jeudi 18 avril 2024

Guillaume Lekeu (1870-1894)

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Portrait. Guillaume Lekeu (1870-1894). Ni foncièrement français, ni résolument wagnérien, Guillaume Lekeu dès avant son (court) apprentissage dans la classe parisienne de César Franck puis de d’Indy, sait affirmer un tempérament sensible absolument original dès ses premières partitions abouties de 1887. Le disciple de Franck, témoin de sa disparition en 1890, laisse jusqu’à sa propre disparition en 1894, un catalogue de pièces raffinées et allusives d’un métier accompli qui contredit que jeunesse rime avec maladresse. Dans le cas de Lekeu, la maturité s’est très tôt manifestée de sa 21è à sa 23è années. Précocité géniale qui ne laisse pas de nous fasciner toujours.

lekeu guillaume 2015Aperçu biographique. Le tempérament entier volontaire passionné du jeune Lekeu transparaît clairement à travers sa correspondance avec son ami et aîné Marcel Gimbaud, alors que la famille Lekeu s’est fixé en France à Poitiers dès 1879;  pour autant l’envie de créer et de produire n’empêche pas un clair et profond sentiment grave comme l’atteste le texte manuscrit inscrit sur la partition de sa Sonate en ré mineur pour violon et piano: état dépressif propre aux derniers romantiques, prescience de la mort, pensée  lugubre. .. tour concourt ici à nourrir le portrait d’une jeune âme déjà condamnée dont le texte incriminé serait comme.le signe visionnaire, annonciateur de sa.mort prématurée à 24 ans en 1894.  » c’est pourquoi j’appelle la mort, pourquoi je veux me replonger dans le néant d’où je suis sorti ». A 15 ans, Guillaume s’il est bien l’auteur de ce texte montre une prédisposition évidente à la souffrance et au spleen tristanesque. .. il est vrai que comme son maître César Franck le wallon reçoit de plein fouet le choc du wagnérisme éperdu radical irrésistible. Mais comme Franck, il s’agit de dépasser et sublimer l’exemple germanique en trouvant sa voie propre : un défi spectaculaire d’autant plus éblouissant dans le cas de Lekeu dont la carrière fut écourtée (par la fièvre typhoïde).
Ce qui frappe immédiatement dans le cas de Lekeu c’est la puissance d’un tempérament marque par Beethoven, aux rythmes subtils, à l’harmonie sûre et exigeante que stimule tour à tour l’influence de ses maîtres Franck et D’Indy. A son seul mérite revient la volonté percutante d’honorer manifestement mais intelligemment Wagner tout en tissant une écriture mélodique fabuleuse que n’aurait pas renié Fauré. D’autant que souvent Lekeu sait inerver la construction d’une tension harmonique subtile comme en témoigne sa Méditation pour quatuors d’instruments à cordes V48.

Pour autant les partitions aujourd’hui transmises sont pour la plupart redevables à une furia de la.jeunesse qui précède l’enseignement de Franck et donc manque parfois  clairement de stabilité comme d’équilibre: ainsi les mouvements lents sont ils mieux réalisés avec cette profondeur mélancolique qui affirme la maîtrise musicale. Mais le jaillissement de l’inspiration dans l’énoncé des sentiments est déplus en plus pénible et laborieux: si la sonate pour violoncelle et piano et le seul  quatuor à cordes achevé, deux premiers accomplissements indiscutables de 1888  (Lekeu a alors 18 ans) indiquent un premier cap, dépassé encore par l’excellent Trio à clavier qui lui valut des efforts amplement relatés dans la correspondance.
Ysaye eut bien raison de lui commander ce suis resté son chef d’oeuvre la Sonate en ré mineur V 64 synthèse parfaite des germaniques et des français sous le filtre sublimateur de César Franck.
Musique investie par ses propres émotions les plus ténues, le corpus  laisse par Lekeu offre en miroir l’énoncé scrupuleux et raffiné d’une sensibilité exceptionnellement inspirée;  Lekeu aimait écrire en exergue de ses partitions nombre d’éclaircissements poétiques : indications ou citations de poèmes reflétant son ardente sensibilité et sa volonté  d’exactitude musicale.
« Joies enfantines », mélancolie des automnes », … pour l’inachevé Quatuor à  clavier , et donc « douleur » et « malheur » pour la sublime Sonate V64. .. autant d’indications littéraires d’une âme exceptionnellement affûtée au goût sûr. .. que la disparité des pièces inachevées, comme des fragments criant une injuste irrésolution du fait de leur incomplétude, rend plus fascinante encore. Ainsi pièces abouties dans leur solitude incomplète, l’Adagio pour quatuor d’orchestre, le Larghetto pour violoncelle et orchestre et la Plainte d’Andromède resteront ils toujours perles suspendues veuves du collier qui devaient les agencer en éléments d’un tout à jamais perdu.

Les institutions ne reconnurent pas immédiatement la géniale précocité du compositeur né à Verviers (où naquit aussi le violoniste Henri Vieuxtemps)… Ayant présenté sa cantate Andromède, pour le prix de Rome, Lekeu apprend le 15 septembre 1891 qu’il n’est que second prix : le jury dont la partialité causa pour chaque édition un réel problème, sanctionna sans ambiguïté celui qui avait préféré quitter l’enseignement des conservatoires belges au profit de Paris et surtout de l’exemple distillé in loco à Franck. L’admiration de D’Indy et dYsaye pour cette Andromède jouée à Verviers et à Bruxelles des février et mars 1892 apporte  une consolation appréciée la preuve que la partition relève d’un immense talent. Un rare créateur capable de dépasser le modèle wagnérien qui est la grande affaire de l’époque.
La preuve la plus éloquente en sera la Sonate pour violon et piano que commande dans la foulée d’Andromede, Ysaye particulièrement convaincu par la qualité du jeune créateur. Le conservatoire de Verviers possède la partition autographe de la Sonate : un manuscrit précieux qui témoigne du lien en estime unissant les deux musiciens : on y relève nombre de collettes, ajouts de papier comportant les corrections que le jeune compositeur ne cesse d’adresser au dédicataire/commanditaire pour qu’il les fixe sur le document aux endroits précis. Puis en septembre 1892, Ysaye commande une nouvelle oeuvre : le fameux Quatuor à clavier : la correspondance exprime les affres du créateur, obligé à l’excellence, composant lentement et de façon plus réfléchie, gagnant en profondeur et en gravité, ne cédant jamais cette âpreté dont il avait un goût précoce. D’ailleurs toute la première séquence, répond à un thème cher énoncé depuis les débuts : la résolution de l’affliction dépressive, l’arche tendue de la rage éperdue à la résignation mélancolique : « le sujet du premier morceau est la douleur initialement exaspérée, convulsive, s’adoucissant parfois et se transformant en mélancolie passionnée… », précise Lekeu dans une lettre à sa mère de février 1893. Et ailleurs : « je me tue à mettre dans ma musique toute mon âme ». Voilà une claire confession révélant allusivement la clé autobiographique de la composition.

 

 

 

L’œuvre

 

 

Apprentissage : les premiers essais d’écriture. Né à Verviers mais français de sensibilité, Lekeu démontre des velléités de composition dès 1885 (Choral pour violon et piano, puis en 887, Morceaux égoïstes…), soit dès ses 15 ans, en particulier pendant ses vacances familiales à Verviers. L’inspiration aborde déjà les poèmes de Hugo, Lamartine (La fenêtre de la maison paternelle, les pavots), Shakespeare et Goethe sans omettre Baudelaire (Les deux bonnes sœurs) sur le métier desquels le jeune compositeur apprend et réussit les noces délicates, exigeantes de la poésie et de la musique : les mélodies de Lekeu informent sur cette éloquence du cœur et de l’âme qui sont la clé de son écriture. Postromantique, le goût de Lekeu est surtout symboliste, avec, inclination visionnaire, une sensibilité pour les évocations mortifères, lugubres, parfois glaçantes… qui en fin de cycle, inspirera ses propres textes.
Admirateur de Beethoven, Lekeu s’essaie à la forme du quatuor : des nombreuses tentatives dès 1887, remonte le plus achevé (Méditation en sol mineur : énoncé par trois reprises d’un cri de douleur apaisé par une foi finalement salvatrice). Le jeune compositeur poursuit également ses leçons de violon auprès de son professeur Octave Grisard dont le Quatuor créé sa Méditation (après l’avoir débarrassé de ses erreurs d’harmonie). Toujours, Lekeu pourra compter sur l’appui et la collaboration de ses proches, plus âgés et expérimentés que lui dans la maîtrise de l’art). A l’automne 1887, l’écriture occupe désormais toute sa pensée ; le Molto adagio complète la Méditation, exprimant les sentiments chers au caractère du jeune homme : recueillement et profondeur (avec en exergue des citations des Evangiles de Matthieu et Marc dont du Christ sur le mont des Oliviers, « mon âme est triste à en mourir »…).
Les Morceaux égoïstes (septembre 1887-mai 1888) expriment au piano l’expérience d’une âme sensible désireuse de communiquer sa propre aventure émotionnelle dans une langue mélodique et harmonique, personnelle : en témoigne surtout le Lento doloroso, traversée hypnotique entre songe et cauchemar, d’une âpreté funèbre prenante inspiré d’un poème de Gustave Kahn : … les pleurs sont la langue où ce sont rencontrés / les retours muets d’étranges contrées ». Un sommet de profondeur glaçante que contrepointe totalement l’esprit irrévérencieux et provoquant de la Berceuse et Valse, comportant des références hommages pleins d’humour à Gounod, Delibes, Chopin, etc… De 1888, année d’approfondissement et de maturation, surgit dans sa totalité cohérente (février) l’admirable Quatuor en 6 mouvements V60, dédié à l’ami poitevin, pilier de toujours, Marcel Guimbaud. Entité poétiquement juste, d’un caractère enjoué et lumineux où perce l’originalité inclassable de son Capriccio (4è mouvement et le plus court de la série). De même, fasciné par la fugue, Lekeu parvient à sublimer dans le final, la rigidité de cette forme en un lyrisme libre et personnel. Puis se succèdent, la Sonate pour violoncelle en fa (terminée par D’Indy dans un style trop scolaire et mesuré pour servir de conclusion à la fougue initiale de Lekeu) : en définitive, quatre séquences (V65) prodigieusement énoncées dans leur maladresse parfois explicite mais dont la sincérité saisit : adagio malinconico puis allegro molto quasi presto, aux références baudelairiennes; superbe lento assai (le plus développé et le plus original composé selon la correspondance à minuit). Enfin épilogue qui reprend le thème principal, le même que pour son Trio à clavier.

1889 : la classe de Franck
En 1889, Lekeu poursuit son exploration musicale en abordant l’écriture orchestrale avec l’Introduction symphonique aux Burgraves (avril) : tentative incomplète qui démontre une connaissance très aiguë des thèmes wagnériens. C’est l’été 1889, la fin du Lycée et pour le jeune compositeur encore autodidacte, l’horizon d’une nouvelle carrière musicale d’emblée orientée vers la composition dont le maître choisi est César Franck. Dès septembre, Lekeu se confronte donc aux exercices du Pater Seraphicus : le Première Etude Symphonique concentre les avancées du jeune Lekeu alors disciple de Franck, qui bravant l’ordre de mesure de son maître, ose cependant l’orchestration, lui qui vient de débuter son apprentissage parisien.
La Deuxième Etude Symphonique est inspirée par le Hamlet de Shakespeare (trois parties). En août 1890 sont achevées les deux premières parties : désespérance complexe du héros, pur amour démuni impuissant d’Ophélie (V19 et V22). Le 8 novembre 1890, Franck décède à la suite d’un accident de fiacre : son enseignement n’aura duré qu’un an et demi.

Le Trio à clavier
Sous la direction de Franck, Lekeu, doué d’une fièvre souvent impulsive, apprend la discipline et le contrôle : de 1891, datent des partitions mieux construites, plus profondes encore dans leurs choix dramatiques et expressifs. Trio pour piano, violon et violoncelle (Trio à clavier en ut mineur V70, janvier 1891) : le solide fugato du premier mouvement révèle l’apport du maître Franck à son jeune disciple. Douleur, espoir, rêverie, mélancolie, cri et malédiction… Lekeu y exprime tous ses chers thèmes empruntés aux romantiques comme aux Symbolistes dont il fait une synthèse très originale. D’autant qu’en conclusion, comme un accomplissement salvateur, le compositeur développe finalement, le « lumineux développement de la bonté », un parcours spirituel personnel que n’aurait pas renié son maître Franck, lequel avant de mourir, avait témoigné son enthousiasme face à la partition (que Lekeu lui dédiera naturellement en hommage). Solide et consciencieux, ce Trio comporte le métier d’un élève respectueux, certainement encore choqué par la perte de son maître si vénéré.
La Sonate pour piano de 1891 prolonge encore ce devoir de profondeur et de structure auquel l’a initié Franck. C’est un clair hommage aux œuvres pour piano de Franck (Prélude, choral et fugue). Même enracinement frankiste pour le célèbre et régulièrement joué : Adagio pour quatuor d’orchestre (avril 1891) qui porte aussi les vers de Georges Vanor : « Les fleurs pâles du souvenir ». Liberté inouïe de l’écriture (harmonique et mélodique), Lekeu a trouvé sa voie et son langage propre dans cet Adagio, antichambre d’une carrière qui s’annonce particulièrement juste et inspirée; après la mort de Franck, Lekeu se rapproche de D’Indy, autre élève du Maître et véritable pilier dans la continuation de sa jeune vocation musicale.
A partir de 1891, les compositions de Lekeu sont liées à des événements vécus à Verviers : Epithalame pour le mariage de son ami Antoine Grignard (avril 1891 : la seule partition composée pour l’instrument de son maître, l’orgue dans laquelle il reprend le thème d’Ophélie).

Andromède
Suivent la printanière Chanson de mai (printemps 1891) sur un texte de son oncle Jean, le Chant lyrique pour choeur et orchestre destiné à la Société royale L’Emulation qui la crée le 2 décembre 1891 : partition ambitieuse, jouant de l’éclat partagé dialogué entre voix et fanfare, qui préfigure le grand défi du Prix de Rome auquel Lekeu se présente à Bruxelles la même année. D’Indy stimule le jeune créateur qui passe la première épreuve (écriture d’une fugue à quatre voix et d’un choeur avec orchestre) ; A l’été, Lekeu entre en loge d’écriture sur le thème d’Andromède dont l’arrogante beauté insulte les Néréïdes filles de Neptune lequel alors par vengeance lâche sur l’Ethiopie, un monstre affreux semant mort, destruction, désespoir. La cantate de Lekeu – poème lyrique et symphonique pour soli, choeur et orchestre, évoque la supplique des prêtres afin qu’ils désignent une victime expiatoire : Andromède ; la mise à mort de la jeune femme, libérée cependant par Persée… enfin, la victoire finale de l’harmonie dans un épithalame triomphal. Malgré ses espoirs, Lekeu n’obtient le 12 septembre 1891, que le 2è Prix : de fureur, il ne se présente pas à la remise. Il critique la partialité des juges : tous membres des conservatoires royaux de Gand et de Liège dont les élèves ont… naturellement obtenu le Premier Prix et le Premier second prix. Franckiste et parisien, Lekeu l’expatrié a été sévèrement sanctionné. Evidemment, la prière d’Andromède est le point capital d’un drame parfaitement écrit dont le thème de Persée, séquence finale, apporte un éclairage apaisé et salvateur. Tout Lekeu y est condensé dans une science désormais libre et originale, apportant les bénéfices d’un tempérament autonome qui sait ce qu’il doit à Beethoven et Wagner, surtout ses maîtres d’Indy et Franck.

Ysaye entre en scène
Après la déception du Prix de Rome 1891, Lekeu reçoit néanmoins plusieurs commandes : le Larghetto pour violoncelle et orchestre, seule oeuvre concertante aboutie et d’une séduction mélodique tenace (de Joseph Jacob, violoncelliste du Quatuor Ysaye, février 1892) ; la Sonate pour violon et piano demandée par Eugène Ysaye, lequel après l’écoute de la prière d’Andromède créée dans sa version de chambre au cercle des XX à Bruxelles, le 18 février 1892, avait été saisi par le talent du jeune compositeur. Les Trois pièces pour piano (avril 1892) sont commandées par l’éditeur liégeois Muraille : pleines de vie et d’entrain, elles rappellent la vivacité parfois caustique du musicien dans ses lettres. Suivent au printemps 1892, la Fantaisie sur deux airs angevins (dont la mise en forme pour orchestre est favorisé par le très gaulois d’Indy, auteur de la Symphonie cévenole et très soucieux d’affirmer la richesse de la musique française à travers ses idiomes provinciaux : il en découle aussi une version pour pour piano à quatre mains : il en résulte une évocation d’un couple pris entre l’ivresse d’un bal et l’abandon intime dans la nature d’une fin d’après midi sous le clair de lune. Les dernières opus de Lekeu sont des mélodies formant cycle, Trois Poèmes créés le 7 mars 1893 à Bruxelles pour le Cercle des XX lors d’un concert organisé autour d’Eugène Ysaye : lequel interprète en outre, la Sonate pour violon et piano dont il est le dédicataire. Dans les poèmes, la mort n’est que songe et l’ivresse amoureuse fait planer sur la nuit (Nocturne), un charme unique qui dévoile une originalité totalement assumée et développée. D’autant que Lekeu en une intuition de coloriste génial ajoute ici la sonorité du quatuor à cordes, bien avant Fauré (la Bonne chanson) et Chausson (la Chanson perpétuelle). L’ultime pièce reste la Berceuse datée de novembre 1892. Lekeu alors sur le métier de Quatuor à clavier, décède à Angers le 21 janvier 1894, peu avant son 24è anniversaire.

 

 

 

lekeu guillaume cd ricercar presentation review compte rendu critique cd classiquenewsCD. En 1994, pour le centenaire, le label Ricercar éditait en un coffret de 8 cd l’intégrale des œuvres de Guillaume Lekeu : y figurent les premières partitions de 1885 jusqu’aux chefs d’oeuvres commandées par Ysaye en 1892 sans omettre les essais orchestraux contemporains de son apprentissage dans la classe parisienne de Franck et aussi sa cantate Andromède pour le Prix de Rome 1891, et surtout la prière d’Andromède qui en découle… Le coffret est réédité en septembre 2015 avec une notice augmentée, complétée, dévoilant par le détail, les jalons d’un style précoce qui le temps de sa courte traversée terrestre a réussi à trouver sa voie et son originalité. Guillaume Lekeu : complete works / intégrale des œuvres 8 cd Ricercar. Durée totale : 9h44mn. CLIC de classiquenews d’octobre 2015.

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