vendredi 29 mars 2024

LEON BAKST, magicien des arts de la scène

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Bakst leon autoportrait 1893 classiquenewsPARIS. Exposition Léon BAKST (1866-1924), jusqu’au 5 mars 2017. Lev Samoïlovitch Rosenberg, dit « Léon Bakst » (Леон Николаевич Бакст) est né en 1866, soit en coeur de la période fastueuse et flamboyante du Second Empire en France. Son grand père témoin direct à Paris des splendeurs (et décadences) de l’époque impériale, transmettra à Léon, ce goût du raffinement français pour lexotisme éclectique et l’harmonie rêvée finalement néo grec. Soit l’alliance inédite que développera le plasticien dans son oeuvre à venir, en particulier pour les Ballets Russes dans les années 1910… Bakst fut peintre, décorateur, costumier. Né russe, Bakst utilise le nom de famille de sa grand-mère, Bakster (Baxter). Affirmation identitaire plutôt clairement occidentale que pourrait contredire sa naissance à l’Est. Il suit d’abord les cours de l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, puis rejoint Paris, enfin retourne en Russie en devenant peintre de cour. Ses premiers décors pour le théâtre remontent à 1900, pour le Palais de l’Ermitage, puis les Palais Impériaux. A partir de 1906, fixé désormais à Paris, il affirme un style puissant, sensuel voire érotique, surtout éclectique, entre archaïsme néo grec et orientalisme fabuleux inspiré par le Siam… (Illustration : autoportrait de Bakst en 1893).

 

 

 

L’INVENTEUR DU BALLET ECLECTIQUE ET MODERNE…

 

 

 

De la Grêce archaïque aux fastes d’Extrême Orient. Bakst devient décorateur et costumier pour la compagnie des Ballets russes que Diaghilev vient de fonder avec le triomphe que l’on sait : véritable œuvre révolutionnaire pour les arts de la scène, Diaghilev présente à Paris et aussi Monte-Carlo, une série de ballets à l’esthétique nouvelle, qui fusionne avec génie, chorégraphie, dramaturgie, décors et mise en scène. Il réalise les décors de Cléopâtre (1909), premier ballet de Diaghilev puis forunit le matériel visuel de Schéhérazade et Carnaval (1910), Le Spectre de la rose et Narcisse (1911) Deux Bacchantes, surtout Prélude à l’Après-midi d’un faune et Daphnis et Chloé (1912, musique de Debussy), enfin Les Papillons (1914). C’est donc à l’époque du Sacre du printemps de Stravinsky et Nikinsky, une période d’expérimentation qui réforme de fond en comble la conception des arts de la scène.

 

 

 

 

 

baskt leon exposition paris presentation classiquenews AVT_Leon-Bakst_6518En 1919, Bakst s’installe définitivement à Paris. La production londonienne de La Belle au bois dormant de Piotr Ilitch Tchaïkovski, rélaisée en 1921, marque là encore le rayonnement européen du style « Bakst », écriture synthétique entre Orient et Occident, qui mêle avec un sens inouï de la ligne et de la couleur, l’harmonie des proportions du génie grec et la ligne serpentine, sensuelle léguée par les artistes d’Extrême-Orient. L’œuvre de Bakst s’inscrit aussi à l’époque des empires coloniaux où la Métropole se nourrit des idiomes exotiques pour redéfinir son esthétique officielle, qui se rêve universelle parce qu’impérialiste. Bakst en poète et génie de la forme, a su en exprimer la richesse des tendances et des multiples sources.

 

 

 

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BAKST exposition opera garnier presentation review critique classiquenewsExposition événement à la bibliothèque-musée de l’Opéra Garnier à Paris : « Bakst, des ballets russes à la haute couture », du 22 novembre 2016 au 5 mars 2017.  Bakst a travaillé pour les Ballets Russes de Diaghilev, pour l’Opéra de Paris (Shéhérazade, Le Spectre de la rose, L’Après-midi d’un faune, Daphnis et Chloé…) à l’époque de son directeur audacieux et moderne; Jacques Rouché. Pour les 150 ans du plasticien inspiré, l’Opéra de Paris et la BNF, à travers la programmation de la Bibliothèque-musée du Palais Garnier fusionnent leurs forces, et proposent jusqu’au 5 mars 2017, une rétrospective événement dédiée au génie esthétique de Léon Bakst, maître de Chagall, admiré de Proust, Cocteau et plus proche de nous de Karl Lagerfeld…

CATALOGUE. Pour l’occasion, l’éditeur Albin Michel coédite un somptueux catalogue qui révèle par l’image et le texte l’éclectisme heureux, flamboyant, érotique de Bakst, plasticien né russe, mais porteur d’une synthèse étonnante nette Grâce antique et sensualité extrême-orientale… Compte rendu critique à venir sur CLASSIQUENEWS — 192 pages.

 

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