jeudi 18 avril 2024

Paris. Cité de la musique, le 2 mars 2013. Philharmonische Camerate Berlin. Guy Braunstein, violon solo. Ramón Ortega Quero, hautbois solo.

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Pour la dernière représentation du cycle Berliner Philharmoniker à la Cité de la musique, le Philharmonische Camerata Berlin, ensemble baroque des 12 musiciens de l’Orchestre philharmonique, accompagné par le violiniste Guy Braunstein et le hautboïste Ramón Ortega Quero se consacrent à Bach.

Nous remarquons dès le début du concert l’éblouissante clarté de l’ensemble. Ils accompagnent les solistes avec maestria. Le hautboïste Ramón Ortega Quero interprète le concerto pour hautbois en sol mineur BWV 1056 et celui en fa mineur BWV 1053. Dans le premier, qui ouvre le programme, il exploite avec grâce le chant angélique de son instrument. Dans le dernier très jovial, l’instrumentiste fait preuve d’un souffle impressionnant et d’une éclatante virtuosité.


Bach de chambre à la beauté hivernale

Guy Braunstein, l’un des premiers violons du Berliner Philharmoniker, se montre également virtuose dans le Concerto pour violon en la mineur BWV 1041 ainsi que dans l’archicélèbre Concerto en mi majeur 1042. Dans le premier, la sonorité symphonique de l’ensemble et le jeu limpide du soliste se détachent. Dans le dernier, le violoniste fait preuve d’une grande éloquence malgré la pompe et les feux d’artifices. En vérité, la prestation est excellente, d’une certaine réserve et d’un grand respect, mais… froide. Les difficultés techniques sont maîtrisées avec prestance mais seulement le soliste ne semble se libérer et devenir stimulant qu’en toute fin de parcours.

La pièce qui clôt la représentation est l’incroyable Concerto pour hautbois et violon en do mineur BWV 1060. L’ensemble est un peu accéléré, et le violon solo se voit légèrement éclipsé par le hautboïste virtuose. Le Concerto est d’une grande beauté, et les musiciens sont à la hauteur, indiscutablement techniques, mais ils manquent de sentiment. Ils ont du brio, ma non tanto. Ce n’est réellement que pendant le 3e mouvement du dernier Concerto bissé, qu’ils débordent en caractère et que le violon solo assume complètement la majesté et le zeste de la partition.

Une conclusion d’une beauté et d’une poétique tout-à-fait hivernale au cycle du Berliner Philharmoniker. Nous aimons la perfection des flocons, mais, franchement, nous préférons quand ils fondent.

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