Récital lyrique à Paris, TCE, vendredi 15 février 2013, 20h
Le contre ténor Cencic chante la Venise baroque à Paris
En février 2013, Max Emanuel Cencic chante la sensualité baroque vénitienne à l’époque de Vivaldi... Langueur, extase, ravissement plutôt qu’ardeur surexpressive, vocalità mordante ou abattage acrobatique… Alors que la relève ose tous les risques et avec quel aplomb (Franco Fagioli révélé dans le récent Artaserse de Provenzale), Max Emanuel Cencic cultive ici l’esprit d’une langueur étale, jouant évidemment la carte de l’opulence, de la sonorité, de la sensualité parfois mélancolique voire tragique, en rien démonstrative ni outrageusement contrastée. Les aigus se font rares et le chanteur recherche surtout le medium d’une voix corsée, riche, cuivrée dans sa tessiture centrale. Au sommet de ce nouveau programme abordé aussi au concert comme au disque, l’ample et profond Sposa non mi conosci, extrait de Merope de Geminiano Giacomelli (1734): le lamento central, marqué par l’esthétique galante dominante, qui permet au soliste de nuancer et colorer de superbes intonations éplorées souligne le génie d’un compositeur célébré à Venise à l’époque de Vivaldi et de Rameau: Giacomelli se montre d’une rare justesse grave voire lugubre qui ne manque pas d’influencer Vivaldi à la fin de sa carrière vénitienne (en particulier dans son opéra Bajazet). Ici Epitide sur le livret de Zeno, regrette l’indifférence de sa mère et de son épouse (Merope et Argia) en une solitude accablée… Le contre ténor ne devrait pas reprendre cet air magnifique à Paris pour son récital au TCE, ce vendredi 15 février 2013 à 20h, mais évoquer tout ce que Vivaldi doit aussi aux inflexions lyriques de ses contemporains dans la bouillonnante Sérénissime. Un must dans l’agenda des concerts de février.
Entretien avec Max Emanuel Cencic et critique de son nouveau cd Venezia (Virgin classics) à venir sur classiquenews.com
Venezia : Brioschi, Scarlatti, Vivaldi, Gasparini, Haendel…
Europa Galante. Fabio Biondi, direction
Brioschi : Sinfonia en ré majeur
extrait de Il Cambise, « Care pupille belle », air extrait de
Tigrane
Dolce mi oben »
d’Alessandro
air extrait d’Agrippo
majeur
Alle minacce di fiera belva », air extrait de Griselda