jeudi 18 avril 2024

Compte rendu, opéra. Parme. Teatro Regio, le 12 octobre 2014. Verdi, Boïto. Michele Pertusi, basse, Filarmonica Arturo Toscanini, choeur du Teatro Regio de Parme, choeur d’enfants de la chorale Giuseppe Verdi de Parme; Jader Bignamini, direction.

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Pertusi-1Deux jours après la 1ère de La forza del destino (donnée le 10 octobre et dont nous avons rendu compte), la Filarmonica Arturo Toscanini et son chef Jader Bignamini quittent la fosse d’orchestre pour monter sur la scène du Teatro Regio de Parme. Le soliste de ce concert est un enfant du pays très aimé des mélomanes parmesans : Michele Pertusi. Après sa prise de rôle dans Forza, il chante en deuxième partie de concert une oeuvre d’Arrigo Boïto (1842-1918); plus connu comme librettiste , Boito a collaboré avec Verdi et Ponchielli, pour les plus connus, puis oeuvré comme compositeur d’opéras réalisant d’ailleurs ses propres livrets.

 

La Filarmonica Arturo Toscanini : un concert haut en couleurs

 

Chef maestro jader bignamini direttoreVisiblement électrisé par l’ambiance qui règne dans la salle et sur scène Jader Bignamini entame la soirée avec panache et un enthousiasme communicatif. Régulièrement donnés en concert, la sinfonia et le divertissement (ou ballet) de I vespri siciliani ont été déjà joués, avec brio lors du concert d’ouverture du festival 2013. Ainsi pour cette édition 2014, c’est Jader Bignamini et la Filarmonica Arturo Toscanini qui donnent le ton de la soirée. Ils donnent une lecture vive, dynamique, allante de ces deux extraits dont l’interprétation est d’ailleurs digne des meilleurs. Dès la Snfonia, Bignamini prend les choses en main et impulse une dynamique forte ; si la battue est toujours aussi inhabituelle, l’orchestre n’en donne pas moins le meilleur de lui-même dans ces pages intenses qui préfigurent déjà l’action à suivre. Et lorsque l’orchestre joue le divertissement, le chef ne peut s’empêcher d’esquisser des mouvements de danse tout en dirigeant avec gourmandise. Au retour de l’entracte, l’orchestre joue avec bonheur les préludes d’Attila et de Macbeth, mais c’est surtout le prologue du Mefistofele d’Arrigo Boïto (1842-1918) qui occupe l’attention du public. Collaborateur de Verdi pour plusieurs de ses chefs d’oeuvres (Simon Boccanegra, Falstaff …), il a aussi composé des opéras dont seul Mefistofele a été créé et est régulièrement représenté. Le choeur du Teatro Regio et le choeur d’enfants (Corale delle voici bianche) ont été sollicités pour l’occasion et on ne peut qu’apprécier de voir l’implication des enfants dont les plus jeunes ont à peine 7 ou 8 ans. Quant à Michele Pertusi, il nous montre un Mefistofele méchant, mordant, provocateur à souhait. Redevenu imberbe pour ce concert, le soliste interprète la musique de Boïto avec un plaisir évident. Le succès est tel qu’il doit concéder un bis et quand il se lance dans l’aria de Mefistofele : « Io son lo spirto che nega »,  c’est avec gourmandise.

Lors de ce concert, le jeune chef parmesan Jader Bignamini démontre avec éclat qu’il est aussi à l’aise dans la fosse pour diriger un opéra que sur scène pour un concert orchestral. Quant à la partie vocale, si Michele Pertusi est un Mefistofele remarquable et très en voix, c’est surtout la chorale d’enfants que nous tenons tout particulièrement à saluer tant pour sa préparation idéale (justesse et diction entre autres) que pour sa tenue parfaite sur scène.

Parme. Teatro Regio, le 12 octobre 2014. Giuseppe Verdi Verdi (1813-1901) : I vespri siciliani : sinfonia, divertissement « Le quattro stagioni » (hiver, printemps, été, automne); Attila : prologue; Macbeth : prologue; Arrigo Boïto (1842-1918) : Mefistofele : prologue; Io son lo spirto che nega (bis). Michele Pertusi, basse, filarmonica Arturo Toscanini, choeur du Teatro Regio de Parme, choeur d’enfants  de la chorale Giuseppe Verdi de Parme; Jader Bignamini, direction.

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