samedi 20 avril 2024

Igor Strawinsky, The rake’s progress (1951)Bruxelles, La Monnaie. Du 17 avril au 6 mai 2007

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Igor Strawinsky
The rake’s progress
, 1951

Bruxelles, La Monnaie
Du 17 avril au 6 mai 2007

Souvent la peinture ou les arts graphiques sont à l’origine des oeuvres musicales les plus atypiques. L’exposition à Chicago des oeuvres de William Hogarth en 1947, dont la série ironique sur la carrière d’un libertin, donne l’idée à Strawinsky de son opéra, The rake’s progress.
Parabole philosophique et morale sur le destin tragique d’un « naïf » peu scrupuleux et paresseux, l’opéra est l’oeuvre d’un duo idéal, celui de Strawinsky et de son librettiste, Wystan Auden.

Un opéra « classique », radicalement progressiste

Dans la tradition du théâtre britannique baroque, le nom des personnages indique leur caractère: Ann Truelove aime éperduement le libertin Tom Rakewell. Mais cet idylle est bientôt pimentée par l’apparition d’une galerie de joyeux drilles mi comiques mi diaboliques: Nick Shadow, le diable; Baba la turque, la femme à barbe; Sellem, le commissaire priseur; Mother Goose, la maquerelle.
Au premier acte, Tom Rakewell refuse la destinée vertueuse que lui offre le père de son aîmée, Ann Truelove. Le jeune homme se laisse séduire par la vie facile et dissolue servie par un méphisto londonien, Nick Shadow. Le deuxième acte peint le délire superbe qu’est devenue la vie de l’ingrat. Son mariage avec la spectaculaire Baba la turque, la femme à barbe, montre à quel point l’âme docile et faible de Tom est asservie au plaisir et à ses illusions trompeuses. Dernier acte, ruine de Tom. Nick Shadow réclame son dû et propose à Tom sans le sou, de jouer son âme aux cartes. Mais Nick perd. Mauvais joueur, le Diable condamne néanmoins Tom à la folie. Il mourra seul, sa raison détruite, dans un asile.

Créé sous la direction de l’auteur à la Fenice de Venise, le 11 septembre 1951, The Rake’s progress suscite un triomphe. Mais critiques et compositeurs regrettent la trahison néo classique d’un Strawinsky qui avait jusque là toujours soutenu et nourri la veine moderniste.
Strawinsky s’est défendu lui-même, heureux de s’être diverti par la composition d’un sujet classique dont il regrettait quant à lui que certains trouvent la réalisation, « surannée ». A ceux qui lui opposaient l’impasse d’une oeuvre écrite dans le style ancien, donc inacceptable, le compositeur d’une facétieuse indépendance, précisait: « je n’en débattrai d’ailleurs pas ici, quoique The rake’s progress, que l’on accusa d’être rétrograde, soit, si je le compare à certains opéras d’avant-garde plus récents, radicalement progressiste ».

Illustration

Igor Strawinsky (DR)

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