samedi 20 avril 2024

La boîte à musique: Jean-François Zygel France 2. Vendredi 28 août 2009 à 22h10

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La Boîte à musique
Jean-François Zygel

Mélanges des genres

France 2
Vendredi 28 août 2009 à 22h10

Réalisation: Laurent Brun. 5è (et dernier) volet de la 4è saison de l’émission proposée par Jean-François Zygel, diffusé sur France 2, chaque vendredi en deuxième partie de soirée. Maître Zygel dans ses nouveaux décors poursuit ses champs exploratoires, associant classique et variétés… Sur le plateau, Francs Perrin et les Diotima, Spinosi et Matheus, surtout la soprano Sylvie Valayre et le rappeur Passi…

Du rapp à l’opéra, du jazz au classique…

Dernière de la saison 2009: ce 5è volet met du temps à décoller: le quizz pertinent entre classique et rap (beaucoup de rapeurs reprennent et acclimatent les tubes du classique, de Chopin, Bach , Fauré à Pachelbel et son Canon…): il faut identifier la source classique, puis l’adaptation au rap.
On passe rapidement sur Spinosi et Matheus qui ici, en effectif réduit, joue Vivaldi comme on frappe sur un putsching ball/ avec le chef français, jouer signifie souvent agresser, convulsions caricaturales à l’appui… Les vraies surprises viennent des autres invités: en particulier la soprano atypique, et qui se moque des étiquettes habituelles, capable aujourd’hui de chanter lady Macbeth (quand même), Sylvie Valayre. La cantatrice chante « chambre de gosse » du rappeur Passi, dans un style « opérarapp » préparé pour l’émission de Jean-François Zygel… Petite leçon de vérisme aussi avec un air extrait d’Andrea Chénier de Giordano.
L’instrument rare est celui de Mauricio Buraglia, le théorbe. Grand luth ou contrebasse du luth 13 cordes), reconnaissable à son très long manche-, le théorbe représenté dans les tableaux de Laurent de la Hyre par exemple, fut réclamé par les chanteurs d’opéra au 17è, pour les accompagner dans l’art si difficile de la déclamation chantée des récitatifs. Il s’agit donc d’un instrument né avec l’essor de l’opéra vénitien au 17è, partenaire fusionnel des solistes lyriques dès l’origine du genre… Mauricio Buraglia joue une Gigue de Robert de Visée qui fut à Versailles, le professeur de guitare de Louis XIV.
Année Haydn oblige (2099 marque le bicentenaire de sa mort, Jean-François Zygel commente non sans pertinence, comme à son habitude, le 5è Parole dans les 7 Paroles du Christ en croix de Haydn. L’homme de télévision nous plonge dans la partition et explique comment sur deux notes simples, qui disent « j’ai soif » (le Christ mourant est supplicié sur la Croix), le compositeur autrichien exprime la douleur ultime avec une poésie et une intensité admirables… portées par les quatre musiciens sur instruments à cordes. Le Quatuor Diotima se prête à cette analyse parfaitement accessible (encore un moment de vraie pédagogie à la télévision: rien que pour cette explication lumineuse qui nous fait rentrer dans la musique, l’émission a sa place sur une chaîne de service publique)…

La mécanique des tubes
précise l’incroyable dans l’Adagio de Samuel Barber: étirement et suspension du temps… jamais la musique ne fut plus intense comme expérience temporelle et sensitive. Un instant de grâce et magique joué aujourd’hui pour chaque enterrement de présidents américains… Pourquoi?

La minute du professeur solfège insiste sur la question de la nuance en musique et dans le chant: l’interprète s’en tient aux indications du compositeur (« p » pour piano, « pp » pour pianissimo; « f » pour forte, « ff » pour fortissimo). Jusque là rien de très difficile: jouer fort ou doux, question d’ampleur de la vibration. Puis à partir de Wagner en Allemagne et Debussy en France, les auteurs indiquent dans leur propre langue, les nuances dynamiques (rompant avec l’habitude d’écrire en italien). Mais quand le compositeur n’indique rien: que faire? Comment jouer ? Tout est là, et particulièrement dans ce cas, il faut jouer la nuance…

Illustration: Sylvie Valayre (DR), Jean-François Zygel (DR)

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