mardi 19 mars 2024

JAMES TISSOT : la femme, la mode, le spirituel

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tissot-une-a-l-affiche-orsay-expo-critique-classiquenewsARTE, dim 5 avril 2020, 17h45. JAMES TISSOT L’étoffe d’un peintre – Portraitiste de la haute société britannique et parisienne, le nantais James Tissot (1836-1902) portraiture les mondanités et les rituels sociaux comme les mutations de son temps, en particulier celui de l’Angleterre à l’âge industriel quand il se fixe à Londres (1871) après la guerre de 1870.
S’il a renié son prénom (Jacques-Joseph) fleurant bon la bourgeoisie provinciale (nantaise) du XIXe siècle succombant à l’anglomanie ambiante (l’Angleterre victorienne, celle du musicien Elgar, est la première puissance européenne), « James » Tissot, né à Nantes en 1836, a conservé le goût de la religion, les ambiances portuaires; les tissus – son père est marchand de soie, sa mère, modiste. Formé aux Beaux-Arts de Paris – expert praticien en costumes médiévaux et kimonos japonais –, il devient le peintre fétiche de l’élite du Second Empire suite à son Portrait de Mlle L.L. (1864), à la silhouette furieusement à la mode.

 

 

Mondain, modiste, mystique : l’éclectisme exigeant de James Tissot

 

tissot-james-expo-peinture-classiquenews-critique-expo-concert-opera-classiquenews-par-edgar-degas-1866Eclectique, très en phase avec l’hyperculturisme de la fin du siècle, Tissot revient à Paris dès 1882, peint la femme comme un naturaliste inspiré – comme Massenet ou Puccini à l’opéra. Frappé par une vision mystique en 1888, il se dédie alors à un art essentiellement religieux, où il recycle les souvenirs de ses voyages en Palestine et à Jerusalem, renouvelant le témoignage fervent d’un Chateaubriant, au début du siècle. Tissot synthétise impressionnisme, Ingres, un réalisme qui révèle un sens de la construction sans posséder et maîtriser le cadrage photographique voire cinématographique de son ami, l’immense Edgar Degas (sujet de la rétrospective précédente au Musée d’Orsay). Tissot à Londres cisèle un regard précis, nerveux voire parodique et critique du genre humain et surtout urbain : comme il avait croquer les combats pour le Morning Post, pendant le front franco-prussien. A Londres, il portraiture les bonnes gens et les aristos britanniques, capturant des scènes plus triviales pêchées dans le port de Londres. Sa muse Kathleen Newton, divorcée irlandaise et mère de deux enfants, s’impose. Après la disparition de celle qui était devenue sa compagne, en 1882, le peintre regagne la France. Épinglé peintre de la mode, Tissot dévoile une acuité réaliste plus profonde qu’il n’y paraît. Ce docu assez dilué et pas toujours précis tente d’en dévoiler les qualités.

 

 

 

 

arte_logo_2013ARTE, dim 5 avril 2020, 17h45. Documentaire de Pascale Bouhénic (France, 2020, 52mn) – Coproduction : ARTE France, Cinétévé, Musées d’Orsay et de l’Orangerie – Rappel : Exposition “James Tissot, l’ambigu moderne”, présentée du 24 mars au 19 juillet au musée d’Orsay.
Illustration : femmes regardant des objets jamponais, vers 1869 / James Tissot peint par Degas (DR)

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