vendredi 29 mars 2024

Gustav Mahler (1860-1911), destin d’un coeur foudroyé

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Célébrons Mahler! L’agenda symphonique de la saison nouvelle (avec le cycle Mahler par Daniele Gatti et le National de France…) continue de mettre à l’honneur l’oeuvre mahlérienne. Le compositeur reste une découverte récente du milieu musical mais aujourd’hui preuve est faite que les champs sillonnés par sa conscience et son génie singuliers inspirent les orchestres et les salles. Après une réédition de choc (chez Audite par Kubelik), l’intégrale en dvd de Bernstein (DG), plusieurs intégrales pour le disque se poursuive dont celle passionnante de David Zinman (RCA)… Chaque nouvelle publication ou concert est l’occasion de dresser un bilan de l’oeuvre concernée. D’autant que 2010 marque les 150 ans de la naissance et 2011, le centenaire de la mort. Les mois qui viennent seront résolument mahlériens. ET nous avec, pour notre plus grand plaisir. Faisons le point.

Gustav Mahler (né en 1860 et mort en 1911) ne cesse aujourd’hui de stimuler les chefs, soucieux d’éprouver les capacités de leur orchestre, tout en exprimant le message humaniste et poétique du compositeur.

C’est pendant les mois de juillet d’août que le musicien pouvait enfin prendre le temps de composer : contemplation de la nature, marches, excursions et baignades, autant de loisirs salutaires pour son inspiration active.
De son vivant, Gustav Mahler s’affirme comme chef d’orchestre, en particulier à l’opéra de Vienne où il occupe le poste de directeur musical pendant 10 années (1897 à 1907).
Aujourd’hui, la figure du compositeur s’impose à nous. Grâce au disque surtout. Mahler est sorti peu à peu de l’oubli. Son oeuvre si décriée pour sa vulgarité, occupe une place prépondérante dans la vie des grands orchestres, dans les saisons des salles symphoniques.

Mahler nous laisse un cycle de 10 symphonies parmi les plus déconcertantes, les plus visionnaires jamais écrites. La Dixième est restée à l’état d’esquisses.
A l’heure où Picasso révolutionne le langage pictural (Les Demoiselles d’Avignon, 1907), Mahler indique de nouvelles perspectives, poétiques, musicales, philosophiques aussi pour l’orchestre. Aux côtés d’une écriture autobiographique qui exprime ses angoisses et ses aspirations, en particulier les épisodes d’une existence tragique, se précise peu à peu le désir des hauteurs, un élan mystique dont l’arc tendu de la prière appelle apaisement et sérénité. Dans l’écriture, chaque symphonie est un défi pour les musiciens. Mahler y repousse progressivement les limites et les horizons de la forme classique.
Ce sont aussi l’usage particulier des timbres, le recours aux percussions, la couleur grimaçante des certains bois, la douleur, l’amertume voire l’aigreur. L’orchestre de Mahler palpite en résonance avec le cœur meurtri, durement éprouvé d’un homme frappé par le destin, mais il reconstruit aussi, un lien avec les mouvements et le souffle de la divine et mystérieuse nature. Une nature réconfortante dont il cherchait chaque été, la proximité et la contemplation, deux éléments propices à l’écriture.

L’actualité des parutions cds et dvds, en 2006 réserve au compositeur, une attention particulière. La richesse des dernières publications nous invite à nous plonger dans l’océan symphonique conçu par Mahler. Il s’agit moins de dresser un bilan de la discographie parue que de profiter de l’actualité, et de ses surprises convaincantes voire jubilatoires, pour rendre hommage à l’un des symphonistes les plus originaux, dans la première décade du XX ème siècle.

Cd
Audite (distributeur : Intégral) vient de rééditer l’intégrale des symphonies par Rafael Kubelik, mahlérien d’une incontestable puissance, poète et peintre des élans cosmiques. Les enregistrements opérés sur le vif, principalement menés dans le Salon d’Hercule de La Residenz à Munich, de 1967 à 1982, recueillent le bénéfice d’une lecture époustouflante par son ampleur et son attention analytiques aux épisodes dramatiques.

Symphonie n°1, « Titan »
Symphonie n°2, « Résurrection »
Symphonie n°3
Symphonie n°4
Symphonie n°5
Symphonie n°6 « tragique »
Symphonie n°7
Symphonie n°8 des Mille
Symphonie n°9

C’est aussi une récente version de la 8 ème Symphonie des Mille qui sous la baguette d’Antoni Wit à la tête de la Philharmonie Varsovie, est plus que recommandable (parue sous étiquette Naxos).

Dvd

En parallèle, EuroArts édite les captations filmées dirigées par Claudio Abbado au Festival de Lucerne, et avec le Gustav Mahler Jugendorchester à Rome.
Symphonie n°2
Symphonie n°5
Symphonie n°7
Symphonie n°9

Lire notre dossier consacrée à l’intégrale parue en dvd en novembre 2006, que Leonard Bernstein dirigea entre 1972 et 1976 pour DG/unitel

Deux premiers volumes de la collection « Juxtapositions » , éditée par Idéale Audience (distributeur : Intégrale).

Volume 1
Gustav Mahler, « Attrazione d’amore » + Berio, « Voyage to Cythera »

Volume 2
« Conducting Mahler ». Documenaire réalisé par Franck Scheffer sur l’interpétation des symphonies de Mahler. Témoignages des chefs : Rattle, Chailly, Muti, Abbado, Haitink, à l’occasion du festival Mahler de mai 1995. Incontournable.

Approfondir
Lire notre dossier spécial Gustav Mahler (biographie)


Dossier réalisé par C.C. Humphray sous la direction d’Alexandre Pham

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