mardi 19 mars 2024

Evasion en Catalogne française 2007 Festivals et art de vivre en Roussillon (66, Pyrénées-Orientales)

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Evasion en Catalogne Française

Chaque été, la rédaction de classiquenews.com prend le large et décline sa passion de la musique sur le mode estival. En août 2007, nous initions nos « cahiers de vacances » lors de notre séjour dans le Roussillon, ou Catalogne française. Le département dans lequel nous établissons nos quartiers d’été correspond aux Pyrénées-Orientales (66).

Musique et patrimoine, entre mer et montagne

Aux pieds des Pyrénées, autour de Perpignan qui reste le point de ralliement de la région (et aussi, le lieu où notre avion a atterri), le pays de l’art roman et des vins de Banyuls et de Rivesaltes s’étend à perte de vue entre mer et montagne, offrant cette alliance désormais spécifique des plages de sable et des massifs de forêts perchées sur les flancs de la montagne. Notre périple suit un itinéraire serti aux pieds du massif des Albères, cette partie des Pyrénées orientales qui se jettent dans la mer.
Outre ses nombreux villages ayant conservé leur église médiévale, et souvent un complexe sacré d’une exceptionnelle qualité architecturale et sculpturale (c’est ici qu’à Saint-Génis est né le premier style de sculpture romane), le pays catalan accueille depuis juillet et jusqu’à la fin du mois d’août, de nombreux festivals de musique. Le plus célèbre d’entre eux, et le plus ancien aussi, reste le festival Pablo Casals de Prades (56 ème édition, jusqu’au 13 août 2007). Mais le citer ne doit pas mettre dans l’ombre les très nombreux… Quelques exemples? Le Festival Piano Fortissimo d’Elne (juillet), ou le festival international lyrique et médiéval de Santa Maria del Vilar (jusqu’au 25 août 2007)…

Les festivals catalans

En effet, même s’il s’agit du plus ancien festival en pays catalan, initié par une figure mythique de la musique, l’on aurait tort de réduire l’actualité musicale de l’été au seul Festival de Prades (56 ème édition, du 26 juillet au 13 août 2007). Au sein d’une offre estivale foisonnante, la ville d’Elne se distingue. Le premier (Piano fortissimo à Elne) tout en programmant des têtes d’affiche (Cyprien Katsaris, Jean-Marc Luisada…) soutient surtout les jeunes talents du clavier tels A. Alexandrescu, D. Bismuth… La Cathédrale Sainte-Eulalie Sainte-Julie, aux proportions spectaculaires rappelle qu’Elne fut l’évêché le plus important du Roussillon, dès le VI ème siècle, avant Perpignan. Quant au cloître qui est attenant, c’est avec celui de Serrabone, l’un des mieux conservés. Chacun donne la mesure d’une région qui est un musée à ciel ouvert.
Le deuxième festival, au Prieuré Santa Maria del Vilar, résume tout ce que nous aimons remarquer au hasard de notre route: la perfection retirée d’un joyau architectural (qui plus est offrant une acoustique exceptionnelle) et une programmation musicale rare. Ainsi, ce concert auquel nous assistions, samedi 4 août 2007, dans l’église du Prieuré, sous la nef de l’église qui abrite toujours de magnifiques fragments du décor pictural originel, encore lisible, représentant l’Annonciation… François Tavernier-Vellas, protopsalte de la paroisse orthodoxe roumaine de Toulouse chantait plusieurs hymnes liturgiques byzantins, en langue arabe et grecque. Lire notre compte-rendu du concert Chants Byzantins par François Tavernier-Vellas.

Restaurants, gastronomie
Le festivalier aux sens aiguisés par la contemplation de tant de hauts lieux de l’art roman, séduit aussi par la qualité des concerts ici et là identifiés, ne saurait pleinement réussir son périple local sans pouvoir disposer de quelques adresses gastronomiques remarquables. Voici notre sélection:

Argelès-sur-mer

Auberge du Roua (Hôtel et restaurant ***). Authentique mas catalan entièrement rénové. Capacité de l’hôtel: 17 chambres. Sous les voûtes du restaurant, cuisine méditerranéenne raffinée dans un décor épuré qui met en avant la sobriété minérale du lieu. Demander la salle donnant sur la piscine et son décor végétal. Suggestion: préférez les entrées thématiques dont « l’assiette » (en réalité une superbe plaque de chiste taillée) offrant une déclinaison d’entrées à la tomate (soupe froide, tarte, « sucette », carpaccio, glace), et aussi la sélection de poissons (Saint-Pierre, dorade, rascasse, noix de Saint-Jacque…). Les gourmets gourmands demanderont enfin la tarte tatin aux abricots (servie avec sa glace « à la lavande »). Grand choix de vins dont rosés (en provenance des récoltants locaux) et surtout de Rivesaltes, « grenats » ou « ambrés »… Auberge du Roua. Chemin du Roua 66700 Argelès-sur-mer. Réservations: www.aubergeduroua.com. E-mail: [email protected]. Tél.: + 33 (0)4.68.95.85.85

Le Racou
Manje aqui
. « Bar-Restaurant de plage » typique, situé à quelques mètres de la mer, le Manje aqui (littéralement, « on mange ici » en catalan ; à ne pas confondre avec le « Manje y caille », -« mange et tais-toi » que les parents assènent à leurs enfants le temps du repas-, autre restaurant non loin de là), le Manje aqui dresse ses tables sur la route principale du Racou, petit bourg au sud d’Argelès (après Argelès-Port), qui a conservé son caractère villageois d’origine. A quelques mètres de l’îlot des maisons de pêcheurs calées dans le sable de la plage, le restaurant offre sa carte de tapas et de fritures de la mer généreuse, que l’on accompagnera d’un verre de blanc, « Cornet » (vignoble de Collioure). Pour les végétariens, salades copieuses. Desserts dont financier et sablé aux figues, à l’avenant. Pour le midi : pause idéale avant d’attaquer vers le sud, après la plage, la promenade à bord de falaise, le long des criques et des plages de galet, vers Collioure. C’est au Racou que le peintre Etienne Terrus, souvent accompagné par Louis Bausil aime saisir le motif. Matisse a possédé une petite huile représentant une crique peinte à cet endroit par Terrus, chef d’œuvre du maître par ses audaces fauves, son japonisme transparent, la liberté de sa touche. Pour le soir, table parfaite avant de marcher la nuit tombée sur la plage, sous la voûte étoilée, entre océan et maisons dans le sable. Réservation conseillée, surtout en haute saison (août) où tous les soirs, le restaurant affiche complet. E-mail : [email protected]. Tél . : 04.68.81.65.07.

Collioure

Le village de pêcheurs qui a permis à Matisse, et ses collaborateurs, -Marquet et Derain-, sans omettre le concours des artistes locaux tel Etienne Terrus, de réaliser la révolution Fauve en 1905, continue d’être une escale incontournable des vacanciers en Pyrénées Orientales. L’Art, avec un grand « a » (non pas les pacotilles habituelles, offertes aux touristes), qui comptent localement quelques galeries d’art encore remarquables et aussi quelques show-room de décorateurs qui n’ont rien à envier à Paris, y reste présent… même si, hélas, il ne reste aucune collection locale de peintures fauves… Seul un « parcours Matisse » balisé par quelques reproductions des tableaux du Maître aux endroits où il a peint la ville catalane, évoque ce Collioure qui au début du siècle, fut un phare de l’avant-garde pictural… Pour s’en consoler, voici notre sélection des bonnes tables du lieu:

Le Tremail
Lové dans l’une des ruelles typiques du village de Collioure, le restaurant offre un choix de plats de cuisine traditionnelle qui mettent l’accent sur le poisson local, en particulier l’anchois qui reste la spécialité incontournable de l’adresse. Plats de poissons, bouillabaisses authentiques… font du Trémail un choix sûr. Adresse: 16 bis rue Mailly. Tél: 04.68.82.16.10

Le Neptune
Voici sans conteste l’une des meilleures tables gastronomiques du lieu. Il vous faudra rejoindre le « 2ème port de Collioure » longer la plage de galets plus en retrait, afin de rejoindre l’entrée du restaurant, situé sur le rocher dominant les deux enclaves. A l’heure de midi, demander la terrasse dominant le lieu et qui offre une vue unique sur la mer, l’église et le phare. Le service est irréprochable, le menu dégustation sans fausse note. Pour marquer votre séjour à Collioure, la table du Neptune s’impose sans réserve. Adresse: 9, route de Port-Vendres 66190 Collioure. Tél.: 04.68.82.02.27

Dossier réalisé par Alexandre Pham, David Tonnelier, Stéphanie Bataille et Elvire James.

Crédits photographiques
(1) Cloître de Serrabone (DR)
(2) Frédéric Tavernier-Vellars (DR)
(3) l’Auberge du Roua à Argelès-sur-mer (DR)

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