samedi 20 avril 2024

CD, réédition événement : The sound of Glenn Gould (Sony classical)

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glen-gould-piano-sony-classical-33-ans-apres-sa-mort-edition-Glenn-GOULD-the-sound-of-glenn-gould-by-sony-classical-annonce-presentation-classiquenews-juin-2015CD. Sony classical annonce plusieurs coffrets Glenn Gould : « The sound of Glenn Gould », dédié à l’héritage musical du pianiste canadien le plus atypique du XXème siècle. Un génie, un travailleur obsédé par la perfection sonore, un phénomène indiscutablement. Il est né à Toronto au Canada le 25 septembre 1832 et est mort en 1982 à l’âge de 50 ans. L’édition Glenn Gould 2015 chez Sony célèbre les 33 ans de la mort du pianiste devenu légendaire. Devraient paraître ainsi le 11 septembre 2015, plusieurs coffrets présentant partie ou intégralité de ses enregistrements pour Sony, de surcroît totalement remastérisés. Son premier enregistrement de Jean-Sébastien Bach en 1955 avait constitué un événement sans précédent. Glenn Gould l’excentrique et le perfectionniste « réinventait » le son de JS Bach au piano. Glenn Gould après des récitals plébiscités par un immense public interrompit sa carrière en avril 1964 pour ne se consacrer qu’au studio où il devait enregistrer l’essentiel de son oeuvre musicale : avec lui, l’idée de l’interprète recréateur, jouant les grands classiques comme s’il improvisait (et tout en respectant à la lettre chaque partition) se réalise. A en croire ses admirateurs les plus ardents, succomber au jeu de Gould, c’est comme entrer en religion. Son engagement, son charisme, sa silhouette fantasque aussi comme son tempérament introverti et secret, ont beaucoup nourri le mythe. Glenn Gould a offert à l’édition discographique, comme Karajan lui aussi obsédé par le son sublimé par la technologie, ses lettres de noblesse. C’est Michaël Stegemann qui a supervisé la nouvelle édition Glenn Gould 2015.

Showcase à la Fnac, le 25 septembre 2015, 18h, jour anniversaire de Glen Gould. Détail des coffrets édités par Sony classical, à venir dans le mag cd dvd livres de classiquenews.

 

 

Qui est Glenn Gould ?

 

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Comment expliquer la fascination que l’interprète mais aussi l’homme ont suscité auprès d’un public qu’il a décidé, en 1964, de mettre à distance ? Sa famille, sa mère organiste, ses premiers concerts, son travail surtout le distingue tel un musicien habité par la musique. Homme de la nuit, homme du montage et de l’enregistrement, il n’aura cessé en définitive de revenir toujours sur la perfection de son jeu. Sous l’oreille attentive du micro (réglé par la firme CBS / Sony classical) : multiplier les options, n’en trouver qu’une viable ; explorer le mystère de l’œuvre ; s’identifier au compositeur et par un phénomène d’identification qui confine à la transe, ne faire qu’un avec la pensée de l’auteur, Bach en particulier, et transmuer l’approche de l’interprète en acte de composition. Ainsi le mythe de l’interprète créateur se matérialise sous les doigts du prodige.

L’art de Glenn Gould, esthète radical s’adresse no à la foule mais à l’individu.

Rapport intime, pression et tension d’une introspection partagée attestent en vérité de sa quête originale qui, au-delà de l’exigence technicienne et technologique, -combien de temps passé à penser la musique, à exercer ses doigts sur le piano, puis à monter et démonter les bandes  enregistrées ?- pour obtenir du sens.

L’homme qui a fait de l’enregistrement en studio une seconde langue musicale, n’espérait qu’un résultat : l’approfondissement et la réalisation d’un travail spirituel sur la matière musicale. Lui-même convaincu de l’au-delà, tentait d’approcher cette idée d’absolu, ce qui confère à son travail, sa signification quasi mystique. Des ténèbres de la nuit, jaillit la lumière inespérée. Ses dernières fugues de Bach, ce rituel devenu célèbre où il jouait contre le clavier, sur une chaise basse aux pieds avant surhaussés, en chaussettes, mitaines aux mains pour entretenir la chaleur des os propice à la fluidité du geste et la souplesse des extrémités…, nourrissent le portrait sacralisé de l’interprète.

Cet aspect mystificateur de l’homme et de son « œuvre » ne cesse de poser des questions sur le sens de la musique certes, sur l’apport que transmet un interprète, tiraillé entre un narcissisme déplacé mais tentateur, une musique qui le dépassse, la figure du compositeur qui prédomine, et aussi le sens supérieur qu’il exprime comme personne. Où se situe l’unicité du pianiste malgré l’absolu de la musique qu’il sert ? Bruno Monsaingeon, réalisateur qui s’est beaucoup dédié à transmettre la personnalité et l’oeuvre du pianiste canadien précise :  « Il y a chez Gould une dimension philosophique, quelque chose qui dépasse de loin la sphère musicale. Les problèmes qu’il pose sont d’ordre universel. C’est un phénomène christique. ». En septembre 2015, les divers coffrets annoncés par Sony classical devraient à nouveau renseigner sur la complexité de l’homme, la richesse de son héritage sans lever le voile sur son tempérament (re)créateur.

 

 

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