REPLAY DANSE pendant le confinement. CLASSIQUENEWS sĂ©lectionne ici les meilleurs ballets actuellement accessible sur la toile, avec mention de la date ultime pour les voir et les revoir. Profitez du confinement pour rĂ©viser vos classiques et (re)dĂ©couvrir les productions les plus passionnantes de la dĂ©cadeâŠ
 spécial CONFINEMENT 2020
Sélection DANSE de classiquenews
Tous les ballets les plus enchanteurs Ă voir chez soi
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MERCE CUNNINGHAM, hommage par lâOpĂ©ra de Lyon
Jusquâau 10 octobre 2020
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/theatre-et-danse/1081207-l-hommage-a-merce-cunningham-par-le-ballet-de-l-opera-de-lyon.html
Durée : 1h06mn
HASARD CRĂATIF⊠Pour les 10 ans de la mort de Merce Cunningham (2009), le Ballet de lâOpĂ©ra de Lyon rend hommage en 2019 au chorĂ©graphe amĂ©ricain, qui a rĂ©inventĂ© dans les annĂ©es 1940, le langage chorĂ©graphique (postmodern-dance) dans un esprit libre et fantaisiste comme marquĂ© par les impulsions nĂ©es du hasard dont aujourdâhui, la vitalitĂ© et la sincĂ©ritĂ© se distinguent. Ont collaborĂ© avec le chorĂ©graphe, le compositeur John Cage, les peintres nĂ©o-dadaĂŻstes prĂ©curseurs du Pop art Robert Rauschenberg et Jasper Johns, les musiciens Morton Feldman et David Tudor, au gĂ©nĂ©rique de cet anniversaire lyonnais. Au programme, deux piĂšces majeures Summerspace (1958) et Exchange (New York, 1978 ; notre photo ci dessus).
Sur un fond de scĂšne colorĂ© en touches pointillistes reprises sur le collant des solistes (signĂ© Robert Rauschenberg, pour Summerspace, jouĂ©e Ă deux pianos), lâĂ©criture des 6 danseurs est aĂ©rienne, flexible, en suspension, trĂšs contrĂŽlĂ©e, agissant par sĂ©quences plutĂŽt que par numĂ©ros amples et continus, en une sĂ©rie de figures individualisĂ©es. En cela au diapason dâune musique, elle aussi jaillissante, syncopĂ©e, fragmentĂ©e, expĂ©rimentale comme improvisĂ©e et sĂ©quentielle (Feldman). Exchange plus rĂ©cent, reprend le principe alĂ©atoire de John Cage dans sa musique : comme dans lâatelier, ou la coulisse oĂč sâaffine le travail soliste et collectif, la moitiĂ© des danseurs exĂ©cute une sĂ©rie de gestes repris ensuite par l’autre moitiĂ© puis par l’ensemble, selon un ordre et des configurations nĂ©es du hasard. Lâimpression de work in progress est davantage rehaussĂ© par la musique, une bande sonore agglomĂ©rant des sons bruts, ceux dâune matrice instinctive, comme inaboutieâŠ
Chorégraphie : Merce Cunningham
Musique : Morton Feldman, Ixion
Ballet de lâOpĂ©ra de Lyon
filmé en nov 2018
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PROJET BEETHOVEN par John Neumeier
jusquâau 12 mai 2020
https://www.arte.tv/fr/videos/095221-000-A/ballet-de-john-neumeier-le-projet-beethoven/
FilmĂ© depuis Baden Baden. Dans son “Projet Beethoven”, le chorĂ©graphe Ă Hambourg John Neumeier mĂȘle les codes du ballet dâaction (voire de la pantomime) au souffle grandiose du ballet symphonique. La premiĂšre partie, « Beethoven Fragments », sollicite dâabord le piano (Variation Diabelli par lâexcellent pianiste MichaĆ BiaĆk) et un grand solo de danseur dans le style dâun pantin qui exalte le sentiment dâĂ©nergie et de facĂ©tie⊠autour et sur le piano⊠illustrant les Ă©pisodes de la vie du compositeur ; la seconde partie revendique et assume le souffle symphonique en sâappuyant sur lâarchitecture irrĂ©sistible de la Symphonie n°5, « Eroica ».
Au Festspielhaus de Baden-Baden, le danseur Aleix MartĂnez se glisse dans la peau du musicien de gĂ©nie. Sur scĂšne, il est accompagnĂ© dâEdvin Revazov (lâidĂ©al de Beethoven), dâAnn a Laudere (la « bien-aimĂ©e lointaine » de Beethoven), de Patricia Friza (la mĂšre de Beethoven) et de Borja Bermudez (le neveu de Beethoven) pour les autres rĂŽles principaux. John Neumeier parle dâun poĂšme chorĂ©graphique inspirĂ© de la musique de Beethoven »⊠Par la troupe de danseurs Hamburg Ballett John Neumeier accompagnĂ© par Deutsche Radio Philharmonie.
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BEETHOVEN : La Pastorale par Thierry Malandain
6Ăš symphonie de Beethoven
Jusquâau 17 juin 2020
https://www.arte.tv/fr/videos/094382-000-A/la-pastorale-de-thierry-malandain-au-theatre-de-chaillot/
“La Pastorale » synthĂ©tise ce quâest la Symphonie n°6 dite Pastorale de Beethoven, selon la conception du chorĂ©graphe Thierry Malandain, directeur du Centre chorĂ©graphique national de Biarritz. La crĂ©ation commande du Théùtre national de la Danse Ă Chaillot, cĂ©lĂšbre le 250Ăšme anniversaire du cĂ©lĂšbre compositeur allemand. Cela commence dans lâagitation voire la transe collective dâun corps de ballet tout de noir vĂȘtu, comme contraint dans un labyrinthe fait des barres des danseurs ; puis quand les premiĂšres mesures de la 6Ăš symphonie de Beethoven, miracle pastoral sâĂ©nonce, le corps de ballet paraĂźt en blanc, comme en un nouveau rituel paĂŻen et primitifâŠ
Thierry Malandain nâen est pas Ă son premier Beethoven : aprĂšs Les CrĂ©atures (dâaprĂšs Les CrĂ©atures de PromĂ©thĂ©e) et Silhouette (dâaprĂšs le troisiĂšme mouvement de la Sonate n°30, opus 109), voici la troisiĂšme approche beethovĂ©nienne de Malandain. La SixiĂšme Symphonie de Beethoven est une cĂ©lĂ©bration de la nature. Sereine, exprimant le sentiment panthĂ©iste de la Beethoven, le ballet quâen dĂ©duit Malandain ressuscite la pastorale antique, primitive, fleurie et candide. Beethoven pour sa part semble reprendre le chaemin dupeintre baroque Poussin, et revisiter ainsi lâArcadie de lâĂąge dâor : « terre de bergers oĂč l’on vivait heureux d’amour ». En plus de la symphonie Pastorale, Malandain ajoute des extraits dâune autre Ćuvre de Beethoven : la Cantate opus 112 (Les Ruines dâAthĂšnes). Les 22 danseurs semblent y parcourir une nouvelle Ă©popĂ©e en GrĂȘce antique. Performance captĂ©e le 17 dĂ©cembre 2019 Ă Chaillot â Théùtre national de la Danse, Paris.
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OpĂ©ra de Paris, GISELLE jusquâau 5 aoĂ»t 2020. LâOpĂ©ra de Paris prĂ©sente cette lecture idĂ©ale de Giselle, ballet en deux actes créé en 1841, sommet romantique par excellence, alliant passion tragique et surnaturel spectral en particulier grĂące Ă son acte blanc, oĂč les jeunes filles mortes suicidĂ©es par dĂ©pit (les Wilis) ressuscitent pour envoĂ»ter et tuer les jeunes hommes perdus â avatar romantique français proposĂ© par ThĂ©ophile Gautier, auteur du livret â alternative aux sirĂšnes elles aussi sĂ©ductrices et fatales dans lâOdyssĂ©e dâHomĂšre, pour Ulysse et ses compagnons marins⊠Excellente version avec les fleurons du corps de Ballet parisien et les nouvelles “Ă©toiles”: DorothĂ©e Gilbert (Giselle), Mathieu Ganio (Albrecht), Valentine Colasante (la reine Myrtha)…  portĂ©s par la baguette fluide, expressive, efficace de Koen Kessels (production filmĂ©e en 2019)
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BODY AND SOUL de Crystal PITE Â jusqu’au 24 oct 2020
AprĂšs la crĂ©ation de The Seasonsâ Canon en 2016, Crystal Pite retrouve les danseurs du Ballet de lâOpĂ©ra le temps dâun spectacle. Soixante minutes dĂ©coupĂ©es en autant de sĂ©quences dansĂ©es. NĂ©e au Canada, formĂ©e au Ballet de Francfort, la chorĂ©graphe assimile Forsythe, KyliĂĄn, Mats Ek pour inventer sa propre langue chorĂ©graphique. Elle insuffle au spectacle une Ă©nergie, un dĂ©fi Ă©motionnel qui pousse les danseurs au delĂ de leur zone de confort⊠pour un spectacle total. Ou la performance extrĂȘmiste croise lâĂ©quilibre rayonnant de corps maitrisĂ©s.
VISIONNER Body and Soul de Cristal Pyte Ă lâOpĂ©ra de Paris
https://www.operadeparis.fr/magazine/body-and-soul-replay#slideshow_634/1
Mise en scÚne, chorégraphie : Crystal Pite
Musique Originale : Owen Belton
Musique additionnelle : FrĂ©dĂ©ric Chopin (24 PrĂ©ludes) / Teddy Geiger Body and Soul  -  durĂ©e : 1h20mn. Avec les Ătoiles : LĂ©onore Baulac, Ludmila Pagliero, Hugo Marchand. Les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’OpĂ©ra de Paris. Jusqu’au 24 oct 2020
PARTIE UNE… Dâabord, une courte sĂ©quence théùtrale oĂč paraissent deux figures que commente une voix off (Marina Hands) qui dĂ©crit et prĂ©cise lâaction comme un storyboard (« figure 1, Figure 2. pause. Aucune des deux ne bouge »)⊠Confrontation, opposition, combat, violence⊠le mĂȘme scĂ©nario est incarnĂ© par un collectif qui rĂ©alise alors une variation Ă grande Ă©chelle et fragmentation orchestrĂ©e. Crystal Pite nous offre un regard flamboyant sur lâĂ©criture chorĂ©graphique entre théùtre et danse. Le corps de ballet nâest pas synchronisĂ© mais dĂ©calĂ©, offrant une implosion millimĂ©trĂ©e dâun schĂ©ma préétabli⊠LâĂ©criture interroge les corps en action : rĂ©pĂ©tĂ©s, affrontĂ©s, ralentis. Couple (dâhommes, de femmes) en huis clos figĂ© en un rite sombre, Ă©touffant, sans issue, sinon leur mort. De lâun par lâautre. Ce que nous dit le corps. Ce que nous disent les gestes, dâune vertigineuse prĂ©cision, investis par lâĂąme⊠lâonirisme naĂźt au delĂ de la rĂ©pĂ©tition mĂ©canisĂ©e et finalement sublimĂ©e des corps dans un espace noir. Et lorsque sâĂ©grĂšne, trĂšs lente, la torpeur des prĂ©ludes de Chopin, lâĂ©criture des deux corps (un couple homme femme) semble rĂ©pĂ©ter toujours inlassablement le mĂȘme rituel amoureux⊠rite dâextĂ©nuation, de vertige, de mort. Il faut une houle ocĂ©ane dont le mouvement des vagues est Ă©voquĂ© par le corps de ballet en entier pour prendre un peu de hauteur ; enfin⊠respirer. Puis rĂ©sister Ă travers une foule de corps combattant.
Voici Chrystal Pite au travail, geste intime et collectif, organique, analytique. Elle intĂšgre aussi un somptueux tableau (partie 3 Ă 59mn) oĂč la gestuelle des insectes est dĂ©cortiquĂ©e et lĂ encore transcendĂ©e par la chorĂ©graphie des corps associĂ©sâŠÂ La canadienne qui est nĂ©e Ă Vancouver, a travaillĂ© Ă Francfort au sein de la compagnie de William Forsythe, maĂźtrise le langage du corps de ballet, danse en nombre Ă laquelle rĂ©pond de superbes duos Ă la grĂące intime, plastique, Ă©lastique⊠Avant un final dĂ©tonant qui reprend les paroles du titre dont il est question : corps et Ăąme / Body and soul. Sublime, puissant, poĂ©tique. Body and soul rĂ©cidive la rĂ©ussite du ballet prĂ©cĂ©demment créé Ă lâOpĂ©ra de Paris en 2016 : Seasonâs canon : mille pattes Ă 54 danseurs qui dit le mĂȘme cri dans la nuit dâune humanitĂ© maudite. Mais qui danse.
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ROBERTO BOLLE 2017 / 2018 Ă la RAI1
Danseur étoile de la Scala di Milano
Star dâun soir dans une soirĂ©e dĂ©diĂ©e Ă son art et ses goĂ»ts sur RAI 1 HD (NoĂ«l 2017 et 1er janvier 2018), Roberto Bolle prĂ©sente sa discipline et sa passion pour la danse⊠LâĂ©lĂ©gance Ă la tĂ©lĂ©vision italienne (invitĂ©s entre autres son ami le danseur syrien Ahmad, Sting, etcâŠ)
https://www.raiplay.it/video/2017/12/Roberto-Bolle-Danza-con-me-0cdfaee2-8e3a-4df7-b9fc-a56c6e3ced66.html
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LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE / Balanchine / Mendelsohn (filmĂ© en 2017)
Corps de Ballet de lâOpĂ©ra de Paris – en replay jusqu’au 10 mai 2020
NOTRE AVIS : Le Songe dâune nuit dâĂ©tĂ©. Dans cette version trĂšs limpide et efficace du Corps de Ballet de lâOpĂ©ra de Paris (filmĂ©e en 2017), rayonne lâĂ©lĂ©gance native des danseurs. Ainsi Ă©blouit la grĂące du couple royal dâabord en froid de Tatiana (Eleonora Abbagnato) et dâObĂ©ron (Hugo Marchand) dont le fidĂšle serviteur Puck (Emmanuel Thibault) sâamuse Ă croiser les 2 couples perdus, Ă©garĂ©s, paniquĂ©s dans le labyrinthe de la forĂȘt magique⊠MĂȘme Tatiana sâĂ©prend, sous le charme dâune fleur enchanteresse de lâĂąne Bottom⊠Sensible Ă la poĂ©sie du sujet, Balanchine dĂ©ploie une Ă©criture chorĂ©graphique prĂ©cise, graphique, ouvertement nĂ©oclassique, trĂšs en phase avec la tendresse elle aussi lumineuse de la partition de Mendelssohn. Un classique du Corps de ballet de lâOpĂ©ra de Paris. Au diapason du compositeur, lâouvrage convainc par juvĂ©nile candeur Ă laquelle Balanchine apporte une rĂ©vĂ©rence stylĂ©e purement nĂ©oclassique (dont le sommet serait ici le tableau final nuptial et ses trompettes victorieuses en ouverture / dĂ©but Ă 1h10â52 / un final en argent et blanc, auquel rĂ©pondent les Ă©pisodes qui suivent oĂč triomphent lâordre et la mesure, vrai rĂ©pertoire de gestes et profils purement classiques dâun Balanchine Ă©pris dâĂ©quilibre et qui semble mĂ©diter alors la candeur du Songe lĂ©guĂ© par Shakespeare et Mendelssohn / superbe duo Ă©thĂ©rĂ© Karl Paquette / Sae Eun Park)⊠A voir indiscutablement.
VISIONNER le spectacle ici : https://www.operadeparis.fr/en/magazine/le-songe-dune-nuit-dete
LIRE aussi notre compte rendu critique du Songe d’une nuit d’Ă©tĂ© Mendelssohn / Balanchine ici : https://www.classiquenews.com/compte-rendu-danse-paris-opera-bastille-le-14-mars-2017-balanchine-le-songe-dune-nuit-dete-simon-hewett-direction-musicale/Â
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Roméo et Juliette de Kenneth MacMillan (chorégraphie)
par le Royal Ballet / Prokofiev – Koen Kessels
Jusquâau 8 mai 2020
https://www.arte.tv/fr/videos/088015-000-A/romeo-et-juliette/
DirigĂ© par le duo fondateur des BalletBoyz, le Royal Ballet de Londres revisite le “RomĂ©o et Juliette” du chorĂ©graphe Kenneth MacMillan sur la partition coupĂ©e de SergueĂŻ Prokofiev. Le film au rendu cinĂ©matographique sublime la tendresse et la tragĂ©die du drame shakespearien. Câest lâhistoire dâamour la plus connue au monde. ĂlevĂ©e au rang de mythe romantique, la piĂšce RomĂ©o et Juliette de Shakespeare inspire vorie Ă©lectrise compositeurs et chorĂ©graphes et devient comme ici un classique de la scĂšne du ballet. La musique de Prokofiev Ăąpre et mordante sait aussi ĂȘtre lyrique et Ă©perdue, mais elle ne gomme pas le cynisme barbare des guerres familiales que le couple amoureux subit au premier chef. Pour ce film de danse, Michael Nunn et William Trevitt (BalletBoyz), anciens danseurs du Royal Ballet de Londres, revisitent le RomĂ©o et Juliette du chorĂ©graphe Kenneth MacMillan (1929-1992), joyau du rĂ©pertoire de la compagnie britannique depuis sa premiĂšre reprĂ©sentation en 1965.
TournĂ© Ă Budapest (dans les studios de la sĂ©rie The Borgias), le film dĂ©laisse la traditionnelle scĂšne de lâopĂ©ra pour le rĂ©alisme de la rue. De la cour du marchĂ© Ă la salle de bal en passant par la chambre de Juliette, les dĂ©cors restituent lâatmosphĂšre de VĂ©rone Ă la Renaissance. Autour des danseurs du Royal Ballet richement costumĂ©s, lâĂ©toile Francesca Hayward (Juliette) et le premier soliste William Bracewell (RomĂ©o) expriment la candeur tragique du couple shakespearien, adolescents innocents, sacrifiĂ©s sur lâautel des haines dynastiques. RĂ©duite Ă 90 minutes, la partition de Prokofiev atteint une profondeur poĂ©tique saisissante dans ce ballet qui plonge au cĆur du mystĂšre shakespearien. Quand le couple RomĂ©o et Juliette meurt, câest toute lâhumanitĂ© et le sentiment Amour qui meurent. La lecture est aussi efficace que classique et sobre.
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HOMMAGE A JEROME ROBBINS jusqu’au 19 avril 2020
Jerome Robbins considĂ©rait le Ballet de lâOpĂ©ra de Paris comme sa seconde famille aprĂšs le New York City Ballet. Le spectacle diffusĂ© Ă partir de ce soir depuis le site de lâOpĂ©ra de paris, est conçu en son honneur et rĂ©unit des Ćuvres qui tĂ©moignent de lâinfinie diversitĂ© de ses sources dâinspiration et de son gĂ©nie scĂ©nique. Energie de Glass Pieces, piĂšce de grand format ; douceur intĂ©rieure dâAfternoon of a Faun et de A Suite of Dances, ⊠ainsi se dessine un goĂ»t dĂ©lectable, accessible, esthĂšte pour faire vibrer les corps. Avec lâentrĂ©e au rĂ©pertoire du cĂ©lĂšbre Fancy Free, portrait théùtral dâune Ă©poque, Robbins Ă©largit encore la palette impressionnante de ses talents. Le ballet permet de revoir lâexcellent Karl Paquette, ex Ă©toile parisienne (Fancy Free) qui a dĂ©sormais pris sa retraiteâŠÂ comme de réécouter la poĂ©tique arachnĂ©enne de PrĂ©lude Ă lâAprĂšs midi dâun Faune, (Ă 51â09), oĂč la musique est poĂ©sie pure⊠et dans la danse de Robbins, enivrement incertain des sens dans une salle de danse, au cours dâune rencontre qui ne dit rien de ses vraies intentions (Le Faune : Hugo Marchand, Ă la silhouette gracile et animale, celle dâune Ăąme qui sâĂ©veille seul au dĂ©part Ă la voluptĂ© du sommeil). Et lâindicible retourne au mystĂšre⊠Inoubliable performance dâautant que lâorchestre de lâOpĂ©ra de Paris sây montre des plus allusifs.  FilmĂ© en 2018.
CE QUE NOUS EN PENSONSâŠÂ
Le ballet de Debussy (PrĂ©lude Ă lâAprĂšs midi dâun Faune) est conçu comme un hymne Ă lâart du danseur, Ă sa voluptĂ© suspendue qui dans le cadre dâune salle de rĂ©pĂ©tition avec barres dâappui et miroirs, laisse sâexprimer la grĂące poĂ©tique des deux corps Ă©lastiques dans un style dâune Ă©lĂ©gance toute⊠parisienne (Ă©coute intĂ©rieure, Ă©conomie des gestes, vocabulaire et figures classiquesâŠ).
Beau contraste avec Glass Pieces (1981, 1983) destinĂ© au corps de ballet en nombre, fresques collectives dâune joie brute, scintillante qui mĂȘle 6 danseurs classiques (3 couples) au corps de ballet plus chamarrĂ© et urbain. Puis le tableau sâassombrit, atteint une grandeur poĂ©tique inquiĂšte oĂč se dessinent les arĂȘtes vives dâun seul couple de danseurs aux tracĂ©s ralentis, suspendus dans la lumiĂšre latĂ©rale, quand en fond de scĂšne, toutes les danseuses forment un mur vivant dans lâombre⊠Le dernier volet de ce triptyque rĂ©jouissant permet aux jeunes danseurs du Ballet dâexprimer leur Ă©nergie dans une chorĂ©graphie joyeuse mais prĂ©cise et synchronisĂ©e. Les garçons et les filles se confrontent, exultent, se croisent et se mĂȘlent enfin pour un feu dâartifice final Ă©clatant, dans la lumiĂšre. La musique de Philip Glass porte Ă©videmment jusquâĂ la transe cette danse du collectif et de lâĂ©nergie millimĂ©trĂ©e. Stimulante alchimie : tout lâart de Robbins est lĂ .