vendredi 29 mars 2024

Exposition: « Voir la musique ». Jusqu’au 30 août 2009 Saint-Riquier (Somme), musée départemental de l’Abbaye

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« Voir la musique » à Saint-Riquier


Le musée départemental de l’Abbaye de Saint-Riquier en complément au
Festival estival (Festival de Saint-Riquier, 9-19 juillet 2009) propose jusqu’au 30 août 2009, une
exposition exceptionnelle regroupant 80 tableaux sur le thème de la
musique…
en accès gratuit
.




Depuis le 28 mars dernier, les cimaises du musées
départemental de Saint-Riquier accueillent dans ses salles d’exposition
temporaire, une rétropective majeure de l’été 2009: 80 tableaux en
provenance de nombreux musées française et belge, dévoilent la richesse
des lectures iconographiques quand les peintres, du XVIè au XXè siècle,
représentent des sujets en rapport avec la musique. Petits formats ou
grandes toiles, sujets sacrés, profanes, mythologiques, mais aussi
scènes collectives, « en concert »,… les tableaux sélectionnés offrent un
regard particulièrement exhaustif sur les manières de peindre la
musique depuis la Renaissance jusqu’au XXè siècle.


Les premières sections mettent en lumière le mythe d’Orphée, poète
antique et chantre de Thrace: inconsolable sur la tombe de sa bien
aimée Eurydice; tentant d’infléchir les divinités infernales – Pluton
et Proserpine- pour la retrouver; ou réduit à quelques fragments, tête
et lyre cassée sur le sol…


De nombreux portraits de musiciens et musiciennes, profanes ou
religieux, argumentent les rapports pluriels de la musique et de la
ferveur, entre sensualité, extase, contemplation: ainsi, Sainte-Cécile,
patronne des musiciens; David et sa harpe magicienne jouant devant
Saul; Saint-François, victime des musiques célestes d’anges
musiciens… C’est aussi le portrait exceptionnel d’une musicienne
enturbanée à la mode vénitienne (signé Jacques Gamelin, 1774.
Carcassonne, Musée des Beaux-Arts), affichant perles et soieries
luxuriantes qui, renouvelle non sans ambiguïté, la représentation de
Sainte-Cécile à la fin du XVIIIè. La toile isolée sur une cimaise à part constitue aussi
le visuel de l’exposition « Voir la musique » (cf notre illustration ci dessus).






Les
dernières salles exposent les scènes collectives: concerts
champêtres et de fantaisie (Hubert Robert), quatuor à lecture sociale
(Vincent), duos musicaux (amoureux?: signés Van Beveren, Boilly)
eux-mêmes inspirés des peintres hollandais et flamands baroques (XVIIè,
également
présents ou évoqués dans l’accrochage tels Ter Borch, David III
Ryckaert)…
Parmi nos oeuvres préférées (qui justifient à elles seules votre
déplacement jusqu’à Saint-Riquier, à seulement 1h40 en train de Paris,
depuis Paris Gare du Nord), citons le grand concert d’après Theodor et Valentin
Rombouts
(Valenciennes, Musée des Beaux-Arts, cf notre illustration ci-dessous), qui offre une
saisissante réunion d’hommes, associant concert et tabagie, propre aux
écoles nordiques du XVIIè dans la mouvance caravagesque;
l’extraordinaire scène de théâtre musical de Carel Jacob de Crec (scène
de commedia dell’arte, également en provenance de Valencienne),
visiblement inspiré par Watteau… Enfin saluons la riche présence des
vanités où les instruments de musique très minutieusement décrits,
ajoutent à l’expression de la fugacité des plaisirs
terrestres. Illustration ci contre: Les regrets d’Orphée, sur la tombe d’Eurydice (1796) par Charles Landon (1760-1826), Alençon, musée des Beaux-Arts et de la dentelle.










Les expositions de peinture sur la musique sont rares, souvent variées
et confuses. Celle-ci se révèle exemplaire tant par l’organisation de
l’accrochage (divisé en section thématiques: « les allégories »,
« représenter l’instrument de musique et la musique notée », « le musicien
isolé », « la musique d’ensemble », « la musique comme symbole ».
..)
que par la
richesse du fonds iconographique ainsi recomposé. Les oeuvres
rassemblées proviennent entre autres des musées de Béziers, Cannes,
Chaumont,
Bourges, Strasbourg, Lille, Cambrai, Dunkerque, Pontoise, Carcassonne,
Orléans, Riom, Saint-Quentin, Amiens, Blois, Saint-Omer,Douai,
Valenciennes, Alençon, Toulouse, Pontarlier, Soissons, Rouen, Tours…
ce qui laisse supposer la complexité de son montage. De
tableau en tableau, vous irez de découvertes en surprises, éprouvant
désormais en une confrontation de motifs et de manières
particulièrement riche (réalisme poétique et allégorique des natures
mortes du XVIIè, touche visible à la Fragonard du XVIIIè, clairs
obscurs à la Caravage, métier porcelainé du XIXè…), un regard plus
affûté sur la représentation des
instruments et des partitions dans les tableaux, du XVIè au XXè siècle.
Le regroupement des toiles ainsi réalisé est en soi une prouesse : il
mérite d’être vu.


L’exposition est d’autant plus recommandée et même incontournable
qu’elle est à Saint-Riquier en accès libre et gratuit, jusqu’au 30 août
2009.




Exposition temporaire « Voir la musique », jusqu’au 30 août 2009. Sujets
musicaux dans la peinture du XVIème au XXème siècle. Dans le cadre de
la 25ème édition du Festival de Saint-Riquier 2009. Musée départemental de l’Abbaye de
Saint-Riquier
: Visite libre et gratuite. Tous les jours de
10h00 à 12h et de 14h à 18h00.
Pour venir à l’abbaye de Saint-Riquier: Saint-Riquier est situé à 10 km
d’Abbeville, dans la Somme. En voiture : Abbeville est à 2 heures de
Paris par l’autoroute A16 (Saint Riquier : sortie 22). En train :
Abbeville est à 1h30 de Paris (ligne Paris-Calais). Centre culturel
Musée départemental Abbaye de Saint-Riquier B.P. 40003 Saint-Riquier.
Tél. : 03.22.71.82.20.
Catalogue, 155 pages




Tournée. Après Saint-Riquier, l’exposition se déplace ensuite au Musée de Millau
et des Grands Causses (du 3 octobre 2009 au 23 janvier 2010), puis à
Carcassonne (Musée des Beaux-Arts, de février à mai 2010).
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