LILLE, le 10 janv 19. JUSSEN brothers, MOZART, MENDELSSOHN. En janvier 2019, l’Orch national de Lille joue la carte de la jeunesse talentueuse, invitant les deux frères pianistes Arthur et Lucas Jussen, et la cheffe d’orchestre coréenne Eun-Sun KIM pour un Mendelssohn des plus évocateurs…
Les Frères JUSSEN… Jouer en duo est un exercice délicat d’ajustement, d’écoute, de complicité et parfois de grâce en partage. Au clavier rares les duos d’interprètes capables de relever les défis du quatre mains concertants. Les sœurs Labèque, le duo Berlinskaia / Ancelle doivent leur entente à une secrète et inaltérable alliance : liens de sang pour les premières ; noces inspirées complémentaires pour les seconds. Les frères Jussen, néerlandais de charme, tous deux âgés d’une vingtaine, illustrent les promesses d’une complicité astucieuse qui fait merveille ici dans le double concerto pour piano et orchestre de Mozart. Ils ont des gueules d’anges blonds, mais ont le tempérament allumé voire parfois inspiré (voir ci après leur Schubert sur Youtube). Côte à côte, les deux pianistes affinent et cisèlent l’art des accents et la motricité rythmique.
Le Concerto pour deux piano de Mozart est un sommet de fusion facétieuse et tendre pour deux voix unies, celles du jeune compositeur et de sa sœur Nanerl, composé pour leur tournée européenne en 1779.
MENDELSSOHN sur le motif écossais… Puis, le programme complète ce tableau de la fraternité heureuse, en retenant de Mendelssohn (dont on rappellera aussi le talent de sa sœur Fanny), deux passionnantes partitions : l’évocation de la grotte de Fingal (site naturel qui avait tant impressionné en Ecosse en 1829, le jeune compositeur voyageur par ses amas de roches rectangulaires agencées comme des tuyaux d’orgue. Enfin, l’Orchestre National de Lille conclut le cycle par un sommet romantique, la Symphonie n°3 « écossaise » : achevée en 1842 (et créée à Leipzig au Gewandhaus) : symphonie pastorale ou plutôt climatique, l’Ecossaise de Mendelssohn s’inspire des paysages d’Ecosse, ses highlands et ses brumes vaporeuses qui exaltent l’esprit de contemplation et de méditation poétique.
L’écriture contrapuntique du premier mouvement (andante, allegro, andante) développe une architecture foisonnante et sûre dont l’énoncé continu et très classique (forme sonate bithématique mozartienne), sans pause ni silence rappelle aussi combien Mendelssohn a analysé JS Bach, dont il est le premier promoteur à Leipzig. On notera après l’Adagio (en la majeur) d’une sérénité parfois grave, le souffle du dernier et quatrième mouvement allegro guerriero, où rayonne un sentiment de puissance quasi martial, porté d’abord par un rugissement spectaculaire tel un orage, puis déployé avec une grandeur noble ; une référence déférente à la souveraine à laquelle est dédié l’œuvre : la Reine Victoria elle-même qui exprima sa faveur pour le jeune allemand en voyage dans les Îles Britanniques (« Majestät der Königin Victoria von England »).
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LILLE, jeudi 10 janvier 2019
Auditorium du Grand Siècle, 20h
Repris au palais des Beaux-Arts de CHARLEROI
vendredi 11 janvier 2019, 20h
MENDELSSOHN
Les Hébrides, “La Grotte de Fingal”, ouverture
MOZART
Concerto n°10 pour deux pianos
MENDELSSOHN
Symphonie n°3, “Écossaise”
Orchestre National de Lille
DIRECTION : EUN-SUN KIM
PIANO : LUCAS ET ARTHUR JUSSEN
RESERVER VOTRE PLACE
http://www.onlille.com/saison_18-19/concert/legendes-ecossaises/
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VISITER le site des frères pianistes Lucas et Arthur JUSSEN
http://arthurandlucasjussen.com/en/home
VOIR les Frères JUSSEN
https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=2Bygq-SIUqA
SCHUBERT : Fantaisie Seoul Arts center, Corée 2014
https://www.youtube.com/watch?v=UyjzqPPXDcw
Illustration : Arthur et Lucas Jussen © Carli Hermès