mardi 19 mars 2024

LIVRE événement. PUCCINI par Norberto Cordisco Respighi (Bleu Nuit éditeur)

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LIVRE événement. PUCCINI par Norberto Cordisco Respighi (Bleu Nuit éditeur)
– Héritier d’une tribu où la musique est tradition musicale, Giacomo Puccini (1858–1924) naît en Toscane à Lucques (Lucca) avant de rejoindre le Conservatoire de Milan, pour des années de galère… car même sa ville natale lui refuse une bourse pourtant légitime (!) : l’étudiant milanais peine à vivre dignement tout en suivant les cours ; un tunnel de privations qui s’exprimera dans son opéra d’après Murger : La Bohème.

Puccini et les femmes

Il était temps de disposer d’une biographie complète et accessible de Giacomo Puccini (1858–1924), offrant un tour d’horizon de l’œuvre [essentiellement lyrique] et à travers l’évocation et présentation des partitions, créations, conditions de composition, qui permet aussi de mieux connaître la personnalité du musicien. On mesure ainsi l’incertitude de ses premiers pas à Milan dans les années 1880 ;  la difficulté du jeune compositeur [évoquées dans le sujet de La Bohême créée en 1896], pourtant heureusement soutenu par son contrat avec l’éditeur Ricordi qui peine à répondre à la commande et avant Manon et Tosca, vit de nombreux échecs [le Villi puis Edgar], surtout reçoit / subit le triomphe de son cadet Mascagni dont Cavalleria Rusticana de 1890 demeure l’œuvre la plus célèbre et applaudie de la fin du siècle, faisant désormais de son auteur, le nouveau « Verdi italien ».

Dans l’intimité de Giacomo paraissent la figure de son frère cadet Michele, lui aussi compositeur au destin tragique [fugitif, foudroyé par la fièvre jaune à Rio], Elvira surtout femme déjà mariée avec laquelle il aura son seul enfant, insatisfaite, de plus en plus jalouse…
En définitive, Puccini attendait le lieu propice à son inspiration [la « divine » Torre del Lago], isolée, solitaire où il goûte enfin une tranquillité féconde.
Evoqués évidemment : le succès de Manon Lescaut [Turin, 1893] qui ouvre la carrière glorieuse car Puccini désormais peut faire respirer et déployer son formidable sens de la mélodie et de l’orchestration sur des livrets idéalement adaptés pour lui par le duo complice Illica / Giacosa ; l’affaire des deux Bohême artificiellement gonflée en querelle scandaleuse et course à la renommée entre Giacomo et Leoncavallo, et à travers eux, entre les deux éditeurs opposés et rivaux, Sonzogno et Ricordi…
On découvre que l’auteur de La Bohême, Tosca, La Fanciula del West… désormais adulé comme le plus grand compositeur d’opéras  après Verdi, aimait le vélo et la chasse, délaissant volontiers la composition pour satisfaire ses deux passions ; révèle dans ses écrits [correspondance à sa famille], une grivoiserie rustique tres éloignée de la finesse de son orchestration.
Avec Tosca créée en janvier 1900, Puccini est bien le compositeur italien le plus célèbre et admiré, touchant autant par le sublime tragique de ses héroïnes que l’infinie poésie de ses parures orchestrales.
On y croise plusieurs personnalités clés qui ont agit -proches du compositeur souvent dépressif, en proie au doute, l’écriture intranquille et incertaine, – véritables promoteurs de son œuvre sur la scène : évidemment ses librettistes dont surtout Illica et Giacosa, l’éditeur Giulio Ricordi (figure paternelle), et l’inévitable jeune chef alors, Toscanini, interprète génial de Tosca (Scala de Milan, mars 1900) ; acteur principal pour la création de l’inachevée Turandot (avec coupures et adaptation de la fin par Alfano, Scala, avril 1926) ; c’est encore Toscanini qui à la mort de Puccini en nov 1924, joue le Requiem du IIIè acte d’Edgar lors des funérailles sous le Dôme de Milan, la dépouille du compositeur étant même déposée provisoirement dans le caveau du maestro…

Seulement 12 opéras mais quel cycle et quel apport pour le théâtre italien à l’époque des Mascagni, Leoncavallo, Ponchielli… Peu à peu de Manon puis Tosca, et jusqu’à Mimi, Minni, Butterfly / Cio Cio San ou Turandot… se précise l’héroïne lyrique puccinienne, sacrifiée et sublime, tragique et sincère ; comme le travail de plus en fouillée en lien avec une audace harmonique et rythmique, digne des dodécaphonistes et modernes français (Ravel et Debussy) propres aux années 1920 : l’inachevée Turandot témoigne d’une conscience sans concession sur l’avancée du drame, sa cohérence harmonique, sa complexité et son ambivalence, qui permet au compositeur de construire aux côtés du couple héroïque (Turandot / Calaf), une place particulière au chœur (omniprésent) et à l’angélisme déchirant incarné par la figure (conçue en complément de l’action inspirée de Gozzi), la princesse Liù… Le portrait de femmes aussi diverses qu’attachantes dont croisées avec la vie du compositeur, l’auteur révèle les facettes spécifiques ; chacune ayant été probablement inspirée par l’expérience intime de Puccini avec les femmes, lui qui collectionna les « amitiés », aventures et maîtresses, sans omettre sa propre épouse Elvira qui d’une jalousie aussi légitime que maladive, . Excellente entrée en matière pour qui veut connaître et comprendre l’opéra puccinien : moderne, hypersensible, mélodiquement séduisant, harmoniquement et orchestralement captivant.

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LIVRE événement. Giacomo PUCCINI par Norberto Cordisco Respighi

EAN : 9782358841061, Collection « Horizons » N°84  –  
Parution : 08/2022
176 pages
Format : 140 x 200 mm
  –  Prix public TTC: 25 €

PLUS D’INFOS et ACHAT directement sur le site de l’éditeur BLEU NUIT (version brochée et pdf numérique) : https://www.bne.fr/page218.html

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