samedi 20 avril 2024

Jessye Norman, soprano. A portrait (André Heller) Arte, les 19 et 26 juin 2008

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Jessye Norman
Soprano

Arte
Jeudi 19 juin 2008 à 22h30
Jeudi 26 juin 2008 à 3h

Documentaire portrait. Réalisation: André Heller.

Decca a publié en dvd ce superbe portrait filmé de l’une des divas les plus célèbres depuis Maria Callas: Jessye Norman, soprano dramatique, née le 15 septembre 1945, se confie ici devant la caméra sur le métier du chanteur, le chant, l’identité profonde et le sens du souffle… (1 dvd Decca Jessye Norman: a portrait, édité en mars 2008).

Le soin apporté à la réalisation, le séquençage du portrait filmique, alternant confessions avec comme fond, les admirables jardins de Majorelle à Marrakech, et clips vidéo où la chanteuse joue les airs qui ont fait le succès de sa carrière, reste le plus bel hommage à une cantatrice d’une élégance, d’un style, d’une exigence morale et spirituelle remarquables. Jessye Norman s’est imposée sur la scène par un chant investi, pénétré dont l’intensité qui puise dans les ressources de sa personnalité, se dévoile sans fard. Saluons Arte de diffuser ce somptueux hommage télévisuel où la diva apparaît parée et habillée comme une princesse: la contralto Marian Anderson l’a marquée, comme sa propre grand mère qui fut aussi chanteuse…

Débuts à Berlin dans Tannhäuser (Elsa), connaissance de Felsenstein, curiosité pour Karajan, connaissance des Mozart de Böhm (de ses tempis spécifiques), … le foyer berlinois reste une source inestimable pour sa maturité artistique. C’est d’ailleurs à l’écoute des grands chefs européens que l’Américaine sait comment préparer un rôle, en en analysant l’architecture et la gradation psychologique… Les fans seront comblés en particulier quand Jessye chante Strauss, Schoenberg, Schubert… Voix sensuelle et hallucinée, chant souverain, d’une ligne et d’un grain rares… le document est incontournable.

En lumière travaillée, en costume choisi, « La Jessye » se livre devant la caméra en onze scènes qui frappent outre par leur esthétisme, grâce à l’intensité dramatique, tragique ou lyrique, par ce charisme qui fait les grandes actrices-chanteuses. Saluons l’impeccable recréation ainsi réalisée de deux airs: Die Nachtigall (Sieben Frühe lieder) d’Alban Berg dont les images symbolistes et amoureuses du textes trouvent une incarnation mémorable, ou encore Liebstod d’Isolde dont le mur de cierges, totalement nouveau en 2005, préfigure les créations vidéo plus récentes de Bill Viola et Peter Sellars, pour la même oeuvre, sur la scène de l’Opéra Bastille.

Illustration: Jessye Norman (DR)

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