Coffret événement, annonce. Ferenc Fricsay : complete recordings on Deutsche Grammophon. Volume 2 : Operas, choral works. 37 cd Deutsche Grammophon. 2014 avait marqué le centenaire de la naissance de Ferenc Fricsay (né à Budapest le 9 août 1914). Deutsche Grammophon avait alors édité un somptueux premier coffret dédié à l’intégrale des œuvres orchestrales. A l’été 2015, paraît le second et (hélas) dernier coffret… dédié à ses enregistrements lyriques et choraux. La baguette détaillée voire millimétrée du maestro hongrois, à la façon de son cadet Carlos Kleiber (né à Berlin en 1930), étincelle ici de mille feux, tant par son aisance et sa finesse expressive que sa vision architecturée et son souci de cohérence voix/orchestre. On y décèle un même appétit poétique, un même esprit d’équipe et de « troupe » qui fondent le miracle de la direction du chef légendaire dont ses partenaires furent entre autres les sopranos Leonie Rysaneck, Sena Jurinac, Imrgard Siegfried, Maria Stader ou Rita Streich, la mezzo Elisabeth Grümmer, les ténors Waldemar Kmentt, Ernst Haefliger, Wolfgang Windgassen, les barytons Eberhardt Waechter et Dietrich Fischer Dieskau, … soit les tenants du beau chant germanique alors affirmant une sorte d’âge d’or au lendemain de la guerre, à Berlin, dans les années 1950 et 1960. Le coffret Deutsche Grammophon recueille les réalisations les plus profondément poétiques et les plus orchestralement abouties de Fricsay, depuis sa Fliedermaus de 1949 (véritable opéra radiophonique dont le sens et l’articulation du texte demeurent exemplaires), les témoignages fragmentaires de Carmina Burana (même année : un défi pour cet auteur ayant porté allégeance aux nazis!), ses premiers Bartok (Le Château de Barbe Bleue de 1958, chanté alors en allemand ; surtout cantate profane de 1951), son Requiem de Mozart (1951), sa première version des saisons de Haydn de 1952 dont il 
sublime l’ascèse primordiale pour une ferveur sincère immédiate que n’égale pas sa seconde version de 1961)… jusqu’aux derniers accomplissements d’une rare sincérité miroitante : sans omettre le Fidelio de 1957 (somptueusement enregistré), sa Carmen de 1958, et la somme des Mozart dont le génie opératique aura particulièrement inspiré Ferenc Fricsay : L’Enlèvement au sérail de 1954 (mono), La Flûte enchantée de 1955 (mono), l’excellent Don Giovanni de 1958 (stéréo), les étincelantes Noces de Figaro de 1960 (stéréo, avec entre autres tempéraments vocaux irrésistibles le Comte de DFDieskau ou la Susanna d’Irmgard Siegfried…), Idomeneo de 1961 (live mono de Salzbourg), … le coffret édité par Deutsche Grammophon ne fait pas que compléter le précédent, purement instrumental : il confirme la finesse d’un maestro né narrateur et subtil psychologue, d’une imagination orchestrale aujourd’hui exceptionnellement juste. Le Stabat Mater de Rossini (mono de 1954), les deux Requiem de Verdi (1953 et 1960), Oedipus Rex de 1960 ; ou encore, joyaux d’une collection de purs chefs d’oeuvre, Le Vaisseau Fantôme de Wagner de 1952 s’imposent aussi à l’écoute attentive du mélomane curieux d’explorer plus avant l’esthétique dramatique du chef. Tout indique clairement le génie de Fricsay dont la sensibilité orchestrale s’écoule scintillante, ayant sa vie propre, tout en s’accordant idéalement au relief des voix finement caractérisées. Coffret événement édité à l’été 2015. Prochaine critique complète dans le mag cd de classiquenews.
Ferenc Fricsay : complete recordings on deutsche Grammophon. Volume 2 : Operas, choral works. 37 cd Deutsche Grammophon
