Luxeuil les Bains (Vosges). Lully : Proserpine. Les Timbres, le 17 juillet 2015, 21h. Vosges saĂ´noises. Festival Musique et MĂ©moire : 17 juillet > 2 aoĂ»t 2015. 22ème Ă©dition. Seul dans les Vosges, un festival dĂ©fricheur repoussent les limites de la mĂ©moire, rĂ©invente la notion d’hĂ©ritage et de traditions en exprimant tout ce que les Ĺ“uvres anciennes et baroques ont de commun avec notre Ă©poque. Ainsi la rĂ©sidence du jeune ensemble Les Timbres se poursuit en 2015, dĂ©voilant l’Ă©loquence des instruments et des voix Ă l’opĂ©ra, dans une formidable lecture de Proserpine de Lully, - version de chambre demeurĂ©e inĂ©dite et retrouvĂ©e Ă Anvers, le 17 juillet 2015 Ă Luxeuil les Bains, 21h … C’est le temps fort du premier week end, les 17, 18 et 19 juillet 2015, ou Les Timbres proposent pas moins de 7 concerts…
Les Timbres au festival Musique et MĂ©moire… Pour commĂ©morer les 300 ans de la mort de Louis XIV(1638-1715), en septembre 1715, Les Timbres aborde pour sa seconde annĂ©e de rĂ©sidence, diverses manifestations de la scène et du spectacle propre au Grand Siècle. C’est le temps d’un âge d’or de l’art français dont se souviendront les derniers Bourbons, Louis XV et Louis XVI, accordant une admiration spĂ©cifique au Roi Soleil. Pour lui, dans l’Ă©crin de Versailles, les ors solennels favorisent les replis de l’intimitĂ© tragique et grâce Ă Lully, l’opĂ©ra français peut naĂ®tre, digne rival du théâtre classique de Corneille et de Racine. Pour preuve son opĂ©ra Proserpine, très rarement jouĂ©, qui aux cĂ´tĂ©s d’Armide ou d’Atys, porte très haut et très loin les recherches poĂ©tiques d’un genre qui s’affirme alors, dans le chant dĂ©clamĂ© et chantĂ©, l’articulation d’un texte surtout (oĂą l’articulation prime sur la mĂ©lodie), oĂą le ballet et les divertissements qu’il autorise dès lors, contraste avec la tension du drame.
Poésie lyrique du Grand Siècle : Les Timbres an2
En juillet 2015, la théâtralitĂ© de la musique baroque française du Grand Siècle, mĂ©lange exquis de charme et de profondeur, d’élĂ©gance et de naturel, de majestĂ© et de mesure, ressuscite. Le gĂ©nie français s’exprime alors autant par l’inspiration de la musique que la qualitĂ© du texte poĂ©tique…. Ă l’expressivitĂ© resserrĂ©e des airs et des rĂ©citatifs de Lully rĂ©pond la science inĂ©galĂ©e depuis des livrets de Quinault… Proserpine, drame mythologique retrouve dans cette combinaison parfaite du verbe et de la note, l’expressivitĂ© Ă©purĂ©e et très intense du théâtre classique nĂ©o antique de Corneille et surtout Racine lequel depuis l’accomplissement inouĂŻ de l’opĂ©ra tel qu’il est rĂ©alisĂ© par Lully (dès les annĂ©es 1670), ne compose plus de tragĂ©dies parlĂ©es ni dĂ©clamĂ©es ; dĂ©sormais ses ultimes ouvrages prenant en compte l’impact du verbe chantĂ©, intègrent intermèdes et Ă©pisodes musicaux (c’est le cas de ses pièces sacrĂ©es Esther ou Athalie dont on retrouve aujourd’hui la pertinente conception jouant sur la musicalitĂ© des vers autant que l’essor spĂ©cifique des instruments).
Festival Musique et Mémoire 2015
Week end 1 : résidence Les Timbres
7 Concerts les 17, 18 et 19 juillet 2015
Réservations sur le site du Festival Musique et Mémoire
www.lestimbres.com
concert 1
Vendredi 17 juillet 2015, 21h
Luxeuil les Bains, Basilique
Proserpine
OpĂ©ra de Jean-Baptiste Lully (1632-1687) en version “de chambre” (Anvers, 1682)
Reconstitution en première mondiale (commande du festival)
Ensemble Les Timbres
Proserpine (dessus) : Julia Kirchner
Cérès (bas-dessus) : Cécile Pilorger
Mercure (haute-contre) : Branislav Rakic
Jupiter (basse-taille) : Josep Cabré
Pluton (basse) : Marc Busnel
Yoko Kawakubo et Maite Larburu, violons
Elise Ferrière, flûtes à bec
Benoît Laurent, hautbois et flûtes à bec
Myriam Rignol, viole de gambe
Etienne Floutier, violone
Julien Wolfs, clavecin
Miléna Duflo, percussions
Jana Rémond, mise en espace
Benoît Colardelle, lumières
Samedi 18 juillet 2015, 17h
Espace Méliès
cinéma intercommunal du Pays de Lure
Tous les matins du Monde
Film français d’Alain Corneau (1991) – 1h54, d’après le roman de Pascal Quignard
Proserpine, version de chambre. TragĂ©die en musique sur un livret de Philippe Quinault, Proserpine fut créée le 3 fĂ©vrier 1680 Ă Saint-Germain en Laye. A cette date, Lully est Ă la tĂŞte de l’AcadĂ©mie Royale de musique depuis dĂ©jĂ 8 ans. PersonnalitĂ© incontournable indiscutable du règne de Louis XIV, le Florentin naturalisĂ© français règne en maĂ®tre sur le monde musical de la Cour du Roi Soleil. Il a Ă©clipsĂ© par sa renommĂ©e et son caractère la plupart de ses collègues compositeurs dramatiques. L’opĂ©ra c’est Lully. Et personne d’autres. Proserpine suscite l’enthousiasme de ses contemporains, comme en tĂ©moigne Madame de SĂ©vignĂ© qui Ă©crit dans sa lettre datĂ©e du 9 fĂ©vrier 1680 : « l’opĂ©ra est au dessus de tous les autres », et le nombre de reprises de cette oeuvre : plus de 10 fois entre 1680 et 1758 Ă Fontainebleau et au théâtre du Palais Royal. L’ouvrage fut reprĂ©sentĂ©e Ă©galement Ă WolfenbĂĽttel en 1685, Ă Amsterdam, le 15 septembre 1688 et en 1703 ; des reprĂ©sentations eurent lieu Ă©galement Ă Lyon en 1694, Ă Rouen en 1695. C’est donc une partition qui toucha le public et produit un Ă©cho europĂ©en immĂ©diat.
Anvers, 1682. Proserpine fut aussi le premier opĂ©ra reprĂ©sentĂ© Ă Anvers, fin 1682, du vivant de son auteur, et c’est cette version lĂ dont Les Timbres proposent la re-crĂ©ation. Les partitions originales utilisĂ©es lors de cette reprĂ©sentation sont conservĂ©es au musĂ©e Vleeshuis d’Anvers. Elles sont d’un intĂ©rĂŞt extrĂŞme, car elles permettent de dĂ©duire facilement l’instrumentation utilisĂ©e pour cette reprĂ©sentation : 2 dessus et basse-continue. “Cette instrumentation, si tant est qu’elle puisse nous surprendre actuellement (rĂ©duire l’effectif d’un opĂ©ra Ă une poignĂ©e de musiciens !), est des plus courantes Ă l’époque : en effet, l’orchestre de Lully Ă©tait alors très fourni – 5 parties de cordes et de nombreux vents -, et il Ă©tait donc difficile d’imaginer pouvoir jouer avec cette formation dans un cadre restreint. RĂ©duire l’effectif instrumental permettait ainsi de pouvoir « transporter » la musique partout oĂą le demande se faisait prĂ©ssante. Plus intĂ©ressant, alors qu’il ne subsiste parfois des partitions d’orchestre de Lully que le dessus et la basse et que les parties intĂ©rieures sont Ă restituer, les partitions d’Anvers sont toutes originales : toutes les parties y soigneusement notĂ©es Ă l’époque“, prĂ©cisent les instrumentistes des l’ensemble Les Timbres.
Cette instrumentation lĂ©gère convient particulièrement Ă l’ensemble Les Timbres, qui promeut la musique de chambre, et non pas l’orchestre. En cela, la version d’Anvers de Proserpine de Lully est une version de musique de chambre d’un grand opĂ©ra français. MalgrĂ© son effectif restreint, l’expressivitĂ©, la poĂ©sie et la tension du drame sont prĂ©servĂ©s, grâce Ă une version chambriste très caractĂ©risĂ©e, subtilement Ă©crite dont les rebonds dramatiques seront prĂ©servĂ©s et spĂ©cifiquement articulĂ©s Ă Luxeuil les Bains dans les Vosges SaĂ´noises, ce 17 juillet 2015 Ă 21h.
concert 2
Samedi 18 juillet 2015, 21h
Cour de l’HĂ´tel de Ville de Lure
Le Carnaval des Animaux
Une satire du genre humain
Et si nous étions tous des animaux ?
Ensemble Les Timbres
Yoko Kawakubo, violon
Myriam Rignol, viole de gambe
Julien Wolfs, clavecin
Aymeric Pol, comédien
Jana Rémond, texte et mise en espace
Benoît Colardelle, lumières
Un Carnaval baroque inĂ©dit : Le Carnaval des Animaux. Avant Camille Saint-SaĂ«ns, les Baroques ont cultivĂ© l’Ă©vocation musicale des tempĂ©raments animaux… Les Timbres propose donc un spectacle inĂ©dit qui compose une satire du genre humain, tantĂ´t tendre et moqueuse, tantĂ´t piquante et interrogative : et si nous Ă©tions tous des animaux ? L’humeur, le caractère, le tempĂ©rament, l’acuitĂ© et l’expression du regard fondent ici une recherche comparĂ©e de vĂ©ritĂ© et de justesse. L’on pense Ă©videmment aux confĂ©rences physiognomoniques de Charles Lebrun et de Lavater oĂą le visage de l’homme selon sa morphologie est apparentĂ©e par un dessin très abouti et caractĂ©risĂ© aux animaux : chat, chouette, chameau, cheval, aigle… Ce parallèle offre des sĂ©quences Ă©loquentes et expressives propres Ă la quĂŞte d’une rhĂ©torique idĂ©ale depuis le XVIème siècle.
Un texte écrit par Jana Rémond, met en scène différents aspects de nos caractères sous la forme de saynètes métaphoriques, illustrées par des oeuvres du répertoire baroque français inspirées par les animaux.
Ce Carnaval est une fantaisie baroque construite sur un rĂ©pertoire musical du XVIIIe siècle prenant comme thĂ©matique les animaux – Les Fauvettes Plaintives de Couperin, La Poule de Rameau, Le Dragon de Michel de la Barre… Les pièces dialoguent avec des textes d’inspiration baroque, offrant une galerie de portraits aussi cyniques que comiques. Dans cette vie en perpĂ©tuel changement, Ă quoi peut-on se raccrocher ? Pour trouver des rĂ©ponses, le narrateur part Ă la rencontre d’animaux qui ont chacun leur mot Ă dire sur la question. Incarnant tour Ă tour les diffĂ©rents animaux des pièces musicales, le comĂ©dien se fait Ă la fois dragon, rossignol, papillon, moucheron…. Le dialogue entre texte et musique rend complices l’acteur et les musiciens, qui se font aussi partenaires de jeu. Gageons que nos interprètes dĂ©fendent surtout des affinitĂ©s analogiques avec les volatiles : de la Poule de Rameau aux Rossignols de Couperin et Caix d’Hervelois, sans omettre les Tourterelles de Monteclair, le chant des oiseaux inspirent particulièrement les instruments… DurĂ©e : environ 45 min ou 1h.
Programme
Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764) : La Poule
François COUPERIN (1668-1733) : Les Fauvettes plaintives ; Le Moucheron ; Les Satyres ; Le Rossignol en Amour ; Le Rossignol Vainqueur
Louis de CAIX d’HERVELOIS (1680-1759) : Rossignol ; Papillon
Michel PIGNOLET de MONTECLAIR (1667-1737) : Les Tourterelles ; Les Nayades
concert 3
Samedi 18 juillet 2015, 23h
Cour de l’HĂ´tel de Ville de Lure
La Gamme en forme de petit opéra
Marin Marais (1656-1728)
Morceaux de Simphonie pour le Violon, la Viole et le Clavecin (Paris, 1723),
Ensemble Les Timbres
Yoko Kawakubo, violon
Myriam Rignol, viole de gambe
Julien Wolfs, clavecin
Aymeric Pol, comédien
Jana Rémond, projection
Simon Wolfs et Blaise Adilon, photographies
Benoît Colardelle, lumières
concert 4
Dimanche 19 juillet 2015, 11h
Chapelle Saint-Martin de Faucogney
Le Clavecin du Grand Siècle
Jacques Champion de Chambonnières (vers 1601/2-1672), Louis Couperin (1626-1661)
Et Jean-Henry D’Anglebert (1629-1691)
Julien Wolfs, clavecin
Benoît Colardelle, lumières
concert 5
Dimanche 19 juillet 2015, 13h
Montagne Saint-Martin de Faucogney
Simphonies pour les Soupers du Roy
Pique-Nique sonore
création / commande du festival
Michel-Richard De Lalande (1657-1726)
Suites extraites des Simphonies pour les Soupers du Roy (Paris, 1703 et 1713)
Ensemble Les Timbres
Yoko Kawakubo et Maite Larburu, violons
Elise Ferrière, flûte à bec
Myriam Rignol, viole de gambe
concert 6
Dimanche 19 juillet 2015, 15h
Faucogney (parcours historique)
La Chasse aux concerts
Un parcours énigmatique interactif pour petits et grands
création / commande du festival
Ensemble Les Timbres
Yoko Kawakubo et Maite Larburu, violons
Elise Ferrière, flûte à bec
Myriam Rignol, viole de gambe
Jana Rémond, accessoires
Concert 7
Dimanche 19 juillet 2015, 17h30
Eglise Saint-Jean Baptiste de Corravillers
Sonnons en trio !
L’apparition et l’évolution de la sonate en trio au XVIIème et XVIIIème siècle en France
création / commande du festival
Michel Lambert (1610-1696), Marin Marais (1656-1728), François Couperin (1668-1733) et Jean-Marie Leclair (1697-1764)
Ensemble Les Timbres
Yoko Kawakubo et Maite Larburu, violons
Myriam Rignol, viole de gambe
Julien Wolfs, clavecin
Benoît Colardelle, lumières