vendredi 29 mars 2024

Opéras en direct sur Arte: Don Giovanni (Aix), Tosca (Munich) Arte, les 5 puis 10 juillet 2010

A lire aussi
Opéra sur Arte
Don Giovanni (Aix), Tosca (Munich)
Arte, les 5 puis 10 juillet 2010

En juillet 2010, Arte se met à l’heure de l’été lyrique. 2 directs promettent deux soirées incontournables, Don Giovanni aixois le 5, puis depuis Munich, Tosca embrasée le 10. Captations événements.


Lundi 5 juillet à 21h30

Wolfgang Amadeus Mozart
Don Giovanni


Avec : Bo Skovhus (Don Gionanni), Kyle Ketelsen (Leporello), David Bizic
(Masetto), Colin Balzer (Don Ottavio), Marlis Petersen (Donna Anna),
Kristina Opolais (Donna Elvira), Kerstin Avemo (Zerlina),Anatoli
Kotscherga (Commendatore)
Chœur : English Voices
Chef de chœur : Tim Brown
Orchestre : Freiburger Barockorchester
Direction musicale : Louis Langrée
Mise en scène, scénographie : Dmitri Tcherniakov

«La septième mesure de l’allegro sonna à mes oreilles comme un cri de
joie et de triomphe poussé par le génie du crime ; je voyais des démons
tout en flammes s’élancer du sein des ténèbres et menacer de leurs
griffes brûlantes des groupes dansant avec l’ardeur et l’imprévoyance de
la jeunesse sur un mince plancher au-dessus d’abîmes sans fond.»
:
E.T.A.Hoffmann, Don Juan, Aventure romanesque d’un voyageur
enthousiaste, 1812.

Le rire à l’effroi enchaîné. De toutes les manifestations du mythe
donjuanesque, l’opéra de Mozart est la plus riche, la plus contrastée,
la plus surprenante, la plus juste et la plus troublante. Dès
l’ouverture de ce dramma giocoso où l’effrayante grandeur de la musique
infernale se mue en course échevelée, le ton est donné : fort de ses
mille et trois conquêtes, le libertin danse au-dessus de l’abîme:
l’insouciance est sa liberté. Ni morale ni amour, selon le précepte
appliqué de Casanova dont Da Ponte fut le disciple à Venise. Prédateur
de Donna Anna dont il tue le père, époux fuyant de l’adorable et aimante
Donna Elvira dont il renie le mariage, presque violeur de Zerlina dont
il trouble les noces, Don Giovanni est arrêté dans sa course folle par
une statue de pierre qui l’invite à un banquet où l’on ne mange pas de
nourriture terrestre. Le Commandeur attise et brûle sa conscience, ou ce
qu’il en reste. Et soudain les quiproquos équivoques de l’opera buffa
laissent place à une béance métaphysique qui fascina les romantiques.
Plus de deux siècles après sa création, ce sommet de l’art lyrique, né
de la plume de Lorenzo da Ponte et de Mozart, entre Vienne et Prague,
conserve toute sa puissance et sa juste ambivalence.

Lire aussi notre dossier spécial Don Giovanni de Mozart


Nouvelle production du Festival d’Aix-en-Provence en co-production avec
le Teatro Real Madrid et la Canadian Opera Company, Toronto.
Opéra en direct. Réalisation : Andy Sommer (2010, 3h15)


Samedi 10 juillet 2010 à 21h

Puccini: Tosca

Donné en ouverture du festival d’opéra de Munich, Tosca est diffusé sur
Arte et la Radiotélévison bavaroise en direct dans la première mise en scène de Luc Bondy à la Bayerische Staatsoper.

Telle que l’a imaginé Luc Bondy, Tosca est un cauchemar où se mêlent
désespoir, rage et trahison. Le rôle titre est tenu par la soprano
finlandaise Karita Mattila, celui de Cavaradossi par Jonas Kaufmann, le
ténor allemand promis à la gloire s’il poursuit l’intensité et la
finesse déjà remarquée pour son Werther ou son très récent Lohengrin à Munich (2009), repris cet été à Bayreuth (2010)…
A Munich, les spectateurs extérieurs pourront suivre l’action sur le
parvis du théâtre, où, dans le cadre du projet « Opéra pour tous »,
l’œuvre est sur écran géant. La nouvelle production a déjà été présentée au Met de New York en septembre 2009, de surcroît en diffusion en direct dans les salles de cinéma. Luc Bondy tempère les excès de froideur cynique des mises en scène allemandes, rien à voir ici avec les regietheater ordinairement âpre et sinistre. Le jeu d’acteurs et l’intensité des moments clés font de cette Tosca par Luc Bondy, un événement dramatique et lyrique rare, donc incontournable.

Créé en 1900, Tosca est le cinquième opéra du compositeur italien, le
plus « vériste », c’est une approche théâtrale qui présente l’action
telle qu’elle pourrait se produire dans la vraie vie. Tosca d’après la
pièce de Victorien Sardou est une scène âpre, brûlante, sauvage. Deux
artistes, un peintre et une cantatrice, Mario et Flora vivent leur amour
avec passion et jalousie, mais dans l’ombre rode un loup affamé,
l’infâme suppôt diabolique, Scarpia (baryton), prêt à les sacrifier sur
l’autel de la jouissance la plus ignoble. Le rôle-titre offre à toutes
les sopranos dramatiques et spinto, un personnage magistral, entre
pureté et déchainement: amoureuse tendre, Flora Tosca sait aussi se
montrer louve: la scène du II où elle affronte la perversité du baron
Scarpia, chef des polices romaines, est un modèle de crescendo
dramatique, scène sadique qui s’inverse malgré son énoncé de départ: la
victime se fait bourreau. Or c’est bien dans la mort que le rire de
Scarpia, agent machiavélique, se dresse. Mais rien ne résiste à la haine
finale de Tosca: en se jetant dans le vide, elle rejoint Scarpia pour
mieux le détruire…

Lire aussi notre dossier spécial Tosca de Puccini

Opéra en direct du Festival de Munich (2010, 2h25). Mise en scène :
Luc Bondy. Avec : Karita Mattila et Jonas Kaufmann (2010, 2h25 mn)

Illustrations: deux portraits récents de Mozart, Giacomo Puccini (DR)

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, opéra. PARIS, Théâtre des Champs-Elysées, le 26 mars 2024. LULLY : Atys (version de concert). Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie / Alexis Kossenko (direction).

Fruit de nombreuses années de recherches musicologiques, la nouvelle version d’Atys (1676) de Jean-Baptiste Lully proposée par le Centre...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img