samedi 20 avril 2024

Giacomo Puccini: Il Trittico (1918) France Musique, en direct du Met, le 12 décembre 2009 à 19h30

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Giacomo Puccini

Il Tritico, le Triptyque (1918)

3 miniatures véristes

3 en 1. Puccini a composé un ensemble de 3 ouvrages destinés à être représentés en une seule soirée, enchaînant: Il Tabarro, Suor Angelica, Gianni Schicchi. Le cycle fut créé à New York, au Metropolitan Opera le 14 décembre 1918.

Il Tabarro
(la Houppelande) d’après le drame de Didier Gold (1910) est un pur joyau vériste en un acte, où la misère quotidienne se change en tragédie. On y retrouve le trio emblématique de l’opéra italien: une soprano (Giorgetta) mariée à un baryton (Michele) qui le trompe avec un ténor (Luigi). L’intrigue se déroule sur les quais de Seine: Luigi est décidé à quitter la femme qu’il doit partager, il sera débarqué à Rouen. Mais Michele démasque l’identité de l’amant de sa femme et l’étrangle puis le cache sous sa houppelande… En peu d’effets, le compositeur brosse chaque tableau, variant les climats, entre impressionnisme et expressionnisme avec un sens prodigieux de l’efficacité et de la synthèse.

Suor Angelica
Même acte d’un réalisme sec et froid dans Suor Angelica. L’action se déroule dans un couvent italien du XVIIè où une ancienne aristocrate a été enfermée après avoir eu un enfant suite à une liaison illégitime. Sa tante vient la visiter: lui fait signer un acte où la jeune femme renonce au patrimoine familial,t out en lui annonçant la mort de son enfant qu’elle n’a plus jamais revu. Au comble de la solitude et du dénuement, Suor Angelica imagine la misère de son enfant mort (Senza Mamma): elle avale un poison. La Vierge lui apparaît en lui présentant un enfant. Ici pas de rôle masculin mais une confrontation entre l’agent du destin (la tante) et la tendresse défaite de la l’héroïne.

Gianni Schicchi
peut avoir été inspiré par un fait réel conté par Dante des Les Enfers (Chant XXX, vers 1308). L’action se passe à Florence… A la mort du vieux Buoso Donati, les membres de sa famille entendent récupérer les biens que le défunt a légué à un couvent. Schicchi (baryton) est appelé au chevet du mort, avec sa fille Lauretta qu’aime passionnément Rinuccio, le neveu de Buoso.
Schicci prend l’aspect du mourant dans son lit afin de dicter ses dernières (fausses) volontés à son notaire: il lèguera tout son patrimoine à chacun des membres avides et complices.
Puccini marque le contraste en invoquant dans ce tableau cynique et funèbre, la tendresse des deux amants : Rinuccio (Hymne à Florence) et Lauretta qui dans son air (O mio caro Babbino) pastiche la première manière du compositeur. Schicchi réalise ainsi le complot mais il s’octroie la maison du mort, écartant tout autre prétendant, afin d’y abriter l’amour des deux jeunes gens.
Gianni Schicchi est une autre fable satirique, lyrique mais grinçante qui renouvèle depuis Falstaff, l’art de la pure comédie italienne, approchée par épisode et petites touches dans l’acte I de Tosca, grâce au personnage du sacristain.

France Musique. Puccini: Il Trittico, 1918. En direct du Met Opera de New York. Samedi 12 décembre 2009 à 19h30. Leonard Slatkin, Stefano Ranzani, direction.

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