vendredi 19 avril 2024

Compte-rendu, concert. Toulouse. Halle-aux-grains, le 15 mai 2017. Bach, Schumann, Villa-Lobos, Chopin. Nelson Freire, piano

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Compte-rendu, concert. Toulouse. Halle-aux-grains, le 15 mai 2017. Bach, Schumann, Villa-Lobos, Chopin. Nelson Freire, piano. Quelle chance : en un mois pouvoir entendre, et voir, Martha Argerich et Stefen Kovacevich en duo de rêve puis un concert de l’ami le plus proche de Martha, son quasi jumeau : Nelson Freire, grâce aux Grands-Interprètes. Dans une maturité jupitérienne et fraternelle, Nelson Freire prend possession de son piano avec calme et détermination. Il chante quatre adaptations pour le piano de musiques de Jean-Sébastien Bach. Simplicité, clarté des ligne superposées, élégance des phrasés et délicatesse du toucher. Cet art là est enchanteur. Un baume pour les oreilles, le cœur et l’âme.

Un musicien suprême

freire nelson piano sublime par classiquenews201504291644-fullPuis avec une détermination de chaque instant, l’interprète rend à la Fantaisie en ut majeur de Schumann, toute la beauté pure des formes, des phrases et des mélodies. Point de spectre de folie mais au contraire une invincible certitude de nous confier la plus belle musique qui soit. Schumann retrouve sa grandeur de sublime musicien qui offre à l’instrument confident,  tout l’amour de son cœur pour Clara. Jamais la beauté formelle de cette pièce ne m’avait autant frappée. Le génie de Nelson Freire est celui d’un musicien qui fait de son piano ce qu’il veut.
Pour les pièces de Villa-Lobos, il utilise la même transcendance. Le piano lui appartient et lui permet, sans la moindre caractérisation folklorique surajoutée, de révéler l’élégance et la noblesse de ce compositeur en ces courtes pièces.
C’est en forme d’apothéose que le pianiste brésilien termine son récital. La troisième Sonate de Chopin est elle aussi portée à un sommet de beauté. La classe, la tenue de ce Chopin est précieuse. Depuis ces premiers récitals, chacun sait combien Chopin et Freire sont proches. Avec le temps, la facilité du jeu est simple majesté. La parfaite construction de la sonate permet un déploiement harmonieux de ces vastes proportions sous des doigts si félins. Jamais de dureté même dans les forte tonitruants, une rapidité de fusée dans le scherzo, mais surtout le moelleux du largo est tout à fait voluptueux. Le final lui est absolument grandiose mais reste élégant avec ce prince du piano au souffle généreux. Un grand moment de musique !
Avec bienveillance et grâce Nelson Freire offre en bis à son public conquis deux admirables Intermezzi de Brahms auquel personne ne peut résister tant ils sont l’expression de la bonté même.

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Compte-rendu concert. Toulouse. Halle-aux-grains, le 15 mai 2017.Johann Sebastian Bach(1685-1750)/Alexander Siloti : Prélude en sol mineur pour orgue, BWV 535 ; J. S. Bach/Ferruccio Busoni : Ich ruf zu Dir, Herr Jesu Christ, BWV 639 ; Komm, Gott Schöpfer, heiliger Geist, BWV 667 ; J. S. Bach / Myra Hess : « Jésus que ma joie demeure » ; Robert Schumann(1810-1856) : Fantaisie en ut majeur, opus 17 ; Heitor Villa-Lobos ( 1887-1957) : Bachianas Brasileiras nº 4, Prelúdio ; 3 pièces de A Prole do Bebê : Branquinha, Pobrezinha, Moreninha ;  Frédéric Chopin (1810-1849) :  Sonate n°3 en si mineur, opus 58 ; Nelson Freire, piano.

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