jeudi 18 avril 2024

Toulouse. Théâtre du Capitole. Jacques Offenbach (1819-1880) : La Belle Hélène. 


Jean-Marie Zeitouni, direction

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Il est de tradition à Toulouse de terminer l’année sur une œuvre légère. La Belle Hélène est certainement l’un des meilleurs opéra-bouffe du divin Offenbach, que ses contemporains nommaient le  » Mozart des Champs Elysées  » . L’équilibre de l’ouvrage, son dernier acte aussi beau que les deux premiers, les airs très connus, les ensembles inénarrables et les trois finales dignes des grands opéras font de cette partition une merveille d’humour et de plaisir du chant. La coproduction avec Metz et Saint Etienne présentée cette année à Toulouse tient de la bande dessinée, du Peplum, de la série TV.


Une Belle Hélène de bon aloi

La Grèce est évoquée par des poncifs de drapés hors d’âge. Le résultat est sans surprises tant tout a un air de déjà-vu. Le jeu d’acteur est sans invention non plus, se contentant souvent d’une simple mise en espace. Les décors minimalistes sont sans caractère particulier. En somme, l’oeil ne peut suivre l’originalité de la musique et reste sagement tranquille. Dans la fosse, l’orchestre joue avec finesse, la direction de Jean-Marie Zeitouni est sans ambition, se contentant d’une mise en place impeccable. La distribution est homogène, bien en voix et les acteurs sont agréables. Des accents étrangers sont repérés, les surtitres y palliant facilement, permettant de déguster l’humour du livret concocté par Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Seul l’Oreste de Mariam Sarkissian est une erreur de distribution, sa féminité généreuse enlevant toute crédibilité au personnage plutôt androgyne ou au moins adolescent d’Oreste.

Nous retiendrons l’Hélène de Gaëlle Arquez grâce à sa voix lyrique percutante, malgré une indisposition annoncée elle a parfaitement chanté sa partie. Tant vocalement que scéniquement le triomphateur de la soirée est le ténor canadien Antonio Figueroa, excellent prince Pâris avec ce qu’il faut de suffisance, d’humour, de charme. Sa voix de ténor de grâce est ensoleillée et d’une parfaite souplesse. L’utilisation du registre de tête est habile et fait un bel effet dans l’air très rare de l’acte II, juste avant le duo Pâris-Hélène. Ce duo est le plus beau moment vocal de la soirée en raison de l’équilibre trouvé par les voix. L’acteur est convaincant et l’énergie dans les passages chorégraphiés est digne d’un danseur.
Le chœur du Capitole chante avec de belles nuances et un équilibre intéressant mais ses capacités de jeu scéniques ne sont pas vraiment utilisées dans une mise en scène décidément trop sage.
La soirée a donc été facile tant cette production ménage chacun et ne dérange personne. La riche partition d’Offenbach a fait toute la valeur de la représentation, l’œuvre est respectée mais pas magnifiée.

Toulouse. Théâtre du Capitole. Jacques Offenbach (1819-1880) : La Belle Hélène, opéra bouffe en trois actes sur un livret d’Henri Meilhac et de Ludovic Halévy. Bernard Pisani : Mise en scène et chorégraphe ; Éric Chevalier : Décors ; Frédéric Pineau : Costumes ; Jacques Chatelet et Gérard Poli : Lumières ;
Antonio Figueroa : Pâris ;
Brian Galliford : Ménélas ;
René Schirrer : Agamemnon ;
Antoine Garcin : Calchas ; Vincent De Rooster : Achille ; Humberto Ayerbe Pino : Ajax Premier ; Aimery Lefèvre : Ajax Deuxième ;
Gaëlle Arquez : Hélène ; Mariam Sarkissian : Oreste ; Khatouna Gadelia : Bacchis ; Hélène Delalande : Léoena ; Marie-Bénédicte Souquet : Parthoénis ;
Chœur du Capitole, chef de chœur :
Alfonso Caiani ; Orchestre National du Capitole ; 


Jean-Marie Zeitouni, direction.

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