samedi 20 avril 2024

TARARE de SALIERI

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Le génie de Salieri révélé : La Scuola de'gelosi (1779)VERSAILLES, Opéra royal, le 22 nov 18. SALIERI : TARARE, 1787. Rendons à César…. C’est Jean-Claude Malgoire qui le premier – comme souvent, c’est intéressé à la partition de l’opéra de Salieri Tarare, conte philosophique et ouvrage le plus imprégné de l’idéal des Lumières : le livret il est vrai, est le seul texte pour l’opéra signé de Beaumarchais. Il existe un remarquable DVD de l’interprétation du chef hélas décédé, approche étonnamment réussie réalisé en … 1988 (et dans le cadre du festival de Schwetzinger). Dans la forme, l’objet est inclassable : à la fois tragédie en musique (restituant la tradition antérieurement illustrée par Lully et Rameau) et aussi comédie satirique : les écrivains de la fin des années 1780, maniant avec génie, la double langue, tissée de références en échos aux remous de l’époque pré révolutionnaire. Le spectacle est complet comprenant 5 actes, Prologue et grand divertissement dansé. En 2018 c’est l’excellent ténor français Cyrille Dubois qui suit le sillon de l’éloquence élégantissime et surtout intelligible d’Howard Crook chez Malgoire, qui incarne les aspirations à la lumière du prince Tarare.

 

 

 

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Antonio Salieri (1750-1825) : Tarare
Opéra en cinq actes sur un livret de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, créé en 1787 à Paris.

Versailles, jeudi 22 nov 2018
Opéra royal à 20h
3h30 mn, 1 entracte inclus
RÉSERVER
https://www.chateauversailles-spectacles.fr/programmation/salieri-tarare_e1993

 

 

 

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Cyrille Dubois, Tarare
Karine Deshayes, Astasie
Jean-Sébastien Bou, Atar
Judith van Wanroij, La Nature/Spinette
Enguerrand de Hys, Calpigi
Tassis Christoyannis, Arthénée/Le Génie du Feu
Jérôme Boutillier, Urson/Un Esclave/Un Prêtre
Philippe-Nicolas, Martin Altamort/Un Paysan/Un Eunuque
Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles (Direction : Olivier Schneebeli)

Les Talens lyriques (Ch Rousset, dir)

 

 

 

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PARIS, PASSION SALIERI (1787)… Quoiqu’on en dise, mai quand même d’un génie moindre que celui de son « rival » Mozart », Salieri eut cependant son heure de gloire et un statut plus qu’enviable… Il devient compositeur officiel à Vienne,  car il est italien et plutôt doué, « dauphin » de Gluck, joué et estimé partout en Europe, … c’est peut-être moins par ses opéras récemment remontés (Les Danaïdes, d’abord commandé à Gluck puis confié à son meilleur élève), que ses buffas délicieux (le récent par DHM), que le tempérament de Salieri pour le théâtre s’affirme le mieux. Or, inclassable, fruit de la maturité, TARARE fait partie de ses joyaux méconnus qui pourraient inscrire l’auteur au nombre des meilleurs dramaturges de son temps.
Les Danaïdes (1784) ont révélé aux parisiens l’écriture de Salieri, qui devient du jour au lendemain, un compositeur à la mode, adulé (et récompensé) par Marie-Antoinette, heureuse de célébré après son cher Gluck (qui fut son maître de musique à Vienne) un nouveau compositeur « viennois ».
Le cas de TARARE est significatif, de la passion des parisiens pour l’opéra ; de l’engouement récent pour Salieri. Beaumarchais, auteur du livret, sut orchestrer une campagne de publicité admirable, suscitant l’intérêt quasi hystérique pour le nouvel ouvrage de Salieri qu’il commença de composer en 1787. Résultat : 400 gardes furent nécessaires pour maîtriser l’affluence de la première en 1787 ! A la fois turquerie orientaliste et satire en règle contre le pouvoir despotique (très habilement déguisé selon l’intelligence de Beaumarchais), TARARE resta à l’affiche durablement, assurant à l’Opéra de belles recettes. Sur le plan littéraire et philosophique comme musical et dramatique, l’ouvrage est une pièce maîtresse de l’époque des Lumières.
Salieri et Da Ponte refondirent l’œuvre pour une version italienne, Axur, Re d’Ormuz créée à Vienne pour l’empereur en 1788, et qui fit le tour du monde, de la Russie au Brésil…
Un général martyrisé par le Sultan se voit défendu par le peuple puis choisi par lui pour être roi : les germes de la Révolution à venir, infiltrent toute l’édifice lyrique conçu par les visionnaires Beaumarchais et Salieri : ainsi y sont prophétisées la fin et la chute de Louis XVI et Bonaparte ! En phase avec son époque et les aspirations démocratiques de la nation, Beaumarchais reprit son Tarare, devenu emblème de la liberté contre l’oppression, et à l’occasion des événements commandés pour la Fête de la Fédération, en 1790 à Paris, il élabora un acte final complémentaire créant ainsi « Le Couronnement de Tarare », promis à un nouveau succès populaire.

 

 

 

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