JEAN DE LA FONTAINE 2021 : les 400 ans

la-fontaine jean de la fontaine 400 ans en juillet 2021400 ANS de JEAN DE LA FONTAINE : 1621 – 2021 – Né à Château-Thierry, Jean de La Fontaine aurait eu … 400 ans, le 8 juillet prochain. Génie poétique, narrateur subtile autant que doué d’une impertinence raffinée, le contemporain de Racine, n’eut pas contrairement à ce dernier, les faveurs du Roi Soleil. Proche du surintendant Fouquet à Vaux le Vicomte, La Fontaine prit la défense du ministre malgré les foudres royales ; et la disgrâce qui foudroya Fouquet, éclaboussa le poète, à jamais écarté des privilèges et pensions de la Cour. Mais à force de louanges et sollicitudes ciblées, il réussira néanmoins à se faire élire à l’Académie, après son contemporain (et ami) Boileau. On connaît évidemment ses fables (inspirées d’Esope), toujours étudiées, piliers dans l’apprentissage de notre langue, terrain propice pour aiguiser l’esprit critique de ous les écoliers de France et de Navarre. Au total 3 recueils fondamentaux de Fables sont publiés en 1668, 1678 puis à l’extrémité de la carrière en 1694 (Livre XII) ; on connaît moins ses Contes. La Fontaine autant moraliste que fabuliste de génie, et orfèvre-narrateur devient académicien en 1684.

D’abord avocat (diplôme obtenu au Parlement de Paris en 1649), Jean de La Fontaine acquiert la charge de maître des eaux et des forêts du duché de Château-Thierry (charge revendue en 1672). Il publie son premier texte, une comédie en 5 actes d’après Térence, L’EUNUQUE en 1654. Séparé de sa première épouse, Jean rejoint le cercle de Nicolas Fouquet, fastueux surintendant des Finances en 1658. Pour son protecteur, l’écrivain livre ADONIS d’après Ovide, puis LE SONGE DE VAUX, laissé inachevé au moment de l’arrestation de Fouquet par Louis XIV. Pour défendre son protecteur de la disgrâce royale, Jean de La Fontaine écrit au Souverain : l’ODE AU ROI (1662) puis L’ÉLÉGIE AUX NYMPHES DE VAUX. Manifestes favorables à l’incarcéré et qui suscitent la désapprobation de Colbert et de Louis XIV lui-même.

La première fable JOCONDE d’après Roland furieux de L’Arioste affirme l’ambition d’un poète qui entre alors au service de la Duchesse de Bouillon (1664) et ambitionne de réécrire les légendes antérieures sans en trahir le sens ni la morale. Boileau dans sa dissertation sur la Joconde reconnaît à La Fontaine, sa maîtrise indiscutable comme narrateur et poète. Deux recueils comprenant Contes et nouvelles en vers sont publiées en 1665 et 1666, période de l’apothéose littéraire. L’époque est celle d’un âge d’or poétique incarné alors par un quatuor illustre, tous amis qu’une légende opiniâtre a souhaité emblématique : Molière, Boileau, Racine, La Fontaine. C’est d’ailleurs La Fontaine qui présente le premier au second. Racine, poète officiel et historiographe à Versailles, correspond avec La Fontaine.
Après JOCONDE, paraissent les Fables choisies et mises en vers, pour l’éducation du Grand Dauphin (1668). Inclassable et déroutant (pour les contemporains), Les Amours de Psyché (1669) affirme un nouveau modèle, rompant désormais les liens avec l’idéal classique, mêlant en une apparente incohérence, prose, vers, mythologie (d’après Apulée), conversations littéraires… La faveur du Roi se profile car en 1669, le poète et fabuliste est reçu dans les salons de Versailles pour présenter au Souverain ses Amours de Psyché et de Cupidon (1669). Suivent les poésies chrétiennes éditées par Port-Royal (1670), un 3è recueil de Contes et Nouvelles en vers (1671). Le poète est hébergé chez son amie Marguerite de la Sablière, esprit libre et indépendant qui aime la proximité des artistes et des philosophes.

 

 

400 ans de la naissance de JEAN DE LA FONTAINE

Un génie baroque de la Fable
qui écrivit aussi plusieurs livrets d’opéras…

 

 

En 1674, alors que l’opéra français voit le jour (Cadmus et Hermione, 1673), La Fontaine se rapproche de Lully pour un projet d’opéra (Daphné, 1674). Comme seront écrits les livrets lyriques pour Galatée, Astrée…
Mais leur collaboration avorte et le poète écrit une satire contre le surintendant de la musique, LE FLORENTIN. La publication des Nouveaux Contes est saisie et interdite.
Quand meurt sa protectrice (1693), La Fontaine séjourne chez ses nouveaux bienfaiteurs, les d’Hervart en leur château de Bois-le-Vicomte. Saisi par une brûlante et récente foi, il traduit du latin, Hymnes et psaumes. Il s’éteint le 13 avril 1695, « papillon du parnasse » ainsi qu’il aimait se présenter, curieux de tous les genres mais grand faiseur dans l’art de la fable, qu’elle soit … descriptive, galante, élégiaque, dramatique, satirique, didactique. Pour lui, astre éloquent, il ne s’agit pas tant de narrer, occupation bien ennuyeuse, que de distraire et plaire pour mieux instruire, c’est à dire « faire passer le précepte ». Une fable des Lumières, en quelque sorte qui tout en dévoilant et dénonçant la barbarie humaine, a su aussi défendre un certain humaniste éclairé, sensible et proche de l’intelligence animale. Tout en prêtant aux animaux, les caractères humains, sentiments, passions, émotions, Jean de La Fontaine est le premier animaliste de la littérature baroque ; un observateur et un penseur qui a parfaitement analysé et compris ce qui fait la grandeur et la barbarie des hommes, comme ce qui fait le charme et le prix de chaque animal.

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A VISITER
Le musée Jean de la Fontaine dans sa ville natale de Château-Thierry (hôtel particulier de la famille, classé monument historique en 1887)

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COMPTE-RENDU, livre événement. Gilles CANTAGREL : Sur les traces de JS BACH (Buchet Chastel)

JS BACH Cantagrel critique classiquenews Sur-les-traces-de-J-S-Bach BUCHET CHASTEL CLIC de classiquenewsCOMPTE-RENDU, livre événement. Gilles CANTAGREL : Sur les traces de JS BACH (Buchet Chastel). Remarquable à maints titres ce nouvel essai thématisé aborde la vie, la personnalité, l’œuvre bien sûr du génie baroque germanique à travers plusieurs thématiques souvent originales ; toutes se sont présentées à l’auteur au cours de ses rencontres ; elles dévoilent souvent des pans peu connus ou souvent passés rapidement ou superficiellement dans les mains de biographes ou de spécialistes trop rapides voire schématiques. Le mythe BACH a voilé plusieurs aspects d’une vie bien remplie ; « contrevérités », « incompréhensions » sont ainsi corrigées, nuancées ; elles ne concernent pas seulement Bach lui-même, mais aussi ses proches, tels sa veuve Anna Magdalena à laquelle rien ne fut épargné après la mort de son mari en 1750…

 

 

JS BACH DÉVOILÉ, RÉESTIMÉ
Sa vie, son œuvre, sa fortune critique, ses proches, son héritage…

 

 

L’érudition libre et précise aborde le mythe JS BACH comme d’un regard neuf qui rend plus attachant encore le monument musical ainsi reconsidéré voire réévalué. 16 chapitres très fluides et accessibles (en lecture), très complets (par l’argumentation des idées, comme la richesse des anecdotes) reconsidèrent les étapes de la vie de Jean Sébastien BACH et aussi les thématiques fondamentales qu’exprime son œuvre : depuis la Thuringe et la Wartburg ; les villes où il séjourna (de Ohrdruf, Lüneburg, Arnstadt à Lübeck, Weimar, Coethen ou Erfurt… bien sûr Leipzig (à laquelle tout un chapitre est dédié : «  le petit Paris ») ; sa cécité (Bach comme Haendel à la fin de sa vie éprouva des difficultés immenses sur le plan physique qui le rendent plus proche encore de nous) ; la foi, entre pédagogie et prédication ; l’héritage et la fortune critique de son œuvre ; les pionniers de sa « redécouverte », en particulier à Leipzig, et en France (de 1800 à 1950).

CLIC D'OR macaron 200Les chapitres les plus intéressants, aux côtés des approches de l’œuvre, demeure les « affaires » que Bach mena pour sauver son intérêt voire son honneur (« Dans son bon droit » : affaires, querelles, conflits…), comme le « grand silence » (lassitude et maturation), évocation des atermoiements du compositeur, ou pourquoi Bach connut-il des périodes de silence puis de retours à la création ? Passionnant. L’auteur n’omet pas non plus, propre au baroque et son esthétique des passions, l’opéra chez Bach : là encore le regard est érudit, pertinent, précis… et comme l’aurait dit Bach lui-même, penseur et croyant avant tous, … lumineux. Livre événement. Un nouvel incontournable dans la bibliothèque de CLASSIQUENEWS.COM. Evidemment le titre édité par Buchet Chastel décroche naturellement le CLIC de classiquenews de février 2021.

 

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COMPTE-RENDU, LIVRE événement. GILLES CANTAGREL : Sur les traces de JS BACH (Buchet Chastel). Parution : février 2021 – ISBN 978-2-283-03425-5 – en lire plus sur le site de Buchet Chastel

REPLAY. BEETHOVEN au GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2020 – Patricia Kopatchinskaja, violon

REPLAY. BEETHOVEN au GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2020 – Patricia Kopatchinskaja. Patricia Kopatchinskaja joue la Sonate pour violon n° 7 en ut mineur op. 30 n° 2 de Beethoven

gstaad menuhin festival streaming classiquenews gstaad digital annonce critiqueEn août 2020, Gstaad Menuhin Festival a demandé à Patricia Kopatchinskaja d’imaginer un programme Beethoven pour le «Pop-up Festival by Gstaad Menuhin Festival», la violoniste a aussitôt contacté son ancien partenaire de prédilection, le pianiste Joonas Ahonen du «Klangforum Wien» : «Lorsque j’entends Joonas jouer Beethoven, c’est comme si Beethoven se tenait là, à côté de moi», s’enthousiasme-t-elle. Le 15 août 2020, les spectateurs du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL pouvait ainsi mesurer la singularité d’une approche à la fois proche et intimiste, franche et directe :  «L’épure la plus radicale est celle que l’on obtient en collant au plus près des notes» précise la pétillante et profonde violoniste, inspiré par la puissance révolutionnaire d’un Beethoven décidément inclassable.

La Sonate pour violon n° 7 en ut mineur op. 30 n° 2 n’est pas plus audacieuse que la célèbre «Sonate à Kreutzer», elle est également au moins aussi exigeante pour les interprètes: «La question est toujours: Y arriverai-je ou pas?» Ce défi lancé et cette tension dans l’interprétation sont très inspirateurs. Couplée à la Sonate pour violon n°7, et dans la même soirée à Saanen, la Fantaisie pour violon et piano op. 47 d’Arnold Schönberg.

Dans ses 10 Sonates « pour piano avec accompagnement de violon », Beethoven redéfinit la part du violon, comme l’égal du clavier. Les mouvements lents mettent en avant ce rôle primordial dans un jeu instrumental qui se veut conversation. On oublie que Beethoven virtuose du piano (comme improvisateur entre autres), jouait aussi du violon et de l’alto : il est engageé comme altiste à la cour de Bonn. Il a même suivi à Vienne quelques leçons auprès de son ami Wenzel Krumpholz et s’est osé à interpréter lui-même ses sonates au violon – mais avec un bonheur mitigé, comme en témoigne ce commentaire de Ferdinand Ries, qui admirait pourtant beaucoup le compositeur: «C’était vraiment épouvantable car, dans son zèle enthousiaste, il n’entendait même pas qu’il jouait un passage dans une mauvaise position!»
Les 3 Sonates de l’opus 30 sont éditées à Vienne fin avril 1802, et dédiées à l’Empereur… Alexandre Ier de Russie.

Le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL n’est pas seulement un formidable vivier de concerts et programmes désormais accessible sur sa plateforme digitale (GSTAAD DIGITAL FESTIVAL), c’est aussi cet été un cycle d’événement musicaux à ne pas manquer, du 16 juillet au 4 septembre 2021. La programmation (spéciale LONDON) est disponible et la billetterie pour tous les concerts ouverte ICI
https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/newsticker/lettre-christoph-mueller

LIRE aussi notre présentation du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2021

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GSTAAD-SAANEN-eglise-church-yehudi-menuhin-heritage-festival-photo-copyright-classiquenewsGSTAAD Menuhin Festival & Academy 2021 : cap to LONDON ! (16 juil – 4 sept 2021)  -  Après le choc du Brexit et son retour aux frontières comme au tout insulaire, le temps de la découverte et de l’ouverture s’impose cet été à Gstaad. Christoph Muller, directeur général du Festival fondé il y a plus de 60 ans par le légendaire Yehudi Menuhin « le « violon du siècle ») explore les capitales européennes : après Paris, Vienne, voici Londres. GSTAAD, SAANEN et plusieurs site du Saanenland : Gstaad Menuhin Festival : 65è édition «  LONDON », du 16 juillet au 4 septembre 2021. Musiques de Dowland, Purcell et Haendel, Elgar, Britten, Queen et les Beatles, sans omettre le fulgurant Thomas Adès (création mondiale)… artistes invités en 2021 : Daniel Hope (qui ouvrira les feux avec trois soirées hautes en couleurs), Julia Fischer, Thomas Hampson, The King’s Singers, Khatia Buniatishvili (dans Tchaïkovski), Chick Corea (qui célébrera ses 80 ans sous la Tente), Isabelle Faust, Bertrand Chamayou, Patricia Kopatchinskaja, Fazil Say, Hélène Grimaud ou encore Maria João Pires… ; Valery Gergiev et son orchestre du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, l’orchestre du Festival : Gstaad Festival Orchestra sous la direction de par Jaap van Zweden (dans Brahms, Dvořák et Elgar – sublime Concerto pour violoncelle sous l’archet de Sol Gabetta) … temps fort : «I puritani» de Bellini en version de concert (avec l’Orchestre de la Suisse Romande, Lisette Oropesa et Javier Camerana dans les rôles titres) et un concert de clôture du City Light Symphony Orchestra.

CD événement, annonce. JS BACH : Weihnachts / Noël Oratorium (Jordi Savall, 2 cd live recording, déc 2019)

JS-BACH-weihnachts-oratorium-oratorio-de-noel-cd-savall-nations-catalunya-alia-vox-cd-critique-ALIA-VOX-critique-cd-classiquenews-AVSA9940COVEROratoriPREPCD événement, annonce. JS BACH : Weihnachts / Noël Oratorium (Jordi Savall, 2 cd live recording, déc 2019). Fin mai 1723, Jean Sébastien Bach devenu kantor des quatre églises du centre historique de Leipzig, conçoit une série de cantates pour les célébrations de Noël et du nouvel An ; en résultent les 6 cantates, écrites courant 1733, qui forment aujourd’hui l’oratorio de Noël, en particulier dans  deux écrins principaux : les églises Thomaskirche et Nikolaikirche. Ainsi sont fêtés 7 jours : le 25 jour de Noël, le 26 Saint Etienne, lendemain de Noël, le 27 jour de la Saint Jean l’Évangéliste, le dimanche avant la Saint-Sylvestre, le 1er janvier, le dimanche avant l’Épiphanie, et enfin le 6, jour de l’Épiphanie. En 1734, le hasard fit que le 26 fut un dimanche et Bach n’eut qu’à écrire 6 cantates au lieu de 7, pour couvrir tous les services de ces festivités. Jordi Savall montre comment Bach réutilise le matériel purement orchestral composé précédemment pour le Collegium Musicum (académie profane de musique dont il devient le directeur 1729). Soucieux d’expressivité et d’articulation, de souffle fervent aussi, le geste du chef restitue la profonde unité qui structure un ensemble pourtant composé et conçu de façon séparée. La cohérence dérive aussi des livrets écrits par le poète Picander, pseudonyme de Christian Friedrich Henrici (1700-1764), alors employé au service postal de Leipzig : Bach l’a aussi sollicité pour des oeuvres capitales tels la Passion selon Saint Matthieu, Saint Marc, l’oratorio de l’Ascension, la Cantate du Café…

En décembre 2019, Jordi Savall dirige sa fidèle troupe de La Capella Reial de Catalunya, du Concert des Nations (Manfredo Kraemer, concertino) et un plateau de solistes, au Palau de la Musica à Barcelone, les 17 et 18 déc 2019. Le chef catalan réussit à exprimer non plus le doute de la croyance mais l’espérance et la joie que suscite désormais une épopée musicale du temps de Noël… Prochaine critique complète dans le mag cd dvd livres de classiquenews.


 

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Précédent CD critiqué de JORDI SAVALL sur CLASSIQUENEWS.COM :

CD événement, CLIC de CLASSIQUENEWS : Alcyone de Marin MARAIS : Lire notre critique complète ici : http://www.classiquenews.com/cd-evenement-critique-marais-alcione-jordi-savall-3cd-alia-vox-2017/
Intégré dans notre sélection de Noël 2020

 

 

 

PLUS D’INFOS sur le site d’ALIA VOX : https://www.alia-vox.com/fr/catalogue/pre-order-j-s-bach-weihnachts-oratorium/

RAMEAU en direct depuis l’Opéra Comique, ce soir 20h : Hippolyte et Aricie par Pygmalion

RAMEAU FRAGONARD SAINT CLOUD Hippolyte et Aricie opera critique annonce en direct confinement classiquenews

  

 

OPÉRA en direct sur INTERNET : RAMEAU, Hippolyte et Aricie, samedi 14 nov 2020, 20h (sur ARTEconcert). Les représentations d’Hippolyte et Aricie prévues au mois de novembre à l’Opéra Comique, Salle Favart à Paris, ne peuvent pas avoir lieu en présence du public, confinement oblige. Les répétitions se poursuivent néanmoins et l’ouvrage sera joué sur internet, diffusé sur ARTEconcert et le site de l’Opéra Comique. Une diffusion ultérieure sera proposée sur l’antenne d’Arte et sur France Musique.
Théâtre de dépassement et d’enchantement, l’opéra de Rameau d’autant plus fort et signifiant en son premier opus de 1733 – le plus scandaleux aussi-, surgit dans toute sa force scénographiée dans son déploiement matériel : jusqu’à Zoroastre, les opéras de Rameau touchent autant par leur science musicale que leur impact visuel et décoratif. Ici la tendresse (le couple Hippolyte et Aricie protégé par Diane) s’oppose au pouvoir tendu, en phase d’implosion (incarné par Phèdre et Thésée qui apprend à ses dépends que « les enfers sont chez lui » : Phèdre aime son beau fils, Hippolyte, contredisant toutes les RAMEAU-jean-philippe-portrait-hippolyte-et-aricie-classiquenewsbienséances et la morale. La reine en souffrance a ce tragique racinien auquel Rameau apporte une noblesse bouleversante ; tandis que Thésée, roi malgré lui, fils de Neptune, éprouve la solitude du pouvoir, préférant à tout exercice temporel, son cher et tendre Pirithoüs. De tous les ouvrages, Hippolyte atteint un souffle spectaculaire grâce à son orchestre : l’acte des enfers, d’une puissance poétique inouïe (acte II), invente le trio des Parques aux harmoniques jamais entendues jusque là…

 

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Un Rameau méconnu : Les Fêtes de PolymnieOPÉRA DES SOLITUDES TRAGIQUES… Hippolyte et Aricie… contrairement au titre qui met en avant le couple amoureux, Rameau en Racinien méconnu sculpte les profils des souverains, Phèdre d’abord : perdue, hallucinée, endeuillée au IV en apprenant la (fausse) mort de celui qu’elle aime secrètement, Hippolyte. Puis Thésée surtout, qui de roi juge n’est en vérité que le pantin impuissant de son dieu tutélaire Neptune, lequel lui fait endurer les pires épreuves : séjour infernal (acte II), perte de son ami Pirithoüs ; deuil de son fils, si cher et tendre, Hippolyte ; Autant d’individualités en souffrance et solitaires ne se sont jamais vues ni écoutées sur une scène lyrique… avant 1733 ; Rameau sait peindre la grandeur tragique avec les couleurs de la tendresse la plus bouleversante ; le compositeur sait plonger au cÅ“ur de l’âme humaine. Chaque héros souffre et s’exaspère contre les conspirations du destin. Et si les souverains sombrent dans le gouffre, les deux amants grâce à la protection de Diane, trouvent en fin de drame, une terre idéale que Rameau sublime par la dernière Chaconne et surtout l’ariette emblématique “Rossignols amoureux”…  Ainsi son génie rayonne à la fin de l’action dans les séquences finales de l’acte V dont il fait l’apothéose pastorale là encore d’une tendresse enivrée des deux jeunes héros, nouveaux élus protégés de la déesse chasseresse DIANE, soudainement touchée par la grâce sincère des deux jeunes gens : Hippolyte et Aricie, réunis en un lieu enfin pacifié (musette enamourée et choeur de réconciliation : n’y a t il pas déjà chez Rameau, un peu de cette idée paysagère et climatique développée après lui par le peintre Fragonard ? D’où notre choix en visuel du Parc de Saint-Cloud, panneau peint dont le format panoramique renvoie lui aussi une intelligence spatiale impressionannte). La conception dramatique est d’une profondeur inouïe et d’un souffle inédit alors.

 

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Hippolyte et Aricie de RameauRAMEAU-jean-philippe-portrait-hippolyte-et-aricie-classiquenews
en livestream
sur ARTE Concert, sur le site de l’Opéra Comique
samedi 14 novembre à 20h ; puis en REPLAY jusqu’au 13 mai 2021.

 

 

VOIR l’opéra en direct :

Opéra comique
https://www.opera-comique.com/

ARTEconcert
https://www.arte.tv/fr/arte-concert/

 
 

 
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Hippolyte : Reinoud van Mechelen
Aricie : Elsa Benoit
Phèdre : Sylvie Brunet-Grupposo
Thésée : Stéphane Degout
Oenone : Séraphine Cotrez
Neptune/Pluton : Nahuel di Pierro
Diane : Eugénie Lefebvre
Prêtresse de Diane, Chasseresse,
Matelote, Bergère : Lea Desandre
Tisiphone : Edwin Fardini
1ère Parque : Constantin Goubet*
2e Parque : Olivier Coiffet*
3e Parque : Virgile Ancely *
Mercure : Guillaume Gutierrez*
Arcas : Martial Pauliat*

 

Chœur et Orchestre : Pygmalion
(artistes issus du choeur Pygmalion)
Direction musicale : Raphaël Pichon
Mise en scène : Jeanne Candel

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CD, critique. HAYDN : Die Schöpfung. Antonini, 2019 (1 cd Alpha)

HAYDN Schopfung, Creation, Antonini 1 cd alpha critique classiquenewsCD, critique. HAYDN : Die Schöpfung. Antonini, 2019 (1 cd Alpha). Depuis plus de cinq ans Giovanni Antonini poursuit chez Alpha l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Joseph Haydn. Un cycle en cours qui s’avère d’opus en opus des plus convaincants pour autant que nous avons pu en juger à partir des quelques cd déjà reçus. Die Schöpfung (La Création), enregistrée en 2019 avec le Chœur de la Radio bavaroise et son orchestre Il Giardino Armonico complète le portrait symphonique du Viennois. Sa lecture de La Création, oratorio inspiré de Haendel, composé entre septembre 1796 et avril 1798, prologe la réussite du cycle symphonique. Le chœur bavarois, si familier de la partition apporte du corps à la réalisation enregistrée en mai 2019 à Munich.

C’est une approche méticuleuse qui prend appui sur les dernières avancées de la pratique historiquement informée. Tout s’écoule ici avec un naturel et un sens du relief, méritoires.
Jusqu’au début de la 3è partie, récitatif de Uriel (pour ténor), dont l’orchestration et l’esprit comme le caractère orchestral semble prolonger directement la saveur ritualisée de La Flûte Enchantée de Mozart (1791) – 9 ans après, le dernier singspiel de Wolfgang a été idéalement compris et mesuré par Haydn.
Fidèle à son attention à la structure et à l’architecture, comme à la grande séduction des timbres instrumentaux, Giovanni Antonini, en route pour une intégrale Haydn chez Alpha (objectif célébration 2032), cisèle la pétillance ténue, chambriste des instruments d’époque. La sûreté du geste orchestral assure la caractérisation de chaque séquence (sublime duo Eve / Adam) ; là où les instruments articulent et déploient des trésors de nuances colorées, les voix produisent l’incarnation, c’est à dire la fragilité des figures d’Eve, Adam, Uriel et Gabriel, chacune avec une instabilité qui compense la droiture constante des instruments. De ce point de vue l’Eve de la soprano Anna Lucia Richter a l’acuité requise mais les aigus acides, courts parfois tendus ; le ténor Maximilian Schmitt s’en sort davantage : voix tendre, fragile, sur le fil. Le baryton Florian Boesch demeure le plus constant, le plus stable dans une version globalement très équilibrée, conçue par un chef soucieux d’équilibre et de lumineuse clarté. Se bonfiiant en cours de représentation, ce live présente une 3è et dernière partie inspirée par l’esprit des lumières, élégante et discursive, mesurée et comme solarisée grâce aux solistes et au chœur (fiévreux) sous la direction attentive du chef italien né Milanais en 1965. Ici s’accomplit la célébration du Créateur, faiseur d’harmonie et de paix… un monde idéal et harmonique que Haydn exprime musicalement, avant que l’esprit d’orgueil n’inspire à Eve, une volonté coupable propre à détruire ce monde idéal. L’équilibre et la cohérence d’Antonini se réalisent totalement dans cette dernière partie, la plus convaincante, après l’ouverture et son chaos primordial. Superbe conception.

 

 

 

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CD, critique. HAYDN : Die Schöpfung. Giovanni Antonini (1 cd mai 2019 Alpha). Anna Lucia Richter, Maximilian Schmitt, Florian Boesch, Chor des Bayerischen Rundfunks – Il Giardino Armonico – 1 cd Alpha, enregistré à Munich en mai 2019.

 

 

 
 

 

 
 

 

 

Approfondir

Autres cd HAYDN / ANTONINI, critiqués par classiquenews
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haydn-2032-solo-e-pensoso-il-giardino-armonico-francesca-aspromonte-cd--alpha-review-compte-rendu-critique-cd-CLIC-de-classiquenews-juillet-2016CD, compte rendu critique. HAYDN 2032 : Il Giardino Armonico. Giovanni Antonini (1 cd Alpha — 2015). SUPERBE PROGRAMME HAYDNIEN. Haydn devient un défi nouveau pour tous les ensembles sur instruments d’époque : c’est que la vivacité élégantissime et souvent facétieuse, brillante mais hyper subtile de l’écriture haydnienne est aussi un formidable champs d’expérimentation pour les couleurs instrumentales, défi à relever entre autres, pour toute formation digne de ce nom, outre l’articulation et la précision rythmique requises. Chaque orchestre souhaite tôt ou tard revenir à Haydn, source inépuisable du classicisme viennois. Tous les chefs depuis Norrington, Brüggen, ou le plus récent Ottavio Dantone (LIRE la critique complète du récent coffret Decca de l’intégrale Haydn sur instruments d’époque, CLIC de classiquenews de juin 2016) cherchent le bon tempo, la pulsation heureuse, à la fois vibrante et mordante, mais jamais creuse, la juste palette de couleurs justement ; le geste précis et ciselé, à la fois profond, fluide et surtout très expressif.

 

 

 

haydn 2032 vol 6 giovanni antonini kammerorchester basel cd reviw critique cdCd, critique. HAYDN :  Symphonies « Lamentatione », n°26 / n°79, n°30 « Alleluia » (Antonini, 2017 – 1cd Alpha, coll « Haydn 2032 »). Suite de l’intégrale HAYDN par le directeur musical du Giardino Armonico, dont l’achèvement sera effectif en 2032 (pour le tricentenaire du compositeur autrichien). Le milanais Giovanni Antonini ne dirige pas ici les instrumentistes de son ensemble mais l’Orch de chambre de Bâle (sur instruments modernes donc) / Kammerorchester Basel : un travail particulier sur l’articulation, la tenue d’archet, l’expressivité et l’agogique (historiquement informée comme l’on dit dans le milieu concerné) que le chef, en expert, transmet à ses collègues plus habitués à jouer les romantiques et post romantiques que les classiques viennois.  Classiquenews avait distingué le vol 4 de la présente collection (intitulé alors Il Distratto, d’un CLIC de classiquenews, convaincant et superlatif même). Peu à peu, le chef et flûtiste, soigne l’intonation, se montre soucieux de la clarté architecturale tout en ciselant les nuances de l’écriture si poétique et souvent imprévue de Haydn (éclairs dramatiques dignes de l’opéra, un genre dans lequel il a excellé comme son cadet Mozart) ; il en dévoile toutes les vibrations intérieures, restituant leur cohésion organique : une approche qui approche l’excellence de l’intégrale Haydn par son confrère Ottavio Dantone, lui aussi très inspiré par les arêtes et climats des massifs Haydniens (Lire notre critique de l’intégrale des Symphonies de HAYDN par Ottavio Dantone).

 

 

 

antonini giovanni telemann giardino armonico presentation classiquenewsCD, compte-rendu critique. Haydn 2032, N°4 : « Il Distratto ». HAYDN : Symphonies n°60, 70, 12. CIMAROSA : Il Maestro di Cappella. (Giovanni Antonini,1 cd Alpha classics 2016). Suite de l’intégrale des 107 Symphonies de Haydn en vu du tricentenaire Haydn prévu en 2032… Ce nouveau volet hisse très haut la valeur du cycle en cours. Outre la justesse de vue du chef Giovanni Antonini, il s’agit aussi de mettre en perspective Haydn et les auteurs de son époque : la filiation ainsi proposée avec le théâtre fin et savoureux de Cimarosa, réalise un cocktail explosif et indiscutablement pertinent. On aime de tels programmes audacieux, imprévus, capables de réformer nos idées réçues sur le Haydn symphoniste que l’on croit connaître ; servi ici par des interprètes jubilatoires, ayant pour devise, une qualité rare chez les artistes des répertoires baroques et romantiques aujourd’hui : la finesse.

haydn 2032 il distratto symphonies 12 cimarosa maestro di cappella giovanni antonini cd review cd critique classiquenews CLIC de classiquenews mars 2017Des 3 symphonies ici traitées, ne prenons qu’un épisode emblématique. Non pas la première de la sélection, n°60 qui donne son nom au programme (conçue pour la comédie intitulée « Il Distratto »), mais nous préférons demeuré sur notre excellente impression, produite par l’Adagio de la n°12 qui s’impose par sa profondeur et son rayonnement simple. Sublime introspection (plage 12), tel un désert sans issue et au cordes seules, qui touche par son épure quasi austère ; la respiration, les dynamiques, l’économie et le sens des phrasés sont d’une irrésistible justesse. Antonini y glisse un spuçon de tendre nostalgie qui assimile cet épisode frappant par son intériorité maîtrisée à une variation gluckiste, le Gluck sublimement déploré et lacrymal, c’est à dire pudique et mélodique à la fois, de la prière d’Orphée et son hymne désespéré mais digne : « J’ai perdu mon Eurydice ». Haydn semble en déduire une interrogation en résonance. Quel contraste avec l’Allegro insouciant et délicatement caractérisé (hautbois, bassons) qui suit.

 

 

 
 

 

 

VANNES (Morbihan) : 10ème Académie de Musique ancienne, 24 – 31 oct 2020

VEMI-VANNES-2020-IMUVANNES, Morbihan. 10è Académie, 24 – 31 octobre 2020. Masterclasses et concerts : académie  et festival… Du 24 au 31 octobre 2020, l’Hôtel de Limur à Vannes accueille sa 10è Académie de musique ancienne (à l’initiative du VEMI, Vannes Early Music Institute). Au programme masterclasses de violon (avec Enrico Gatti, Sophie Gent), chant (Alain Buet), clavecin (Menno van Delft et Bertrand Cuiller), violoncelle (Viola de Hoog et Bruno Cocset), flûte, viole de gambe (Guido Balestracci), violone (Richard Myron), orgue / clavicorde (Maude Gratton). Soit 8 classes dédiées au perfectionnement sur instrument d’époque et en chant baroque qui offrande incontournable pour le grand public, débouchent aussi sur un cycle de concerts événements, où les apprentis académiciens mettent à profit et en pratique les fruits des conseils prodigués par leurs professeurs. Les concerts sont publiques et permettent aux festivaliers de plus en plus nombreux de suivre les progrès des élèves comme relever la complicité et le partage du jeu collectif.

 

A VANNES, L’EXCELLENCE DE L’INTERPRETATION BAROQUE
10ème Académie de musique ancienne à l’Hôtel de Limur

LImur-hotel-vannes-early-music-institute-VEMI-concerts-2019-annonce-critique-classiquenewsLe public découvre ou retrouve les meilleurs jeunes tempéraments ; ces derniers apprennent à Vannes, le temps de l’Académie de musique ancienne, les rudiments comme les défis de leur futur métier. La sélection des jeunes instrumentistes soucieux d’approfondir leur maîtrise de la musique ancienne et baroque ont été préalablement sélectionnés jusqu’au mois de juin dernier. Chaque candidat a adressé une vidéo. Les partitions requises pour les sélections garantissent le niveau souvent exceptionnel des apprentis académiciens (œuvres imposées de JS Bach, Marais, et aussi sonate italienne des 17è ou 18è siècle). Le cru 2020 promet d’être aussi éblouissant que les éditions passées. Cycle incontournable.

 

 

 

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INFOS, réservations, programmes
https://www.vemi.fr

Vannes Early Music Institute (VEMI)
35 rue Lann Vihan – 56870 BADEN – FRANCE
Information: +33 (0)6 13 43 05 14 – www.vemi.fr

 

 

 

 

Agenda : 8 CONCERTS événements

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VANNES, Académie de musique ancienne 2020 :
24 – 31 oct 2020
8 concerts événements

VEMI-VANNES-2020-IMULes concerts payants ou en accès livre avec participation libre offrent à tous la découverte des nouveaux tempéraments ; épaulés par leur professeurs et maîtres, les jeunes instrumentistes apprennent à Vannes, les rudiments du métier et les secrets de l’interprétation comme ceux du jeu collectif.. De quoi ravir les festivaliers qui suivent désormais chaque année, ce rendez vous pédagogique et hautement musical. DÉCOUVRIR ici les programmes des 8 concerts événements à ne pas manquer à VANNES, du 24 au 31 octobre 2020

CD. Suites Anglaises de JS BACH : PAOLO ZANZU éclaire l’invention d’un Bach expérimental

zanzu-paolo-clavecin-suites-anglaises-de-js-BACH-cd-critique-evenement-CLIC-classiquenews-avril-2020-musica-fictaCD événement, critique. JS BACH : Suites anglaises (BWV 806 à 811). PAOLO ZANZU, clavecin (1 cd Musica ficta) – Voici un réjouissant programme porté de mains de maître par le claveciniste Paolo Zanzu, tempérament désormais incontournable de la scène baroque actuelle. Ex assistant de Bill Christie et de Gardiner, ayant fondé son propre ensemble depuis 2017, Le Stagioni (Les Saisons), le chef et claveciniste confirme un rare talent pour la caractérisation lumineuse, surtout claire et ciselée. Une attention active et nuancée qui assure la réussite de ce nouvel album dédié aux Suites « anglaises » de JS Bach.

 

Claveciniste, fondateur de l’ensemble Le Stagioni

Paolo Zanzu célèbre la liberté et l’invention
des Suites anglaises de JS BACH

 
 
 

paolo-zanzu-suites-anglaises-jean-sebastien-bach-cd-portrait-UNE-582La Sarabande (4) est d’un caractère plus noble, large et majestueux où le jeu trouve des respirations et des notes détachées / pointées comme suspendues. L’agilité bienheureuse des deux Bourrées I et II (5) affirme par contraste une rusticité radieuse qui met en avant les qualités d’articulation du clavecin, étonnant de précision et d’intensité expressive. La sobriété rayonnante dont fait preuve Paolo Zanzu captive d’autant que le contrepoint qu’exige cette bourrée en 3 volets est un exercice de haute virtuosité digitale. Ce qu’exalte encore davantage comme un point d’accomplissement majeur, le final en forme de Gigue (6), d’une palpitante activité. Délectable, le jeu entre les danses, lesquelles sont abordées différemment selon les Suites, chacune ayant son terrain d’expression privilégié : Bourrées (3 volets pour les Suites 1 et 2 / Gavottes de même pour la 3 ou la 6 ; Passepieds de la n°5) ; le claveciniste expose, articule, superpose pour un final des plus « explosifs », … LIRE notre critique complète Suites Anglaises de JS BACH par Paolo Zanzu, clavecin (1 cd Musica Ficta)

 
 
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ENTRETIEN EXCLUSIF... LIRE aussi notre entretien avec Paolo Zanzu, à propos des Suites Anglaises de JS BACH : ici

 
 
 
 

MUNICIPALES 2020 : Quelle culture pour PARIS 2020 ?

QUI SERA LE NOUVEAU MAIRE DE PARIS en mars 2020 ? Du 15 au 22 mars 2020, se déroulent les élections pour la Mairie de PARIS.  Un mandat convoité jusque dans les sphères les plus proches du président Macron qui n’a pas caché son soutien à certains de ses ex lieutenants… Voici les entretiens exclusifs avec les divers candidats officiels qui se présentent à l’élection parisienne : quelle est leur vision du PARIS CULTUREL ?

Quels sont leurs projets pour que Paris soit la capitale européenne de la culture ? Que Paris rayonne toujours sur une planète de plus en plus mondialisée, où tendent à s’imposer toujours partout l’uniformité et la culture de masse… contre une culture paillette ou divertissante, la culture française doit revenir à ses fondamentaux, si riche de son histoire, sans être élitiste ni impressionnante. Etre spécifique mais accessible, populaire et spécialisée à la fois… Les candidats en lice sont-ils capables de relever le défi , et quel est au juste leur programme pour la culture et la musique ?

 

 

 

 

 

 

Entretien 2 : DAVID BELLIARD 

 

 

 

Entretien réalisé endécembre 2019 par JULIEN VALLET pour classiquenews

 

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Photo : © Libre de droit service de presse EELV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LIVRE jeunesse : MONSIEUR MOZART : C Norac, M Dorléans, F Morel (Didier Jeunesse)

didier jeunesse monsieur mozart norac dorleans critique livre jeunesse classiquenews 9782278089307-001-TLIVRE jeunesse : MONSIEUR MOZART : C Norac, M Dorléans, F Morel (Didier Jeunesse). C’est un voyage magique au seul pays qui intéresse Wolfgang Amadeus MOZART : la musique. Le lecteur y découvre « un grand génie et une petite voix, trois larmes et dix rires, une sorcière et une amoureuse, des opéras du soir et une petite musique de nuit, un papillon et beaucoup d’étoiles… ». Le texte de Carl Norlac est émaillé de vraies petites anecdotes, parfois farfelues, souvent emblématique du génie hors normes de Mozart. Mozart jeune et virtuose qui compose dès 4 ans.., Mozart et sa sœur Nannerl, jeunes musiciens en tournée et en voyage, Mozart à Versailles, à Londres… Mozart sur tous les chemins et dans nos cœurs enchantés… Sur le rythme trépidant des Noces de Figaro (ouverture dans une version nerveuse et dynamique sur instruments d’époque), le texte fait toute sa place à la féerie, la facétie, l’élégance touchée par le grâce… celle du 21ème Concerto pour piano et orchestre. Voici chaque étape de la vie d’un virtuose habité, un brin décalé, devenu un génial compositeur. L’immersion est très réussie grâce à l’impertinence et l’intelligence du texte dit par François Morel, et aussi grâce au dessin de Marie Dorléans, fin et nerveux, qui colle parfaitement à la vision à la fois fugitive et trépidante du divin Wolfgang dont la vie a traversé le temps et l’histoire comme une comète.

LIVRE jeunesse : MONSIEUR MOZART : C Norac, M Dorléans, F Morel (Didier Jeunesse) – Parution : oct 2019 – format : 27,4 cm x 27, 4 cm – 48 pages – EAN :  9782278089307

PLUS D’INFOS sur le site Didier Jeunesse
https://didier-jeunesse.com/collections/livres-disques-grands-compositeurs/monsieur-mozart-9782278089307

CD événement, critique. HAENDEL : MESSIAH, Le Messie – Jordi Savall (2 cd ALIA VOX, déc 2017)

critique-582-haendel-savall-le-messie-messiah-oratorio-hwv-56-savall-chapelle-royale-de-versailles-critique-review-critique-cd-opera-concert-classiquenews-alia-vox-dec-2019CD événement, critique. HAENDEL : MESSIAH, Le Messie – Jordi Savall (2 cd ALIA VOX, déc 2017) – enregistrée sous la voûte de la chapelle royale de Versailles, cette lecture du Messie de Haendel, chef d’œuvre incontestable du Saxon baroque dans le genre de l’oratorio anglais (1742), ravira les plus exigeants. Arguments de poids de cette production sous la direction du catalan Jordi Savall, parmi les solistes, le très subtil soprano de l’écossaise Rachel Redmond (habituée des Arts Flo et lauréate du Jardin des Voix), mais aussi le formidable baryton Matthias Winckhler, nuancé, élégant, souple et naturel… sans omettre le geste choral palpitant des chanteurs de la Capella Reial de Catalunya. Le Concert des Nations et son « concertino » Manfredo Kraemer assurent le relief et le souffle d’une partition irrésistible dans ses évocations naturalistes et spirituels.
La partition tel un miracle inespéré, lumineux surgit après l’année noire 1737 quand le théâtre d’opéra qu’il avait fondé fait faillite, que surmené, et trop productif, il est foudroyé par une paralysie (du bras droit, en avril), que meurt le 20 nov, sa seule protectrice la plus fervente et amicale, la Reine Caroline (épouse de Georges II), honorée dans le sublime Funeral Anthem. Pourtant Haendel au fond du gouffre ressuscite. De ce traumatisme intime naît un nouveau genre l’oratorio anglais dont il fait un écrin spirituel d’une exceptionnelle intensité. La renaissance de Haendel passe ainsi : après une cure de vapeur à Aix la Chapelle, on le pensait fini, il enchaîne ressuscité, une nouvelle carrière qui le mène directement vers la gloire. Le Messie / The Messiah raconte cela surtout : la sublimation et le salut d’une âme donnée pour perdue. Dont la partition du Messie exprime l’inflexible espoir, l’inaltérable foi en Dieu. Les textes des trois parties sont invitation à la méditation, dans la confrontation de ce qu’a réalisé le Christ.

à Versailles,
Majesté et méditation du Messie
par Jordi Savall

A Versailles, Jordi Savall offre une lecture pleine de panache et de ferveur, selon l’expérience personnelle de Haendel à l’époque de la composition de la partition du Messie. Le chef catalan en construit l’architecture méditative, telle la confession sincère d’un homme miraculé qui rend grâce et remercie dans la joie.  Jordi Savall souligne la profondeur des textes qui citent et évoquent la grandeur morale du Christ sans le portraiturer directement mais l’exposent continument comme source d’admiration. Le chœur participe intensément à la suggestion et les solistes soulignent la nécessité de méditer cet exemple de vertu inlfexible et de volonté tragique.

Passons sur les petites faiblesses de cette lecture globalement superlative (en réalité qui concernent 2 solistes éreintés). Le ténor Nicholas Mulroy plafonne ; voix fatigué et trop lisse, il n’empêche pas son medium d’être voilé, ce qui l’écarte d’une réelle brillance du timbre (en particulier dans la seconde partie où le ténor est le plus sollicité ; ses airs manifestent l’autorité belliqueuse divine ; le timbre est sans aucun éclat ; dommage). Même triste constat pour un Damien Guillon en déça de ce que nous connaissons : voix faible et intensité comme justesse en fragilité. C’était pour le chanteur français, un soir sans âme ni éclat.

Par contre le choeur final de la partie centrale (II) « Allelujah » confirme l’excellente tenue des choristes ; aussi racés, exaltés, dramatiques mais sans épaisseur, détaillés, articulés que les chanteurs des Arts Flo : c’est dire. Dans cette conclusion de la seconde partie,- la plus virtuose et éclatante, à la fois majestueuse et volontaire de Haendel (rappelant Zadok), le collectif choral se montre nerveux ; il confirme l’excellente préparation de la Cappela Real de Catalunya et une évidente intelligence haendélienne. Associé à l’orchestre et aux autres solistes, le chœur ainsi convaincant, demeure le pilier de cette lecture sur le vif. La vivacité de chaque pupitre renforce la clarté de la polyphonie (fugue finale), ainsi que le geste dramatique de chaque section chorale. Voici un chant habité, incarné : celui des fervents illuminés à la fin, et auparavant chœur des anges, des brebis égarées, chœur de haine, de violence, selon l’exhortation des solistes et les épisodes bibliques qu’ils évoquent ; la justesse expressive des choristes est indiscutable ; elle réussit à déployer le souffle spirituel et l’ardente aspiration dans l’espérance.  Le choeur, la soprano, la basse associé au geste impétueux, éclatant mais nuancé de l’orchestre réalisent un sans faute.

La présence rayonnante, son angélisme pour le coup lui aussi, lumineux et sûr de Rachel Redmond, son émission naturelle, sa couleur tendre et déterminée, reste le second pilier de cette lecture ; son air de ferveur apaisé et accomplie, (d’après Job), « I know that my Redeemer… » qui ouvre les lumières de la Partie III – évoquant surtout la Résurrection, atteste de cette certitude de Haendel, ce miraculé terrassé, à jamais confirmé. La succession de ces deux séquences – chÅ“ur exultant, soprano en lévitation-, demeure très convaincant.
Même tenue exemplaire, autant dramatique qu’inspirée, du baryton Matthias Winckhler qui affirme tout autant une sureté naturelle, ronde et magnifiquement timbrée – expression du fervent touché par la grâce qu’il reçoit peu à peu (son dernier air solo avec trompette « the trumpet shall sound » rayonne littéralement, à la fois sobre, flexible, libre).
CLIC_macaron_2014D’ailleurs, toute la troisième partie, confirmation du miracle de la Résurrection et de la défaite de la mort – grâce aux airs pour soprano, pour basse (avec trompette) et dans le duo ténor / alto, exprime la profondeur et l’activité de la méditation à laquelle Haendel nous invite : il a vu comme une révélation, – après sa guérison miraculeuse, Dieu dans le ciel dans une vision spectaculaire et éblouissante ; ce témoigne nous est offert à travers la musique, vivante, fragile, vibrante sous la direction très fraternelle de Jordi Savall. Magnifique lecture qui mérite bien cet enregistrement mémorable. CLIC de CLASSIQUENEWS de décembre 2019.

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CD événement, critique. HAENDEL : MESSIAH, Le Messie – Redmond, Winckhler, Capella Real de Catalunya… Jordi Savall (2 cd ALIA VOX, Versailles déc 2017)  -   CLIC de CLASSIQUENEWS de décembre 2019.

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Approfondir 

visiter le site du baryton mozartien / haendélien :
https://www.matthiaswinckhler.de/en/oper

celui de la soprano Rachel Redmond
http://rachelredmondsoprano.com/fr/accueil/

voir Rachel Redmond dans le Messie de Haendel,
autre production 2015  -  Le Concert d’Anvers
/ Bart Van Reyn
https://www.youtube.com/watch?time_continue=834&v=xSWreIkLM3E&feature=emb_logo

COMPTE RENDU, critique, concert. PARIS, Auditorium du Louvre, le 15 nov 2019. MUSIQUE SECRETE DE LEONARD, Doulce Mémoire. D RAISIN-DADRE. Nouvelle production.

COMPTE RENDU, critique, concert. PARIS, Auditorium du Louvre, le 15 nov 2019. MUSIQUE SECRETE DE LEONARD, Doulce Mémoire. D RAISIN-DADRE. Nouvelle production. Difficile de concilier dans la réalisation d’un seul spectacle, onirisme des peintures, surtout celles de Leonardo, et vitalité expressive de morceaux musicaux, choisis par affinités et par correspondance chronologique. Pourtant le génie de Vinci fut assez étendu pour embrasser les deux disciplines,- entre autres, dons exceptionnels qui justifient absolument un dialogue de ce type : Leonardo fut organisateur de fêtes somptueuses pour les princes qu’il servit ; il fut tout autant un instrumentiste virtuose, capable d’improviser comme personne, à la lira da braccio, instrument présent ce soir et remarquablement chantant sous les doigts de Baptiste Romain.

Au demeurant, le spectateur – auditeur, est charmé d’un bout à l’autre du programme par la complicité toute en nuances et précision expressive des instrumentistes et des deux chanteurs très sollicités (Clara Coutouly, soprano / Matthieu Le Levreur, baryton) dont l’éloquence des accents comme des gestes servent le souci d’évocation du spectacle. Voix maternelle, de séduction, de drôlerie piquante pour elle ; présence noble et virile pour lui. Dans la tendresse émerveillée, mariale ; dans la douleur languissante, digne et contenue (Mille regretz de Josquin) ; dans l’ivresse amoureuse ; dans enfin, un pittoresque comique plus dramatique (« tante volte si si si / Tant de fois oui, oui, oui » de Marchetto Cara)… sans omettre la séduction rythmique d’airs et de mélodies au caractère manifestement dansant et chorégraphique : savant et inventif, Leonardo fut un exceptionnel ordonnateur de fêtes, selon les témoignages de l’époque.

Doulce Mémoire explore les musiques de Leonardo da Vinci

 
 

Syncrétisme artistique
LEONARDO musicien et poète

 

 

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Le choix visuel retenu privilégie le détail pour mieux s’immerger dans l’univers pictural du peintre – musicien. Ainsi l’Annonciation ou Ginevra Benci ne se révèlent ici qu’à travers le détail (époustouflant) de leur paysage respectif : frondaisons rendues vibrantes par la magie de l’image retraitée / animée ; bleus lointains et clochers d’église, esquissés en un geste fulgurant et précis. De même, La Vierge aux rochers se distingue non par la minéralité omniprésente de sa masse rocheuse qui lui sert d’écrin, mais bien par ce détail, jusque là ignoré, à torts, la plante perchée qui peut-être un jasmin et qui forme tonnelle pour la divine Marie en famille. Puis, le portrait d’un musicien portant comme un emblème et un rébus à déchiffrer la partition qui submerge la scène au dessus des instrumentistes, se révèle également tout autrement, à travers la mise en regard de deux airs d’une amoureuse nostalgie (« Mille regretz » de Josquin, puis « Les Miens aussi » de Tilman Susato, également en vieux français, qui sonne ici comme l’écho du premier, sans perdre l’intensité émotionnelle et pudique de son « modèle »)…

C’est un bain de pure poésie auquel les pièces musicales répondent dans la finesse et un climat de suggestivité heureuse. Se distingue aussi dans les passages purement instrumentaux, la flûte souveraine et facétieuse (ou plus exactement les flûtes) jouées par Denis Raisin Dadre, concepteur musical dont la digitalité et le souffle restituent à l’instrument, sa flexibilité lumineuse, prête à captiver, saisir, enivrer… y compris dans une joute de plus en plus rapide avec la lira.

Dès lors des images marquantes s’impriment définitivement, comme débordant du cadre de projection où l’on pouvait en mesurer la magie : visage de Mona Lisa au velouté vaporeux des ombres sur le visage énigmatique ; matière soyeuse de la chevelure idéalement peignée de la Belle Ferronnière à laquelle Denis RD associe la plainte d’une jeune beauté que l’on force à la …patience comme un Pénélope obligée et contrainte (superbe texte d’un anonyme : « Patienza ognum mi dice ». / Tout le monde me dit « patience »)…

Aux couleurs maîtrisées de Leonardo, répondent les nuances et les accents des musiciens qu’une pénombre propice caresse, dessinant sur leur vêtement tout de blanc, la matière même de ce sfumato dont Leonardo a désormais le secret. Le spectacle onirique inscrit la musique dans un éloge de l’ombre et du mystère ; mais un mystère qui s’incarne dans une tendresse complice et une certaine sensualité, à la fois savante et imaginative comme l’atteste le splendide texte de Bartolomeo Trombocino sur le thème aquatique et qui accompagne la contemplation du dessin perforé pour le portrait d’Isabelle d’Este (« Non va l’acqua al mio gran fuoco » / L’eau ne sert à rien pour mon grand feu) ; le dispositif scénique renouvelle et questionne aussi l’incroyable diversité expressive des musiques ainsi sélectionnées, leur faculté à danser, parler, éblouir aussi car la Renaissance est une période de grand raffinement comme d’innovation organologique que l’ensemble créé il y a 30 ans par Denis Raisin Dadre, ne cesse toujours et encore d’explorer.

leonardo-da-vinci-musique-secrete-livre-cd-alpha-critique-annonce-cd-par-clasiquenews-compte-rendu-critique-cd-livre-classiquenews-musique-classiqueComplément magistral à l’actuelle rétrospective LEONARDO au Louvre, la proposition de Doulce Mémoire enchante littéralement par sa finesse et son onirisme, la justesse des correspondances. L’auditeur peut retrouver chaque tableau et les pièces musicales choisies pour lui correspondre dans l’excellent livre cd paru chez Alpha : LEONARDO DA VINCI : La Musique secrète dont la couverture reproduit l’autre fleuron des collections nationales, aux côtés de la Joconde, la sublime Sainte-Anne, l’Enfant et la Vierge… La nouvelle production marque aussi les 30 ans de Doulce Mémoire en 2019.
http://www.classiquenews.com/doulce-memoire-musique-secrete-de-leonardo-da-vinci-2/

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LIRE aussi notre présentation annonce du programme Musique secrète de Leonardo par Doulce Mémoire :
http://www.classiquenews.com/louvre-doulce-memoire-musique-secrete-de-leonard-de-vinci/

Illustrations : © studio classiquenews 2019

Symphonie des Mille de Mahler par l’ONL Orchestre National de Lille

bloch-alexandre-mahler-symphonie-8-mille-nov-2019-annonce-critique-symphonie-classiquenewsLILLE, ONL. MAHLER : Symph n°8, les 20 et 21 nov 2019. Alexandre Bloch emporte le National de Lille dans son dernier jalon mahlérien : la 8è, dite des mille par référence au nombre de musiciens sur le plateau : un Everest pour tout maestro, et une sorte de Nirvana pour l’amateur de sensations symphoniques… Certes Mahler n’a écrit aucun opéra. Pourtant la seconde partie de sa 8è Symphonie dite des mille concentre tous les styles lyriques, sur un sujet que tous les Romantiques avant lui ont tenté de traiter en musique : Faust. Après Berlioz et Schumann, Liszt et Gounod, Mahler met en musique en particulier la scène finale du second Faust de Goethe afin d’aborder et d’élucider le mystère et le sens de la vie terrestre.
Le volet exige pas moins de 8 solistes, en plus des deux choeurs adultes, du choeur d’enfants, de l’orchestre aux effectifs ahurissants… Symphonie opéra, cantate symphonique, la 8è s’ouvre en première partie sur le texte de l’hymne particulièrement dramatique « Veni Creator spiritus », ample prière chantée en latin, à la gloire de Dieu, où le compositeur se confronte à toutes les ressources du contrepoint.

 

 

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SYMPHONIE COSMOS : planètes et soleils en rotation

 

 

mahler_profilLa partition cyclopéenne est conçue en 2 mois et créée à Munich, le 12 sept 1910 sous la direction du compositeur. C’est son dernier concert public et son plus grand triomphe en Europe. Elle est constamment chantée (sauf l’ouverture du second mouvement). La modernité de l’œuvre tient surtout à son plan, sans équivalent auparavant, Mahler innovant littéralement une nouvelle architecture, par séquences, selon le sens du texte, à la façon d’un roman. A la différence des opus qui ont précédé, la 8è n’a rien de tragique ni de subjectif : aucun doute, aucune angoisse, aucun trouble. Plutôt l’affirmation d’une joie intime et collective à l’échelle du cosmos. Car Mahler écrit lui-même au chef Mengelberg en août 1906 : « Imaginez l’univers entier, en train de sonner et de résonner. Il ne s’agit plus de voix humaines, mais de planètes et de soleils en pleine rotation ».  C’est donc l’aboutissement de tout un cycle orchestral où Mahler s’est battu avec la matière orchestrale ; s’y impliquant personnellement ; au terme de l’aventure – odyssée, il réalise l’œuvre final, total, synthèse et miroir d’une conscience aussi accomplie qu’universelle. La 8è symphonie est une symphonie cosmique. Et pour l’auditeur, l’une des expériences orchestrales les plus marquantes dont il puisse rêver.
Les interprètes en expriment le sens et l’ampleur avec d’autant plus de justesse qu’ils se sont jetés à corps perdus mais maîtrise totale et engagement permanent dans la réalisation des symphonies 1 à 8 depuis septembre 2018. Une expérience et une familiarité qui enrichissent encore leur approche du dernier vaisseau symphonique de Mahler, le plus impressionnant, le plus saisissant. 2 dates événements à Lille.

 

 

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Mercredi 20 novembre 2019, 20hboutonreservation
Jeudi 21 novembre 2019, 20h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle

 

 

RESERVEZ VOTRE PLACE
https://www.onlille.com/saison_19-20/concert/la-symphonie-des-mille-symphonie-n8/

 

 

Gustav Mahler
Symphonie n°8, dite “Des Milleâ€
Direction : Alexandre Bloch
Sopranos: Daniela Köhler, Yitian Luan, Elena Gorshunova / 
Altos: Michaela Selinger, Atala Schöck / 
Ténor: Ric Furman / 
Baryton: Zsolt Haja
 / Basse Sebastian Pilgrim

Orchestre National de Lille
  /  Orchestre de Picardie

Philharmonia Chorus
 / Chef de chœur : Gavin Carr
Jeune Chœur des Hauts-de-France
Cheffe de chœur : Pascale Dieval-Wils
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VIDEOS : les symphonies de MAHLER par l’Orchestre National de Lille / Alexandre BLOCH (intégrales et explications par Alexandre Bloch):
Retrouvez toutes les symphonies de Mahler sur la chaîne Youtube ONLille ,
jusqu’en avril 2020.

 

 

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Présentation par l’Orchestre National de Lille :
Pour la première en 1910, il fallut construire une estrade spéciale dans la salle afin de pouvoir accueillir l’ensemble des musiciens. Nécessitant deux chœurs d’adultes, un chœur d’enfants, huit solistes et un immense orchestre symphonique, la Symphonie n°8 dite “Des Mille†est la symphonie la plus démesurée, la plus folle du cycle dans laquelle Mahler nous emporte d’un Veni creator ravageur à une scène faustienne qui mélange tous les genres musicaux connus. Venez vivre le gigantisme de cette œuvre unique qui réunira plus de 300 artistes sur scène sous la direction d’Alexandre Bloch. Lors de la première à Munich, Thomas Mann et Stefan Zweig, présents dans le public, en étaient restés sidérés.

The Symphony of a Thousand
Symphony No. 8, known as “The Symphony of a Thousandâ€, is the most monumental of Mahler’s symphonies. With its two adult choirs, children’s choir, eight soloists and immense symphony orchestra, this unique work has strucken since its very première in 1910.

 

 

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Autour du concert
à 18h45
Rencontre mahlérienne

20 novembre 2019:
Bertrand Dermoncourt, directeur de la musique de Radio Classique et auteur du Retour de Gustav Mahler réunissant deux textes de Stephan Sweig

21 novembre 2019 :
Christian Wasselin auteur de Mahler : La Symphonie-Monde

En partenariat avec la
Médiathèque Musicale Mahler
(entrée libre, muni d’un billet du concert)

 

 

 

 

 

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Symphonie n°8 de Gustav Mahler – PLAN

Du polyphonique saisissant, du dramatique lyrique

Mahler n’a pas composé d’opéras proprement dit ; mais le directeur de lOpéra de Vienne qui a connu comme peu le répertoire lyrique de Mozart et Beethoven à Wagner et Strauss, a finalement écrit son drame lyrique dans la seconde partie de la 8è, inspiré de la scène finale du Faust de Goethe : vision et action spectaculaire qui imagine le héros tant éprouvé, atteindre délices et repos des béatitudes célestes. Dans les plus hautes sphères, anges, angelots, enfants bienheureux chantent, favorisent et accompagnent l’élévation et la métamorphose (chrysalide devenue ange sanctifié) de l’âme de Faust vers son dernier asile… alors que les Enfants bienhereux contemple le corps du Faust qui s’élève toujours, Marguerite paraît, implore Marie, d’accueillir cette âme nouvelle, morte et ressuscitée, éternellement jeune.

 

Après le monumental Veni Creator dont la force expressive, la complexité maîtrisée de l’écriture (océan contrapuntique où domine une double fugue) la sonorité colossale doivent saisir au sens strict selon les mots du compositeur le spectateur auditeur, place à un cycle fraternel et compassionnel, la deuxième partie de la 8è, épisode éblouissant sur le plan de l’écriture orchestrale et vocale, dans lequel Mahler rétablit le lien avec l’humanité.

 

Pour plus d’unité, le Faust cite certains thème du Veni Creator qui a précédé. L’architecture en est un triptyque : Andante, Scherzo, Finale, ou introduction, exposition en 3 parties, développement en 3 sections, épilogue.

En ouverture (poco adagio), Mahler évoque la solitude de Faust dans la montagne (prémices du Chant de la terre). Arbres, lions muets, asile d’amour…

 

EXPOSITION

Après le chœur (Waldung, sie schwankt heran),

PATER ECSTATICUS et PATER PROFUNDUS entonnent leur couplet.

EXTATICUS : proie de l’amour éternel

PROFUNDUS : témoin du miraculeux amour

Le choeur des anges, portant l’essence de Faust, amorcent le 2è épisode de l’exposition (« celui qui cherche et s’efforce dans la peine, sera sauvé » ;

Puis, se succèdent le chœur des enfants bienheureux

(très haut dans les cimes : « celui que vous vénérez, vous le verrez »),

le choeur des angelots qui ouvre le SCHERZO

(Jene rosen / les roses des pénitentes…).

Le choeur avec alto solo (Uns bleibt ein Erdenrest)

marque la 3è et dernière séquence de l’exposition

(le pur et l’impur mêlé dans un cœur, ne peuvent être dissociés

que par l’amour).

 

DEVELOPPEMENT

Le développement débute avec le choeur des angelots (Ich spüre soeben)

Le choeur des enfants bienheureux (Freudig empfangen wir) qui débouche sur

 

1- L’HYMNE A LA VIERGE (Mater dolorosa) du DOCTEUR MARIANUS :

« Hochste Herrscherin der Welt », témoin de la splendeur mariale (splendide et magnifique, la reine du ciel) ;

repris par le choeur (Jungfrau, ren im schönsten Sinne /Vierge pure, sublime… »).

S’épanouit alors le thème de l’Amour, pour violon et harmonium (mi maj),

pour l’entrée de la Mater dolorosa

 

 

2- Choeur d’hommes (Dir, der Unberührbaren)

MATER GLORIOSA : Choeur des Pénitentes (Du Schwebst zu Höhen / Tu vogues vers les hauteurs, si mj), – apothéose de Marie, auxquelles succèdent

MAGNA PECCATRIX : Saint-Luc (Bei der Liebe : elle lave et parfume les pieds du Christ)

MULIER SAMARITANA : Saint-Jean (Bei dem Bronn) : elle abreuve les lèvres du Sauveur

MARIA AEGYPTIACA (Bei dem hochgeweithen Orte / Par le lieu saintement consacré)

puis unies en TRIO (Die du grossen Sünderinnen / accordes le pardon à Faust…).

La Pêcheresse MARGUERITE implore Marie (Neige, neige, ré maj) : sauve Marie, Faust

Choeur des enfants bienheureux

La Pêcheresse implore encore Marie (Vom edlen Geisterchor, si b maj)

avec point culminant (trompette du Veni Creator).

 

3- MATER GLORIOSA (Komm! Hebe dich zu höhern Sphären, mi bémol)

repris par

DOCTOR MARIANUS (Blicket auf !), repris par le choeur

 

 

Postlude orchestral

 

EPILOGUE / FINALE

Après un mystérieux prélude orchestral, s’affirme le presque imperceptible murmure du choeur mystique (Alles vergänglische ist nur ein Gleichnis)

Immense et progressif crescendo sur le thème du Veni Creator. Là encore, encensant la Vierge, source de toute miséricorde et divinité la plus admirable, « l’imparfait trouve l’achèvement ; l’ineffable devient acte ». Et « l’Eternel Féminin » porte toujours plus haut.

 

 

Comme jamais auparavant, Mahler échafaude une écriture qui lui est propre ; où la forme respecte le sens et les enjeux de chaque situation dramatique. Moins d’effet de masse. Mais une écriture « romanesque » et purement dramatique voire opératique qui suit le sens de l’action dramatique, celle du Faust de Goethe ; selon lequel le héros moderne (romantique) vit une expérience spirituelle, dans l’adoration de la Vierge, qui lui permet d’être transcendé.

 

 

FRANCE 3. FAUTEUIL d’ORCHESTRE : la nouvelle génération de musiciens

sinclair-anne-france-3-fauteuil-d-orchestre-annonce-programme-concerts-selection-tele-classiquenews-critique-television-France-3FRANCE 3. FAUTEUIL D’ORCHESTRE, le 15 nov 2019, 21h. Nouveau numéro de Fauteuils d’Orchestre sur France 3. En animatrice à présent familière, Anne Sinclair favorise la diffusion du classique au plus grand nombre ; elle met l’accent sur une nouvelle génération de chanteurs et de musiciens classiques, depuis le Théâtre des Champs-Élysées à Paris. Entourés d’artistes venus de tous les horizons (y compris hors classiques), les jeunes interprètes partagent goûts et passions ; avec un focus particulier en cette fin d’année 2019, sur les 350 ans de l’Opéra de Paris.

Parmi les invités : les chanteurs : Vannina Santoni, Julien Behr, Karine Deshayes / les instrumentistes : Edgar Moreau (violoncelle), Emmanuel Ceysson (harpe), Karl Paquette (ex danseur étoile)… et aussi … Jean-François Marras, Sara Blanch Freixes, Ilyes Boufadden-Adloff, Mikhail Timoshenko, Neïma Naouri, Eloïse Bella Kohn, Marie-Astrid Hulot, Anna Göckel, Manuel Vioque Judde, Caroline Sypniewski, Yvan Cassar.

Deux surprises dans l’émission : le chanteur Mika et la comédienne humoriste Muriel Robin, deux passionnés de musique classique et d’opéra.

Entre autres, extraits musicaux :
— La Danza de Rossini
— La Wally de Catalani
— La Calunnia – Le Barbier de Séville de Rossini
— A piece of Sky de Michel Legrand
— Air de Lucia di Lammermoor de Donizetti
— Extrait du Concerto n° 2 de Rachmaninov

Avec l’Orchestre de Chambre de Paris, sous la direction de Laurent Campellone.

FRANCE 3. FAUTEUIL D’ORCHESTRE, ven 15 nov 2019, 21h.

MORVAN. Festival FORMAT PAYSAGES : 12 et 13 oct 2019

tetiere-format_paysage 2019 annonce concerts programmes critique classiquenews octobre 2019 bandeauFORMAT PAYSAGES 2019. Sam 12, dim 13 oct 2019. Lac de Chaumeçon – Plage de Polquemignon – Brassy, dans le parc du Morvan, le festival Format Paysages propose une expérience musicale et artistique en pleine nature. Marchez, respirez, savourez… Pour la seconde fois, l’association Cumulus (créée en 1983) propose la création d’un événement artistique et culturel, itinérant, original dans ses contenus, prenant place chaque année au mois d’octobre (cette année, 2è week end d’octobre 2019) autour du Lac de Chaumeçon et sur le territoire de la Communauté de Communes Morvan Sommets et Grands Lacs. C’est un parcours et une échappée qui allient musique, performances artistiques et parcours en pleine nature. L’automne sur le motif inspire les artistes : leurs interventions qui mêlent toutes les disciplines jalonnent la pérégrination des visiteurs dans l’esprit d’une randonnée qui excitent tous les sens. Le Festival format paysages de façon visionnaire, et même prophétique, accorde les vibrations de la nature à celles des interprètes qui savent en décrypter la miraculeuse énergie. Format Paysages serait-il un festival écologique d’un nouveau type ?

 

MORVAN, les 12 et 13 octobre 2019. FORMAT PAYSAGES réinvente dans le Parc du MORVAN, l’idée d’une promenade artistique et musicale.

NATURE et ART dialoguent et interpellent…

 

 

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Selon le vÅ“u des deux concepteurs de l’événement, Jean-Michel Lejeune, et Véronique Verstaete, il s’agit : “ d’inviter les habitants de la région à se retrouver autour d’événements artistiques reposant sur des propositions innovantes et s’inscrivant fortement dans le territoire, valorisant les paysages, le patrimoine et les savoir-faire ; de développer l’attractivité de ce territoire de lacs et de forêts à une période de l’année – le début de l’automne – à laquelle cette région mérite, notamment par la beauté de ses couleurs, d’être bien davantage connue et fréquentée ; de renforcer le lien entre les villes et villages en favorisant des circulations et des collaborations, en proposant aux habitants des actions participatives leur permettant de travailler avec des artistes repérés. ». C’est ainsi qu’un territoire au riche patrimoine naturel et végétal est valorisé grâce aux événements artistiques qui en permet la redécouverte cyclique.

https://format-raisins.fr/format-paysages/

 

 

MARCHE MUSICALE et ARTISTIQUE
 DANS LE PARC DU MORVAN
CONCERTS EN SALLE

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FORMAT PAYSAGES invite les artistes à penser la nature comme enjeu de leur travail. Pour cette deuxième édition, les festivaliers marcheurs éprouvent le terrain et découvrent en pleine nature le travail des artistes résidents du Morvan ou étrangers, soit les créations, la danse ou la musique de Isabelle DUTHOIT (soprano et clarinettiste), Jacques DI DONATO (clarinettiste, saxophoniste, batteur), Jacques REBOTIER (compositeur, poète performeur), Erwan KERAVEC (sonneur de cornemuse), du danseur : Louis MACQUERON… sans omettre le Quatuor Aesthesis. Temps forts les sam 12 et dim 13 octobre 2019 dans la Commune de Brassy pour un week-end de découvertes artistiques. D’abord une promenade artistique en pleine air, puis un concert éclectique en soirée…
A découvrir tout au long des 2 parcours promenades de samedi 12 (16h) puis dimanche 13 octobre 2019 (10h30) : sculptures d’artistes contemporains : JEZY KNEZ (création, commande de Format Paysages), Jean-Christophe NOURISSON. Philippe HOELTZEL vous fera partager ses connaissances du terrain parcouru. Puis les randonneurs enchantés découvrent en salle les musiciens invités cet automne 2019… A noter deux spectacles musicaux inoubliables  samedi soir à 20h (Trio musical, voir détail programme ci après) ; puis dimanche à 15h, Quatuor vocal AESTHESIS (création, commande à Jacques Rebotier).

Pour vous rendre à Polquemignon, une carte est à votre disposition sur notre site, puis un fléchage sur la route vous guidera jusqu’à destination.

FORMAT PAYSAGES redéfinit aujourd’hui l’expérience et l’offre d’un festival en associant plein air et sensations sonores… et la marche devient une aventure sensorielle (c’est pourquoi il faut venir bien chaussé). Musique, art contemporain, danse… les volets qui jalonnent la promenade dans le Parc du Morvan s’annonce pour sa 2è édition en octobre 2019, passionnante. Prévoir de bonnes chaussures. Expérience gratuite.

 

 

 

 

Programme des deux journées des

sam 12 et dim 13 octobre 2019

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SAMEDI 12 OCTOBRE 2019

16h
promenade artistique : départ du chemin des Clous, route menant à Plainefas depuis le Hameau de Polquemignon (Brassy)

18h30
apéritif et jus de fruits à la fin de la promenade

20h
concert : trio musical Isabelle Duthoit, voix et clarinette,
Jacques Di Donato, clarinette, percussions et Jacques Rebotier, compositeur, poète
BRASSY, Salle des Fêtes (durée : 40mn)

20h40
soupes préparées par Les Amis de Polquemignon

 

 

DIMANCHE 13 OCTOBRE 2019

10h30
promenade artistique : départ du chemin des Clous, Hameau de Polquemignon (Brassy)

12h30
pique-nique sorti du sac (apportez ce que vous aimez!)

15h
concert : quatuor vocal Aesthesis : Camille Chopin, Céleste Lejeune,
Abel Zamora, Jonas Mordzinski.
Programme classique (Brahms, Mendelssohn, Saint-Saëns…),
contemporain (Cage, Leroux, Aperghis…)
et création de Jacques Rebotier
(commande Format Paysages),
BRASSY, Salle des Sports-Espace Robert Foliau
(durée 50mn)

 

Programmation à télécharger ici :
https://docs.wixstatic.com/ugd/b3369a_a174e049e6874591882cfbea1b91f1ce.pdf

TARIFS : Manifestations gratuites
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Biographies et renseignements :
www.format-paysages ou au 06 08 43 39 71

 

 

 

 

ENTRETIEN

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ENTRETIEN. Octobre 2019, dans le Parc Naturel Régional du Morvan, le festival atypique « FORMAT PAYSAGES » propose gratuitement une expérience unique qui renouvelle l’approche de la musique et des arts vivants, en associant marche artistique, concerts en salle, patrimoine végétal et culturel, plein air et proximité avec les artistes. La surprise succède à l’insolite ; la découverte à la révélation… Les artistes sont inspirés par la Nature ; les spectateurs cultivent leur imaginaire. C’est à BRASSY les 12 et 13 octobre 2019. Entretien avec les créateurs de ce week end pas comme les autres, Jean-Michel Lejeune et Véronique Verstraete.

 

 

morvan format paysages 2019 12 et 13 octobre 2019 promenades concerts annonce evenement classiquenews

 

 

 

CNC : Jean-Michel Lejeune et Véronique Verstraete, pouvez-vous nous préciser quels sont les objectifs de cet événement, créé l’an passé ?

 

En deux mots, nous proposons des promenades en pleine nature, qui permettent de croiser des œuvres d’art contemporain et d’assister à des concerts et des spectacles d’une douzaine de minutes. Nous invitons des artistes pour lesquels la relation à la nature ou au paysage constitue, de façon constante ou plus ponctuellement, l’un des enjeux du travail. Naissent ainsi des créations singulières : cette année la création de Guillaume Jézy et Jérémy Knez à la Cascade du Paradis, la danse de Louis Macqueron mise en musique par Jacques Di Donato, dans le filet d’eau du ruisseau, les invraisemblables cris d’Isabelle Duthoit… Accessibles à tous les publics, ces moments insolites font naître de nouvelles perceptions du paysage. La nature n’est plus seulement l’idéal à vénérer. Elle nourrit la pensée du créateur, l’imaginaire du spectateur, suggérant des performances et des œuvres d’un nouveau type.

 

 

 

 

CNC : Que vit le public au cours de ce week-end Format Paysages ?

 

Au-delà de ces promenades en plein Parc Naturel du Morvan, d’une durée comprise en une heure trente et deux heures, le public assiste à deux concerts. Le samedi, dans la charmante petite ville de Brassy, il s’agira d’un concert en trio d’une quarantaine de minutes proposant des pièces, écrites ou improvisées, d’Isabelle Duthoit (voix, clarinette), de Jacques Di Donato (clarinette, percussions) et de Jacques Rebotier (textes, compositions, comédien). Ce concert sera suivi d’un moment d’intense convivialité avec une géniale association locale, Les Amis de Polquemignon, qui nous préparent ses spécialités.

Le dimanche, c’est le quatuor vocal Aesthesis (Camille Chopin, Céleste Lejeune, Abel Zamora et Jonas Mordzinski) qui réalise un programme classique et contemporain (Mendelsshon, Brahms, Fauré, Poulenc, Cage, Leroux…) et qui créera une pièce commandée par Format Paysages à Jacques Rebotier, écrivain, compositeur, metteur en scène, blagueur… sur lequel ce week-end porte l’accent.

Le public vit des rencontres insolites avec des artistes pertinents, le plasticien Jean-Christophe Nourisson dont le travail porte pour une grande part sur la question de l’espace public ; le sonneur de cornemuse Erwan Kéravec, acteur de la création musicale qui réinvente ici totalement un instrument qui n’est connu que dans le champ des musiques traditionnelles.

 

 

 

Propos recueillis en septembre 2019

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Les 12 et 13 octobre 2019. FORMAT PAYSAGES à Brassy (Morvan).
Jean-Michel Lejeune / Véronique Verstraete, direction artistique

Format Paysages : www.format-paysages.com
Une production de Cumulus

Informations / réservations : 06 08 43 43 27

 

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Remerciements 

 

 

 
L’ Europe – Programme LEADER, via le Parc Naturel Régional du Morvan
La Commune de Brassy
La Fondation Coupleux-Lassalle, sous l’égide de la Fondation de France
La SACEM
Le Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles Bourgogne Franche-Comté
Le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté
Le Conseil Départemental de la Nièvre
Le Fonds Charlois pour l’art et la forêt
Le Parc Naturel Régional du Morvan
 
Classique News, RCF Nièvre, Le Journal du Centre, Radio Morvan
 

 

 

 

 

 

 

FESTIVAL BACH de TOUL

TOUL-festival-Bach-annonce-concerts-festival-presentation-BACH-A-TOUL-2019-classiquenewsTOUL, Festival BACH : 1er, 7, 8, 15, 22 sept 2019. Reprise dynamique du Festival BACH de TOUL, avec 4 nouveaux programmes (les dimanches) particulièrement fédérateur et festif, qui pérennisent toujours l’actualité de la musique de Jean-Sébastien. Grâce à l’initiative de l’organiste Pascal Vigneron (auteur d’une récente intégrale des Variations Goldberg), début le dim 1er sept en la cathédrale Saint-Etienne (Å“uvre pour orgue avec la classe d’Orgue de la Musikhochschule de Stuttgart), puis le sam 7 et dim 8 sept : intégrale du clavier bien tempéré au clavecin, au piano, à l’orgue (avec Pieter-Jan Belder, Clavecin – Dimitri Vassilakis, Piano – Pascal Vigneron, Orgue) ; le 15 sept concert exceptionnel avec Richard Gallianno, accordéon, puis le 22 sept : Bach et Hændel – Concertos pour orgue – Transcriptions de Marcel Dupré – Jean Paul Imbert, orgue. Et bien d’autres concerts, événements et actions pédagogiques à suivre en octobre 2019

 

 

 

 

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VOIR le détail des programmes et notre présentation du Festival BACH de TOUL qui a lieu toute l’année, jusqu’au 12 octobre 2019 (13 concerts événements)…
http://www.classiquenews.com/toul-festival-bach-classe-dorgue-du-cnsmd-lyon-14-juil-15h/

 

 

 

 

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LIRE aussi notre entretien avec PASCAL VIGNERON, organiste, directeur artistique du Festival BACH de TOUL 

vigneron-pascal-organiste-festival-BACH-TOULPASCAL VIGNERON : “La légitimité du festival s’est imposée petit à petit, grâce notamment à la présence du Grand Orgue Curt Schwenkedel construit en 1963. C’est un instrument néo-baroque, dédié à la musique ancienne, avec une ouverture contemporaine sur le troisième clavier. C’est le plus grand opus de Curt Schwenkedel, et lorsqu’il fut construit, c’était un véritable pari sur l’avenir. Nous l’avons entièrement remis à jour, grâce au concerts de Maitre Yves Koenig, qui a compris d’emblée l’intérêt d’un instrument de cette taille pour l’interprétation de l’oeuvre d’orgue de Johann Sebastian Bach. Michel Giroud, qui fut apprenti de Curt Schwenkedel apporta un concours inestimable par ses conseils.” (extrait)

 

 

 

 

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TOUTES LES INFOS et les modalités pratiques pour se rendre aux concerts, événements, exposition du 10è Festival JS BACH de TOUL sur le site du Festival Bach de TOUL

 

https://www.toul.fr/?festival-bach-2019-10-ans

 

BACH festival TOUL festival BACH de toul annonce presentation programme par classiquenews

 

 

 

 

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Téléchargez la brochure du 10è Festival BACH de TOUL

 

https://www.toul.fr/IMG/pdf/livret_bach_2019-web.pdf

TOUL-festival-Bach-annonce-concerts-festival-presentation-BACH-A-TOUL-2019-classiquenews

 
 

METZ, cité musical : David REILAND joue BERLIOZ

reiland-david-chef-maaestro-orchestre-national-de-metz-critique-concert-critique-opera-classiquenewsMETZ-concerts-operas-festivals-sur-classiquenews-saison-musicale-selection-concerts-opera-arsenal-metz-classiquenews-cite-musicale-metzMETZ, Arsenal. Le 13 sept 19 : Mozart, Berlioz. D. Reiland. Concert symphonique d’ouverture de la nouvelle saison 2019 2020. L’orchestre maison ouvre le grand bal musical de sa nouvelle saison 2019 2020 : sous la direction du chef David Reiland, nouveau directeur musical in loco, le programme promet d’être à la fois généreux et orchestralement passionnant. En septembre 2019, Metz est ainsi à la fête, grâce au premier concert symphonique de septembre. Au programme, grand bain orchestral avec le dernier MOZART, virtuose de l’écriture orchestrale et d’une furieuse invention dans un triptyque ultime que les plus grands chefs ont pris soin d’aborder avec la profondeur et l’énergie requise et dont David Reiland nous propose le volet final, la Symphonie n°41 dite « Jupiter » : véritable manifeste de l’éloquence et de la souveraineté orchestrale, traversé dès son premier mouvement par un feu romantique irrésistible. A cette source, s’abreuve Beethoven, l’inventeur de l’orchestre romantique avec MOZART-wolfgang-portrait-concerto-symphonie-jupiter-don-giovanni-mozart-critique-opera-sur-classiquenewsBerlioz. Apothéose conclusive, le dernier morceau fugué, lumineux et victorieux, semble synthétiser tout ce que véhicule l’esprit des Lumières. Mais le directeur musical du National de METZ célèbre aussi, aux côtés de Mozart, l’année BERLIOZ 2019 : il nous réserve une nouvelle lecture de sa Symphonie avec alto, « Harold en Italie » de 1834. Berlioz , jamais en reste d’une nouvelle forme, y réinvente le plan symphonique avec instrument obligé. Dans Harold, il prolonge de nombreuses innovations inaugurées dans la Symphonie Fantastique de 1830, mais s’intéresse surtout à redéfinir la relation entre l’instrument soliste et la masse de l’orchestre : pas vraiment dialogue, ni confrontation ; en réalité, c’est une approche « picturale », l’alto apportant sa couleur spécifique dans la riche texture orchestrale, fusionnant avec elle, ou se superposant à elle… Comme toujours chez Berlioz, l’écriture symphonique sert un projet vaste et poétique, où l’écriture repousse toujours plus loin les limites et les ressources de l’orchestre monde. Concert événement.

 

 

A Metz, pour ouvrir la saison 2019 2020 de la Cité Musicale, David Reiland dirige le National de Metz dans un programme ambitieux, réjouissant : MOZART / BERLIOZ

 

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METZ Arsenal, grande salleboutonreservation
vendredi 13 septembre 2019, 20h
Concert symphonique d’ouverture
nouvelle saison 2019 2020
1h15 + entracte

Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n°41 (Jupiter)
Hector Berlioz : Harold en Italie

RÉSERVEZ VOTRE PLACE

https://www.citemusicale-metz.fr/agenda/concert-ouverture-de-saison_1

 
 

 

 

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HAROLD en ITALIE (1834)
berlioz-150-ans-berlioz-2019-dossier-special-classiquenewsRien dans la vie de Berlioz n’égale le déferlement de flux passionnel à l’évocation de son séjour italien, lié à l’obtention du Prix de Rome en 1830. En marque l’accomplissement révolutionnaire, la Symphonie Fantastique, manifeste éloquent de la réforme entreprise par Hector au sein de son orchestre laboratoire. Tout autant exaltées, les années qui suivent ses fiançailles avec la belle aimée, l’actrice Harriet Smithson (octobre 1833). Même si la comédienne adulée dans Shakespeare lui apporte son lot de dettes, le couple connaît de premières années bénies, comme l’affirme la naissance de leur seul fils, Louis. Le jeune père compose alors une partition délirante, voire autobiographique (comme pouvait l’être l’argument de la Fantastique) mais ici avec un instrument obligé, l’alto. Pressé par Paganini, Berlioz écrit une symphonie avec alto, quand il lui était demandé au préalable un concerto pour alto. Ainsi s’impose le génie expérimental de Berlioz : toujours repousser les limites du champs instrumental dans une forme orchestrale toujours mouvante. Hector s’inspire du héros de Byron, Childe Harold, être fantasque, rêveur, mélancolique, toujours insatisfait… le double de Berlioz ? Découvrant la partition inclassable, Paganini s’étonne et déçu, déclare : je n’y joue pas assez. Finalement c’est le virtuose Chrétien Uhran qui crée l’oeuvre nouvelle le 23 nov 1834 au Conservatoire de Paris. En 4 parties, le programme répond à l’imaginaire berliozien qui inscrit toujours le héros messianique, seul, fier, face au destin ou à la force des éléments ou des paysages…

1 – Harold aux montagnes, scène de mélancolie, de bonheur et de joie (adagio – allegro) – souvenirs de Berlioz de ses promenades dans les Abruzzes à l’époque de son séjour romain : traitement insolite, la partie d el’alto qui surgit ou se glisse dans la masse orchestral, s’y superpose ou fusionne, mais ne dialogue jamais selon le principe du concerto. Berlioz agit comme un peintre
2 – Marche des pèlerins chantant la prière du soir (allegretto) / souvenir des pèlerins italiens aperçus à Subiaco. Berlioz y exprime la souffrance des pénitents marcheurs, forcenés (répétition de segments monotaunes de 8 mesures)
3 – Sérénade d’un montagnard des Abruzzes à sa maîtresse / Allegro assai – allegretto : le cor anglais s’empare de la mélodie simple et amoureuse
4 – orgie de brigands, souvenirs / aucun développement symphonique chez Berlioz ne peut s’achever sans un délire sensuel débraillé, à la fois autoritaire et ivre (comme plus tard Ravel) / Allegro frenetico : la force rythmique trépigne, entraînant l’alto qui est saisi d’un haut le cÅ“ur face à la sauvagerie libérée (Berlioz précise ici « l’on rit, boit, frappe, brise, tue et viole »). Rien de moins.
La création suscite un vif succès. Mais Berlioz éternel frustré, désespère de n’attirer plus de foule. Mais compensation, il devient critique musical responsable de la chronique musicale dans le Journal des Débats, à la demande du directeur, Louis-François Bertin (portraituré par Ingres). S’il n’est écouté par le plus grand nombre, il sera lu par un lectorat mélomane, choisi et curieux.

 

 

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reiland david face vignette maestro classiquenewsDAVID REILAND, directeur musical de l’Orchestre National de Metz… Chef belge (né à Bastogne), David Reiland fait partie des baguettes passionnantes à suivre tant son travail avec les musiciens d’orchestre renouvellent souvent l’approche du répertoire. Chaque session en concert apporte son lot d’ivresse, de dépassement, de rélévations aussi pour le public. Dans son cas, l’idéal et le perfectionnisme constants portent une activité jamais neutre, une intention sensible qui fait parler la musique et chanter les textes… Metz a le bénéfice de ce tempérament enthousiasmant dont la nouvelle saison 2019 – 2020 devrait davantage dévoiler la valeur de son travail avec l’Orchestre National de Metz dont il est directeur musical depuis 2018.
Il aime exprimer l’âme, le souffle de la musique en un geste habité, qui se fait l’expression d’un contact physique avec la matière sonore qu’il rend franche ou soyeuse, âpre ou onctueuse, toujours passionnément expressive à l’adresse du public.

reiland david-reiland-2-412x332Formé à Bruxelles, Paris, puis au Mozarteum de Salzbourg, en poste au Luxembourg et maintenant à Metz, David Reiland a su affirmer une belle énergie qui prend en compte le formidable outil qu’est la salle de concert de l’Arsenal de Metz ; son acoustique cultive la transparence qui convient idéalement à son agencement architecturale intérieure : dans cet écrin à l’élégance néoclassique, Le chef à Metz entend défendre le répertoire du XVIIIè musique (Mozart et Haydn), mais aussi la musique romantique française, afin de séduire et fidéliser tous les publics (surtout ceux toujours frileux à l’idée de pousser les portes de l’institution pour y ressentir l’expérience orchestrale).
David Reiland dirigeait déjà l’Orchestre messin dans la Symphonie n°40 de Mozart en 2015…

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GSTAAD MENUHIN FESTIVAL : Ute Lemper chante Weill, Piaf, Brel… sam 10 août 2019

gstaad-menuhin-festival-2019-PARIS-annonce-présentation-classiquenews-582GSTAAD DIGITAL FESTIVAL : récital Ute Lemper, sam 10 août 2019. A 19h30, dans l’église de Saanen, lieu emblématique du Festival, la chanteuse séductrice, suave, provocante, Ute Lemper interprète « Cabaret & chansons » avec son orchestre (violon, basse, piano et bandonéon). Le programme revisite la poésie parfois glaçante du duo Weill / Brecht, mais aussi les classiques de la chanson française et l’esprit de Paris, avec une sélection de chansons de la même Piaf et de Jacques Brel…
LIRE la présentation sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL
https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/concerts-2019/gala-today-s-music-10-08-19

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Interprète inspirée des chansons cabaret mordantes et sensuelles, conçu dans la première moitié du XXè par le tandem Brecht-Weill, la chanteuse Ute Lemper ressuscite avec subtilité la figure légendaire de leur créatrice, Lotte Lenya. Devenue icône à son tour, grâce à ses succès scéniques et cinématographiques, Ute Lemper ajoute à Saanen, et dans la programmation du Festival de Gstaad, une couleur et une saveur spécifiques. Paris étant à l’honneur cet été, Ute Lemper chante Weill mais aussi Piaf, Brel, Ferré et Gainsbourg, quelques-uns des plus grands noms de la chanson française. Chansons d’Edith Piaf («Elle fréquentait la rue Pigalle», «L’Accordéoniste», «Milord»), Jacques Brel («Amsterdam», «Ne me quitte pas»), Léo Ferré, Serge Gainsbourg et Kurt Weill.

RECITAL à suivre en direct sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL :
https://www.gstaaddigitalfestival.ch

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Présentation du récital d’Ute Lemper au GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2019 :

WEILL…. Issu d’une famille juive de vieille souche rurale allemande, Kurt Weill cultive le goût du théâtre lyrique grâce à son professeur Ferruccio Busoni ; dans le Berlin cosmopolite, avant-gardiste des années 1920, il réinvente la forme théâtrale et musicale avec l’homme de théâtre Bertolt Brecht. La scène tend le miroir d’une société sauvage et corrompue ; parodique, cynique, ironique (de style cabaret grinçant) et souvent onirique, à la fois désespérée et tendre aussi, l’opéra selon Kurt Weill renouvelle le genre en rétablissant l’étroite relation entre opéra et société. Weill et Brecht sont des pacifistes sont des pacifistes convaincus ; ils tentent de dénoncer l’horreur à venir de la barbarie nazie, en vain. Mi cabaret, mi sérieux: le genre théâtral qui écoule de leur riche coopération est appelé « Zeitoper ». Grandeur et décadence de la ville de Mahagony en 1927, suivi en 1928, de l’Opéra de quat’sous, sont les plus grands succès théâtraux de l’éphémère République de Weimar. Les mélodies de Weill ont ce parfum fascinant d’un monde maudit qui croit encore à sa rédemption.

PIAF…. Edith Giovanna Gassion, enfant pauvre des quartiers populaires de Paris est découverte à l’automne 1935 par Louis Leplée, gérant d’un cabaret des Champs-Elysées ; face à sa silhouette fragile mais sa voix d’airain, il ne tarde pas à lui trouver un nom de scène : «la môme piaf». Célèbre, Piaf lancera Charles Aznavour ou Georges Moustaki. Parmi ses tubes inusables demeurent : « Mon amant de Saint-Jean, La vie en rose, Hymne à l’amour, Padam, Rien de rien, La foule, Milord, Non, je ne regrette rien… », autant d’airs devenus éternels, souvent repris, mais jamais égalés depuis leur création par Piaf.

BREL….Autre icône de la chanson française, le Belge Jacques Brel qui fut un formidable auteur-compositeur, acteur-interprète de ses propres chansons, rapidement entrées dans la légende, et qui inspirent d’autres créateurs tels David Bowie, Mort Shuman, Leonard Cohen, mais aussi les chanteurs Ray Charles, Frank Sinatra, Nina Simone… « Quand on n’a que l’amour, Ne me quitte pas, Amsterdam, Les Vieux… » sont devenus cultes et légendaires.

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Prochain Live streaming du GSTAAD MENHIN FESTIVAL 2019 :

26 août 2019 : SCHUBERT IN BAD GASTEIN : Le pianiste Francesco Piemontesi brille avec la 17e Sonate.  https://www.gstaaddigitalfestival.ch

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A VOIR aussi au GSTAAD MENUHIN FESTIVAL. Il se passe toujours un événement à Gstaad l’été. EXPOSITION «80 ANS DE  BARTÓK À SAANEN» … AU KLEINES LANDHAUS À SAANEN ET SOUS LA TENTE DU FESTIVAL .
Béla Bartók a séjourné à Saanen en août 1939 et y a composé en un temps très court son Divertimento pour orchestre à cordes, sa troisième commande de Paul Sacher. Le chef et mécène bâlois a mis à sa disposition le Chalet Aellen, et le compositeur s’est exécuté en deux semaines seulement; la politique d’émigration alors en vigueur l’a ensuite obligé à quitter l’Oberland bernois comme un fugitif. L’exposition présentée par le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL 2019 retrace ce séjour à Saanen et l’amitié entre Bartók et Sacher au travers de documents issus des collections de la Fondation Paul Sacher.

AGENDA… Dimanche 11 août 2019 : 16 h30 Vernissage de l’exposition au Kleines Landhaus à Saanen avec introduction par Dr. Felix Meyer, directeur de la Fondation Paul Sacher de Bâle, suivi d’un apéritif.
12–15 août 2019 : L’exposition au Kleines Landhaus à Saanen est ouverte tous les jours de 16 h à 19 h, entrée libre.
16 août – 6 septembre 2019 : Dès le 16 août, l’exposition se déplace sous la tente du Festival de Gstaad et est visible les soirs de concert.

CD, événement, annonce. MOZART : Die Zauberflöte (Nézet-Séguin, 2018 – Deutsche Grammophon)

MOZART FLUTE zauberflote nezet seguin villazon muhlemann selig vogt critique cd critique opera review opera classiquenews concert maestro opera festival deutsche grammophon_02894836400-CvrCD, événement, annonce. MOZART : Die Zauberflöte (Nézet-Séguin, 2018 – Deutsche Grammophon). Poursuite du cycle Mozart par le chef québécois Yannick Nézet-Séguin chaque été en version de concert à Baden-Baden… après Les Nozze di Figaro, Cosi fan tutte, Don Giovanni, L’Enlèvement au sérail… voici l’ultime opéra de Mozart, son chef d’oeuvre inspiré par l’idéal maçonnique et l’esprit des Lumières, la Flûte enchantée, composée et crée l’année de sa mort : 1791, à la fois conte initiatique et formidable légende populaire. Mozart y réinvente aussi l’opéra en allemand (et non plus en italien).
Le nouveau coffret édité par Deutsche Grammophon présente la production jouée en version de concert à l’été 2018 à Baden Baden. Déjà présents dans les précédents coffrets de ce cycle Mozart : Franz-Josef Selig (Osmin de l’Enlèvement au sérail), Paul Schweinester (Pedrillo de l’Enlèvement au sérail)… Rolando Villazon est présent dans chaque production depuis le début du cycle…
CLIC_macaron_2014Avec le ténor Klaus Florian Vogt (Tamino) ; Christiane Karg (Pamina) ; Albina Shagimuratova (La Reine de la nuit) ; Franz-Josef Selig (Sarastro) ; Paul Schweinester, Monostatos ; Regula Mühlemann (Papagena) et Rolando Villazon (Papageno)… RIAS Kammerchor / Chamber Orchestra of Europe / Yannik Nézet-Séguin. Grande critique à venir dans le mag cd dvd livres de classiquenews.com : probable CLIC de CLASSIQUENEWS de l’été 2019. Sortie annoncée : 2 août 2019.

VOSGES DU SUD : 26è Festival MUSIQUE & MÉMOIRE (19 juillet – 4 août) : WEEK END 1 (19, 20 et 21 juillet 2019)

musique-et-memoire-festival-2019-annonce-programmation-concert-opera-festival-concerts-annonce-critiques-classiquenewsVosges du Sud, 26è FESTIVAL MUSIQUE ET MEMOIRE : 19 juillet – 4 août 2019. C’est le festival estival le plus original et le plus passionnant au nord de la Loire (ils ne sont pas nombreux et d’autant plus méritants) et dans le grand Est, en Franche-Comté ou dans les VOSGES DU SUD plus précisément. Inscrit dans le territoires des 1000 étangs, un paradis méconnu accordant forêts éternelles et musique classique, en une équation inoubliable. Depuis ses débuts, le Festival Musique et Mémoire sait développer l’audace et la fidélité, réservant aux ensembles les plus engagés, une résidence de 3 années pour approfondir un geste musical, affiner l’interprétation d’un répertoire ou d’un compositeur, ciseler le travail chambriste, l’écoute et l’expérimentation entre musiciens, et surtout le partage à l’adresse du public, heureux de suivre l’élaboration des programmes (répétitions ouvertes au public), stimulé à repérer ainsi la maturation des sensibilités. L’édition 2019 de Musique et Mémoire répond  avec délices et souvent de manière surprenante aux attentes du public. Car l’esprit de découverte et la curiosité sont toujours là, intactes et préservées après plus de 25 années de programmation.

 

 

Musique et Mémoire 2019 se déroule ainsi autour de 3 WEEK ENDS : 20-21 puis 27-28 juillet, enfin 3-4 août 2019 : une occasion idéale pour organiser votre séjour en Franche-Comté.

 

 

 

 

 

WEEK END 1 : 19, 20 et 21 juillet 2019

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1 – VENDREDI 19 JUILLET 2019

 

Concert d’ouverture de la Fenice avec un programme haut en couleursmonteverdi claudio portrait
COURONNEMENTS A VENISE / Incoronazione a Venezia
Messe de couronnement dans la Venise des Doges (Ven 19 juillet, Eglise St-martin de Lure, 21h). Ensemble La Fenice, Jean Tubéry.
Musiques des Gabrieli et de Monteverdi à Venise en 1615…
A 17h, répétition ouverte au public

  

 
2 – SAMEDI 20 JUILLET 2019

SUBLIME ORGUE DE GRANDVILLARSCollaboration Jean-Charles Ablitzer (orgue) / Vox Luminis pour une valorisation du merveilleux orgue espagnol de Grandvillars / SOL Y SOMBRA (soleil et ombre) : un programme en clair obscur, aux contrastes caravagesques, l’orgue de Jean-Charles Ablitzer et les voix éthérées, allusives, magiciennes de l’ensemble Vox Luminis (Lionel Meunier, direction), déjà invité au Festival l’an dernier (Eglise St-Martin de Grandvillars, sam 20 juillet, 18h et 21h). Musiques de Victoria et Arauxo.

  

 
3 – DIMANCHE 21 JUILLET 2019

3 programmes vous donnent rv en ce dimanche estival : 11h et 14h30, Les Oiseaux et nous par l’ensemble Artifices à l’écomusée du Pays de la Cerise à Fougerolles. Puis ans l’église Saint-Jean Baptiste de CORRAVILLERS, à 17h30, les mêmes Artifices jouent couleurs et accents, postures et caractères du “Carnaval des oiseaux“…

 

  

 

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Toutes les infos, les modalités de réservations
sur le site du festival MUSIQUE & MEMOIRE 2019 :

https://musetmemoire.com

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PROCHAINS CONCERTS : WEEK END 2 ET 3

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3 – VENDREDI 26 et SAMEDI 27 JUILLET 2019

spilmont-olivier-by-nicolas-maget-classiquenews-festival-musique-et-memoire-juillet-2017-JS-BACHPoursuite du parcours Jean-Sébastien Bach par Alia Mens
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 (3è année de résidence).
Récital d’Olivier Spilmont, clavecin (Suites Françaises, le 26 juil, Gd Salon de l’Hôtel de Ville de Lure, 21h)
Labyrinthe : Cantates de Leipzig en un labyrinthe de 3 cantates, un chanteur par partie, où règne, énigmatique et mystérieuse la plus doloriste et inquiétante « Meine Seufzer, meine Tränen » (Sam 27 juil, Basilique St-Pierre de Luxeuil-les-Bains, 21h)

 

 

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4 – WEEK END LES TIMBRES : 2,3,4, 5 AOÛT 2019

 

Enfin, le meilleur pour la fin, la dernière année de résidence (2 dans l’histoire dules-timbres-portrait-noi-et-blanc-classiquenews festival, pour un campagnonage unique) du jeune ensemble envoûtant LES TIMBRES, ven 2, sam 3, dim 4 août 2019. C’est un miracle musical de péosie chambriste et d’entente collective comme il en existe peu ailleurs. Ainsi le joyeux trio enchanteur : Yoko Kawakubo, Myriam Rignol, Julien Wolfs (violon, viole de gambe, clavecin) propose What is life (William Byrd, le ven 2 août, Eglise luthérienne d’Héricourt, 21h) ; Inventions à 2 violons (avec Maite Larburu, 2è violon), et Inventions avec 2 violes de gambe (avec Pau Marcos Vicens, 2è viole de gambe), Inventions à 4 mains (avec Marie-Anne Dachy, clavecin), puis L’art de la fugue qui réunit les 6 instrumentistes solistes, sam 3 août, Chapelle Saint-Martin de Faucogney, 15h.
Le dimanche 5 août, place aux individualités : Suites par Myriam Rignol (11h, chÅ“ur roman de Melisey), Sonate et Partita par Yoko Kawakubo (15h, Eglise ND de l’Assomption de Château-Lambert), enfin Variations Goldberg pr Julien Wolfs – enfin, réunion des 3 solistes des Timbres dans Sonates en trio (17h30, Eglise ND de l’Assomption de Servance).

 

RESERVEZ VOTRE PLACE
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VOSGES DU SUD : le Festival Musique & Mémoire diffuse l'excellence au Pays des 1000 étangs

 

 


VIDEO TEASER
évasion dans les VOSGES DU SUD

https://www.youtube.com/watch?v=vW50y5VJwiY 

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MUSIQUE ET MÉMOIRE EN VIDÉO :

 

 

 

REPORTAGE VIDEO Festival Musique & Mémoire 2018 : Pour les 25 ans du Festival, Vox Luminis réalise la Messe en si de Jean-Sébastien Bach

 

REPORTAGE. JS BACH : Messe en si par VOX LUMINIS / Festival Musique et Mémoire 2018 from classiquenews.com on Vimeo.

 

 

 

 

 

Les éditions précédentes :

 

 

 

Festival 2013

 

Festival Musique et Mémoire 2013 : Les 20 ans from classiquenews.com on Vimeo.

 

 

 

 

 

Festival 2015 : Les Timbres, l’opéra dans tous ses états

 

GRAND REPORTAGE : Festival Musique et Mémoire 2015 / Les Timbres from classiquenews.com on Vimeo.

 

 

 

 

Festival 2016 : Les 400 ans de FROBERGER

 

REPORTAGE. Le Festival MUSIQUE & MÉMOIRE 2016 : les 400 ans de Froberger from classiquenews.com on Vimeo.

 

 

 

 

Festival 2017 : ALIA MENS interprète Cantates et Concertos de JS BACH

 

REPORTAGE, vidéo. Festival MUSIQUE & MÉMOIRE : ALIA MENS joue JS BACH (juil 2017). from classiquenews.com on Vimeo.

 

 

 

 

QUEBEC, ce soir : CLASSICA 2019, DEMI-FINALE du Récital-Concours international de mélodies françaises (19h)

classica-festival-canada-logo-vignette-classiquenews-annonce-concerts-festivals-operaQUÉBEC. CLASSICA 2019, ce soir vendredi 14 juin 2019, 19h : DEMI-FINALE du Récital-Concours international de mélodies françaises à Saint-Lambert (Paroisse Catholique).  Ce soir débute le dernier volet de programmes et événements du festival CLASSICA 2019, dont son désormais fameux Récital-Concours international de Mélodies françaises. La compétition se déroule comme un récital en public (le vote du public est d’ailleurs partie prenante dans le calcul du palmarès final). Marc Boucher, directeur général et artistique de CLASSICA, étant lui-même chanteur (baryton), a le souci (exemplaire) de la défense du chant en français. Une initiative qui est d’autant plus justifiée que l’excellence des chanteurs français québécois ne cesse de s’affirmer sur toutes les scènes internationales, que le français fait partie de l’identité du Québec. La nouvelle édition du RECITAL CONCOURS international de mélodies françaises (3è édition en 2019 – 40 000 dollars canadiens distribués lors de cette compétition unique) fait partie des 5 derniers événements de CLASSICA 2019, qui ont lieu à Saint-Lambert, charmante bourgade de la rive sud du Saint-Laurent qui est l’épicentre du Festival québécois… Cette année, les 10 chanteurs/euses sélectionné(e)s viennent de 3 pays : Allemagne, Canada, France.

 

 

 

 

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VENDREDI 14 JUIN 2019

SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
41, avenue Lorne, Saint-Lambert
RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises
19h : DEMI FINALE

recital concours mélodies françaises quebec saint lambert festival classicaLes 10 chanteurs et chanteuses sélectionnées présentent chacun(e), 5 mélodies française dont 1 canadienne. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette première épreuve, 5 finalistes seront choisis pour concourir pour la FINALE, dimanche 16 juin 2019, 16h.

 

 

Les dix demi-finalistes 2019
sont par ordre alphabétique :

• Florence Bourget (Canada)
• Clémentine Decouture (France)
• Lila Duffy (France)
• Axelle Fanyo (France)
• Caroline Gélinas (Canada)
• Leah Gordon (Allemagne)
• Geoffroy Salvas (Canada)
• Suzanne Taffot (Canada)
• Ellen Weiser (Canada)
• Jacqueline Woodley (Canada)

 

 

 

 

 

A VENIR, 2ème session du Récital-Concours international de mélodies françaises
présenté par le festival CLASSICA 2019 :

 

Dimanche 16 juin 2019
SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
41, avenue Lorne, Saint-Lambert

RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises

16h : FINALE

Les 5 chanteurs et chanteuses finalistes interprètent un cycle de mélodies, complet. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette seconde et dernière épreuve seront remis l’ensemble des PRIX (valeur totale 40 000 dollars canadiens) :

Grand prix : 10 000 $ CA
2e prix : 7 500 $ CA
3e prix : 5 500 $ CA

4e prix : 3 000 $ CA
5e prix : 3 000 $ CA

6e prix : 1 000 $ CA
7e prix : 1 000 $ CA
8e prix : 1 000 $ CA
9e prix : 1 000 $ CA
10e prix : 1 000 $ CA

Prix spécial Meilleur(e) pianiste : 3 000 $ CA
Prix Meilleure mélodie canadienne : 2 000 $ CA
Prix Artiste émergent : 1 000 $ CA

 

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LIRE AUSSI notre présentation générale du Festival CLASSICA 2019
http://www.classiquenews.com/quebec-festival-classica-du-24-mai-au-16-juin-2019/

 

QUÉBEC. CLASSICA 2019, dernier WEEK END: les 14, 15 et 16 juin 2019.

classica-festival-canada-logo-vignette-classiquenews-annonce-concerts-festivals-operaQUÉBEC. CLASSICA 2019, dernier WEEK END: les 14, 15 et 16 juin 2019. Dernier volet à la fois spectaculaire et riche en promesses, pour le FESTIVAL CLASSICA 2019. Le prochain week end, vendredi 15, samedi 15 et dimanche 16 juin 2019 s’annonce comme un nouveau cycle d’incontournables. Marc Boucher, directeur général et artistique de CLASSICA propose un ultime « marathon » musical, qui reprend les fondamentaux de sa programmation : concert intimiste et grand bain symphonique sous les étoiles (concert intitulé « Francophonique »), sans omettre, étant lui-même chanteur (baryton), défense du chant français, à travers la nouvelle édition du RECITAL CONCOURS international de mélodies françaises (3è édition en 2019 – 40 000 dollars canadiens distribués lors de cette compétition unique). Les 5 événements ont lieu à Saint-Lambert, charmante bourgade de la rive sud du Saint-Laurent qui est l’épicentre du Festival québécois…

 

 

 

 

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Les 5 RVS du dernier week end de CLASSICA 2019

Concours demi-finale, pique-nique symphonique, récital claviers en folies, Francofonique, concours finale.

 

 

 

VENDREDI 14 JUIN 2019

SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
41, avenue Lorne, Saint-Lambert
RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises
19h : DEMI FINALE

recital concours mélodies françaises quebec saint lambert festival classicaLes 10 chanteurs et chanteuses sélectionnées présentent chacun(e), 5 mélodies française dont 1 canadienne. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette première épreuve, 5 finalistes seront choisis pour concourir pour la FINALE, dimanche 16 juin 2019, 16h.

 

 

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SAMEDI 15 JUIN 2019

 

 

à 16h
SAINT-LAMBERT, Parc de La Voie Maritime
PIQUE NIQUE symphonique
Gratuit, apportez votre chaise

 

 

à 19h
SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
Récital : CLAVIERS en FOLIE !
Jean-Philippe Sylvestre, piano et Luc Beauséjour, clavecin

 

 

à 21h
SAINT-LAMBERT, Parc de La Voie Maritime
Scène Desjardins
FRANCOPHONIQUE
Grand concert symphonique sous les étoiles (présenté par Quebecor)
hommage à Charles Aznavour, Michel Legrand et Gilles Vigneault, avec les plus belles pages symphoniques de l’opéra français romantique, de Gounod à Massenet. Artistes : l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) sous la direction de Marc David / et Alexandre Da Costa, Bruno Pelletier, Florence Bourget, Gino Quilico, La Bronze, Marie-Élaine Thibert, Marie-Josée Lord, Martine St-Clair, Pascale Bourbeau, Pierre Flynn et Annie Villeneuve.

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DIMANCHE 16 JUIN 2019

 

 

SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises
16h : FINALE
recital concours mélodies françaises quebec saint lambert festival classicaLes 5 chanteurs et chanteuses finalistes interprètent un cycle de mélodies, complet. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette seconde et dernière épreuve seront remis l’ensemble des PRIX (valeur totale 40 000 dollars canadiens).

TOUTES LES INFOS, LES RESERVATIONS
sur le site du FESTIVAL CLASSICA 2019

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DETAILS DES 5 PROGRAMMES EVENEMENTS

vendredi 14 juin 2019
SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
41, avenue Lorne, Saint-Lambert
RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises
19h : DEMI FINALE
Les 10 chanteurs et chanteuses sélectionnées présentent chacun(e), 5 mélodies française dont 1 canadienne. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette première épreuve, 5 finalistes seront choisis pour concourir pour la FINALE, dimanche 16 juin 2019, 16h.

Les dix demi-finalistes 2019
sont par ordre alphabétique :

• Florence Bourget (Canada)
• Clémentine Decouture (France)
• Lila Duffy (France)
• Axelle Fanyo (France)
• Caroline Gélinas (Canada)
• Leah Gordon (Allemagne)
• Geoffroy Salvas (Canada)
• Suzanne Taffot (Canada)
• Ellen Weiser (Canada)
• Jacqueline Woodley (Canada)

 

 

 

 

 

samedi 15 juin 2019 à 19h
SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
Claviers en folie : piano / clavecins

En primeur à Classica, Luc Beauséjour (claveciniste) et Jean-Philippe Sylvestre (pianiste) unissent leur talent pour offrir un programme exceptionnel. Disposant de deux magnifiques clavecins et d’un piano Érard datant du milieu du 19e siècle, les deux musiciens complices dialoguent et se répondent en duo et en solo…

 

 

samedi 15 juin 2019 dès 16h, concert à 21h
SAINT-LAMBERT, Parc de la Voie Maritime
FRANCOPHONIQUE

Grande nouveauté cette année, concert symphonique sous les étoiles (présenté par Quebecor, sur la scène Desjardins): « Francophonique » . Précédé par un pique-nique symphonique (à partir de 16h)

A 21h, FRANCOPHONIE : fusion symphonique des plus belles voix populaires et lyriques du Québec en hommage à Charles Aznavour, Michel Legrand et Gilles Vigneault, ponctué des plus belles pages symphoniques de l’opéra français romantique, de Gounod à Massenet.
Le concert Francophonique rassemble des artistes de renom, accompagnés par l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) sous la direction de Marc David. Avec Alexandre Da Costa, Bruno Pelletier, Florence Bourget, Gino Quilico, La Bronze, Marie-Élaine Thibert, Marie-Josée Lord, Martine St-Clair, Pascale Bourbeau, Pierre Flynn et Annie Villeneuve.

Pique-nique symphonique dès 16h

Dès 16 h, les festivaliers pourront se mettre dans l’ambiance et se laisser charmer par la vitalité et la passion des jeunes musiciens et chefs des orchestres Junior et Symphonique de l’AOJM. Au programme : de Symphonie n° 5 de Tchaïkovski à La La land!

Concerts extérieurs GRATUITS : Apportez votre chaise!

Les concerts auront lieu même s’il pleut. S’ils devaient être annulés en cas de météo extrême, l’information sera publiée sur la page d’accueil du site Internet (www.festivalclassica.com) ainsi que sur la page Facebook du Festival à partir de 15 h le samedi 15 juin.

Les festivaliers pourront encourager le Festival Classica en se procurant sur place pour 5$ le macaron CLASSICA. Ils auront ainsi un accès privilégié au concert Francophonique.

Transport gratuit offert par le RTL, transporteur officiel du Festival Classica

Montez à bord des lignes 1, 6, 13 et 15 gratuitement le samedi 15 juin de 18 h jusqu’à la fin du service. Une navette assurera aussi le transport entre le terminus Longueuil et le site du Festival à Saint-Lambert de 19 h 30 à 23 h 30. Pour imprimer votre coupon de gratuité, allez sur le site du RTL – Réseau de transport de Longueuil : www.rtl-longueuil.qc.ca/classica

 

 

 

 

 

Dimanche 16 juin 2019
SAINT-LAMBERT, Paroisse catholique
41, avenue Lorne, Saint-Lambert

RECITAL-CONCOURS de Mélodies Françaises

16h : FINALE

Les 5 chanteurs et chanteuses finalistes interprètent un cycle de mélodies, complet. Dans la salle les 5 juges évaluent et distinguent les plus convaincants. Le public est invité à voter (son vote global compte pour 50% dans le palmarès). Au terme de cette seconde et dernière épreuve seront remis l’ensemble des PRIX (valeur totale 40 000 dollars canadiens) :

Grand prix : 10 000 $ CA
2e prix : 7 500 $ CA
3e prix : 5 500 $ CA

4e prix : 3 000 $ CA
5e prix : 3 000 $ CA

6e prix : 1 000 $ CA
7e prix : 1 000 $ CA
8e prix : 1 000 $ CA
9e prix : 1 000 $ CA
10e prix : 1 000 $ CA

Prix spécial Meilleur(e) pianiste : 3 000 $ CA
Prix Meilleure mélodie canadienne : 2 000 $ CA
Prix Artiste émergent : 1 000 $ CA

 

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LIRE AUSSI notre présentation générale du Festival CLASSICA 2019
http://www.classiquenews.com/quebec-festival-classica-du-24-mai-au-16-juin-2019/

 

FESTIVAL FORMAT RAISINS 2019 (10 – 21 juillet 2019)

format raisins 2019 festival evenement par classiquenewsFESTIVAL FORMAT RAISINS : 10 – 21 juillet 2019. Actif sur 3 registres fédérateurs : Musique, Danse, Territoire, le nouveau festival FORMATS RAISINS se déroule à Cosne-Cours sur Loire, Sancerre, Guérigny, Pouilly-sur-Loire, La Charité sur Loire, déroulant un programme des plus passionnants pour sa 7è édition. Fidèle à son projet, FORMATS RAISINS prend en compte les spécificités multiples du territoire investi de chaque côté de la Loire, entre Nièvre et Cher… ; il édifie des passerelles, cultive les connexions d’un lieu à l’autre, d’un monument à l’autre, d’une population à l’autre, pour unir toujours et galvaniser les énergies créatrices en pays ligérien.

Cette année une place privilégiée est réservée à la création chorégraphique, parmi une multitude de tempéraments artistiques particulièrement aboutis, chacun porteur d’un programme fort, dense, qui pointent leur regard et leur geste vers l’avenir… Invités de la 7è édition de FORMATS RAISINS 2019 : entre autres, l’ensemble 2E2M, les pianistes Françoise Tillard et Nicolas Stavy, l’altiste Adrien Boisseau, le percussionniste Sylvain Lemêtre, la soprano Regina Werner Dietrich, … aux côtés de 50 jeunes musiciens, issus des lieux d’apprentissages parmi les plus difficiles en Europe : Conservatoires nationaux de Paris et de Lyon, Hautes écoles de musique de Genève et de Lausanne, Académie Philippe Jaroussky, Académie de musique française pour piano, Conservatoire royal de Bruxelles, Hochschule de Düsseldorf, Conservatoire de Toulouse, Département supérieur pour Jeunes chanteurs de Paris, Académie Paderewski de Poznan, Hochschule de Witten…
C’est un tour d’horizon humain et musical de l’excellence parmi la jeune génération d’interprètes. Une myriade de sensibilités prêtes aussi à redéfinir le cadre du concert, sa forme désormais au carrefour des disciplines et des cultures.

château des grangesJean-Michel LEJEUNE, directeur du Festival poursuit son souci de la création : 3 nouvelles oeuvres sont commandées par le festival:(Re)transmission pour ensemble instrumental, voix et électronique, de Jean-Luc Hervé ; Gabbeh, pour alto et santûr, de Farnaz Modarresifar; StutterShunt pour quatuor à cordes, de Tom Bierton, ainsi qu’une création de Fabrice Kastel, ProjectX, pour ensemble à vent et percussion, commandée par la Fédération française des Batteries-fanfares. Chacune des formations exprime l’univers propre des quatre créateurs ainsi sollicités. Diversité des approches, engagement de tous, enracinement dans un territoire oublié et pourtant d’une richesse singulière, le 7è Festival FORMATS RAISINS poursuit son voyage dans l’exigence et promet bien des découvertes. Toutes les infos et modalités de réservation sur le site FORMATS RAISINS 2019, du 10 au 21 juillet 2019.

 

 

LIRE aussi notre grand entretien avec JEAN-MICHEL DEJEUNE à propos du 7è festival FORMAT RAISIN, du 10 au 21 juillet 2019 

 

 

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FORMATS RAISONS 2019 – 7è édition

8 programmes événements
à ne pas manquer

 

A l’été 2019, le Festival FORMATS RAISINS sait surprendre et captiver en associant tempéraments ardents, programmes pluridisciplinaires, lieux patrimoniaux d’exception. Terre de culture et de partage, la Loire, l’été, enivre et transporte… voyez nos 8 programmes coups de cœur au Format Raisins :

 

 

 

2 - Philippe Jaroussky(1)LACRIMOSA BELTÀ ! / ACADÉMIE JAROUSSKY
jeudi 11 juillet à 20h30 | La Charité-sur-Loire, Prieuré
Cycle d’airs d’opéras baroques parmi les plus bouleversants : Purcell, Monteverdi, Cavalli, Couperin. Une palette de sentiments, une galerie de personnages…

 

 

 

5 - LIEUX 2e2m -© Pierre GondardLIEUX, 2E2M
samedi 13 juillet à 17h | Saint-Loup-des-Bois, Musée de la Machine Agricole.
Un ensemble instrumental qui fait le tour du monde ! Concert avec vidéo qui place le spectateur face à l’actualité de la création musicale. Deux œuvres de 2018, particulièrement prenantes et fortes. Un cadre insolite pour un concert phénomène qui rassemble 25 supers solistes ! Photo :© P Gondard.

 

 

 

6 - Quatuor Wassily - copyright Claude VanryssenQUATUOR WASSILY
samedi 13 juillet à 20h30 | Sancerre, Église Notre-Dame
Le jeune quatuor à cordes WASSILY commence sa carrière en flèche ! Pour Formats Raisins 2019, il interprète Mozart, Beethoven et une création de Tom Berton (les festivaliers avaient pu mesurer l’expressivité de sa pièce pour quintette à vent en 2017). La formation musicale fétiche de la musique de chambre, qui interprète ici deux chefs-d’œuvre parmi les plus audacieux de l’histoire de la musique (et pourquoi pas… un troisième ?) / photo © C Vanryssen.

 

 

 

11 -Libera Me - copyright Baptiste VignasseUN QUATUOR À PARIS / LIBERA ME
mardi 16 juillet à 19h | Saint-Satur, Abbaye Saint-Guinefort
Telemann, Boismortier, Michel sont interprétés par cet ensemble d’une immense qualité, dont les instrumentistes réinventent le concert en y glissant un peu de théâtralité ! Dans un cadre là aussi… somptueux. Photo : © Baptiste Vignasse

 

 

 

14 - El Como Quieres - copyright Alain IrlandesEL COMO QUIERES / ROSER MONTLLO GUBERNA ET BRIGITTE SETH
jeudi 18 juillet à 18h | Cosne-Cours-sur-Loire, Palais de la Loire
Danse, humour, tendresse, bavardage, claquette, poésie, dispute … Le spectacle étonne et enivre… Après son succès à La Briqueterie, à La Cartoucherie et bien d’autres lieux… l’esprit de la découverte et de l’étonnement s’impose. Photo : © Alain Irlandes.

 

 

 

Nicolas Stavy - Projet disque BISRÉCITAL NICOLAS STAVY, AYAKA UENOMACHI
jeudi 18 juillet à 20h30 | Saint-Andelain, Église Saint-Léger
Ne disons rien, ce sera l’un des grands moments du festival ! le pianiste Nicolas Stavy surprend et enchante à chaque fois. Photo : Gilles Molinier.

 

 

 

17 - Adrien BoisseauRÉCITAL ADRIEN BOISSEAU
vendredi 19 juillet à 20h30 | Guérigny, Église Saint-Pierre
Bach, Reger et une création de la compositrice Farnaz Modarresifar pour alto et santûr. Pour ceux qui doutent encore des charmes poétiques de l’alto… tous ceux-là doivent venir écouter Adrien Boisseau, l’un des musiciens les plus brillants et les plus convaincants de la nouvelle génération !

 

 

 

21 - Thibault Gomez Quintet - copyright Florence DucommunTHIBAULT GOMEZ QUINTET
dimanche 21 juillet à 17h | Boulleret, Château de Buranlure
Si vous aimez le jazz, la poésie, le talent, l’imagination, les drôles d’histoire, l’inventivité, la beauté du son, le dialogue des instruments, l’audace, l’intelligence, le jeu… et si vous souhaitez avec nous finir en beauté cette 7ème édition du festival Format Raisins ! Dans le périmètre de l’un des plus beaux monuments de la région… Photo : © Florence Ducommun

 

 

 

 

 

RESERVEZ VOS PLACES SUR LE SITE DU FESTIVAL FORMAT RAISINS 2019 :

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LIRE aussi notre présentation du Festival FORMAT RAISINS 2018

CD, critique. SALIERI : TARARE (Talens lyriques, 2018, 3cd Aparté)

SALIERI-tarare-opera-critique-cd-rousset-talens-lyriques-dubois-bou-martin-critique-cd-cd-review-classiquenews-opera-baroque-annonce-classiquenews-opera-concerts-festivalsCD, critique. SALIERI : TARARE (Talens Lyriques, 3cd Aparté / 2018). Hier, Les Danaïdes (1784), Les Horaces (1786), l’ensemble français sur instruments d’époque, Les talens lyriques abordent en novembre 2018 (le triple coffret prolonge les soirées en version de concert), Tarare (1787), une partition qui n’est pas une première mondiale, puisque dès 1988 (Festival de Schwetzingen), le chef visionnaire Jean-Claude Malgoire retrouvait et comprenait les enjeux esthétiques d’un opéra manifeste.
Tarare sur un livret de Beaumarchais porte les idéaux des Lumières : le héros positif et humaniste est jalousé par un roi envieux et retors ; mais grâce à l’intervention d’un travesti, le castrat Calpigi, Tarare retrouve son aimée qu’avait fait enlever le suzerain indigne… L’opéra est même l’aboutissement des travaux et réflexions de Beaumarchais sur le genre lyrique et sur la place de la musique aux côtés du texte. AInsi, l’ouvrage connaît un succès immédiat, étant joué et repris régulièrement 15 ans après sa création. L’écrivain libertaire et polémiste, admirateur comme Rousseau, de Gluck, outrepasse encore les idées de son Barbier de Séville, conçu à l’origine comme un opéra-comique. C’est finalement Salieri, – rencontré à la création des Danaïdes (créé 3 ans auparavant), qui met en musique son livret Tarare. Il y épingle en règle l’église et la monarchie. Atar est un sultan aigri et corrompu jusqu’à l’os ; quand Arthénée est le grand-prêtre maffieux, irrespectueux et manipulateur à l’endroit des croyants.
Tout en ciselant un texte mordant, à idées, Beaumarchais sait ménager des temps narratifs, hors drame, pour que s’épanouisse aussi la pure musique (cf ici le ballet confrontant bergères courtisanes – claire référence à Marie-Antoinette, et rustauds rustiques). Il installe donc son action en Orient (Ormuz) à des fins de merveilleux et de poésie, écrin à un drame très contrasté, aux déductions philosophiques.

TARARE : l’ambition de Beaumarchais à l’opéra…
musique mécanique de Salieri

Inspiré par un dieu asiatique (Brama), le ténor Cyrille Dubois incarne le général Tarare non sans relief, soulignant les vertus et l’éclat d’un être de lumière qui aime et est aimé en retour (tout l’inverse de son souverain Atar) ; en comparaison, l’odieux tyran cynique (Jean-Sébastien Bou) se relève tout autant impeccable dans la hargne dévorante; la jalousie rongée, vis à vis de son soldat plutôt populaire et qu’aime sa femme trop loyale. Justement la belle Astasie (Karine Deshayes), au profil gluckiste (moral et lumineux) impose une dignité amoureuse (pour Tarare) admirable. En deça, moins délirant et un peu lisse (barcarolle), Enguerrand de Hys fait un Calpigi, suffisamment varié cependant pour se distinguer. Cependant que Tassis Christoyannis impose son tempérament jupitérien en Arthénée. Les seconds rôles sont bien servis grâce à l’éloquence vocale des chanteurs Jérôme Boutillier (Urson) et Philippe Nicolas-Martin (Altamort, entité fourbe, menaçant la vie de Tarare).

Comme à son habitude, l’ensemble Les talens lyriques ne manque pas de mordant ni de relief, il est articulé et flexible mais la tension et la raideur qu’imprime le chef, assèchent une partition déséquilibrée musicalement, qui manque de poésie (raméllienne) comme de rondeur dramatique (Gluck). Salieri reste un bon faiseur mais dans le registre tragique, accuse une affection pour la dureté, le tranchant que vivifie la nervosité raide de la direction (laquelle s’interdit toute échappée lyrique voire voluptueuse. d’une partition qui cède parfois cependant à la tentation de la couleur)… Même si l’on remarque et distingue la vitalité d’une écriture vivante, où le récitatif continu accompagné par l’orchestre semble détrôner la coupe air / récitatif, on reste bien peu impliqué par l’ouvrage ; on préfère globalement le Salieri volage et badin dans l’opéra buffa, immersion méconnue jusque là, et définitivement plus convaincante (La Scuola degli Gelosi, perle de 1778, révélée par L’arte del mondo / 
Werner Ehrhardt / CLIC de CLASSIQUENEWS de février 2017) . Même le Prologue qui évoque après un chaos universel, l’avènement des hommes parfaits parce qu’indifférents aux privilèges et à la gloire (tout l’inverse des manants du XVIIIè épinglés par l’auteur), l’orchestre comme les chanteurs ont peine à défendre un texte et un tableau trop déclamatoire : de fait, le prologue propre à la tragédie en musique spécifiquement française, souffre d’une aridité mécanique. Peu de compositeurs (comme Rameau) ont su renouveler le genre en la matière.

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CD, critique. SALIERI : TARARE (Talens lyriques, 2018, 3cd Aparté) - livret de Beaumarchais. Cyrille Dubois (Tarare), Karine Deshayes (Astasie), Jean-Sébastien Bou (Atar), Judith Van Wanroij (la Nature, Spinette), Enguerrand de Hys (Calpigi), Tassis Christoyannis (Arthénée, le Génie du feu), Jérôme Boutillier (Urson, un Esclave, un Prêtre), Philippe Nicolas-Martin (Altamort, un Paysan, un Eunuque) ; les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles ; les Talens lyriques, dir. Christophe Rousset. 3 cd – enregistrement live nov 2018.

LIRE aussi notre présentation de TARARE de SALIERI en 2018

COMPTE-RENDU, opéra. TOURS, Opéra, samedi 26 mai 2019. GIORDANO : Andrea Chénier. B. Pionnier, PF Maestrini.

andrea-chenier-gerard-madeleine-de-coigny-uria-monzon-opera-de-tours-critique-opera-classiquenews-duo-gearrd-madeleineCOMPTE-RENDU, opéra. TOURS, Opéra, le 26 mai 2019. GIORDANO : Andrea Chénier. B. Pionnier, PF Maestrini. Avant Puccini, Giordano fixe un modèle de drame lyrique, qui sous l’intitulé « vériste », trouve un point idéal d’équilibre entre action et chant, temps dramatique et temps musical, réactivant même ce qui a fait auparavant l’efficacité du drame verdien (ou gluckiste) : la fusion du verbe et du geste. En prose (et non en vers comme dans Tosca, quelques années plus tard), Umberto Giordano (et son librettiste Illica, le même auteur pour Tosca, créé à Rome en 1900), fusionne texte et musique, en un théâtre qui frappe et saisit par son allant irrépressible ; les chanteurs ici ont à peine le temps de se chauffer : ils doivent immédiatement épouser et embraser la scène, en exprimant directement tous les enjeux de chaque situation.
L’orchestre et le chœur très sollicités apportent leur contribution spécifique dans ce drame musical total où chaque phrase pèse et imprime à l’action continue, son accent propre à enchaîner ce qui suit tout en soulignant la pertinence de ce qui a précédé.
Ainsi Giordano avec ce Chénier (créé à la Scala de Milan en mars 1896), marque la scène lyrique et inspire à l’Opéra de Tours, l’un de ses meilleurs spectacles. La nouvelle production portée par son directeur général Benjamin Pionnier qui assure aussi la direction musicale, souligne cet accomplissement visionnaire de Giordano, avant Puccini.

 

 

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A Tours, on se délecte aussi côté chanteurs de la prise de rôle de la soprano, féline, presque torturée de Béatrice Uria-Monzon qui éclaire le personnage de Madeleine de Coigny, d’une couleur fauve et passionnelle (de fait son air, sublime La Mamma morta au III est viscéral et âpre… comme le fut sa Gioconda à Bruxelles en début d’année) ; à ses côtés, dans le rôle-titre, Renzo Zulian a la vaillance bien accrochée pour exprimer l’idéalisme moral du poète dont l’éclat foudroie l’une des périodes les plus barbares et sombres de la Révolution française : chacun de ses airs, un pour chacun des 4 actes, veut coûte que coûte soutenir une espérance fraternelle et amoureuse malgré la terreur environnante et sourde; parmi les comprimari, se détache le chant habile de l’excellent ténor Raphaël Jardin qui incarne un « Incroyable » aussi léger, funambule qu’intriguant et sournois. C’est lui qui mine de rien, inspire à Gérard devenu membre du Tribunal révolutionnaire, l’acte qui signe l’arrêt de mort de Chénier… Justement dans le rôle de Gérard, notons aussi le poids et la cohérence du chant du baryton Marco Caria dans le rôle du serviteur devenu juge et malgré son amour pour Coigny, décide cependant d’aider (mais vainement) les deux amants maudits.

 

 

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Sur les traces du peintre Suvée (portrait au musée de Tours), le metteur en scène (dont c’est la 3è coopération à Tours), Pier Francesco Maestrini évoque Chénier dans la prison de Saint-Lazare (avec Roucher) ; Robespierre paraît aussi … en idôle précieuse autant que vivante. La vision est fidèle à l’esprit de la Révolution, dans ses excès, ses vices, ses espoirs… déçus. Illica invente l’idylle entre la jeune aristocrate Madeleine (de Coigny) et le poète libertaire et séditieux André : c’est que la petite histoire (amoureuse) rééclaire les milles bassesses de la grande. Mais le chœur (brillamment préparé par sa nouvelle cheffe, Sandrine Abello) et l’orchestre lui aussi crépitant et très présent, assurent le souffle et la puissance, la tension continue d’un opéra qui comme bientôt dans Tosca, possède un arrière plan historique particulièrement fouillé. Le spectateur est selon la coupe originelle de Giordano, comme happé et entraîné dans une course à l’abime : la machine révolutionnaire hache menu ses enfants trop idéalistes : fussent-ils aussi sublimes que Madeleine et André, deux martyrs de la guillotine.

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La fresque historique est présente, son souffle et ses espérances de fraternité aussi ; les profils des amants, Madeleine et André, bien dessinés, auxquels répond la présence plus trouble et modulable de Gérard, jaloux qui compatit. Belle production, cohérente et « cinématographique », prenante et claire à l’affiche ce mardi 28 mai 2019 à l’Opéra de Tours, puis bientôt en second souffle à l’Opéra de Nice. Incontournable. / Illustrations : © Sandra Daveau / Opéra de Tours 2019

 

 

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COMPTE-RENDU, opéra. TOURS, Opéra, samedi 26 mai 2019. GIORDANO : Andrea Chénier. B. Pionnier, PF Maestrini.

Direction musicale : Benjamin Pionnier
Mise en scène : Pier Francesco Maestrini
Décors : Nicola Boni
Costumes : Luca dall’Alpi
Lumières : Bruno Ciulli

André Chénier : Renzo Zulian
Madeleine de Coigny: Béatrice Uria Monzon
Charles Gérard : Marco Caria
Bersi : Ahlima Mhamdi
Madelon: Christine Tocci
Roucher : Marc Scoffoni
Mathieu : Pierre Doyen
L’incroyable : Raphaël Jardin
Fléville / Fouquier Tinville : Virgile Frannais
L’abbé : Mickaël Chapeau

Choeur de l’Opéra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

Chorégraphie : Elodie Vella

 

 

 

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LIRE aussi notre annonce d’Andrea Chénier à l’Opéra de TOURS

VOIR aussi notre reportage vidéo Andrea Chénier à l’Opéra de TOURS

La Fantastique de BERLIOZ à l’Opéra de TOURS

150 ans de la mort de BERLIOZTOURS, Opéra. Les 4, 5 mai 2019. BERLIOZ : Symphonie Fantastique. Samuel Jean dirige les musiciens de l’Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours, célébrant l’anniversaire Berlioz en 2019, son génie orchestral, sa stature d’architecte capable par les seuls instruments, de composer ainsi un drame passionnel, amour tragique et maudit (le héros songe à la belle inaccessible, qu’elle s’appelle dans la vraie vie d’Hector, Estelle, Ophélie, Harriet…), et visions surnaturelles et orgiaques dont les grimaces et les soubresauts emportent toute la partition dans son dénouement spectaculaire et littéralement fantastique.

C’est le manifeste de tout un courant d’idées, un premier aboutissement de la révolution romantique en France: la Symphonie fantastique, composée et crée en 1830, rétablit sur le genre orchestral, la prééminence de la France dans l’écriture musicale, majoritairement dominée par les compositeurs germaniques, dans le sillon des Viennois, Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert. Et si la Fantastique était outre cet ovni symphonique inclassable dans l’histoire de la musique européenne, la preuve qu’il existe bien une tradition symphonique en France jamais éteinte depuis… Rameau?

Symphonie visionnaire

berlioz-150-ans-berlioz-2019-dossier-special-classiquenewsA 27 ans, Berlioz (né en 1803) s’impose par sa ténacité créative (son père le voyait plutôt médecin comme lui), un sens nouveau du rythme, des mélodies puissantes où tout est chant (comme chez Chopin). Surtout, le compositeur porte très loin le relief caractérisé des instruments, la place du timbre, et les ressources des alliances entre pupitres. C’est un orchestrateur qui après Rameau, incarne cette exigence française de l’écriture et des combinaisons d’instruments, variant jusqu’à l’infini le chromatisme du paysage sonore. Créateur de l’orchestre moderne, Berlioz s’intéresse aussi, en expérimentateur audacieux, à la forme: il nous laisse 4 cycles symphoniques d’envergure, aussi libres et inventifs que les meilleurs symphonistes ultra-rhénans:
la Fantastique, Harold en Italie, Roméo et Juliette, la Symphonie funèbre et triomphale, sans omettre Lelio ou le retour à la vie…
Il faudra d’ailleurs restituer le contexte de l’écriture française pour orchestre dont Berlioz porte très haut la tradition qui ne s’est jamais éteinte en réalité. Prenez par exemple l’oeuvre de George Onslow récemment réhabilité par le Centre de musique romantique française (Quatuors édité par Naïve par les Diotima), Symphonies redécouvertes lors du premier festival du Palazzetto Bru Zane à Venise, “aux origines du romantisme français  en octobre 2009, restituant l’écriture de Jadin, Onslow, Hérold).

Episode symphonique
Berlioz en 1830 bouscule les habitudes. Le moins intégré des compositeurs parisiens interroge, surprend, dérange. Fortement autobiographique, la Fantastique devait à l’origine s’inscrire dans un ensemble en diptyque plus vaste, constituant avec Lelio ou le retour à la vie… , Episode de la vie d’un artiste (créé en 1832).
La Fantastique ne peut se comprendre sans la violente action dramatique que sous-tend son développement. Le fantastique dont il s’agit est le fruit des visions, délires, vertiges d’un homme amoureux malheureux, éconduit, suicidaire, sous l’action des drogues hallucinogènes. Si la Fantastique stigmatise l’asservissement de toute force psychique aux pulsions souterraines et noires, le second épisode (avec Lelio) s’élève vers la lumière, un retour à la vie où l’âme épuisée
mais quasi intacte du jeune homme peut à nouveau espérer …

Le 5 décembre 1830, la même année que la révolution théâtrale d’Hernani, le public parisien découvre la Fantastique, saisi par la violence, la sauvagerie voire l’impudeur du propos; ‘audience parisienne s’insurge et crie au scandale.

PLAN de la Symphonie Fantastique
1. Rêveries et passions. Enivré par l’opium, le poète-musicien rêve de la femme idéale. A chaque évocation de l’élue, le héros s’abandonne à une vision extatique: c’est l’idée fixe, aussi irrésistible qu’obsessionnelle.

2. Au bal, la figure aimée, présente mais inaccessible prend davantage d’importance.

3. Scène aux champs: probablement inspiré par la découverte récente de la Symphonie n°6 “Pastorale†de Beethoven, Berlioz développe pour son mouvement lent, une évocation pastorale (chant et duo du cor anglais et du hautbois), pause bucolique dont le plein air coloré et palpitant voire menaçant (grondements de l’orage sur les pas de la 6è de Beethoven) coupe avec l’introspection des scènes préalables;

4. Marche au supplice: le lugubre surgit dans une vision sanguinaire et fantastique où le poète pense avoir tué sa bien-aimée, comme proie angoissée et trop soumise aux drogues dont il
est la victime. L’évocation devient aigre et hideuse, objet d’un traitement orchestral d’une exceptionnelle orchestration (en syncopes, soubresauts, déflagrations.)… Dès sa création, ce morceau fut bissé par l’auditoire, effrayé par tant de justes secousses.

5. Songe d’une nuit de Sabbat
Le poète assiste à ses propres funérailles. L’idée fixe refait surface mais dénaturée sous le
prisme d’une sensibilité grimaçante, tel un air trivial désormais dissout dans une orgie satirique.

Atypique, porteuse d’avenir, la Symphonie Fantastique ouvre la musique vers son futur, dans l’audace et l’expérimentation: ce qu’a immédiatement reconnu Robert Schumann. Tous les grands romantiques, de Wagner à Liszt et jusqu’à Ricahrd Strauss ont une dette envers la
modernité sans égale de Berlioz.

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TOURS, Opéra.
BERLIOZ : Symphonie Fantastique
Samedi 4 mai 2019 – 20h
Dimanche 5 mai 2019 – 17h

Direction musicale : Samuel Jean
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.operadetours.fr/fantastique-4-5-mai

Olivier PENARD
Concerto pour Violoncelle et orchestre
Sonia Wieder-Atherton, violoncelle

Co-commande Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours Orchestre Régional Avignon-Provence, Orchestre régional de Cannes PACA

Hector BERLIOZ
Symphonie fantastique Op. 14,
Épisode de la vie d’un artiste

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Conférences
Samedi 4 mai – 19h00
Dimanche 5 mai – 16h00
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
Entrée gratuite

Billetterie
Ouverture du mardi au samedi
10h30 à 13h00 / 14h00 à 17h45

02.47.60.20.20
theatre-billetterie@ville-tours.fr

VIVALDI : NISI DOMINUS à La Sainte-Chapelle de Paris

TIM-MEAD-sainte-chapelle-vivaldi-nisi-dominus-concert-critique-annonce-classiquenews-cd-critiqueARTE, lun 13 mai 2019, 5h. VIVALDI : Nisi Dominus. Tim Mead chante le Vivaldi sacré dans l’écrin gothique de la Sainte-Chapelle à Paris, véritable vaisseau de lumière et de vitraux colorés, unique en Europe (janvier 2017). On peut rêver meilleure interprétation vocale, – moins maniérée, moins minaudante… car le britannique Tim Mead manque singulièrement de simplicité dans son chant riche en effets et ports de voix… mais la ligne est portée, tendue, flexible… hélas toujours égale, certes bien tissée et d’un hédonisme égotique qui semble nous dire « voyez comme je chante bien » ; le texte reste … absent. Aucun mystère, mais de l’expressivité à revendre (à 19:34 : Nisi Dominus, la séquence la plus planante et la plus énigmatique du cycle : « Quid deverit », étirée ici jusqu’à la dilution extatique)… Chacun jugera selon sa conception de la musique vivaldienne : introspective ou décorative ? On l’aura compris, cette voix blanche, désincarnée n’est pas aussi convaincante que celle d’Andreas Scholl, plus proche du texte, plus simple, … La captation vaut surtout pour le lieu hautement patrimonial, et les arêtes vives, du volume architectural de la Sainte-Chapelle.

Au programme : Antonio Vivaldi, “Nisi Dominus” et “Stabat Mater”.
Tim Mead, né en 1981, a fait ses débuts à l’Opéra de Paris en janvier 2018 dans “Jephtha” de Haendel. En juillet 2017, accompagné de l’ensemble Les Accents, et sous la direction de Thibault Noally, le contre-ténor britannique chante deux Å“uvres sacrées de Vivaldi (durée : 44 mn).

Diffusé à l’antenne aussi le Dim 28 avril 2019 18h30.

En visionage accessible sur ArteConcert aussi (jusqu’au 27 mai 2019)
https://www.arte.tv/fr/videos/078168-000-A/tim-mead-chante-vivaldi-a-la-sainte-chapelle/

TEASER video. GSTAAD MENUHIN Festival & Academy 2019 – 18 juil – 6 sept 2019 : a PARIS celebration

gstaad-menuhin-festival-2019-PARIS-annonce-présentation-classiquenews-582GSTAAD MENUHIN FESTIVAL : « PARIS » , 18 juil – 6 sept 2019. A l’été 2019, le Festival Yehudi Menuhin à Gstaad (Gstaad Yehudi Menuhin Festival & Academy) en Suisse (Saanenland) célèbre la magie romantique et culturelle de la ville lumière, PARIS. Quel beau symbole qui souligne la prééminence d’une fascination partagée sur toute la planète qui se cristallise ainsi cet été, dans les villages au charme rustique et campagnard du Festival suisse. Parmi les artistes invités à Gstaad : Yuja Wang, Ute Lemper, Bertrand Chamayou, Gautier Capuçon, Hilary Hahn et Manfred Honeck…
GSTAAD MENUHIN FESTIVAL : « PARIS » , 18 juil – 6 sept 2019 – TEASER VIDEO © studio CLASSIQUENEWS.Tv 2019

Marta Argerich joue le Concerto en sol de Ravel

argerich_alix_Laveau_emi_pianoARTE, Dimanche 7 avril 2019, 18h15. MILAN, concert devant le Dôme… Concert hors les murs de la Scala, sur la place du Dôme de Milan / Piazza del Duomo. La pianiste argentine, dernière légende vivante du clavier, détentrice d’un toucher et de phrasés irrésistibles, joue Ravel (Concerto pour piano en sol majeur). Le concert exploite la grandeur et la beauté du cadre patrimonial : la cathédrale (il Duomo) de Milan, véritable montagne de dentelle minérale est le plus important édifice gothique d’Italie. La Scala, proche, déplace son orchestre à quelques mètres et offre ce grand concert populaire pour tout un chacun (soit devant cinquante mille spectateurs), offrande marquant le retour de la belle saison. Concert du 12 juin 2016, avec l’Orchestre de la Scala sous la baguette de Riccardo Chailly… Programme symphonique français car aux côtés de Ravel en ses rythmes américains d’une verve ciselée, l’orchestre seul interprète L’apprenti sorcier de Paul Dukas, suivi du Boléro de Maurice Ravel. Relecture d’un rythme de fandango, mais sublimé par le sens de la texture et des couleurs de Ravel, génie et poète orchestrateur.

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ARTE, Dimanche 7 avril 2019, 18h15. MILAN, concert devant le Dôme…juin 2016.
Réalisation : Patrizia Carmine (France / Italie, 2016, 59mn) – Direction musicale : Riccardo Chailly – Avec : Martha Argerich et l’Orchestre de la Scala

COMPTE-RENDU CRITIQUE, comédie musicale. MARSEILLE, le 23 janv 2019. NEVROTIK HÔTEL. Michel Fau

COMPTE-RENDU CRITIQUE, comédie musicale. MARSEILLE, le 23 janv 2019. NEVROTIK HÔTEL. Michel Fau / Antoine Kahan … Chambre, oui, d’hôtel et rose comme un bonbon ou un smashmallow qui, s’il ne dégouline pas des murs, c’est qu’ils ont la rigidité du carton-pâte rigidement découpé et peint tels les décors de Picasso pour les Ballets russes ou de Cocteau sous l’Occupation. Pompeuse entrée de rideaux de vrai ou faux théâtre, de guingois, mur de traviole pour un lit et appliques murales en simili style Louis XV stylisé, fétiche épate-bourgeois, ou plutôt Louis Caisse Lévitan pour la sous-catégorie populaire d’un peuple qui, pour avoir guillotiné un roi, ne s’en remit jamais, béatement admiratif et nostalgique des fastes de la royauté. Le tout abondamment, hyperboliquement fleurdelysé au pochoir pour que nul n’en ignore. Un angelot baroque doré sur la table de nuit et, de l’autre côté, un téléphone rose hollywoodien. Deux chaises aux pieds de biche de même faux style viennent compléter la chambre.

 

 

 

LA VIE EN ROSE (BONBON)
Névrotik Hôtel

 

 

 

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Fait irruption, éruptive, une dindonnante dondon, plantureuse plante plus à craquer qu’à croquer dans sa robe végétarienne, Marylinisée comme on dirait caramélisée, blond plus filasse que mousseux, escarpins dorés, embagouzée et emperlouzée : tous les voyants attributs multipliés de la vieille star trop tard durée, de la diva déchue de sa divinité, aussi branlante malgré son armature apparente que ces lignes déclinantes du décor. Gestes et prolifiques formes impériales et voix impérieuse, restes d’une majesté et autorité perdues, capricieuses et tyranniques exigences exercées désormais sur les sans grade, l’invisible standardiste de la réception ou le groom grimé, mince moustachu, cintré dans son uniforme rose de petit soldat de plomb, dont elle va faire, à son corps défendant, ou défendu, sinon un souffre-douleur, un mercenaire acteur de jeux de rôle de ses fantasmes apparemment jusque-là inassouvis, peut-être, faute encore d’atouts, comme un va-tout de la dernière chance,vaisseaux brûlés d’un dernier voyage sans retour.

Gestes et générosité théâtralement larges, elle offre pourboires et contrat comme elle jouerait les restes de sa fortune à la roulette, sûrement russe dans on ne sait quel désespoir qui perce sous les discours emphatiques, déclamatoires, d’abord sur la laïcité, contre le communautarisme, avec une revendication zinzin de zen bouddhique à la mode et, plus tard, une belle tirade sur le préavis avant licenciement ou démission. Pleine d’effets, la voix fait défiler des registres, de tête, de poitrine, dans une rhétorique stylisée du mélange des genres sexuels, mais sans caricature, adhérant au personnage et non visant une personne.

Puis Lady Margaret, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Lady Margarine pour le groom, son « boy » facétieux, se lance dans une chanson sur la mer visible de la fenêtre de cet hôtel normand à la Proust, loin de celle de Trénet mais qu’on ne peut manquer d’avoir pour horizon mémoriel. Le texte est intéressant par ses trouvailles mais difficile à suivre dans ses jeux verbaux, et à mémoriser par une musique qui, en revendiquant ce répertoire n’en a pas pour autant la simplicité musicale qui accroche et reste.Les deux personnages, tour à tour, seront solistes ou duettistes dans des airs dont les vers, difficiles à retenir, sont pleins de fantaisie, avec des rives, des dérives phoniques parfois oulipiennes et œdipiennes telles les déclinaisons de « mer » en « mère », allusion au rapport maternel, inconsciemment incestueux, entre les deux personnages, où le son vague, divague, extravague, ou bien la logique des rimes fatalement en —ex du Printemps au Sussex(clin d’œil sexuel grivois ?), ou encore le Syndrome de Stockholm.

C’est intelligent, subtil, peut-être trop pour être bien perçu, comme les clins d’œil ou allusions dont est semé le texte, Barrage contre le Pacifique de Duras ou son Amantasiatique, qui révèle soudain, après l’hystérie du tableau du Mont Blanc, la faille du personnage d’amour blessé par un amant indien mythifié dans l’Himalaya de sa perte. Ce qui explique peut-être le nom de Lady Marguerite, autre Marguerite Duras, dont le couple final avec le jeune Yann Andrés modèle implicitement celui sadomasochiste et presque incestueux avec le groom.

vie-en-rose-bobon-nevrotik-hotel-critique-opera-critique-spectacle-sur-classiquenewsLes deux acteurs sont remarquables, Michel Fau laissant entrevoir le vrai sous le faux, la fragilité désespérée sous le masque de la matrone autoritaire et, sous l’apparente fragile raideur du groom, Antoine Kahan s’avère un athlète tout muscle qui peut, appuyé sur deux avant-bras, jouer l’angelot cambré des rêves de la finalement touchante Lady Margaret, sans doute une grande âme trahie par la vie. Plus que chanter à proprement parler si en termes lyriques sérieux on parle, tous deux jouent à chanter, et bien, variant intentions, intonations et couleurs. À jardin, les trois musiciens, piano, violoncelle qui tapisse les airs, accordéon aux envolées parfois symphoniques, s’amusent parfois à meubler les scènes d’effets dramatiques dignes d’accompagnements de films muets expressionnistes. Les musiques des chansons, il faudrait les réécouter pour formuler un jugement plus fondé, toujours belles dira-t-on globalement, mais on n’a rien retenu pour accrocher, du premier coup, l’oreille. Par ailleurs, comme les divers rôles du jeu contraint, hégélien de la maîtresse et de l’esclave, avec son inévitablement renversement dialectique, on n’en perçoit pas la logique dramatique et la continuité, scènes décousues, juxtaposées, de même les chansons, enfilées comme des perles auxquelles, paradoxalement, manquerait le fil.

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LA VIE EN ROSE (BONBON)
Névrotik Hôtel
Comédie musicale de chambre
Marseille, la Criée, le 23 janvier 2019
Présenté du 23 au 26 janvier 2019

Avec Michel Fau, Antoine Kahan

Piano : Mathieu El Fassi.
Accordéon : Laurent Derache.
Violoncelle : Lionel Allemand

Mise en scène : Michel Fau

Trame et dialogues : Christian Siméon. Chansons : Michel Rivgauche, Julie Daroy, Pascal Bonafoux, Jean-François Deniau, Christian Siméon, Hélène Vacaresco, Claude Delecluse et Michelle Senlis Musiques Jean-Pierre Stora DécorEmmanuel Charles Costumes David Belugou Lumières Joël Fabing.Maquillages Pascale Fau. Perruque : Laure Talazac. Assistant à la mise en scène : Damien Lefèvre. Collaboration artistique :Sophie Tellier

Production ScenOgraph, Scène conventionnée théâtre et théâtre musical – Figeac, Saint-Céré – Festival de Figeac / Production déléguée C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord

Photos : © Marcel Hartmann

 

 

 

Faun de Cherkaoui (Debussy)

cherkaoui sidi danse portrait faun garnier concert annonce par classiquenews bac064-cherkaoui-koen-broos-2PARIS. Danse, Garnier : CHERKAOUI / GOECKE / LIDBER – 5 février > 2 mars 2019. Arabe et homosexuel, … Sidi Larbi Cherkaoui, quadra décomplexé, est un chorégraphe belge, plutôt à l’aise dans ses baskets qui n’a pas sa langue dans sa poche. Avec Icon (et de l’argile pour décor et accessoire, signe de l’entrave et de la fragilité), il dénonçait les dérives d’un monde artificiel plus matérialiste que spirituel. Son écriture gestuelle cultive avec grâce et puissance un legato sensuel, souvent onirique. Une réflexion sur le sens réenchanteur du mouvement coprorel qui s’est nourri à travers ses créations récentes depuis Sutra (avec les moines chinois de Shaolin, 2008), Genesis (2014), Fractus V (alliance du cirque et du hip-hop…). Il a plus l’habitude de travailler avec les danseurs de sa propre compagnie Eastman que le corps de ballet de l’Opéra de Paris. Faun devrait permettre de retrouver une sorte d’idéal abstrait, moins ancré dans la réalité dont il dénonce les travers, mais davantage miroir d’une réflexion sur le sens de la forme pure.

Sur la scène du Palais Garnier, en février et mars 2019, trois visions singulières de la danse forment un nouveau spectacle en « poésie et virtuosité ». Soit un triptyque chorégraphique plutôt prometteur.
Etreinte mélancolique en hommage à Vaslav Nijinski, créateur du Faune dans Après midi d’un faune de Debussy (1894), le duo Faun de Sidi Larbi Cherkaoui inaugure ce programme, accompagné de deux créations. Jamais venu à Garnier, l’Allemand Marco Goecke, inscrit son écriture chorégraphique entre avant-gardisme et inventivité, ciselant son travail comme « un rêve éveillé ». Le chorégraphe et cinéaste suédois Pontus Lidberg, – auteur du film The Rain-, s’interroge sur le sens du mariage à partir de la partition « Noces » de Stravinsky. Nouvelle production.

 

 

 

FAUNE de Debussy / FAUN de ... CHERKAOUI
 

 
 

 

 

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FAUN de CHERKAOUI… nouveau regard, nouvelle pensée en grâce d’après Debussy – illustrations : © ANN RAY / ONP Opéra National de PARIS 2019

 

 

  

 

 

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CHERKAOUI / GOECKE / LIDBER
Palais Garnier – 5 février > 2 mars 2019
Durée : 1h45
Nouvelle production

Déroulement :

« Faun » de Sidi Larbi Cherkaoui / d’après Debussy / N Sawhney : 15 mn
Création de Marco Goecke : 30 mn
Entracte : 30 mn
« Noces » de Pontus Lidberg / Stravinsky / Ens Aedes : 30 mn

Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet
Orchestre de l’Opéra national de Paris / Vello Pähn, direction

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RESERVER VOTRE PLACE
https://www.operadeparis.fr/saison-18-19/ballet/goecke-lidberg-cherkaoui

 

 

 
 

 

  

 

DVD, coffret. PYOTR ILYITCH TCHAIKOVSKY : The Ballets (Royal opera House, 3 DVD Opus Arte)

CLIC D'OR macaron 200DVD, coffret. PYOTR ILYITCH TCHAIKOVSKY : The Ballets (Royal opera House, 3 DVD Opus Arte). Coffret événement qui complète l’offre également en dvd récapitulatif édité ce Noël par BelAirclassiques et dédié à l’école russe du Bolshoï… Quoiqu’on en dise, Tchaikovski aura permi aux chorégraphes et danseurs internationaux de perfectionner leur art, qu’il s’agisse de l’acrobatie virtuose et un rien froide, ou de l’élégance racée sublimement incarnée… Voici 3 ballets qui restent … inaltérables.

ROYAL BALLET tchaikovsky the ballets 3 dvd set sleeping beauty ntucracker swan lake annonce critique dvd review classiquenews decembre cadeau de NOEL 2018Parlons d’abord du LAC DES CYGNES / Swan Lake version Osipova / Golding / Gruzin. Enregistré en mars 2015 au Royal Opera House, Covent Garden, et retransmise dans les cinémas du monde entier, le ballet féerique de Piotr Illiytch réunit deux têtes d’affiche du Royal Ballet, l’étoile russe Natalia Osipova (originaire du Bolshoi) et le canadien, Matthew Golding, nouveau duo pour ce lac attendu. La conception d’Anthony Dowell, qui date de 1987, s’inspire de l’originale de 1895 (Petipa / Ivanov), souhaite aussi réactualiser le propos en incluant des inserts venus de différents chorégraphes plus contemporains, emblématiques à Londres : en particulier Frederick Ashton. Sans omettre des citations de l’époque de Tchaikovski. Il en résulte un mélange parfois confus, qui affecte le très haut niveau du Corps de Ballet londonien, pourtant au meilleur de sa forme, autant dans la réalisation synchronisée des ensembles, que dans le soutien au solos virtuoses (superbe Rothbart de Gary Avis). Technicienne, Natalia Osipova n’est pas une actrice affûtée, ce qui altère son double emploi : Odette, le cygne blanc, et Odile, le cygne noir. Expressive en Odette, elle manque de relief et de profondeur, mais aussi de précision dans la noirceur d’Odile. Racé certes mais uniforme dans sa posture disciplinaire, Matthew Golding fait finalement un prince Siegfried plus hautain qu’humain, ce qui nuit à la finesse émotionnelle de ses duos avec Odile / Odette. Evidemment, l’ampleur de ses portés est magistrale. Là encore, une approche mécanique, virtuose… mais froide et distanciée qui ignore totalement l’empathie et la connexion avec sa partenaire. Dans la fosse, Boris Gruzin fait feu de tout bois, réalisant de la matière et soie tchaikovskienne, un scintillement orchestral continu. Trop technique et glaçante, la lecture ne détrône pas l’excellent duo Svetlana Zakharova / Roberto Bolle à Milan en 2004… Oui on nous dira nostalgie, nosltalgie, et « goood old times »… mais quand même.

LA BELLE AU BOIS DORMANT version Nuñez, Muntagirov. Tout autre est la conception, elle aussi éclectique mais mieux assemblée et conçue de Monica Mason et Christopher Newton : à partir de la chorégraphie de Marius Petipa, ils conservent les ajouts signés Ashton, Wheeldon, Dowell, tout en redessinant la volupté onirique du conte originel français (Perrault)
grâce aux costumes et décors signés par Olivier Messel. Il en résulte une lecture à la fois majestueuse et très fine sur le plan de la caractérisation psychologique des personnages. On préfère souvent grossir et épaissir le ballet de Tchaikovski en faisant ronfler les références à la solennité Grand Siècle, au risque d’écarter tout ce qui relève du drame : rien de tel ici. Car rayonne en un trio irrésistible trois danseurs-acteurs prodigieux littéralement : Marianela Nunez (Princesse Aurora, à la fois proche et énigmatique), Kristen McNally (sidérante Carabosse par laquelle surgit la catastrophe et l’emprise des ténèbres, mais avec quelle économie gestuelle : sa pantomime est du très grand art), enfin le Prince de Vladimir Muntagirov trouve le ton juste et la balance parfaite entre puissance athlétique et présence affûtée, sans omettre une excellente interaction avec ses partenaires, dans toutes les situations. Voilà qui nous change du « rien que technique et virtuosité solistique » du Lac des cygnes précédemment présenté. Le geste souple et habité de Koen Kessels rend service à une partition colorée et raffinée dont il sait retirer toute boursouflure. Magistral.

casse-noisette_royal-ballet_4CASSE NOISETTE, 2016 : les 90 ans de Peter Wright. Le Royal Ballet fête ainsi les 90 ans du metteur en scène et producteur Peter Wright, dans l’une de ses réalisations les plus emblématiques (et applaudies). Créée en 1984, la conception enchante en respectant l’empire du rêve qui montre comment le magicien Drosselmeyer emmène la jeune Clara jusqu’au monde enneigé de la Fée Dragée, et au royaume des bonbons. Les aventures qui s’en suivent saisissent par leurs péripéties contrastées voire martiales : le casse-noisette Hans-Peter se transforme en prince… Mais Wright offre à partir de la nouvelle onirique d’Hoffmann (Casse noisette et le roi des souris, 1816), une réflexion très fine de la magie de Noël, sachant et questionner le sens de la féerie et l’expérience morale qu’en tirent les jeunes protagonistes. Saluons l’excellent Gary AVIS, magicien démiurge, d’une présence convaincante, entre autorité et mystère. Il accompagne Clara dans son rite qui est aussi l’issue heureuse d’un envoûtement diabolique, car son neveu Hans-Peter a été transformé par le roi des souris, en casse-noisette, or seul l’amour d’une jeune fille pourra l’en libérer.
casse-noisette_royal-ballet_3Au premier acte, confrontée à un immense sapin (qui ne cesse de grandir à mesure que le songe devient réel), Clara rayonne par son angélisme jamais mièvre (très juste Francesca Hayward). Le Casse-noisette devient prince (seyant et habile Federico Bonelli)… Au pays de la Fée Dragée, les danses de caractères se succèdent avec variété et virtuosité. Jusqu’au suprême pas de deux de la Fée Dragée, auquel l’étoile Lauren Cuthbertson réserve son élégance mûre d’une sublime souplesse : face à la Clara attendrie et naïve de Hayward, Cuthbertson éblouit par sa grâce adulte. Le charme de la production, défendu par des solistes de premier plan, semble atemporel. Irrésistible.

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DVD, coffret. PYOTR ILYITCH TCHAIKOVSKY : The Ballets (Royal opera House, 3 DVD Opus Arte).

CD événement, critique. ZAHIR (1 cd Klarthe records)

QUATUOR ZAHIR : 4 saxos magiciens !CD événement, critique. ZAHIR (1 cd Klarthe records). ZAHIR signifie en arabe, ce qui est “visible”, ce qui occupe en permanence la vision et l’esprit… Ce quatuor de saxos (né en 2015) écartent tous ses concurrents par son audace, la liberté du geste, une virtuosité naturelle et souple, sa ligne artistique, ses lumineux engagements. Velours mordant et caractérisé : le son du Quatuor ZAHIR enchante littéralement et berce dans l’excellente transcription du Quatuor de Borodine (réalisée par le sxo soprano Guillaume Berceau) ; un Borodine revivifié, transcript, sublimé dont le charme d’esprit populaire dès son premier Allegro caressant séduit immédiatement par l’équilibre des quatre instruments (quatuor vocal plutôt que quatuor à cordes : c’est à dire saxophones soprano, alto, ténor, baryton). Le souci de la caractérisation, le sens du dialogue entre les parties, la très fine conception du format sonore, d’une subtilité réjouissante, la fluidité de l’écriture qui fait passer d’un instrument à l’autre, de surcroît dans une prise de son « tournante », ni trop proche ni trop éloignée, mais ronde et presque dansante, souligne l’extrême ductilité lumineuse des Zahir (pulsion dansée, organiquement très soignée du Scherzo). La tendresse simple du Notturno seduit tout autant, jusqu’au très beau mystère grave du début du Finale avant la séquence plus vive, très animée, idéalement caractérisée elle aussi dans l’enchaînement des séquences successives. Jaillit une expressivité assumée, jamais tendue ni outrée grâce à la recherche constante et exaucuée d’un sublime équilibre sonore.
L’audace de ce premier cd fait miroir avec une curiosité tout azimut, qui fait de ZAHIR, outre un idéal esthétique, un laboratoire musicale. D’où une implication totale dans la défense des partitions contemporaines.

 
 

 
 

Sublimes saxos : ZAHIR

 
 

klarthe records ZAHIR quatuor de saxos critique CLIC de classiquenewsAinsi The dark side de Jean-Denis Michat est très proche du jazz et de l’impro : s’y affirme ce jeu constant d’acuité expressive et de pulsion collective d’où émerge une étonnante sensibilité du collectif là encore à soigner la sonorité d’ensemble – respirations, sons suraigus comme des cris déchirés mais toujours étonnamment couverts, ronds qui évoquent pour nous le duduk oriental (ligne improvisée du soprano), comme une transe qui explore des limites extrêmes des tessitures tout en accordant régulièrement le groupe, sa puissance, son intensité, sa résonance, ses expirations, son imaginaire, et là encore au service d’une couleur à quatre voix d’une complicité artistique étonnante… C’est peu dire ici que les élèves du compositeur (Michat a enseigné à 3 instrumentistes sur les 4 de Zahir) ont compris ses nuances infimes, ténues ; tout ce qui relève des silences, d’entre les lignes et d’entre les notes, faisant surgir en éclairs oniriques, de superbes vagues allusives, à la fois nostalgiques, caressantes, crépusculaires : divagations d’une liberté totale où l’entente et la connivence de tous permettent le surgissement d’une fulgurance de l’instant qui s’achève dans l’ombre le plus énigmatique. De ce point de vue l’imaginaire des ZAHIR semble infinie. Une verve dévoilée, d’une constante richesse sonore se précise et captive. La séquence est superbe.

 
 

Commande des ZAHIR, Voices of Black earth d’Alexandros Markeas se développe plutôt sur des sons ciselés, non classiques, à peine audibles, feutrés, capables de résonances ténues, aux accents vifs d’une « gutturalité » joyeuse, enivrée. Le chant comme voilé, rauque, des quatre saxos évoquent les spectres joyeux, facétieux, esprits de la nature qui nous entourent et qui inspirent ici Markeas dans une pièce inspirée directement de l’univers poétique d’Archibald Lampman, poète canadien du XIXème et dont le sujet explore la vocalité des instruments; cris, syncopes, frémissements, chuchotements, hululements… inscrivent un climat parfois entêtant, déconcertant (comme des sirènes expirantes…). La prise de son excelle dans cette collection vivifiante de sons incarnés d’une déconcertante émission, jamais prévisible, dont les phénomènes de spatialisation saisissent aussi l’auditeur, créant des vortex, des espaces sonores, à la fois inquiétants et fascinants par leur sincérité expressive.

 
 

Plus sourde et sombre, la Rhapsodie du père de Joakim, Alexis Ciesla, berce par sa douceur inquiète : où l’alto de Sandro Compagnon réussit une très belle ligne improvisée, en musicalité et liberté. L’élégance du jeu, et là encore l’opulence feutrée de la couleur collective enchantent par ses nuances contrôlées, et pourtant manifestent aussi une liberté de geste réellement engageante. Au delà des citations et influences klezmer de la culture yiddish, et au-delà de l’énoncé « musique vagabonde », le parcours émotionnel du Quatuor de saxos captive par l’intériorité qu’il fait surgir dans chaque mesure : comme si le chant des instruments découlait d’une expérience et d’une mémoire préservées, à la fois douloureuse mais assumée et apaisée. Un telle maturité, dans la finesse de son articulation, indique un quatuor de très grands musiciens. Leur association n’est pas seulement musicale : elle touche au cœur par leur justesse et leur sincérité. La couleur et la sonorité ronde et envoûtante subjuguent. Superbe complicité sonore du début à la fin. A suivre. Disque élu CLIC de CLASSIQUENEWS de la rentrée 2018.

 
 


QUATUOR DE SAXOPHONES ZAHIR

Guillaume BERCEAU > saxophone soprano
Sandro COMPAGNON > saxophone alto
Florent LOUMAN > saxophone ténor
Joakim CIESLA > saxophone baryton

 
 

 
 

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CLIC D'OR macaron 200CD événement, critique. ZAHIR (1 cd Klarthe records). BORODINE (Quautor à cordes n°2 en ré majeur – Jean-Denis Michat : The Dark side – Alexandros Markeas : Voices of Black Earth – Alexis Ciesla : Rhapsodie. Enregistrement réalisé en nov 2017 (Villefavard). 1 cd Klarthe records K063. CLIC de CLASSIQUENEWS de la rentrée 2018.

 
 
 

 

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A LIRE aussi notre entretien exclusif avec les saxophonistes du QUATUOR ZAHIR

 

 

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ZAHIR-1er-cd-klarthe-video-clip-par-classiquenws-octobre-2018-teaser-4-saxos-zahir-par-classiquenewsVOIR aussi le teaser du premier cd du Quatuor ZAHIR / Zahir signifie ” ce qui est visible” et occupe toutes vos pensées… extraits musicaux et approche esthétique du Quatuor Zahir… (teaser réalisé par le studio CLASSIQUENEWS.TV / Philippe-Alexandre Pham 2018)

https://www.youtube.com/watch?v=IhiZ8OQNikA

VOIR aussi  le Quatuor ZAHIR interpréter dans son intégralité The Dark side de Jean-Denis Michat : avec le compositeur (impro)

 
 

COMPTE RENDU, Festival. Lisbonne, août 2018. Festival et Académie Verão Clássico 2018

COMPTE RENDU, Festival. Lisbonne, août 2018. Festival et Académie Verão Clássico 2018. La grande fête de la Musique de Lisbonne. Du 29 juillet au 7 aout 2018, Centre Culturel de Belém. Talent, enthousiasme, rigueur, dépassement de soit, partage, … telles sont les devises d’un haut lieu culturel du Portugal devenu depuis quelques années grâce à l’initiative du pianiste Filipe Pinto Ribeiro, le cÅ“ur de la vie musicale chambriste. Plus qu’un cycle de concerts, l’événement estival assure aussi l’expérience essentielle de la transmission car ici, les musiciens professionnels invités, – concertistes de renom, enseignent leur métier, partagent leur expérience aux élèves venus du monde entier pianistes, violoncellistes, altistes, contrebassistes, clarinettistes, cornistes, ou hautboistes.… Le Festival et Académie Verão Clássico se déploie au sein du prestigieux Centre Culturel de Belém, au cÅ“ur de Lisbonne.

 

 

Festival Académie VERAO CLASSICO à Lisbonne,
Voyage au centre du chambrisme le plus intense

 

 

Tout au long de cette semaine intense en apprentissage comme en concerts, dirigée par le pianiste Filipe Pinto-Ribeiro, plusieurs master-classes de piano, cordes, vents et musique sont données par les professeurs les plus prestigieux du monde de la musique.

 

 

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Chambrisme éloquent, ciselé à Lisbonne, par Pascal Moragues (clarinette), Gary Hoffmann (violoncelle), et Filipe PINTO-RIBEIRO (VERAO CLASSICO 2018 / DR)

  

 

Les cours sont assurés par de grandes personnalités du monde musical ; des pointures certes, surtout des solistes qui possèdent l’art du dialogue collectif car ils aiment aussi jouer en complicité, dans le cadre de la musique de chambre ; c’est aussi cela que le sjeuens apprentis viennent maîtriser : le jeu technique évidement, mais aussi l’apprentissage de l’écoute ; tous ont participé à cette 4ème édition du Festival ; chacun parmi les professeurs ont à coeur de transmettre et encourager les vocations, à commencer par son mentor Filipe Pinto-Ribeiro, directeur artistique et pédagogique.

Nous avons pu écouter en grande première au Festival le corniste Radek Baborák ainsi que le violoncelliste Adrian Brendel, les pianistes Imogen Cooper et Aleksander Madžar, le contrebassiste Janne Saksala, contre-basse solo de l’Orchestre Philharmonique de Berlin, et la flûtiste Adriana Ferreira, récemment nommées première flûte solo de l’Orchestre de l’Académie de Santa Cecilia à Rome. Ceux qui ont l’habitude des concerts et masterclasses du Festival à Lisbonne, ont retrouver la présence charismatique de vrais tempéraments tels le violoniste Corey Cerovsek et Jack Liebeck, l’altiste Isabel Charisius, le clarinettiste Pascal Moraguès, entre autres.

Pour cette 4ème édition du Festival et de l’Academia Verão Clássico, 170 jeunes musiciens ont été sélectionnés, 107 portugais et 63 venant d’autres 27 pays. Voilà qui atteste de l’ampleur internationale d’un événement devenu incontournable dans l’agenda musical européen et estival : pour goûter et comprendre la musique de chambre, rien n’égale l’expérience vécue au Centre culturel Bélem à Liobsnne, le temps de l’Académie et du festival Verao Classico… Les prochaines dates sont déjà annoncées, à Lisbonne du 28 juillet au 6 aout 2019.

 

 

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VERAO-CLASSICO-gary-hofmann-masterclass-lisbonne-critique-par-classiquenews-2017VOIR notre reportage vidéo exclusif réalisé lors du Festival Académie VERAO CLASSICO, en août 2017. Présentation, fonctionnement, enjeux des masterclasses et des concerts (des professeurs et des élèves) par Filipe Pinto-Ribeiro, avec Gary Hoffmann, Pascal Moragues, … VOIR le film

 
 

 
 

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SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMACTUALITES. Filipe Pinto-Ribeiro, Corey Cerovsek, Isabel Charisius, Adrian Brendel entre autres, publient à l’automne 2018, l’intégrale de la musique de chambre pour cordes et piano de CHOSTAKOVITCH / SHOSTAKOVISH, coffret événement édité par PARATY. Corpus éblouissant dans une interprétation ciselée, nerveuse, collectivement très affûtée… Prochaine grande critique à venir sur CLASSIQUENEWS, dans la mg cd dvd livres… LIRE notre dépêche annonce du coffret SHOSTAKOVICH / VOIR notre teaser vidéo Intégrale de la musique de chambre pour cordes et piano (Paraty)

 

 

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Compte-rendu, concert. Salon de Provence, l’Empéri, le 5 août 2018. Monteverdi. Piazolla /Alarcón.  

Compte-rendu, concert. 26ème Festival de Musique de Chambre de Salon de Provence. Salon de Provence, Château de l’Empéri, le 5 août 2018. Monteverdi. Piazolla. Beytelmann. Flores. Meyer. Bohórquez. Sabatier. García Alarcón. Soir particulier au Festival de Salon un peu iconoclaste pour les puristes mais qui a permis de prendre la mesure de la dimension utopique de la musique. Car si la soirée portait comme titre : « Une utopie Argentine » les mots très sincères de Leonardo García Alarcón pour présenter le concert dépassent la seule Argentine.

La musique, une Utopie partagée ?

emperi5aout2Le voyage au delà des mers dans un sens pour apprendre la manière et les codes des musiques anciennes pour le chef argentin et dans l’autre sens la recherche du vrai tango pour le français William Sabatier amoureux du bandonéon évoque bien d’autres voyages musicaux. La rencontre de la musique dite sérieuse de Monteverdi venant rencontrer le tango argentin d’origine populaire retravaillé par Piazolla est intrigante. William Sabatier et Leonardo García Alarcón portent donc ce concert ; ils entraînent avec eux compagnons et amis. Le résultat d’abord surprenant est un régal. Point de clavecin ni de luth mais piano à queue et guitare électrique, point de cornet à bouquin mais une clarinette et point de flûte à bec mais la flûte Boehm. Que les Sixtus Beckmesser en crèvent : le résultat avec de tels musiciens est très admirable ! Au piano Leonardo García Alarcón est d’une souplesse et d’une délicatesse de toucher incroyable et nous savons, pour notre part depuis les Pink Floyd, combien une guitare électrique peut avoir de mystère et de puissance expressive lyrique. Paul Meyer à la clarinette sait créer des sons impalpables ou grandioses, et la flûte d’Emmanuel Pahud est la musique même. Alors point de cordes de boyaux non plus mais des cordes virevoltantes et subtiles.

Et il y a la voix et la présence incroyable de la soprano Mariana Flores. En « vamp » du tango elle impose d’abord un peu abruptement une présence aguichante dépassant son naturel, puis petit à petit trouve la place exacte entre élégance et presque vulgarité. La sensualité extravertie est magnifique dans les tangos et la passion débordante dans Monteverdi lui fait oser déstructurer le rythme pour l’adapter à son phrasé haletant, à ses susurrements. C’est une Ninfa bien plus vivante et au caractère plus trempé qu’à son habitude et le duo final et si sensuel entre Néron et Poppée entre la soprano et Paul Meyer est un moment de pure grâce à la sensualité musicale inouïe des deux interprètes. Au bandonéon, l’énergie et la virtuosité de William Sabatier, sa présence amicale, font délice. Ses moments d’improvisations sont un pur bonheur et que dire du mélange de timbre avec les cordes, la flûte ou la clarinette dont les musiciens ont été capables ! De fins musiciens se sont amusés avec beaucoup d’esprit à créer pour le public une rencontre utopique entre Monteverdi et Piazolla. Chapeau bas et grand merci !

La deuxième partie du concert est plus « argentine », plus moderne mais tout aussi pleine de belles surprises. Le Tango à quatre mains avec le couple infernal Lucille Chung & Alessio Bax est un moment fulgurant et spectaculaire dans lequel la fusion des mains est vertigineuse. Le spectacle est autant visuel que sonore. Rien ne semble leur faire peur. Le tango est aussi sur le clavier. L’effet est enthousiasmant pour le public qui exulte. Puis le compositeur et interprète argentin Gustavo Beytelmann monte au clavier et avec le généreux son de Claudio Bohórquez au violoncelle ; les deux nous offrent une très émouvante pièce de sa composition, Balada y tango, avec l’alternance de sensualité mélancolique et de panache exaltant. Les deux autres pièces de Piazolla nous permettent de déguster le jeu au violon d’Oscar Bohórquez. Serein ou mélancolique, brillant ou tendre son jeu est multiple avec toujours une délicate musicalité. Puis les deux Bohórquez et l’incroyable pianiste argentin nous envoûtent avec une interprétation anthologique et unique, semblant leur venir à l’instant, de Las cuarto estaciones portenas, suite envoûtante de musiques plus belles les unes que les autres. Une Argentine, aussi utopique que réelle, est venue à Salon. Personne n’en a douté en sortant de la cours du Château de l’Empéri ce soir. Quels beaux voyages ! Vive l’Utopie ! Illustration ci dessus.

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Compte-rendu, concert. 26ème Festival de Musique de Chambre de Salon de Provence. Salon de Provence, Château de l’Empéri, le 5 août 2018. Claudio Monteverdi (1567-1643) ; Première partie œuvres de Monteverdi et Piazolla en tissage serré ;  Astor Piazolla (1921-1992) : Tango à 4 mains ; Grand Tango ; Las cuarto estaciones portenas ; Gustavo Beytelmann (né en 1945) : Balada y tango ; Avec : Mariana Flores, soprano ; Oscar Bohórquez, violon ; Emmanuel Pahud, flûte ; Paul Meyer, clarinette ; Claudio Bohórquez, violoncelle ; Fernando Millet, guitare électrique ; Romain Lecuyer, contrebasse ; William Sabatier, bandonéon ; Leonardo García Alarcón, Gustavo Beytelmann, Lucille Chung & Alessio Bax, piano.

COMPTE RENDU, Opéra. SALZBOURG, le 4 août 2018. MOZART : La Flûte Enchantée / Die Zauberflöte. Carydis / Steier

zauberflote-flute-enchantee-trois-garcons-3-sons-critique-opera-review-opera-by-classiquenews-salzburg-2018COMPTE RENDU, Opéra. SALZBOURG, le 4 août 2018. MOZART : La Flûte Enchantée / Die Zauberflöte. Carydis / Steier. Au delà des apparences, percer le mensonge des illusions et accéder en toute conscience au royaume éblouissant de la vertu… L’idéal que défend l’opéra de Mozart se lit ici avec une clarté exemplaire et un souci onirique très stimulant. L’ultime opéra de Wolfgang, composé 2 ans après la Révolution française, recueille les idées des Lumières et affirme in fine le triomphe des valeurs morales contre l’obscurantisme général. Une vision réconfortante à notre époque où la montée des extrêmismes, le jeu électoraliste dangereux des politiques qui soufflent sur les braises des communautarismes radicaux pour instaurer l’ordre du chaos (cynisme effarant), ne cessent de ronger la solidité du socle républicain et démocratique.

Même s’il est d’abord un magnifique conte féerique, l’ouvrage créé à Vienne en 1791, est aussi un rituel philosophique, voire maçonnique, surtout un manifeste politique. Ici s’oppose la manipulation mensongère (La Reine de la nuit) face à la sincérité vertueuse et respectueuse (Sarastro) ; la haine contre le temple (de sagesse). Fermeté, discrétion, loyauté… Ainsi le prince Tamino apprend les bénéfices d’une vie juste et responsable, entraînant sur ce chemin formateur et initiatique, l’oiseleur Papageno, qui de rustre naif et roublard, devient homme, loyal et aimant.
La vision de Lydia Steier est remarquable car elle concilie de superbes tableaux enchanteurs, inscrivant l’action dans le domaine du cirque ; tout en soulignant la force morale du parcours que suit le protagoniste Tamino, d’abord instrumentalisé par le Reine de la nuit, puis initié par le sage Sarastro. Sur sa route, il découvre l’amour en la personne de Pamina, être détruit, martyrisé par une mère trop tyrannique et cruelle. L’opéra débute dans un intérieur viennois bourgeois vers 1913 : une famille réunissant les parents et leurs trois enfants (les 3 garçons du conte à travers les yeux desquels se déroule en définitive toute l’action scénique), et aussi le grand père (le futur récitant incarné par l’excellent acteur Klaus Maria Brandauer) se retrouve attablée, servie par 3 servantes en tablier (les futures 3 dames de la légende). Sous les apparences tranquilles de famille versaillaise bien comme il faut, le chaos ne tarde pas à surgir : après que le père quitte brutalement le clan, la mère devient hystérique et folle à peine calmée par les servantes ; les 3 garçons regagnent leur chambrée… et le conte peut alors être raconté à travers les récits du grand père qui introduit chacun des tableaux des deux actes. Sous l’enchantement des scènes qui se succèdent, où percent au fur et à mesure de l’action, le vrai visage des protagonistes, se précise peu à peu la puissance de cette leçon de sagesse : les enfants qui sont les spectateurs et les acteurs privilégiés de l’histoire, sont invités à méditer ce qui leur est dévoilé : la vérité doit être recherchée derrière le voile des apparences. Ainsi la Reine de la nuit est-elle vraiment sincère ? Et Sarastro doit-il être haï comme Tamino est enclin à le penser ? Réfléchis par toi-même. Telle est le sens de toute l’action qui des Ténèbres bascule peu à peu dans la pleine lumière (choeur final).

 

 

Réalisée par la metteure en scène Lydia Steier
Une sublime Flûte enchantée, à la fois onirique et grave

 

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Auparavant, la musique de Mozart distille sa force onirique, son intelligence magicienne d’autant que l’Orchestre Philharmonique de Vienne atteint des sommets d’élégance affûtée et vive qui électrise véritablement le dramatisme du livret de Shikaneder. Constantinos Carydis déploie une vitalité mordante et séductrice, écartant toute mièvrerie ou lourdeur ; recherchant lui aussi l’acuité du manifeste humaniste sous l’apparence douceâtre du faux opéra pour enfants. On reste ébloui par la subtilité des tableaux visuels, la présence de la poésie qui apparente le conte à un songe, selon l’imaginaire des 3 garçons.

 

 

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Reste que la distribution à quelques exceptions près est à la hauteur de cette réussite scénographique. Oublions d’emblée la soprano requise pour remplacer au pied levé la diva programmée à l’origine : imprécisions des trilles, notes fausses, malgré une émission franche, la Reine de la nuit ne distille aucun trouble. Dommage.
Phrasés naturels, projection mesurée, justesse de la caractérisation, et chant intense autant que raffiné, le ténor Mauro Peter et la soprano Christiane Karg font du couple d’initiés Tamino / Pamina l’un des plus attachants et subtils de l’heure. Assisterions nous ainsi à un renouveau du chant mozartien ? Ces deux chanteurs là nous le laisse espérer. La noblesse des sentiments pour Tamino, l’âme détruite, désespérée de Pamina (son air tragique au II est bouleversant de sincérité et de puissance émotionnelle) laissent une forte impression.
Attendu, Matthias Goerne, plus habitué aux nuances schubertiennes, celle du wanderer en récital chant / piano, incarne un Sarastro économe en gestuelle mais saisissant d’humanité souple et presque caressante : le timbre est somptueux, mais il manque parfois de la résonance caverneuse dans les graves que les grandes basses légendaires (Matti Salminen) ont su imprimer au personnage…
Il y a de la gravité aussi dans cette production comme au moment des épreuves décisives traversées par le couple Tamino / Pamina, quand sont projetées des images des combattants de la première guerre, la plus destructrice et la plus criminelle, défigurant et infligeant d’horribles blessures aux soldats ainsi traumatisés. L’appel humaniste à la paix fraternelle y gagne une vérité désarmante.

Voilà donc le spectacle événement de cette édition du Festival de Salzbourg 2018 (avec la Salomé de Castellucci, nouvelle production elle aussi jusqu’au 27 août)
https://www.salzburgerfestspiele.at/oper/salome-2018

: une vision à la fois très poétique, rafraîchissante même de l’opéra le plus joué de Mozart avec Don Giovanni et défendu par un chef et de jeunes chanteurs qui sont convaincants par leur juste engagement. Au moins Salzbourg modèle des festivals d’opéras l’été, a su écarter le fiasco pathétique de l’édition 2018 du festival français d’Aix en Provence, coulé par une triste mise en scène d’Ariadne auf Naxos de Strauss…
Saluons par ailleurs la chaîne Arte de diffuser le spectacle Die Zauberflöte à une heure de grande écoute ce 4 août justement. On reste toujours agacé par la présentatrice dont le style « grande dame » continue d’étiqueter l’opéra comme un loisir pour « riches » et vieux fortunés. Le temps est à un nouveau style et il faudrait ainsi démocratiser totalement et définitivement la musique classique comme l’opéra en évitant de tels clichés, fatalement néfastes pour l’image du genre. Oui le lyrique est facile d’accès, et pour toutun chacun quelle que puisse être sa position sociale… D’autant que l’opéra de Mozart est par essence et selon le voeu du compositeur, un opéra surtout « populaire » au sens le plus noble et le plus atemporel du terme… pour tous et pour chacun. Non pas pour l’élite.

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COMPTE RENDU, Opéra. SALZBOURG, Palais des Festivals. Le 4 août 2018. MOZART : La Flûte Enchantée / Die Zauberflöte. Carydis / Steier. A l’ffiche jusqu’au 30 août 2018.
VOIR le site du Festival de Salzbourg 2018
https://www.salzburgerfestspiele.at/oper/zauberfloete-2018

 

 

Constantinos Carydis, Musikalische Leitung / Direction musicale
Lydia Steier, Regie / Mise en scène

Matthias Goerne, Sarastro
Mauro Peter, Tamino
Albina Shagimuratova, Die Königin der Nacht (remplacée le 4 août)
Christiane Karg, Pamina
Ilse Eerens, Erste Dame
Paula Murrihy, Zweite Dame
Geneviève King, Dritte Dame
Adam Plachetka, Papageno
Maria Nazarova, Papagena
Michael Porter, Monostatos
Tareq Nazmi, Sprecher
Simon Bode, Zweiter Priester / Erster geharnischter Mann
Birgit Linauer, Alte Papagena
Klaus Maria Brandauer, Großvater / Grand père
Wiener Sängerknaben, Drei Knaben / 3 garçons

Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Ernst Raffelsberger, Choreinstudierung
Wiener Philharmoniker

 

 

VIDEO
Lydia Steier parle de sa vision de la Flûte Enchantée / Die zauberflöte
(en anglais / sous titré en allemand)

https://www.salzburgerfestspiele.at/videos/playlistid/PLvbbwyDYw0UWd7h3Um3K5jzC9NMaBCdeb

GIUSTINO de VIVALDI (1724)

vivaldi classiquenews concert dossier special contents classiquenewsFrance Musique, le 27 juillet 2018,21h. VIVALDI: Giustino. En direct. POURSUITE DU CYCLE LYRIQUE VIVALDI à Beaune. Une tempête en mer, plusieurs batailles, un couronnement spectaculaire…, Giustino de Vivaldi affirme la maturité accomplie du compositeur vénitien, inspiré par l’histoire de Byzance. La partition créée à Rome en 1724, n’en met pas moins en scène des situations psychologiques d’une rare intensité, permettant à Vivaldi d’exprimer vertiges, égarements, désir des passions humaines. D’acte en acte, doute, suspicion, jalousie font leur oeuvre dans un cycle d’arias particulièrement ciselés dont l’écriture exige autant de virtuosité que de souffle dramatique, et de justesse émotionnelle. Stravinsky claironnant que Vivaldi se répétait, écrivant toujours le même Concerto (avait-il réellement bien mesuré le génie des Quatre Saisons ?) aura durablement empêché la juste estimation de l’oeuvre du Pretre Rosso. C’est aussi vrai de son catalogue opératique dont malgré une ébauche de résurrection (par le disque), le grand public a semblé apprécier la valeur… Aujourd’hui qui affiche les opéras du Vénitien, tout en jugeant objectivement de leur apport et de leur intérêt ? La mode a produit ses effets. Bien rares, les nouvelles productions d’un opéra de Vivaldi. Heureusement France Musique met l’accent sur Giustino grâce à cette soirée en direct de Beaune, résurrection attendue sous la baguette fine et musclée d’Ottavio Dantone.
Le plateau de solistes devrait incarner et caractériser chacun des personnages et leurs parties. C’est vrai des airs “Vedrò con mio diletto“ (acte 1) et “Sento in seno“ (acte 2) chantés par Anastasio ; “Ho nel petto“ avec psaltérion solo chanté par Giustino (acte 2), ou encore “Or che cinto ho il crin d’alloro“ chanté par Amanzio, “Sventurata navicella“ et “Senti l’aura“ par Leocasta, sans oublier l’invraisemblable “Per noi soave e bella“, constellé de mélismes et vocalises en diable, par Arianna… l’agilité et le sens du drame sont au coeur d’une partition musicalement prenante, aussi intense et exigeante qu’un drame haendélien. Le grand défi de l’opéra vivaldien est de s’affirmer malgré la concurrence de plus en plus sévère de l’opéra napolitain. Il met son sens du drame au service d’une conception à la fois efficace et poétique de l’action.

 

 

 

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vivaldi opera giustinoANTONIO VIVALDI 1678- 1741
(1678 – 1741)
Giustino

DRAMMA PER MUSICA EN 3 ACTES, CRÉÉ DURANT LE CARNAVAL DE 1724 AU TEATRO CAPRANICA DE ROME.
LIVRET DE PARIATI D’APRÈS NICOLÒ BEREGAN

ACCADEMIA  BIZANTINA
Direction musicale : OTTAVIO  DANTONE

Anastasio : Silke Gäng, mezzo-soprano
Arianna : Emöke Barath, soprano
Leocasta : Ana Maria Labin, soprano
Amantio : Ariana Vendittelli, soprano
Giustino : Delphine Galou, mezzo-soprano
Vitaliano : Emiliano Gonzalez Toro, ténor
Andronico, Polidarte : Alessandro Giangrande, ténor

Diffusion en direct

 

 

 

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ORCHESTRE NATIONLA DE LILLE : MASS de BERNSTEIN

bernstein-un-air-de-gravité-fraternelle-portrait-leonard-bernstein-par-classiquenews-opera-concerts-festivals-musique-classiqueLILLE, ONL. les 29 et 30 juin. BERNSTEIN: MASS. Sommet déjanté mais manifeste pacifiste et humaniste en pleine guerre froide (1971), MASS est une oeuvre pléthorique que son éclectisme rend inclassable. C’est pourtant une partition propre au génie protéiforme de Bernstein que l’Orchestre National de Lille et Alexandre Bloch abordent, en un programme majeur qui est le temps fort des célébrations Bernstein en France, pour le centenaire Bernstein 2018.

vendredi 29 juin 20hboutonreservation
samedi 30 juin 18h30
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle

 

BILLETTERIE EN LIGNE

MASS BERNSTEIN
Direction : Alexandre Bloch
Récitant  : Brett Polegato
Orchestre National de Lille

Street People Ensemble Color
Grand Chœur Ensemble vocal Adventi, Choeur de l’Avesnois, Chœur du Conservatoire de Cambrai, InChorus, étudiants du Conservatoire de Lille et choristes amateurs
Chœur d’enfants Chœur Maîtrisien du Conservatoire de Wasquehal
Chef de chœur Pascal Adoumbou

Plus de 200 interprètes sur scène

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Présentation
bloch-alexandre-maestro-orchestre-national-de-lille-582-presentation-classiquenews-saison-2017-2018C’est une partition éclectique, expérimentale, déjantée, foncièrement populaire d’un Bernstein plus inclassable que jamais. MASS est une partition unique, délirante, provocatrice voire déjantée dont la forme pluridisciplinaire associant choeur, solistes, danseurs, orchestre classique et guitare électrique, renseigne évidemment sur le génie généreux, gourmand et gourmet d’un Bernstein qui fusionne populaire et savant. Les textes sont empruntés à l’ordinaire de la messe en latin, et par Bernstein et l’auteur pour Broadway Stephen Schwartz. La commande en revient à Jacqueline Kennedy, le 8 septembre 1971 pour l’inauguration à Washington du John F. Kennedy Center for the Performing Arts.

Folie, grandeur, hystérie des hommes

bernstein-vignette-centenaire-bernstein-classiquenews-bernstein-complete-works-on-deutsche-grammophon-critique-presentation-annonce-review-par-classiquenews-opera-concerts-festival-musique-classiqueConspuée, dénigrée par les critiques américains, l’oeuvre attend toujours une juste évaluation quand le public l’a toujours apprécié, sensible à son accessibilité polymorphe, son entrain, ses ruptures et ses rythmes contrastés. Le noble, le populaire : Bernstein gomme les rites, repousse les frontières, réinvente l’idée même d’une messe, moins célébration costumée et amidonnée que transe collective. Une prière pour le vivre ensemble, pour toutes les époques, dans tous les styles vocaux aussi (le choeur et les solistes y tiennent une place essentielle : porteurs d’ivresse, d’hystérie, mais surtout de prière intime et fraternelle d’une immense séduction ; le solo « simple song » est ici un standard éternel qui place la voix sans le soutien et l’habillage de l’orchestre, une voix à nu, sobre, essentielle, direct, vraie, comme le dernier air dépouillé de la Messe en si de Bach : un hymne fraternel et la clé d’une partition qui célèbre l’humain pour son sentiment d’amour et de compassion.

L’architecture de l’oeuvre, ample fresque sociale et collective résonne des heurts et dysfonctionnements des sociétés humaines : les dissonances, les tensions et les cris, les confrontations sur scène entre les divers groupes en présence illustrent ce chaos qui menace en permanence l’ordre du monde…

Ainsi Bernstein organise sa Messe atypique autour d’un Celebrant, d’un choeur adulte et d’un choeur d’enfants, de chanteurs populaires (Street singers), véritables acteurs qui interpellent, animent, rythment le déroulement de ce rituel collectif, quand il est mise en scène (ce que souhaitait aussi Bernstein).
Yannick Nézet Séguin a la verve et la tension nécessaires pour réussir une lecture unitaire malgré la menace de dispersion. Tout converge après des épisodes chaotiques vers cette fin de réconciliation fraternelle (ultime «  Sing God a Secret Song ») en dépit des oppositions et conflits exposés précédemment.
Vivant, palpitant, naviguant entre oratorio sérieux, transe populaire collective, panache et délire du Music Hall et de la variété, le chef laisse toute sa place au fond critique de l’oeuvre. Mass interroge le sens de la messe, la place de Dieu, la destinée et le sens de l’humanité.
La vision suit l’inéluctable fin qu’a conçue le compositeur, celle d’une paix salvatrice : «The Mass is ended; go in peace » . La Messe est finie, allez en paix.
Chanteurs engagés, orchestre versatile, expressif, le chef saisit la singularité d’une pièce orchestrale et dramatique, spectaculaire, et pourtant intime. Voilà un bien bel hommage à Leonard Bernstein qui aurait eu cent ans : le 25 août 2018. CLIC de CLASSIQUENEWS de mai 2018.

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APPROFONDIR

LIRE notre dossier sur MASS de Bernstein :
http://www.classiquenews.com/paris-la-philharmonie-affiche-mass-loratorio-dejante-de-bernstein/

LIRE aussi notre bilan discographique de l’année Bernstein 2018, dont MASS par Yannick Nézet-Séguin, récemment paru (mars 2018)

FAUST de GOUNOD, une quête du salut

ary-scheffer-faust-at-the-sabbathBICENTENAIRE GOUNOD 2018. FOCUS sur FAUST… Faust de Gounod est e second succès du compositeur, et en 1959, une manière de retour en grâce auprès du public qui depuis Le Médecin malgré lui d’après Molière l’avait quelque peu boudé. Fait marquant pour ce Prix de Rome 1839, il s’agissait de reconquérir la place lyrique, lui qui se destinant aux ordres, avait finalement suivi le conseil de Pauline Viardot, cantatrice magnétique et tutélaire pour laquelle il avait débuté une fulgurante carrière avec Sapho, sublime, immortelle par sa lyre chantante (l’équivalent féminin d’Orphée, remarquable ouvrage au génie mélodique créé en 1851). Avant que n’arrive Roméo et Juliette de 1867, ensorcelante ivresse amoureuse par ses 3 duos extatiques (vraie alternative à Wagner), Faust est l’opéra le plus joué en France et dans le monde. L’ouvrage est en 5 actes et est conçu de 1839 à 1859 : 20 années d’une création difficile car Gounod sait l’ampleur de la tâche qui doit être digne de la source poétique allemande : Goethe. Schumann vient de terminer sa version en 1853, mi oratorio mi opéra. Mais la version première comporte des dialogues parlés qu’il remodèle en récitatif ajoutant le ballet du début du Vè acte (la fameuse Nuit de Walpurgis) pour la reprise de 1869 à l’Opéra de Paris. Héritier de Meyerbeer et de Halévy dans le genre du grand opéra à effets (spectaculaires et … fantastique, sujet oblige), Faust est le plus grand succès français (2358 représentations cumulées à Paris en 1975).
A travers le mythe de Faust, se précise le défi de toute une vie : la vanité du savoir face à l’inexorable déchéance physique : que sert de comprendre le monde, s’il n’offre que frustrations et souffrance ? Le docteur Faust âgé désespère du monde et de la vie, mais rencontre Méphistophélès qui en échange de son âme, lui promet délices et merveilles. Or l’illusion et la dépression ronge le cœur de Faust qui se lasse des plaisirs suscités par le Malin : il reprend cependant espoir par l’amour que lui apporte la pure et croyante Marguerite. Pourtant favorisé et protégé par Méphistophélès, Faust provoque la mort de la mère et du frère (Valentin) de la jeune femme. Celle ci noie l’enfant né de leur union maudite…

 

 

 

Faust à l’épreuve des plaisirs
Opéra du salut, entre amour et repentir

 

 

A la différence de Goethe qui dans le 2è volet de son Faust, s’intéresse au salut de l’âme du docteur que sa quête indicible du bonheur a conduit au bord du gouffre infernal, Gounod exploite la veine dramatique du sujet, et se concentre surtout sur le thème amoureux qui unit et détruit aussi le couple illégitime. La culpabilité et le tragique s’emparent de l’action jusqu’à son terme fatal. Le plus beau tableau reste le IIIè, celui de la rencontre avec Marguerite (après son air célèbre, air des bijoux parodié par Hergé dans Tintin, dans le personnage caricatural de la Castafiore : Ah je ris de me voir si belle en ce miroir…). Le IVè acte scelle le destin de Marguerite qui devenu mère est accablée par la culpabilité tandis que son frère Valentin, souhaitant venger l’honneur de sa sœur, meurt en duel contre Faust. Le début du dernier acte synthétise toutes les ivresses orgiaques auxquelles pourrait prétendre Faust (la Nuit de Walpurgis : sorte de réponse française au ballet orgiaque lui aussi qui ouvre l’opéra Tannhaüser de Wagner) : d’ailleurs tout en lascive séduction, le ballet de Walpurgis emprunte à la valse alors dominante à Vienne, le rythme entêtant des 3 temps, en particulier dans la danse des Nubiennes… mais Faust séduit d’abord par le Malin, mesure l’étendue de la vanité des plaisirs. Croyant, Gounod imagine à la fin du Vè, une Marguerite repentante (après avoir tué son enfant) et face à ce terrible crime, un Faust lui aussi pétri de remords. Séduisant et raffinée, l’écriture de Gounod dès 1859 remodèle le format et la forme du grand opéra français, en assouplissant les angles tragico spectaculaires, issus de Meyerbeer, par une tendresse nouvelle, une langueur qui porte à l’amour.

Illustration : Faust au Sabbath, 1842 / Ary Scheffer

 
 
 
 
 

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FAUST, actualités
the gounod edition set box 15 cd WARNER, critique cd, cd review presentation annonce CLASSIQUENEWSL’éditeur WARNER pour le bicentenaire GOUNOD 2018 réédite la version complète en 5 actes enregistrée par Michel Plasson et l’orchestre du Capitole avec une somptueuse distribution : Freni, Domingo… LIRE notre présentation de ce coffret majeur : THE GOUNOD EDITION, qui remporte le CLIC de CLASSIQUENEWS de juin 2018

 

 
 

CURIOSITÉ… Paris affiche en juin 2018 une production de la version « originale » en 4 actes de 1859, l’originelle, avec dialogues parlés, et sans le joyau symphonique ajouté en 1869, le fameux ballet qui ouvre le 5è acte, la nuit de Walpurgis… En revenant au premier état, ce Faust 1 présente plusieurs airs tronqués, des tableaux déplacés, offrant un enchaînement épars et déconstruit, dépouillé de l’éclat fantastique qu’apporte le 5è acte. A suivre. PARIS, TCE, 14 juin, 19h30

 
 
 

CD, critique. PEDRO RUIMONTE EN BRUSELAS (2 cd Lauda Musica / La Grande Chapelle / Albert Recasens 2017)

ruimonte-pedro-bruselas-la-grande-chapelle-albert-Recasens-cd-programme-cd-review-la-critique-cd-par-classiquenewsCD, critique. PEDRO RUIMONTE EN BRUSELAS (2 cd Lauda Musica / La Grande Chapelle / Albert Recasens 2017). Voici un double cd qui souligne combien l’avènement de nouveaux souverains (Habsbourg espagnols) à la tête des provinces néerlandaises : l’infante Isabelle Claire Eugènie et son futur époux, l’archiduc Albert VII d’Autriche en 1599, – à l’initiative de Felipe II d’Espagne (père de l’Infante), modifia la vie de cour, en particulier, favorisa enfin l’essor d’une intense activité musicale (inédite in loco). Le couple venu pacifier les états néerlandais en guerre ouverte contre leurs suzerains ibériques, sut affirmer un prestige politique auquel le maestro de musica, Pedro Ruimonte associa une somptueuse parure musicale, – spécifiquement espagnole, comme en témoigne le faste artistique développé pour l’entrée solennelle du couple à Bruxelles. La politique de l’Infante porta ses fruits et en signant la trêve de Douze ans (1609-1621), la paix put se renforcer pendant plus d’une décade, permettant à l’art de reprendre des couleurs. Les Flandres purent en particulier développer une nouvelle industrie du luxe. Mais la reconquête s’appuie surtout sur l’exaltation de la foi de souverains étrangers, ultra-catholiques.
En place au sein de la chapelle archiducale jusqu’en 1614, Ruimonte (aux côtés de Peter Philips, John Bull avec le maître de chapelle Géry de Ghersem) livre l’ordinaire liturgique et la parure des événements spectaculaires destinés à assoir l’éclat du décorum de la contre-réforme. Bruxelles peut donc se targuer de connaître sous les Habsbourg, un âge d’or auquel en accord avec la musique, la peinture permit aussi un regain de splendeur, grâce à Rubens, maître souverain de la séquence (avec Otto Venius, Frans Francken, Brueghel l’Ancien, sans omettre le portraitiste Pourbus, qui passera ensuite en France…). La période dorée prit fin avec le décès d’Isabelle en 1633. Le premier tiers du XVIIè marque donc à Bruxelles, un développement exceptionnel des arts. Albert Recasens, directeur artistique de La Grande Chapelle, nous livre ici un éclairage inédit sur une période pourtant passionnante de l’histoire bruxelloise, à l’époque du premier baroque européen.

ESSOR DU VILLANCICO à BRUXELLES

Isabella_Clara_Eugenia_of_Spain_-_Frans_Pourbus_II cd review critique cd par classiquenews CLIC de classiquenews de mai 2018Bruxelles à l’heure d’Isabelle entretient un style éclectique et international comme en témoigne la Fantaisie du Bruxellois Pieter Cornet qui outre sa virtuosité toute italienne, affirme une parfaite assimilation de l’art des virginalistes anglais, dont celui de John Bull, présent à Bruxelles justement autour de 1613 (cd 1, plage 5). Le programme conçu par Albert Recasens poursuit une approche extrêmement pertinente et documentée sur la période : l’intérêt de ce nouveau disque est d’éclairer le style de Pedro Ruimonte en l’inscrivant dans le contexte artistique de son temps : y figurent ainsi les pièces contemporaines de Philips (oeuvres sacrées), du déjà cité Cornet (pièces pour clavecin) ; mais aussi Romero, Dering (anglais devenu catholique, auteur pour la consort music), jusqu’à Frescobaldi (Canzon, plage 6)… dans le cd 2 : l’Italien publie son Livre I de madrigaux à Anvers avant de rejoindre Rome où il sera maestro de capella (Capella Giulia).

Dans ce creuset européen, Ruimonte accompagne l’évolution du choix général de textes français pour l’italien (essor du madrigal), mais affirme de son côté, l’espagnol comme langue poétique mise en musique : ainsi son Parnasso espanol (1614, dédié au Duc de Lerma) dont sont extraits les Villancicos abordés ici ; cependant il ne sera pas suivi par ses confrères. Ainsi et c’est le sujet principal de ce programme, Ruimonte défend le madrigal espagnol (et aussi le villancico) pour 4, 5 et 6 voix ; La Grande Chapelle développe un soin particulier pour chaque pièce, afin de favoriser l’articulation donc l’intelligibilité de chaque texte dont on peut raisonnablement penser qu’ils firent la délectation particulière des nobles d’Espagne, sans omettre les Souverains Habsbourg eux-même en terres flamandes et Bruxelloises.
Ainsi dans chacun des 5 Villancicos retenus (en première mondiale, tous dédiés soit à la Vierge soit à la Passion), La Grande Chapelle insuffle la souplesse nécessaire pour bien distinguer dans la tenue des effectifs requis, l’enchaînement de ses 3 composantes (estrebillo pour 1, 2 ou 3 voix) ; responsion, développement de la première strophe du 1, par le groupe vocal complet ; enfin, copla finale (même effectif que le 1).
Distinguons aussi un travail exemplaire porté par les deux groupes de chanteurs, dans le rare motet (en latin) : Sancta Maria (8 voix), où l’expressivité chorale proche du texte enflamme cette prière descendante (pleine d’humilité recueillie) et pourtant aussi très incarnée, palpitante.

Le geste respecte l’énoncé surtout syllabique (moins madrigalesque) d’oeuvres qui frappent par leur caractère suspendu, intérieur, comme distancié… emblèmes parfois énigmatiques d’un pouvoir qui s’est rêvé, universel et omnipotent aux Pays-Bas Espagnols. Ce qu’il fut concrètement jusqu’en 1633. La qualité des textes et des manières ainsi révélés méritait bien ce double témoignage absolument nécessaire. Fidèle à sa réputation, Albert Recasens sait nuancer et habiter chaque séquence avec un feu mesuré et très homogène. On ne peut guère attendre dans un tel répertoire, à la fois solennel et recueilli, meilleure compréhension des pièces choisies.

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CLIC_macaron_2014CD, critique. PEDRO RUIMONTE EN BRUSELAS, musica en la corte de los archiduques Alberto e Isabel Clara Eugenia (2 cd Lauda Musica LAU 017 / La Grande Chapelle / Albert Recasens, direction – enregistrement réalisé à Anvers en janvier 2017). Saluons la notice extrêmement bien documentée, illustrée avec discernement, qui souligne le travail scientifique d’envergure dont le coffret de 2 cd est le prolongement éloquent. Rare aujourd’hui, crise du cd oblige et frilosité des directeurs de salles et de festivals, les programmes d’une telle ampleur, ambition, valeur. Bravo à Albert Recasens et ses équipes. Pour un témoignage vidéo et plus d’informations : visiter le site du label LAUDA MUSICA

http://www.laudamusica.com/index.php

et

http://www.atlas-news.com/agencia-internet/cultura/Ruimonte_en_Bruselas-pedro_Ruimonte-Siglo_de_Oro-Albert_Recasens-La_Grande_Chapelle-Fundacion_BBVA_3_1116518346.html