vendredi 29 mars 2024

Kathleen Ferrier, portrait pour le centenaireArte, dimanche 22 avril 2012 à 16h25

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Kathleen Ferrier

Portrait

Arte,
Dimanche 22 avril 2012 à 16h25

La contralto anglaise Kathleen Ferrier (1912-1953) fut l’une des plus grandes voix du XXe siècle, une voix grave et coulante, âpre et mielée, la plus ample, la plus sombre, la plus rare du registre féminin. Dans ce documentaire biographique que diffuse Arte, la voix de Marthe Keller, raconte la carrière, la vie et le combat d’une femme et d’une artiste devenue légendaire, à l’occasion du centenaire de sa naissance (née un 22 avril… 1912).
Durant les années 40 et 50, Kathleen Ferrier s’est produite avec les plus grands chefs d’orchestre et compositeurs, sur les scènes les plus prestigieuses du monde. Le début de sa carrière lyrique est marqué par la création du personnage de Lucrezia dans le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten: manifeste humaniste contre le crime le plus ignoble (1946, Glyndebourne).


Le chant de l’âme

Elle chante aussi à la suite de Pauline Viardot qui en a inspiré la production supervisée par Berlioz, le personnage titre d’Orphée de Gluck (1947, Glyndebourne) : caractère exceptionnellement solitaire et tragique auquel la contralto apporte une lueur crépusculaire et hallucinée déchirante; performance reprise avec quel éclat ensuite à Londres, au Covent Garden sous la direction de Sir John Barbirolli, 1953).

De ses débuts jusqu’à la fin de sa carrière brisée par un cancer, on suit le parcours d’une femme révélée par
son chant. Au travers de ses lettres et journaux intimes, de témoignages d’experts et de proches, le film explore quelques facettes longtemps méconnues de sa vie, et on découvre ses plus belles interprétations dans des enregistrements souvent inédits. La voix de Kathleen Ferrier ponctue ainsi la narration et les nombreuses archives originales. Le film offre le portrait d’une diva qui fut aussi une femme libre, romantique, débordante de vie et d’une modernité captivante. C’est sa sincérité, totale, brûlante, embrasant chaque rôle choisi sur la scène lyrique qui demeure fascinante et qui fonde encore sa très grande popularité comme l’estime de ses pairs.


la grande Kathleen

Kathleen Mary Ferrier est née en 1912 et meurt trop tôt à l’âge de 41 ans en 1953 (cancer du sein). Son timbre de contralto ample, souple, articulé et si coloré se développe et convainc particulièrement dans deux rôles, celui d’Orphée dans l’opéra éponyme de Gluck (Berlioz qui la réadapté au XIXè au moment où il compose Les Troyens, repense le rôle pour… l’immense Pauline Viardot), et dans celui, contemporain de Lucrezia dans The Rape of Lucrezia, Le viol de Lucrèce que Britten lui dédie en 1946.
Heureuse prise de rôle et création qui accrédite davantage le charisme interprétatif de la diva britannique. Comme un adieu qui se confond avec sa propre vie, La grande Kathleen marque aussi les esprits dans Le chant de la terre de Gustav Mahler (version mémorable de 1952, soit quelques mois avant de mourir… engagement autobiographique? sous la direction du chef créateur du cycle malhérien: Bruno Walter). D’ailleurs, ce dernier affirmait que ses plus grandes rencontres ici bas étaient Ferrier et Mahler, « dans cet ordre ».

Nathalie Stutzmann et Winifred (la soeur aînée de Kathleen) témoignent sur la beauté magicienne de sa voix enchanteresse qui pouvait émouvoir les pierres… plutôt bien tombé pour incarner Orphée, ce poète amoureux qui fut capable de saisir jusqu’aux larmes le dieu des enfers…

Kathleen Ferrier, portrait. Documentaire (2012, 52 mn). Réalisation: Diane Perelsztejn.

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