samedi 20 avril 2024

Thierry Escaich: Claude (Badinter d’après Hugo), créationLyon, Opéra. Du 27 mars au 14 avril 2013

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Claude


le nouvel opéra de


Thierry Escaich et Robert Badinter


Lyon, Opéra
création mondiale
Du 27 mars au 14 avril 2013

Mise en scène : Olivier Py
Direction musicale : Jérémie Rhorer

Fervent lecteur d’Hugo, et admirateur de son engagement pionnier pour l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter souligne très tôt la pertinence des textes du dramaturge romantique, l’inévitable et sublime Dernier jour d’un condamné (1829) qui place le lecteur dans l’esprit du futur exécuté, surtout du moins connu Claude Gueux, texte liminaire, âpre, militant lui aussi et donc parfaitement adaptable pour … un livret d’opéra. Il n’en fallait pas moins pour que l’avocat et ancien garde des sceaux ne convainquent l’Opéra de Lyon pour commander un nouvel opéra à … Thierry Escaich.
Ce dernier est d’autant plus indiqué pour relever le défi qu’il apprécie mettre en musique les mots (depuis son dernier cd mais bien avant en vérité),  » Les Nuits Hallucinées  » au titre si suggestif et porteur de réalisation lyrique. C’est dans cet album édité en 2011 par Accord, que Thierry Escaich a mis en musique les Djinns… de Hugo, un des épisodes de sa résidence à l’Opéra de Lyon.


Dans l’enfer de Clairvaux, l’amour tragique de Claude et d’Albin…

Pour s’immerger dans la réalité du fait historique, relaté par Hugo dans son texte, Robert Badinter mène une enquête très approfondie sur les traces du protagoniste, Claude Gueux, héros malgré lui à Troyes et jusqu’à la centrale de Clairvaux, (siège d’un festival non moins engagé sur le sujet des peines de longues durées et de l’enfermement vécu par les prisonniers).

A partir des archives disponibles, l’homme de loi devenu librettiste a restitué le portrait du vrai Claude Gueux, fils de voyou et de prisonnier (son père avait été lui aussi incarcéré à Clairvaux), dont Hugo a fait un héros selon sa manière, tel une préfiguration de Valjean dans Les Misérables. Badinter romantise lui aussi le personnage réel: géant doué d’un sens moral et social très aigu, contre toute injustice, donc actif du côté des miséreux et des crèves la faim; c’est un libertaire bientôt torpillé par le système d’Etat. En particulier un prisonnier soumis à l’arbitraire haineux et inhumain de ses tortionnaires. Pire, Claude prisonnier devient homosexuel avec l’un de ses congénères, Albin, ce qui le conduit à assassiner le directeur de la prison qui les avait séparés. Personnage purement fictionnel, Albin chanté par un contre-ténor incarne le surgissement du mystère et de la fatalité qui nourrit l’âme humaine. Que peut devenir un amour dans une prison ? Quel avenir pour deux rejetés, deux exclus, deux condamnés ? Thierry Escaich a travaillé en particulier la couleur de cette idylle lumineuse et tragique, maudite et mystique …

En deux actes, le nouvel ouvrage du compositeur français devrait saisir par la force et la poésie de son architecture dramatique. Toute l’action se déroule dans la prison de Clairvaux. Au I, la violence de la prison, le combat de Claude puis son amour pour Albin se révèlent jusqu’à leur séparation. Au II, l’affrontement entre Claude et le directeur de la prison se radicalise en trois confrontations progressives, jusqu’au meurtre final.
A Lyon, Jean-Sébastien Bou (Claude) affronte jusqu’à la mort Jean-Philippe Lafont (le directeur). Création mondiale.

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