jeudi 28 mars 2024

CD critique. VERBIER FESTIVAL 25 ans of Excellence / 25 ans d’excellence (4 cd Deutsche Grammophon : 2004 – 2015)

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CD Verbier-Festival-25-Years-Of-Excellence-Coffret-Edition-limitee deutsche grammophon cd review critique cd par classiquenews-Inclus-livreCD critique. VERBIER FESTIVAL 25 ans of Excellence / 25 ans d’excellence (4 cd Deutsche Grammophon : 2004 – 2015). En Suisse il y a 2 festivals estivals d’envergure : Verbier côté Suisse francophone, 25 ans d’existence. Et de l’autre côté, au delà de Lausanne vers le Saanenland, le festival en Suisse allemanique, GSTAAD, terre d’élection de Yehudi Menuhin qui y a eut un choc esthétique et de cœur pour l’église de Saanen, écrin désigné pour des instants musicaux de partage où le mot souverain demeure : « chambrisme ». Si GSTAAD est le plus ancien, 62è édition en 2018, Verbier plus jeune de moitié, affiche chaque été une tonicité arrogante voire insolente, au regard des artistes invités : toute l’écurie Deutsche Grammophon en particulier, dont les interprètes, grands solistes surtout : pianistes, violoniste, violoncelliste offrent un bain de musique et ainsi des engagements assurés pendant l’été.

L’excellence by Verbier

verbier-le-grand-final-du-30632-3Il n’y a pas ici un best of des 25 éditions respectives, mais un pot pourri de quelques séquences sensées nous convertir à l’excellence et à la magie «Verbier » during the summer. Côté musique de chambre (CD3), car c’est quand même dans ce registre que Verbier a marqué des points, invitant de grands solistes pas forcément habitués à jouer en dialogue et conversation avec d’autres : reconnaissons que les deux pianistes requis sauvent la mise de ce qui n’aurait été qu’une arène à égos et tempéraments en démonstration stricte : le Trio de Brahms se fait caressant et presque intérieur grâce au piano du jeune Daniil Trifonov en juillet 2015, si humble (comparé au violoncelle de Truls Mork) – même verdict pour le Quintette pour piano de Dvorak : autour des deux violons assez tendus (confrontation oblige ?) de Vadim Repin et de Laurent Korcia, le clavier enfantin de Kissin fait merveille, surtout dans Dumka / andante (juillet 2004).
Au registre des lectures concertantes et symphoniques, entendez Concertos pour piano et orchestre, là encore l’impression varie évidemment selon les tempéraments solistes et leur âge respectif (c’est à dire leur bouteille et leur expérience): à ce jeu là, que vaut le jeu pétaradant de la jeune chinoise Yuja Wang, aux côtés (hélas pour elle) de l’ineffable et féline comme vétérante Marta Argerich ? En juillet toutes les deux, le Mendelssohn de Wang comme trop stressé et impressionné par l’orchestre trop ample de Masur, sonne… précipité et hystérique. Une mécanique bien huilée mais souvent artificielle – en revanche, la reine Argerich dans le Beethoven (n°2) donne une leçon de phrasé et d’élégance rentrée, de ciselure d’une rare intelligence sensuelle, à la fois vive (mozartienne), et crépitante (mais jamais en déroute comme sa cadette). L’orchestre du Fetsival qui se convulse avec maniérisme parfois sous la baguette étrange et imprévisible de Takàcs-Nagy, s emet au diapason de ce clavier suave et félin.
D’une irrésistible verve, entre facétie et virtuosité jazzy au swing déboutonné idéal (allegro / Snowflakes), le piano tout en humour et légèreté de Mikhail Pletnev ressuscite l’entrain hollywoodien d’une partition pleine de délire comique et d’exquise tendresse (Lyrical waltz / moderato). La prise est plus récente (juillet 2013), réussie grâce à un maître des équilibres instrumentaux et des rythmes dansants, Kent Nagano. Cet enregistrement méritait évidemment de paraître dans la sélection d’excellence de Verbier pour témoigner de ses 25 ans de ligne artistique.
Outre l’élégance du geste concertant et solistique, donc on l’ a vu mis à l’épreuve de l’exercice terrible (révélateur) de l’expérience chambriste, Verbier chaque été c’est aussi (surtout?) le grand bain symphonique : 2013 et 2015 sont-ils à ce titre de grands crus, sous la houlette du vorace Gergiev ? En 2015, avec l’orchestre du festival, et dans les tableaux spirituels et mystiques, fantastiques et plutôt contrastés de la dernière symphonie de Tchaikovski (6è dite « pathétique »), le chef ossète cisèle la matière sonore, la sculpte en direct avec une sensualité parfois âpre et toujours d’une tension supérieure en liaison avec l’urgence de visions en panique (excellent premier mouvement / fièvre du second allegro bouillonnant de sève printanière) ; on ne peut guère en dire autant hélas en 2013, avec le même orchestre dans le dernier acte de La Walkyrie (IIIè acte) où le geste semble épais, sonne large mais moins détaillé (la sublime musique du feu finale ne s’embrase point) et l’expression du renoncement (du père Wotan à sa fille chérie mais sacrifiée Brunnhilde) ne se dévoile pas dans le magma orchestral ; prometteurs pourtant Bryn Terfel et Irène Theorin, assènent des voix fatiguée pour le premier et trop vibrée pour la seconde ; seule la Sieglinde d’Eva-Maria Westbroek polit le relief d’une voix mieux préservée. Et pour finir, la surprise de ce repas copieux mais équilibré par les genres servis : Folksongs de Berio, d’une tendresse généreuse sous la direction de Dudamel (2005), avec la soliste Malena Ernman, voix expressive, pas toujours très propre (prots de voix et roucoulades à l’envi), mais l’attention du chef et son souci instrumental se révèlent intéressants. Compilation éclectique, et diverse, en formes musicales comme en engagement artistique.

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CD, critique. VERBIER FESTIVAL : 25 Years of Excellence (4 cd DG Deutsche Grammophon 0289 483 5143 5) – parution : 6 juillet 2018. ©©©

CD 1: Tchaikovsky: Symphony No.6 in B Minor, Op. 74, TH.30 « Pathétique » / Berio: Folk Songs;

CD 2: Mendelssohn: Piano Concerto No.1 In G Minor, Op.25, MWV O7 / Beethoven: Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, Op. 19 / Tsfasman: Suite for Piano and Orchestra;

CD 3: Brahms: Piano Trio No.1 in B Major, Op.8 / Dvorák: Piano Quintet in A Major, Op.81, B. 155;

CD 4: Wagner: Die Walküre, WWV 86B / Act 3.

La notation de CLASSIQUENEWS :

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CLIC D'OR macaron 200

le choc, coup de cœur de la Rédaction de CLASSIQUENEWS

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