vendredi 19 avril 2024

Igor Stravinsky: The Rake’s progress, 1951 Bruxelles, La Monnaie. Du 20 octobre au 3 novembre 2009

A lire aussi
Igor Stravinsky

(1882-1971)


The Rake’s progress
, 1951

Bruxelles, La Monnaie

Du 20 octobre au 3 novembre 2009

Lawrence Renes, direction
Robert Lepage, mise en scène
Reprise de 2007

La Monnaie reprend en octobre et novembre 2009 une production exemplaire (créée en avril 2007) signée par le scénographe et metteur en scène canadien Robert Lepage (qui fut couronné de distinctions et salué pour cette production marquante à juste titre): subtilité et délire mais aussi poésie et ironie grinçante servent la partition de Stravinsky, l’une des plus mordantes et des plus efficaces sur le plan dramatique parmi les opéras du XXè.

The Rake’s Progress ou “les aventures d’un libertin” est le premier opéra qu’Igor Stravinski compose en anglais. Il compose l’opéra entre 1948 et 1951; le 11 septembre 1951, il en dirige la création à la Fenice de Venise. Il en avait trouvé le sujet dans des peintures anglaises qu’il découvre à l’occasion d’une exposition à Chicago en 1947. Il est très impressionné par ce cycle de huit peintures et gravures du peintre du 18e siècle William Hogarth, illustrant la vie dissolue de Tom Rakewell, fils d’un riche commerçant qui dilapide sa fortune.
La veine des tableaux est volontiers mordante et descriptive, c’est l’allégorie de la chute d’un couple de riches naïfs, victimes de la duplicité de leur milieu…

Le livret est écrit par le poète britannique Wystan-Hugh Auden (1907-1973. La musique s’inspire du style musical du 18e siècle, avec clavecin pour les récitatifs et petit orchestre pour chaque solo, ensemble et chœur. Mais on a tort de réduire l’ouvrage à un pastiche: les formes utilisées servent une vison désenchantée et critique de la société qui détruit le héros, ses rêves, son ambition. Est-il en réalité trop naïf, comme l’est Siegfried dans Le crépuscule des dieux?

Robert Lepage place l’action dans l’Hollywood des années 50 et en fait un spectacle visuel intelligent et poétique grâce à des projections vidéos, des décors extravagants et de magnifiques scènes orchestrées au millimètre qui souligne l’action du diable manipulateur, la trop candide innocence du héros, l’impuissance et désarmante affection de Ann Trulove pour Tom… Destin cynique pour héros démunis.

Pour la reprise bruxelloise, l’orchestre de la Monnaie est placé sous la direction du chef néerlandais Lawrence Renes. D’abord assistant du chef d’orchestre Edo de Waart à l’orchestre philharmonique de la radio néerlandaise en 1994, sa carrière décolle lorsqu’il remplace au pied levé Riccardo Chailly en 1995 pour un concert avec l’orchestre du Concertgebouw retransmis à la télévision. Cet évènement servira plus tard de point de départ au documentaire A dream debut. A partir de là, il se produit avec la plupart des grands orchestres des Pays-Bas et devient le chef principal du Philharmonique et de l’opéra de Brème, où il acquiert une grande connaissance du répertoire lyrique classique. L’orchestre royal de Stockholm, de la BBC et le Philharmonique de Hong Kong l’accueille comme chef invité. Il dirige la création américaine de Tea, de Tan Dun, à l’opéra de Santa Fe ainsi que la création européenne de Dr. Atomic de John Adams au Nederlandse Opera en 2007 qu’il reprend à l’English National Opera en 2009.

La distribution entièrement renouvelée se compose de nouveaux solistes différents de la création du spectacle en 2007.
Mark Padmore (écouté dans le rôle du tambour-major de Wozzeck en 2008) chante dans The Rake’s porgress le rôle central de Tom Rockwell et reviendra en mars 2010 pour Idoménée de Mozart. A ses côtés, le public de La Monnaie pourra écouter Sally Matthew et Rosemary Joshua, en alternance dans le rôle de la fiancée de Tom, Anne Trulove. Dietrich Henschel et William Shimell, dans le rôle du diabolique Nick Shadow.

Lire aussi notre
dossier The Rake’s progress de Stravinsky par Robert Lepage
à la Monnaie de Bruxelles en 2007
.

Illustrations: production 2007 The Rake’s progress. Robert Lepage © Sophie Grenier.

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