jeudi 18 avril 2024

POITIERS : Elias de Mendelssohn par Philippe Herreweghe

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mendelssohn elias cd felix-mendelssohn-bartholdy_jpg_240x240_crop_upscale_q95POITIERS, TAP. Le 14 fév 2091. MENDELSSOHN: ELIAS. Philippe Herrewghe s’intéresse au génie oratorien de Mendelssohn, un aspect finalement peu connu de son écriture, du moins en France (en Allemagne il en va tout autrement) ; on connaît davantage ses symphonies, ses concertos, ouvertures et poèmes symphoniques, sans omettre évidemment l’inusable musique du Songe d’une nuit d’été / Midsummer Light’s dream, si respectueuse de la poésie nocturne et amoureuse de Shakespeare.

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MENDELSSOHN : ELIASboutonreservation
POITIERS, TAP (Auditorium)
Jeudi 14 février 2019, 19h30

Philippe Herreweghe, direction
Christina Landshamer soprano
Gerhild Romberger mezzo-soprano
Werner Güra ténor
Andrè Schuen baryton
Felix Mendelssohn Elias op. 70, oratorio en deux parties

2h30 dont entracte
https://www.tap-poitiers.com/spectacle/mendelssohn/

 

 

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Présentation
Tizian, Verklaerung Christi - Titian / Transfig.of Christ / c.1560 - Titien / Transfiguration du ChristUN PROPHETE INSPIRÉ PAR DIEU... Cecil B. DeMille avait choisi Moïse pour son chef-d’œuvre, Mendelssohn, Élie pour le sien. Il faut dire que musicalement et dramatiquement, l’histoire du prophète réserve, elle aussi, quelques moments de bravoure et d’émotion : Élie fait venir la pluie après vingt ans de sécheresse, Élie ressuscite l’enfant de la veuve, Élie confond les faux prophètes et les foudroie. Le chœur participe à l’action mais se met aussi en retrait pour méditer sur la grandeur de Dieu. Quinze ans avant la création d’Elias, Mendelssohn avait ressorti des cartons et exposé à l’admiration de tous la Passion selon saint Matthieu de Bach, ignorée pendant un siècle. Pouvait-il trouver meilleure inspiration ? / Illustration : TITIEN : La Transfiguration du Christ (1565), église San Salvador. Jésus transfiguré est entouré des prophètes (Moïse et ses tables de la loi ; Elie dont les 3 disciples sont allongés, comme terrifiés au sol, se protégeant de la lumière éblouissante et miraculeuse…

 

 

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ELIAS : la veine sacrée, oratorienne de MendelssohnUN ORATORIO POETIQUE ET SPIRITUEL… Après le succès remporté par son Paulus, Felix Mendelssohn (1809-1847) compose son dernier grand chef-d’œuvre, l’oratorio Elias, en 1846. Le livret s’appuie sur le portrait que fait le récit biblique du prophète Élie, au premier livre des Rois, ainsi que sur d’autres textes bibliques (Esaïe, Psaumes, …). Personnage d’une vraie dimension épique, passionné et volontaire, Élie évolue au fil de l’oratorio gagnant en confiance, se révélant à lui-même et prenant conscience de sa foi dans un rapport de plus en plus sobre et intense à Dieu (idéalement exprimé dans les citations à la flûte et surtout et au hautbois : arioso « Ja, es sollen wohl Berge weichen »., dans l’acte II)… Créé au festival triennal de musique de Birmingham (avec pas moins de 400 exécutants), le drame édifiant, est joué chaque année de 1840 à 1930 lors du Three Choirs Festival. Il faut une grande expérience des effectifs importants et aussi un sens de la dentelle instrumentale autant que vocal (chez les choeurs que chez les solistes) pour réussir l’interprétation de ce défi dramatique et sacré. Inscrit dans l’avant dernière année de la courte carrière de Mendelssohn, l’ouvrage ainsi conçu dévoile les dernières recherches du génial Felix, conteur épique autant que fin portraitiste : le portrait d’Elie/Elias revêt dans le cours de l’action, une humanisation de plus en plus admirable, vertueuse et lumineuse. La progression en est l’élément moteur. L’humain et le divin, l’histoire et la prière individuelle se résolvent et fusionnent dans cette vaste peinture musicale particulièrement ciselée.
En témoignent aux côtés des airs du héros, les sections dévolues surtout dans la partie 2, à la soprano (« Höre Israel » air inaugural qui est le plus long : plus de 5mn), et au ténor.
Après l’ouverture fuguée à la Bach, se succèdent en une narration libre et animée, 42 numéros qui racontent le défi du prophète Elie lancé à la face des prêtres de Baal: le héros, en saint miraculeux y guérit le fils d’une veuve, et critique sans ménagement le roi d’Israël, Ahab, comme il réprimande la reine Jézabel. Mais celle-ci soulève son peuple contre le suractif prophète… qui démontre sa filiation divine et miséricordieuse en obtenant la pluie tant espérée (elle n’était pas tombée depuis 3 années), sur le Mont Carmel. Elie, ardent défenseur et proclamateur du monothéisme en des temps chaotiques et barbares, incarne aussi la détermination provocatrice de l’homme désireux d’élever ses semblables: le Prophète n’hésite pas à secouer la somnolence du peuple élu: “Jérusalem, toi qui tues tes prophètes!“. En cela, Elie préfigure cet autre prophète, Jochanaan, qui lui aussi châtie sans mesure l’impie, la corruption, la paresse, tous les vices de ses semblables… Ayant achevé son oeuvre, Elie rejoint le ciel sur un char de feu, au moment où le choeur admiratif entonne un hymne en l’honneur de cet homme admirable qui sut leur montrer la voie par ses actions de grâce.
La ferveur électrique, grandiose et sublime sans jamais de solennité ni de pompe d’un Mendelssohn finalement très schumannien, se déploie ici dans un théâtre sacré qui exalte la tendresse et comme Schumann, un élan de l’âme, viscéralement ascendant, de plus en plus solarisé. Berlioz lors de la reprise d’Elias en 1847, fut saisi par sa grandeur et son humanité. La magie se réalisera-t-elle à Poitiers grâce à Philippe Herreweghe et entre autres, son fabuleux orchestre des Champs Elysées, phalange idéale sur instruments anciens.

 

 

 

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LIRE aussi notre critique du cd ELIAS de MENDELSSOHN par Thomas Hengelbrock, DHM 2016
http://www.classiquenews.com/cd-compte-rendu-critique-mendelssohn-elias-1846-hengelbrock-2016-dhm/

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