes implacables qui mâagitezâŠÂ ») affirme une beau tourment tragique.
La mise en scĂšne de Loy affecte une discrĂ©tion Ă©purĂ©e, proche de la froideur nordique : silhouettes noires sur fond blanc immaculĂ©, – contrastes affirmĂ©s, contrejours expressifs⊠voilĂ qui dĂ©tache nettement et toujours le relief de la musique et des voix.
Les deux hommes sont honnĂȘtes sans plus, dâun style quelconque parfois caricaturaux. Le baryton AndrĂš Schuen assume plus crĂąnement ses airs avec un aplomb parfois trop appuyĂ© : la grĂące mozartienne ne supporte aucune faute de goĂ»t aussi il manque ce format dĂ©licat et sincĂšre propre Ă Mozart. Le tĂ©nor dâabord acide, pauvre en nuances, sâaffranchit de son trac et trouve une justesse sincĂšre qui Ă©meut, comme portĂ© par la direction trĂšs sensible de la cheffe Joana Mallwitz. Une Ă©volution saisissante Ă suivre pendant la reprĂ©sentation. Ses duos avec Fiordiligi sont touchants. Le dĂ©sarroi surgit souvent dans ce style juste et direct. PremiĂšre pour la cheffe Joana Mallwitz Ă Salzbourg, et par lĂ mĂȘme, premiĂšre pour une femme cheffe dans lâarĂšne prestigieuse salzbourgeoise⊠on apprĂ©cie ses ralentis, nuances, respirations : surgissent la profondeur et la dĂ©licate mĂ©lancolie dâun Mozart qui nous parle du dĂ©sordre amoureux certes, mais surtout de perte, de fragilitĂ©, dâĂ©vanescence (belle souplesse onirque du trio fameux Soave silentoâŠ). La direction reste constamment passionnante : souffle dramatique, clartĂ© et souplesse, surtout diction intĂ©rieure de lâorchestre : Mallwitz frappe les esprits et les ouĂŻes.
La Despina de Lea Desandre, soubrette délurée, autoritaire, collectionne une série de sketches savoureux avec un aplomb qui contrepointe adroitement la naïveté de ses deux patronnes. Y compris quand elle joue au chirurgien (avec masque, référence à la covid 19), présence déjantée au comique savoureux⊠La jeune diva française apporte cette touche de délicatesse intérieure, cette maßtrise des nuances émotionnelles, idéale approche de la palette sentimentale mozartienne. Sa finesse se distingue nettement et dans son jeu scénique et son articulation, riche en phrasés. Un exemple de subtilité pour ses partenaires.
VOIR Cosi fan tutte de Mozart, Salzbourg 2020
https://www.arte.tv/fr/videos/098629-001-A/cosi-fan-tutte-de-mozart/
EN replay arte.tv jusqâ31 octobre 2020
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CULTUREBOX
VERDI : Il Trovatore (Orange, 2015). Rien de confus ou alambiquĂ© dans lâopĂ©ra de Verdi : une lĂ©gende virile et fantastique qui narre la vengeance de la gitane mi sorciĂšre mi haineuse Azucena qui recueille et Ă©lĂšve son « fils » Manrico ; celui ci aime Leonora, elle-mĂȘme adorĂ©e par Luna. Manrico et Luna sâopposent, se haĂŻssent : Luna tue Manrico par jalousie, avant dâapprendre de la bouche dâAzucena quâil Ă©tait son frĂšre ; ainsi se venge la sorciĂšre dont le vĂ©ritable enfant a Ă©tĂ© tuĂ©, brĂ»lĂ© vif par le premier comte de LunaâŠ
Verdi exploite les ressorts dramatiques dâune sombre histoire familiale oĂč les enfants perpĂ©tuent la folie sanglante de leurs parents. Transmission de lâesprit du soupçon, des manipulations et du mensonge, lâaction est celle de la vengeance sourde mais inĂ©luctable⊠DĂšs la premiĂšre scĂšne, lâhistoire de lâenfant brĂ»lĂ© est contĂ©e par une basse chantante, hallucinĂ©e, pĂ©nĂ©trĂ©e par lâhorreur quâil professeâŠ
La production rĂ©unit une distribution globalement convaincante ; si la Leonora de la chinoise Hui He est plus mezzo dramatique (dâune belle rondeur cuivrĂ©e quoique souvent imprĂ©cise dans ses vocalises) ; ampleur qui renforce lâautoritĂ© dâun personnage large qui Ă©carte tout angĂ©lisme dâun soprano plus lĂ©ger (sa Leonora a des accents plus maternels que rĂ©ellement juvĂ©niles), le Manrico de Roberto Alagna a fiĂšre allure, ardent et enivrĂ© mĂȘme, incarnant la virilitĂ© tendre du jeune amoureux, comme lâardeur loyal du fils, prĂ©sent Ă sa mĂšre (air du feu, nerveux et tendu), pris dans les rets dâune haine familiale qui le dĂ©passe. Luna, sombre, jaloux, Ă la rancĆur aigre, ĂȘtre tapis dans lâombre de la lumiĂšre des deux amants permet ay baryton roumain Georges Petean dâĂ©paissir son personnage, mais lâinterprĂ©tation pourrait ĂȘtre plus nuancĂ©e ; heureusement Ă mesure que lâaction se dĂ©roule, ce jaloux frustrĂ© gagne une sincĂ©ritĂ© croissante. Tandis que la sorciĂšre de Lemieux atteint des Ă©clats tĂ©nĂ©bristes et graves dans le rĂ©cit de la mort de son fils croisĂ© avec le visage de sa mĂšre brĂ»lĂ©e vive⊠qui lui demande de venger leur sang. Une trĂšs belle interprĂ©tation. La direction de de Billy est active, parfois lourde et brutale ; et la mise en scĂšne de Charles Roubaud, routiniĂšre mais lisible. Quoique tendant Ă l’oratorio et Ă la succession d’airs dans les deux derniers actes… Pourtant le formidable duo de la mĂšre et de son fils, Azucena / Manrico, grĂące Ă l’engagement de Lemieux et Alagna atteint une lumineuse sincĂ©ritĂ© dans le tableau final, celui qui conduit les deux Ăąmes vers le bĂ»cher… joyaux dans la nuit de l’anĂ©antissement. DurĂ©e : 2h20mn.
Culturebox. En replay jusquâau 27 dĂ©cembre 2020
https://www.france.tv/france-3/tous-a-l-opera-2018/966403-il-trovatore-de-verdi-aux-choregies-d-orange-2015.html
Roberto Alagna, Manrico
Hui He, Leonora
Marie Nicle Lemieux
George Petean, Comte de Luna
Orchestre National de France
Bertrand de Billy, direction
Charles Roubaud, mise en scĂšne
LIRE aussi notre critique complĂšte d’IL TROVATORE de VERDI aux ChorĂ©gies d’Orange, aoĂ»t 2015 Â
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CULTUREBOX
STRAVINSKY : OEDIPUS REX (Aix 2017, Sellars, Salonen)
EN REPLAY, jusquâau 28 mai 2020
Durée : 2h15mn
Comment arrĂȘtez la peste Ă ThĂšbes ? Le peuple implore leur roi Oedipe pour les sauver ⊠en notes pointĂ©es, staccatos et rythmiques tranchantes, en 1927, Stravinsky sâempare avec la fulgurance qui le caractĂ©rise, lâhistoire tragique dâOedipe, auquel est rĂ©vĂ©lĂ© la vĂ©ritĂ© la plus barbare. ChĆur de jeunes en tee shirts contemporains, solistes engagĂ©s, rĂ©citante en français (Antigone, la premiĂšre fĂ©ministe de lâhistoire, fille dâOedipe qui guidera son pĂšre devenu aveugle)⊠la lecture touche Ă son but. Saisir le spectateur, le conduire aux portes insupportables de lâinacceptable et de lâinqualifiable. Personne nâĂ©chappe Ă la cruautĂ© du destin. LâĂ©pouse de Oedipe, Jocaste de Violetta Urmana exprime la passion douloureuse dâune femme elle aussi saisie, brĂ»lĂ©e par la mauvaise fortune (33mn32). En pythie surgit dâun monde sans espoir, elle se fait la voix de la vĂ©ritĂ©, derniĂšre Cassandre de temps intranquilles ; accablĂ©e par le spectacle dâune ville entiĂšre dĂ©vastĂ©e (« Nâavez vous pas honte, rois, de clamer vos reproches personnels dans une ville malade ? ⊠/ Il ne faut pas croire aux oracles / Ils mentent toujours / oracula, oracula mendica sunt ⊠/ Laius est mort Ă un carrefour »). Ainsi Oedipe comprend quâil a tuĂ© son propre pĂšreâŠ
En fosse, le compositeur et chef Esa Pekka Salonen, en orfĂšvre des sons prĂ©cis, caractĂ©risĂ©s⊠à lâĂ©coute des frĂ©missements tĂ©nus, des langueurs inquiĂštes⊠sculpte la partition orchestrale avec une acuitĂ© dĂ©taillĂ©e, une ivresse des accents, continument affĂ»tĂ©e (percutant Philharmonia Orchestra : cf.clarinettes, bassons, flĂ»tesâŠ). Captivant.
VISIONNER Oedipus Rex à AIX été 2017
https://www.france.tv/france-2/festival-international-d-art-lyrique-d-aix-en-provence/968377-oedipus-rex-symphonie-de-psaumes-a-aix-en-provence.html
distribution
Igor Stravinsky : Ćdipus Rex
OpĂ©ra-oratorio dâaprĂšs Sophocle (1930)
Livret de Jean Cocteau, traduit en latin par le cardinal Jean DaniĂ©lou – couplĂ© avec la Symphonie de Psaumes (1930)
Direction musicale : Esa-Pekka Salonen
Mise en scĂšne : Peter Sellars
Orchestre : Philharmonia Orchestra
ChĆurs : Orphei DrĂ€ngar, Gustaf Sjökvist Chamber Choir, Sofia Vokalensemble
Ćdipe Roi : Joseph Kaiser
Jocaste : Violeta Urmana
Créon / Tirésias / le Messager : Sir Willard White
Le Berger : Joshua Stewart
Antigone (récitante) : Pauline Cheviller
Ismene (danseuse) : Laurel Jenkins
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 ANVERS, OPERA ANTWERP
OPERA BALLET VLAANDEREN
https://operaballet.be/en/the-house/blog/enjoy-our-operas-and-ballets-from-your-living-room
LA JUIVE dâHalĂ©vy
(Peter Konwitschny)
HalĂ©vy offre un premier modĂšle de grand opĂ©ra français (sujet historique, Ă lâĂ©poque des tensions religieuses au XVĂš) Ă lâĂ©poque des Lucia di Lammermoor et des Puritains (1835). LâopĂ©ra commence avec le Te Deum pour le Concile de Constance (hiver 1414), prĂ©sidĂ© par le Cardinal Brogni, avec orgue obligĂ© ; le choeur (un peu criĂ© et dur par le collectif aux gants bleus) entonne aussitĂŽt « Aux armes / Hosanna ! », glorification catholique pompeuse dans lâesprit de la grande machine parisienne, Ă laquelle Eleazar le juif et lâhĂ©rĂ©tique sâoppose non sans dĂ©fiance et « insolence » et immĂ©diatement, car il a « osé » travaillĂ© un jour de fĂȘte (NoĂ«l)⊠Brogni pardonne, clĂ©ment ; Eleazar, toujours plein de ressentiment et de dĂ©fiance. Le dĂ©cor cite Notre-Dame Ă travers lâune de ses sublimes rosaces en fond de scĂšne⊠miroir des interactions et enjeux religieux qui portent cette Ćuvre ambitieuse (dâoĂč les immenses grilles qui citent lâemprisonnement des deux juifs ici persĂ©cutĂ©s). La Juive câest la fille dâEleazar Rachel (en gants jaunes, ainsi Ă©tiquettĂ©e) laquelle aime « Samuel » en fait Leopold, pourtant promis Ă la princesse Eudoxie : « il va venir âŠÂ». La jeune fille est arrĂȘtĂ©e avec son pĂšre qui se venge en laissant condamnĂ©e : Eleazar rĂ©vĂšle alors au Cardinal Brogni quâelle Ă©tait sa propre fille, perdue depuis Rome. Brogni ne cessait alors de rechercher sa fille⊠Saisissant par son coup de théùtre final (livret de Scribe), lâouvrage sera ensuite Ă©clipsĂ© par Les Huguenots de Meyerbeer, créé lâannĂ©e suivante en 1836, nouveau jalon majeur du genre lyrique romantique français. Cette production pourtant trĂšs claire grĂące au sens de lâĂ©pure de Konwitschny, souffre dâune distribution faible, aux voix tendues et criĂ©es (bien quâengagĂ©es comme câest le cas des juifs : Rachel et son pĂšre, Eleazar). Nâest pas Caruso ni Neil Shicoff qui veut : Eleazar et son dernier air, terrifiant et tragique, quand le pĂšre donne sa fille : « Rachel quand du SeigneurâŠÂ » offre un personnage dramatiquement immense pour les tĂ©nors. Il est vrai que lâopĂ©ra de HalĂ©vy rĂ©unissait Ă sa crĂ©ation les plus grandes voix de son Ă©poque, chacune dans les quatre tessitures mises en avant : tĂ©nor (Eleazar), soprano (Rachel), baryton (Brogni), mezzo (Eudoxie)⊠Ce nâest pas la direction souvent Ă©paisse et grossiĂšre du chef qui arrange la donne. MĂȘme le chĆur baisse la note par son articulation approximative.
VISIONNEZ La Juive de Fromental Halévy : https://operaballet.be/en/the-house/blog/enjoy-our-operas-and-ballets-from-your-living-room
Durée : 2h52mn
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PARSIFAL
(Tatjana GĂŒrbaca – Cornelius Meister)
DâemblĂ©e, la direction de Cornelius Meister, terne et sans nuances, manque singuliĂšrement de transparence et de langueur mystĂ©rieuse, un manque dommageable pour lâexpression de la sublime mĂ©tamorphose que lâopĂ©ra raconte dans le cĆur du pur Parsifal⊠lâagent du Salut dans un monde vouĂ© Ă la culpabilitĂ©, Ă lâimpuissance, celle du roi Amfortas, maudit. La mise en scĂšne explicite le sujet de sa condamnation : il a couchĂ© avec la pĂȘcheresse Kundry, alors crĂ©ature de lâinfĂąme Klingsor. Ainsi dĂšs le dĂ©but, sâexpose la dĂ©chirure et la perte de lâĂ©quilibre du monde, par lâimmense coupure qui divise le fond du dĂ©cor courbe. Sans rĂ©fĂ©rence Ă la poĂ©sie mĂ©diĂ©vale ni Ă la geste chevaleresque, GĂŒrbaca aborde le dernier opĂ©ra de Wagner comme une action de théùtre, atemporel, ne sâattachant quâaux profils des protagonistes, conçus comme les acteurs dâune piĂšce en rĂ©pĂ©tition. La relation Parsifal / Kundry est bien incarnĂ©e, mais les deux chanteurs laissent poindre les limites de leurs voix (trop droites, courtes, sans vĂ©ritables phrasĂ©s, aux aigus forcĂ©s: Erin Caves, Parsifal et Tanja Ariane Baumgartner en Kundry, pas assez fouillĂ©e et caricaturalement suicidaire). Voix Ă la peine. Direction poussive sans lâĂąme de la rĂ©demption annoncĂ©e. Mise en scĂšne dâune Ă©pure grise et lisse, proche du dernier ascĂ©tisme⊠DĂ©cevant.
VISIONNEZ PARSIFAL (Meister / GĂŒrbaca) : https://operaballet.be/en/the-house/blog/enjoy-our-operas-and-ballets-from-your-living-room
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BRUXELLES, La Monnaie
http://www.classiquenews.com/opera-le-diffplay-classiquenews-selectionne-ici-diffusions-et-replays/
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LONDON, ROH – Royal opera House
Mozart : Cosi fan tutte (Breslik, Degout, âŠPappano / Jonathan Miller, mise en scĂšne) – jusquâau 10 mai 2020.
sur la plateforme operavision:
https://operavision.eu/en/library/performances/operas/cosi-fan-tutte-royal-opera-house#
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PARIS, OPĂRA NATIONAL DE PARIS
Productions mises en ligne avec durée limitée : notre sélection des opéras (et des ballets) diffusés pendant le confinement ci aprÚs :
MARS, AVRIL : http://www.classiquenews.com/confinement-mars-et-avril-2020-lopera-chez-soi/
MAI : https://www.classiquenews.com/internet-lopera-et-le-ballet-chez-soi-offre-de-lopera-de-paris-mai-2020/
RAMEAU : Les Indes Galantes (Alarcon / ClĂ©ment Cogitore, 2019)  –  Avec la chorĂ©graphe Bintou DembĂ©lĂ©, ClĂ©ment Cogitore sâempare de la machine Ă enchanter dans son intĂ©gralitĂ© (version la plus complĂšte des Indes Galantes) pour la rĂ©inscrire dans un espace urbain et politique dont il interroge les frontiĂšres : posture pas toujours Ă©vidente tant souvent RAMEAU dĂ©ploie un pastoralisme (musette) qui colore sa partition dâĂ©chappĂ©es plutĂŽt rustiques et naturalistes (ramages des oiseaux⊠qui est sa « marque »). A trop vouloir actualiser et moderniser la partition baroque, on la dĂ©nature et la vide de sa cohĂ©rence originelle. La proposition prĂ©sentĂ©e ici nâĂ©chappe pas Ă cette trahison qui plaque une grille de lecture de façon artificielle, ne produit aucune unitĂ© globale malgrĂ© son essence chorĂ©graphique qui au dĂ©part, Ă©tait lĂ©gitime.
Au dĂ©but Sabine Deviehle (HĂ©bĂ©), coloratoure baroque, au format petit et souvent tendu (et pas toujours trĂšs intelligible), grande dame style mĂ©cĂšne de banque, coiffure casque, interpelle et Ă©veille les danseurs : de fait, dans lâopĂ©ra ballet de Rameau, tout est danse, autant de rythmes vivifiĂ©s, sublimĂ©s par la musique sublime du compositeur versaillais. Les danseurs sont ensuite habillĂ©s devant les spectateurs comme si lâon Ă©tait dans les coulisses dâun dĂ©filĂ© de mode, armĂ©e de costumiers Ă lâenvi⊠enfin chacun sâaffaire Ă sa pose pour prendre le clichĂ©. MalgrĂ© la qualitĂ© de lâorchestre, flexible, colorĂ©, cette vision chorĂ©graphique manque de cohĂ©rence et dâunitĂ© et pĂątit dâune diversitĂ© de tableaux trop variĂ©s. La gestuelle suit, trop fragmentĂ©e. Le Prologue manque vocalement de tension mais quand paraĂźt la seconde soprano (« Ranimez vos flambeaux »âŠ), sous son voile trĂšs haute couture Jodie Devos (qui chante ensuite ZaĂŻre), soudain le chant, intelligible, articulĂ©, clair, cristallin et puissant supplante tout ; elle dĂ©coche ses flĂšches ardentes et ferventes, subtilement incarnĂ©es grĂące Ă un timbre dâune rare Ă©lĂ©gance et toujours sobre dans le style : enfin Rameau (et le souverain Amour) surgissent. MĂȘme engagement et articulation prĂ©cise de Mathias Vidal (ValĂšre, Taemas) ; de toutes les personnalitĂ©s vocales rĂ©unies, Devos et Vidal se tirent le mieux de cet amoncellement pseudo poĂ©tique et vaguement conceptuel. Dommage – opĂ©ra ballet filmĂ© en 2019
Visionner le replay Les Indes Galantes : Alarcon / Cogitore, 2019 : https://www.operadeparis.fr/magazine/les-indes-galantes-replay
Ballet Ă partir de lundi 13 avril 2020 :
SOIRĂE « HOMMAGE Ă JEROME ROBBINS »
Fancy Free, A Suite of Dances, Afternoon of a Faun, Glass Pieces
Du 13 avril dĂšs 19h30 au 19 avril 2020
CHORĂGRAPHIES : JĂ©rĂŽme Robbins
MUSIQUES: Leonard Bernstein, Johann Sebastian Bach, Claude Debussy, Philippe Glass
DIRECTION MUSICALE : Valery Ovsyanikov
avec, dans les rĂŽles solistes, Eleonora Abbagnato, Amandine Albisson, Alice Renavand, Sae Eun Park, StĂ©phane Bullion, Hugo Marchand, Karl Paquette, François Alu, Paul Marque. / Glass Pieces â J. Robbins © SĂ©bastien MathĂ© / OnP  -  CE QUE NOUS EN PENSONS… Le ballet de Debussy (PrĂ©lude Ă l’AprĂšs midi dâun Faune) est conçu comme un hymne Ă lâart du danseur, Ă sa voluptĂ© suspendue qui dans le cadre dâune salle de rĂ©pĂ©tition avec barres dâappui et miroirs, laisse sâexprimer la grĂące poĂ©tique des deux corps Ă©lastiques dans un style dâune Ă©lĂ©gance toute⊠parisienne (Ă©coute intĂ©rieure, Ă©conomie des gestes, vocabulaire et figures classiquesâŠ). Beau contraste avec Glass Pieces (1981, 1983) destinĂ© au corps de ballet en nombre, fresques collectives dâune joie brute, scintillante qui mĂȘle 6 danseurs classiques (3 couples) au corps de ballet plus chamarrĂ© et urbain. LIRE notre prĂ©sentation et notre avis sur cette production
CONSULTEZ ici nos plannings des opéras et ballets
diffusĂ©s par l’OpĂ©ra National de PARIS pendant le confinement
MAI 2020
 JUIN et JUILLET 2020
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METROPOLITAN OPERA, New York
Retrouvez ici les opĂ©ras accessibles et les Ă©vĂ©nements proposĂ©s depuis le site du Metropolitan Opera de New York. La maison new yorkais, fer de lance de la crĂ©ation et de la diffusion lyrique sur le territoire amĂ©ricain, offre tous les 3 jours en moyenne une nouvelle production lyrique. De quoi nous rĂ©galer. Il faut consulter rĂ©guliĂšrement la page du player vidĂ©o qui diffuse l’opĂ©ra sĂ©lectionnĂ©…
CONSULTEZ aussi notre page spéciale les opéras diffusés par le MET du New York pendant le confinement
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GALA LYRIQUE VIRTUEL exceptionnel du METROPOLITAN OPERA NEW YORK : 40 vedettes internationales donnent de la voix depuis leur rĂ©sidence de confinement, samedi 25 avril 2020 Ă 19h (heure de Paris) / 13h heure locale : LIRE ici notre prĂ©sentation et les explications sur la prĂ©paration de l’Ă©vĂ©nement digitale  : http://www.classiquenews.com/direct-sur-le-net-gala-du-met-sam-25-avril-2020/
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MONTE-CARLO, OPERA DE MONTE CARLOÂ
LâOpĂ©ra de Monte Carlo diffuse en 6 Ă©pisodes, lâhistoire de Falstaff
dâaprĂšs lâopĂ©ra de Verdi, prĂ©sentĂ© in loco dans la mise en scĂšne du directeur des lieux, Jean-Louis Grinda. Une approche ludique qui tente de dĂ©mocratiser la lecture du drame comique du dernier Verdi inspirĂ© par Shakespeare en adoptant les codes dâune web sĂ©rie⊠Alors ici qui manipule qui ? Les Joyeuses CommĂšres dĂ©sireuses de se venger de la phallocratie gĂ©nĂ©rale, ou bien Sir John Falstaff, qui joue le benĂȘt et lâimpuissant afin de mieux Ă©pingler le genre humain et son orgueil ridicule ? A vous de choisir âŠ
https://www.youtube.com/watch?v=LWjCJfD-_MQ&list=PLFwB8jF-OrBbpHa6KeU4GYj8tcivT4403&index=6
Distribution : Falstaff Ă lâOpĂ©ra de Monte Carlo
Direction musicale : Maurizio Benini
Mise en scĂšne: Jean-Louis Grinda
Décors Rudy Sabounghi
Sir John Falstaff : Nicola Alaimo
Ford, mari dâAlice : Jean-François Lapointe
Fenton : Enea Scala
Le Docteur Caius : Carl Ghazarossian
Bardolphe : Rodolphe Briand
Pistolet : Patrick Bolleire
Mrs Alice Ford : Rachele Stanisci
Nannette : Vannina Santoni
Mrs Quickly : Anna Maria Chiuri
Mrs Meg Page : Annunziata Vestri
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MILAN, Teatro alla Scala
La Scala met en avant son formidable catalogue lyrique, offrant un cycle de productions majeures avec des interprÚtes de premier plan. Retrouvez ici le planning spécifique des mises en lignes jour aprÚs jour pour avril 2020 :
http://www.classiquenews.com/opera-le-diffplay-classiquenews-selectionne-ici-diffusions-et-replays/
RAI
La RAI offre un catalogue inouĂŻ en vĂ©ritĂ© par sa richesse et les Ćuvres prĂ©sentĂ©es en replay⊠tous les opĂ©ras sont majoritairement des productions de la Scala de Milan)
https://www.raiplay.it/ricerca.html?q=opera
Dont Cavalleria Rusticana, Tosca, Don Carlo, Fidelio, Il trovatore, Falstaff, Il Minotauro, Madama Butterfly, Attila, Turandot (Nina Steme, Carlo Bosi⊠mise en scĂšne : – direction : Riccardo Chailly, Carmina Burana, Giovanna dâArco, Ecuba, La Damnation de FaustâŠ
A VOIR en urgence entre autres :

Turandot (Chailly / Nikolaus Lehnauff) – production expressionniste saisissante par son imaginaire dĂ©lirant, son exotisme qui fusionne cabaret et couleurs fauves⊠lâorientalisme de Puccini, ses somptueux accents orchestraux, sâen trouve revigorĂ©, de surcroĂźt convaincant grĂące Ă une distribution trĂšs cohĂ©rent⊠dans la version terminĂ©e par Luciano Berio (et son happy ending des deux amants rĂ©unis car Turandot sâest enfin humanisĂ©e, cĂ©lĂ©brant dĂ©sormais le seul AMOUR en dissonances cĂ©lestes suspendues dont Berio a trouvĂ© la clĂ©) : https://www.raiplay.it/video/2020/03/Turandot-0c6ec6ff-1b19-406e-8af3-3c3854a666d3.html
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MUNICH, Bayerishe Staatsoper
Tous les opéras mis en ligne sur le site trÚs actif : STAATSOPER.TV
SMETANA : La Fiancée vendue
Production enregistrée en janvier 2019
DurĂ©e : 2h36mn – en replay gratuit jusquâau 16 mai 2020
Bombe exaltĂ©e voire furieusement Ă©ruptive dĂšs son ouverture (fugato enfiĂ©vrĂ© pour les cordes), la partition de la FiancĂ©e vendue revendique haut et fort sa pĂ©tulance folklorique, un goĂ»t irrĂ©pressible pour la vitalitĂ© et la santĂ© des motifs populaires, au point de devenir lâemblĂšme de la musique tchĂšque et de lâopĂ©ra en langue tchĂšque (créé en 1866). Une jeune paysanne sans le sou (Marenka) est vendu par son pĂšre contre son grĂ© Ă un jeune parti bien dotĂ© quâelle nâaime pas (Vasek). Survient Jenik (le frĂšre ainĂ© de Vasek)⊠La production exprime lâentrain dâun opĂ©ra comique qui cĂ©lĂšbre surtout la force poĂ©tique des choeurs (des buveurs de biĂšre), des danses (polka concluant lâacte I) Ă travers une intrigue qui inscrit le monde rural au devant le scĂšne⊠Belel direction vive et prĂ©cise de TomĂĄs Hanus.
VISIONNER la fiancée vendue / Die verkaufte braut / the Bartered bride de Smetana, ici : https://operlive.de/verkaufte-braut/
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BORIS GODOUNOV (Nagano / Bieito, jusquâau 2 mai 2020)
VISIONNER Boris Godounov Ă Munich en 2013 :
https://operlive.de/boris-godunow/
Le catalan Calixto Bieito écarte en 2013 toute image de la Russie traditionnelle (et baroque) et
transpose lâaction de Boris, le tsar du XVIIĂš parvenu sur le trĂŽne impĂ©rial non sans faire couler le sang, dans un cadre gris, minĂ©ral, asphyxiant, militarisĂ© ; une situation Ă la Poutine : soldats contre migrants, flicaille barbare et violente, en une claire rĂ©fĂ©rence au dĂ©rĂšglement sociĂ©tal et civilisationnel actuel. LâopĂ©ra est bien le miroir de lâĂ©tat du monde. Choeur imploratif ou vĂ©hĂ©ment (impeccable), orchestre souple et expressif (parfois Ă©pais sous la direction de Kent Nagano) au diapason de la partition pseudo historique de Moussorgski : Bieito nâhĂ©site pas Ă fustiger le cynisme des gouvernants europĂ©ens (Poutine, Sarkozy, BerlusconiâŠ). Mordante critique dâun triste monde. OĂč lâon soumet les peuples ; oĂč lâon se joue de leur vaine espĂ©rance. Il est vrai que la question Ă lâĂ©chelle de lâhistoire se pose : que restera-t-il des annĂ©es 2000 et 2010 avec le recul ? Une dĂ©bĂącle gĂ©nĂ©ral, doublĂ© des effets de lâapocalypse climatique et Ă©cologique⊠dont le metteur en scĂšne ne parle pas ici. Restant uniquement sur un propos politique. Le premier tableau fonctionne toujours aussi bien : masse informelle infĂ©odĂ©e et humiliĂ©e, impuissante, dĂ©munie; Ă laquelle sâĂ©branle le superbe triomphe de lâempereur couronnĂ© qui est un nouveau despote. Comme les autres. Son monologue exprime davantage les angoisses dâun prĂ©tentieux fausse victime que dâun vĂ©ritable visionnaire, proche de son peuple⊠Les voix sont honnĂȘtes (et ne manquent pas de vaillance cf Grigori du tĂ©nor Sergey Skorokhodov) mais manquent pour la plupart de phrasĂ©s et de vraie attention au texte. Ce qui avec le manque dâintĂ©rioritĂ© de la direction, confine Ă lâexercice de pure dĂ©monstration. Evidement le 3Ăš tableau de lâauberge oĂč Grigori est dĂ©masquĂ©, va mieux aux interprĂštes, excellents dans la caractĂ©risation dĂ©lurĂ©e. Au final, une lecture noire, cynique dans une ambiance postapocalyptique. Mais la lecture orchestrale reste trop terre Ă terre et ne rend pas compte des prodiges de la partition de Moussorgski.
Distribution :
Boris Godunow : Alexander Tsymbalyuk
Fjodor : Yulia Sokolik
Xenia : Anna Virovlansky
Xenias Amme : Heike Grötzinger
FĂŒrst Schuiskij : Gerhard Siegel
Andrej Schtschelkalow : Igor Golovatenko
Pimen : Anatoli Kotscherga
Grigorij Otrepjew : Sergey Skorokhodov
Warlaam : Vladimir Matorin
Missail : Ulrich ReĂ
Schenkwirtin : Margarita Nekrasova
Gottesnarr : Kevin Conners
Nikititsch : Goran Juric
Leibbojar : Joshua Stewart
Mitjucha : Tareq Nazmi
Hauptmann der Streifenwache : Christian Riege
Bayerisches Staatsorchester
Chor, Extrachor und Kinderchor der Bayerischen Staatsoper /
Chorus, Extrachorus und Children’s Chorus of the Bayerische Staatsoper
Kent Nagano (direction)Â Â -Â Â Calixte Bieito (mise en scĂšne)
RĂ©cital de la soprano Adela Zaharia, jusquâau 19 avril 2020
http://www.classiquenews.com/opera-le-diffplay-classiquenews-selectionne-ici-diffusions-et-replays/
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Bayerisches staatsoper, Munich
PROKOFIEV : Lâange de feu – jusquâau 9 mai 2020
production de décembre 2015
Mise en scĂšne : Barrie Kosky
direction musicale : Vladimir Jurowski
durée : 2h23mn
VISIONNER Lâange de feu de Prokofiev / Der Feurige Engel / Kosky, juin 2015
https://operlive.de/der-feurige-engel/
LâopĂ©ra de Prokofiev en 5 actes, créé Ă Paris en 1954, exprime la passion dĂ©moniaque dont seuls les hommes sont capables. Ici Renata rencontre Ruprecht qui tombe amoureux dâelle. PremiĂšre possession / obsession. Renata convainc Ruprecht de lâaider Ă retrouver celui quâelle pense ĂȘtre son ange gardien, Heinrich (seconde obsession dĂ©vorante). Ils retrouvent Heinrich qui repousse la jeune femme dĂ©boussolĂ©e. Surviennent Mephisto et Faust qui cannibales, dĂ©vorent un malheureux valet trop maladroit (acte IV). Tandis quâau V, Ruprecht assiste lâInquisiteur pour rĂ©aliser un exorcisme sur une nonne possĂ©dĂ©e : Renata elle-mĂȘme qui comprend alors que celui quâelle prenait pour ange gardien, Heinrich, Ă©tait le poison de sa vie, un esprit dĂ©moniaque, habile Ă la perdre totalement. Prokofiev adapte ainsi la nouvelle fantastique et noire de Brioussov. Il en dĂ©coule un opĂ©ra composĂ© entre 1919 et 1927, dâune Ă©criture flamboyante et expressionniste oĂč au cĂŽtĂ© du chant lyrique continu (sprachgesang) se dĂ©ploie le chant tout autant articulĂ©, ciselĂ© dâun orchestre constamment palpitant. Inclassable et dâune voluptĂ© Ăąpre, hallucinĂ©e, lâopĂ©ra de Prokofiev est rarement jouĂ©. La diffusion rĂ©alisĂ©e par lâopĂ©ra de BaviĂšre Ă Munich est incontournable pour mesurer les qualitĂ©s du Prokofiev lyrique. En 2015, Barrie Kosky sâempare du drame expressionniste pour en dĂ©duire un opĂ©ra kitsh, Ă la fois circus et grande parade dĂ©jantĂ©e, Ă force de tableaux collectifs, habilement chorĂ©graphiĂ©s, oĂč les fantasmes sexuels le disputent Ă lâesprit cabaret provocant voire Ă©cĆurant (cf. la chorĂ©graphie de la saucisse⊠!!).

VOIR aussi en accĂšs illimitĂ©e sur le site de l’OpĂ©ra de Munich / Bayerische Staatsoper, l’air de Lucia di Lammermoor : “Regnava bel Silenzio” / avril 2020. Voix claire, soutien, justesse et sens des nuances sans omettre l’agilitĂ© et le legato, la jeune diva a tout pour sĂ©duire et convaincre voire Ă©mouvoir. Sa Lucia est dĂ©jĂ trĂšs construite
 https://www.youtube.com/watch?v=9xFVLp1Bhd8
Retrouvez ici la plateforme de streaming STAATSOPER.TV
https://www.staatsoper.de/tv.html?no_cache=1
Entre autres, actuellement :
Die Frau ohne Schatten de Richard Strauss (Botha, Pieczonka, Polaski, Koch, Pankratova⊠Kirill Petrenko / Warlokowski, mise en scĂšne ; nov 2013), – la baguetet dĂ©taillĂ©e et allusive de l’impeccable Kirill Petrenko rĂ©affirme le chant souverain de l’orchestre, l’un des plus scintillants jamais Ă©crits par Strauss – la distribution est elle aussi passionnante. Reste la mise en scĂšne de Warlikowski : empĂȘtrĂ©e dans un fouillis de rĂ©fĂ©rences et de micro seynettes, empruntant au théùtre sec et Ă la psychanalyse… Mais quel orchestre ! Magicien et splendide. Aucun doute, Die Frau Ohne Schatten / La femme sans ombre est bien une partition lyrique et orchestrale de premier plan, recueillant l’imaginaire sans limite de Strauss et les dĂ©flagrations de la premiĂšre guerre /  jusquâau 25 avril 2020 : https://operlive.de/frau-ohne-schatten/
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STAATSOPER STUTTGART
BORIS GODOUNOV – jusquâau 15 mai 2020
PremiĂšre version de 1869 – filmĂ© en fĂ©vrier 2020 (soit juste avant le confinement)
(Engel / Paul-Georg Dittrich) - Dans un dispositif assez confus, oĂč le théùtre nâest jamais Ă©cartĂ© ni les projections vidĂ©os souvent inutiles, Boris bĂ©nificie cependant ici du baryton basse Adam Palka, solide et puissant, – Ă dĂ©faut dâĂȘtre rĂ©ellement fin, dans sa combinaison dorĂ©e plastifiĂ©e. Le chanteur incarne et la volontĂ© dâambition politique et le dĂ©sarroi intime⊠prĂ©sents dĂšs la cĂ©rĂ©monie du couronnement. Sâil nâĂ©tait des ajouts et Ă©pisodes dramatiques en allemand (qui apportent quoi au juste ? signĂ© Sergej Newski), lâaction aurait conservĂ© un semblant de cohĂ©rence. Dans ce patchwork Ă©clectique, rĂšgne un sĂ©rieux dĂ©sordre scĂ©nique, bon an mal an fĂ©dĂ©rĂ© autour de la dĂ©nonciation du cynisme de tous les dirigeants (De Pierre Ier Ă Poutine dont le masque est Ă©videmment prĂ©sent). Et lâunitĂ© du Boris initial de Moussorgski en souffre grandement. Car lâimaginaire de Dittrich rassemble des Ă©lĂ©ments Ă©pars comme un grand dĂ©ballage postapocalyptique. Pour autant le metteur en scĂšne nous gratifie de tableaux prenants (comme le rassemblement de la Douma pour dĂ©noncer le faux Dmitri, usurpateur portĂ© par la horde hongroise et que finit par assassiner Boris). Une rĂ©ussite en demi teintes, colorĂ©e, parfois dĂ©lirante, mais qui souffre des incursions de musique contemporaine avec texte allemand. La folie de Boris, avec choeur en coulisses (excellent) est un superbe moment grĂące au baryton basse dâAdam Palka, vraiment convaincant (et qui fini emmurĂ©, pĂ©trifiĂ© : belle trouvaille). La direction de Titus Engel est elle aussi expressive, jamais neutre et souvent dĂ©taillĂ©.
VISIONNEZ le BORIS de Moussorsgki et Sergej Newski Ă lâOpĂ©ra de Stuttgart : https://www.staatsoper-stuttgart.de/en/schedule/opera-despite-corona/
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PALERMO, Teatro Massimo
Parsifal de Wagner, Graham Vick / OM Wellber (janvier 2020) / en replay jusquâau 9 juillet 2020 :http://www.classiquenews.com/parsifal-par-graham-vick-et-omer-meir-wellber-palerme-janvier-2020/
VOIR Parsifal par Graham Vick / OM Wellber Ă Palerme : https://www.arte.tv/fr/videos/094805-000-A/richard-wagner-parsifal/
NOTRE AVIS. PALERME, Teatro Massimo,
janvier 2020. ComparĂ©e Ă sa premiĂšre mise en scĂšne pour Bastille, il y a des lustres, Grahamn Vick Ă©carte toutes rĂ©fĂ©rences au mĂ©diĂ©val pictural (anges de Memling) et chevaliers en cuirasses⊠On retrouve les rideaux blancs sur toute la largeur de la scĂšne, tirĂ©s pour exprimer le flux du temps et la prĂ©cipitation de lâaction⊠câest tout. A lâĂ©poque des soldats amĂ©ricains en Irak, Titurel tente de faire rĂ©gner un semblant dâharmonie au sein dâune confrĂ©rie au bord de la division. Le trĂšs solide Gurnemanz (John Relyea) a bel allure surtout lorsque parait le fol et pur Parsifal qui vient de tuer le cygne blanc auquel il inflige une leçon dâamour : ne voit-il pas la souffrance de lâanimal quâil vient de percer de sa flĂšche irresponsable ?
Trouble, ambivalente, marquĂ©e par un passĂ© quâelle tente de fuir et qui lâĂ©reinte, (« que lâon ne me rĂ©veille pas ») la Kundry de lâexcellente Catherine Hunod est passionnante, tant la diseuse cisĂšle te verbe et chaque tirade qui lâhabite et la dĂ©vore : mĂšre, soeur, sĂ©ductrice puis bĂȘte rongĂ©e par le remord et le dĂ©sir dâĂȘtre sauvé⊠Julian Hubbard campe un Parsifal plein de candeur vive, de juvĂ©nile ardeur qui fuit lui aussi la tragĂ©die de ses origines (Kundry ne lui apprend-elle pas que sa mort est morte ?)
Reste Amfortas : Vick en fait une incarnation prĂ©cise du Christ sanguinolent qui pleure le sang, impuissant Ă rĂ©parer lâunitĂ© du clan – Tomas Tomasson incarne un roi dĂ©chu, maudit et damnĂ©, et son chant privilĂ©gie la puissance sur la finesse / comme sa contrepartie malĂ©fique, l’ignoble Klingsor (Thomas Gazheli), parfaitement abject, en slip et cigare, humiliant la pauvre Kundry, la forçant Ă sĂ©duire Parsifal comme elle l’a fait avec Amfortas. Les passages en ombres chinoises sâaccordent idĂ©alement au vortex musical pur (oĂč le temps se fait espace), dĂ©veloppant une rĂ©flexion sur la vanitĂ© des turpitudes humaines : la guerre, la lĂąchetĂ© crasse, lâimpuissance, la violence et la barbarie sous toutes ses formes⊠La direction de OM Wellber, directeur musical du Teatro Massimo (depuis la dĂ©but de la saison 2020) sans ĂȘtre subtil reste efficace. La production soulignait alors combien Parsifal mĂ©ritait dâĂȘtre produit dans la ville (Palerme) oĂč Wagner lâa composĂ©, une sorte de retour aux sources. Illustration : Catherine Hunold saisissante en Kundry (RD)
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ENGLISH BAROQUE SOLOISTS
MONTEVERDI / Monteverdi Choir, English baroque Soloists / Gardiner (2017) : Le Retour dâUlysse dans sa patrie, Gardiner 2017, Ă voir dĂšs le 24 avril 2020. The Monteverdi Choir, The English baroque soloists / John Eliot Gardiner proposent une sĂ©rie de captations vidĂ©os pendant le confinement en accĂšs gratuit depuis leur chaine Youtube. Dans le cycle de la trilogie des opĂ©ras de Monteverdi, lâensemble britannique met en ligne ce jour (friday / vend 24 avril 2020 â 7 pm heure de Londres / 18h heure de Paris), la production du Ritorno dâUlisse in patria / le Retour dâUlysse dans sa patrie de Claudio Monteverdi captĂ©e Ă La Fenice de Venise en 2017 (version semi scĂ©nique). En ligne jusquâau 9 juillet 2020. Le cycle complet des opĂ©ras de Monteverdi sera accessible ainsi quand le dernier ouvrage I’Incoronazione di Poppea sera mis en ligne le 1er mai 2020. VISIONNER le cycle des opĂ©ras de MONTEVERDI / Gardiner 2017
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TOURCOING, ATELIER LYRIQUE DE TOURCOING
LâEtoile de Chabrier (nouvelle production, fĂ©vrier 2020)
LâĂTOILE de Chabrier, 7, 9, 11 fĂ©v 2020. Nouvelle production. DadaĂŻste, loufoque,
fantasque, en rĂ©alitĂ© de pure fantaisie, lâinspiration de Chabrier mĂȘle et Mozart et Offenbach en un dĂ©licieux théùtre poĂ©tique (Verlaine a participĂ© au livret). Cette nouvelle production de son opĂ©ra comique LâĂ©toile (1877) prĂ©sentĂ©e par lâAtelier Lyrique de Tourcoing, jamais en reste dâun dĂ©fi nouveau, devrait le dĂ©montrer en fĂ©vrier 2020 (3 reprĂ©sentations). 7 ans aprĂšs la dĂ©faite national, les esprits sâĂ©loignent du « teuton » Wagner (jugĂ© suspect, au moins jusquâau dĂ©but des annĂ©es 1890) et recherchent Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer le genre lyrique dans de nouveaux sujets, et de nouveaux formats. « La Ballade des gros dindons », « La Pastorale des cochons roses », sans omettre les couplets du duo de la Chartreuse verte, parodie dĂ©jantĂ©e du chant bellinien⊠sont autant de titres qui soulignent la facĂ©tie souveraine dâun Chabrier, original, iconoclaste, inclassable. RĂ©formateur mais raffinĂ©. Un indĂ©crottable auvergnat soucieux de rĂ©former les codes de lâOpĂ©ra Ă Paris.
Dans une tyrannie orientale de pur fantasme, orchestrĂ©e par le Roi Ouf 1er, fou dĂ©lirant Ă©gocentrique, on Ă©vite toute contestation au pouvoir pour Ă©viter dâĂȘtre condamnĂ© Ă mourir empalĂ© ! Heureusement lâamour du jeune marchant Lazuli pour la belle Laoula vaincra tout obstacle⊠â VOIR aussi notre REPORTAGE L’Ătoile de Chabrier par l’Atelier lyrique de Tourcoing @studio CLASSIQUENEWS 2020 â RĂ©alisation : Philippe-Alexandre Pham fĂ©vrier 2020
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 TOUS LES OPERAS et productions lyriques actuellement accessibles dans le monde sur le site OPERA ON VIDEO
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CONCERTS LIVE
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Lâoffre du Festival 1001 NOTES : « Aux notes citoyens »
https://festival1001notes.com
https://festival1001notes.com/agenda/evenement/aux-notes-citoyens-nicolas-horvath
Prochain concert live : Nicolas Horvath, jeudi 16 avril 2020, jeudi 30 avril 2020
https://festival1001notes.com/agenda/evenement/aux-notes-citoyens-nicolas-horvath
LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020 : 100% digital, les 12, 13 et 14 juin 2020 â Crise sanitaire oblige, le LILLE PIANO(S) FESTIVAL est en 2020, 100% DIGITAL. Le Festival propose tout un cycle de concerts gratuits en direct et en rediffusion sur la chaĂźne youtube et la page facebook de lâOrchestre National de Lille (ON LILLE). Au total sur 3 jours, 30 artistes invitĂ©s dans plusieurs programmes entiĂšrement numĂ©rique. Ce sont 19 concerts en direct ou en diffĂ©rĂ© qui porteront la flamme dâun festival parmi les plus importants de la capitale lilloise. Les performances sont assurĂ©es depuis lâauditorium du Nouveau SiĂšcle Ă Lille mais aussi Brooklyn, Philadelphie, Amsterdam et Bruxelles ! Les musiciens de lâOrchestre National de Lille participent Ă©videment Ă lâĂ©vĂ©nement. Alexandre Kantorow (laurĂ©at du dernier Concours Tchaikovski de Moscou, 2019) ouvre le bal avec un concert dĂšs le 12 juin depuis le Nouveau SiĂšcle Ă Lille⊠En en clĂŽture, le Concerto n°3 pour piano et orchestre de BEETHOVEN (250 ans oblige en 2020 !), avec lâexcellent David Kadouch accompagnĂ© par lâOrchestre National de Lille sous la direction dâAlexandre Bloch (version pour orchestre Ă cordes, car lâorchestre a tenu Ă respecter les mesures sanitaires) : Dim 14 juin 2020, 20h â 20h40.
La programmation complĂšte et les programmes des concerts sur le site de lâOrchestre National de Lille / page dĂ©diĂ©e au Festival LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020, un festival entiĂšrement digital : https://www.onlille.com/saison_19-20/lille-pianos-festival/
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VIVRE EN DIRECT Le LILLE PIANO(S) FESTIVAL 2020
sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=zTniJB0ZeCc&fbclid=IwAR0WJttJu82PhUC_J6Tu-PUgMeBfx3NUR6nCut-RSKqbclBMPLu0N8I6Hk0
cliquez ici pour suivre le LILLE PIANO(S) FESTIVAL : 
DANSE
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Retrouvez ici les ballets les plus intĂ©ressants mis en ligne, dont RomĂ©o et Juliette, La Pastorale par Malandain, Beethoven Project par Jiri Kylian, Crystal PITE (Boody and soul), Giselle…  http://www.classiquenews.com/vod-danse-pendant-le-confinement-les-perles-de-classiquenews/
SYMPHONIQUE
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Beethoven, Symphonie n°7 de Beethoven par Les SiĂšcles, François-Xavier Roth (janvier 2020) – en replay jusquâau 14 mars 2021 / L’excellence actuelle sur instruments d’Ă©poque. Une relecture lumineuse, intelligemment architecturĂ©e, instrumentalement ciselĂ©e…
http://www.classiquenews.com/beethoven-2020-symphonie-n7-par-les-siecles-fx-roth/
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 Symphonies de GUSTAV MAHLER
par lâON LILLE et Alexandre Bloch
LES SYMPHONIES de GUSTAV MAHLER par LâOrchestre National de Lille. Ce fut lâĂ©vĂ©nement symphonique de lâannĂ©e 2019 : les Symphonies de Gustav Mahler interprĂ©tĂ© en un cycle continu par les instrumentistes lillois et leur directeur musical Alexandre Bloch. Classiquenews a relayĂ© et critiquĂ© la plupart des sessions de cette quasi intĂ©grale Ă©vĂ©nement dans la vie et lâhistoire de lâOrchestre fondĂ© par Jean-Claude Casadesus. En voici les jalons marquants, qui permettent de suivre au sein dy cycle mahlĂ©rien, les avancĂ©es dâun collectif dĂ©sormais soudĂ© autour du charisme Ă©nergique de son chef⊠LIRE notre prĂ©sentation du cycle Mahler par l’ON LILLE / Orchestre National de Lille
Ă suivre… Page rĂ©guliĂšrement actualisĂ©e selon la diversitĂ© de l’offre disponible.
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