jeudi 28 mars 2024

Portrait du chef Georg Solti

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solti_georg_wagner_decca_culshaw_ring_wagner_solti_decca_547ARTE. Sir Georg Solti, portrait. Le 9 novembre 2014 à 00h20. Georg Solti : Ma vie a été un combat. Documentaire. Un portrait inédit du chef d’orchestre hongrois dont on fêtait en 2012, le centenaire de la naissance (comme ses contemporains Celibidache, Günter Wand, Igor Markevitch. Georg Solti grandit à Budapest où il est né en octobre 2012. Il étudie le piano, la composition et la direction d’orchestre auprès de Bartók, Dohnányi, Leo Weiner à l’Académie Franz Liszt qu’il avait intégré dès ses 12 ans. C’est au piano qu’il donne son premier concert, mais rapidement, l’opéra de Budapest l’engage comme chef d’orchestre. Il a le choc et la révélation de la direction d’orchestre en assistant à un concert de Kleiber père : Erich, tempérament de feu qui sait maîtriser le métronome et faire palpiter en une course organique le flux orchestral (surtout chez Mozart). En 1937, Toscanini fait de lui son assistant au Festival de Salzbourg : précision, vitalité rythmique, énergie sont des qualités apprises alors qui resteront chevillées au corps. En 1939, les pogroms en Hongrie contraignent Georg Solti à s’exiler en Suisse où il n’a toutefois pas le droit d’exercer au pupitre. Il gagne alors sa vie comme pianiste et remporte le Premier prix au Concours international de Genève en 1942.

 

 

 

Solti le magnifique

SOLTI-decca-maestro-sir-georg-soltiQuatre ans plus tard, le gouvernement militaire américain lui demande de diriger une représentation du Fidelio de Beethoven à Munich. Le succès est tel qu’on le nomme directeur du Staatsoper de Munich en 1946 à 24 ans : il n’avait jamais ouvert la partition de Fidelio mais l’apprend une nuit entière avant de la diriger. La même année, Solti signe son contrat d’exclusivité avec Decca : un jalon important de l’histoire du disque car le chef réalise tous ses enregistrements décisifs pour le label d’Universal, accomplissant un catalogue impressionnant, aussi passionnant que celui de Karajan chez Deutsche Grammophon. S’ensuivent divers engagements à l’Opéra de Francfort ainsi qu’au Royal Opera House de Covent Garden. Malgré des conditions souvent difficiles – à chaque fois ou presque qu’il rejoint une nouvelle institution, il doit lutter contre les préjugés –, il fait de la maison dans laquelle il œuvre une référence mondiale. Il poursuivra ensuite sa carrière à Chicago (directeur musical du Symphonique en 1969, qu’il rehausse parmi le top 5 des orchestres américains), Vienne, Berlin, mais aussi Paris et Bayreuth. Dans ces deux dernières villes, le fougueux Solti exaspère ses équipes ou entre en rivalité ouverte avec les metteurs en scène : en ouvrant l’ère Liebermann en 1973 avec Les Noces de Figaro (un opéra fétiche avec Cosi fan tutte), Georg Solti provoque Strehler jusqu’à la première. Sa pétillance, vive, séditieuse, insolente ne convient pas aux parisiens, trop prudes et si conservateurs en matière musicale. A Bayreuth, il dirige le Ring en 1983, mais osant critiquer l’acoustique de la fosse, décide de ne plus y revenir. Le Wagnérien s’impose surtout par le studio.

Côté répertoire, Solti est un chef surtout lyrique : presque 50 opéras enregistrés chez Decca sur les 250 titres au total… impressionnant de vitalité exquise chez Mozart, Richard Strauss, Verdi, inévitable chez Wagner dont il amorce en 1958 le premier Ring en stéréo (avec le Philharmonique de Vienne, achevé en 1964) : cette réalisation fait de lui le vrai grand rival avec Bernstein ou Kubelik, de Karajan (né en 1908). Ses enregistrements de Don Carlo, Otello, Les Noces de Figaro, Cosi, mais aussi L’anneau des Niebelungen sont des références. Comme chef symphonique, Solti se dépasse chez Mahler, Bartok… D’une sagacité facétieuse, le juif hongrois, doué d’une culture impressionnante sait exalter, faire pétiller, rehausser le drame d’une dose inouï de charme et d’électricité.

 

 

 

arte_logo_2013ARTE. Sir Georg Solti, portrait. Le 9 novembre 2014 à 00h20. Georg Solti : Ma vie a été un combat. Documentaire. Rediffusion. Réalisation : Georg Wübbolt (Allemagne, 2012, 52mn).

 

 

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