CD, compte rendu critique. PUCCINI : TOSCA (1963). Leontyne Price (Karajan, 2 cd DECCA). TOSCA, Puccini : Leontyne Price (Karajan, 1963). En 1963, à 32 ans, Leontyne Price, soprano légendaire par son timbre incandescent, idéal dans le portrait d’amoureuse passionnée qu’est la chanteuse Flora Tosca, a soufflé en février 2017, ses…90 ans. Pour célébrer son anniversaire, Decca réédite en son remastérisé la légendaire Tosca de Karajan, à l’esthétique soignée qui comprend entre autres cette spatialisation particulière de l’enregistrement : une conception déjà cinématographique avec plans étagés, conçu par le producteur le plus important de la firme Decca, John Cushaw, (photo ci dessous) celui-là même qui pilotera bientôt en 1965, la première tétralogie de Wagner en stéréo avec Sir Georg Solti (une « première » mondiale devenue elle aussi légendaire). Le traitement particulier du son orchestral, à la fois détaillé et d’un rare souffle épique, révèle tout ce travail de la nuance et de la couleur ouvragé par un Karajan orfèvre. D’autant qu’ici, les instrumentistes du Philharmonique de Vienne font crépiter et palpiter une partition déjà picturale et… cinématographique. Le velours embrasé de Price subjugue ; le timbre de Di Stephano (Mario) comme celui Corena (le Sacristain au I) ne sont pas aussi clairs et vocalement souples que la diva noire mais ici, le maître mot est « vérité », et surtout « théâtre », ce qui ne veut pas dire « pathos », loin de là. Les coups de (vrai) canon, les cloches (véritables elle aussi : pas de clochettes évocatrices sorties de la fosse en pendeloques), le chant du berger d’une inspiration climatique… restituent l’arrière plan historique et social de la 
tragédie de Tosca et Mario ; les deux artistes idéalistes bonapartistes, sont bien les victimes de la machine sadique d’un préfet royaliste trop zélé et animé par la haine et la jalousie (très correct Giuseppe Taddei, à la fois carnassier et brutal, au II, dans sa confrontation bestiale avec la belle et pieuse amoureuse). L’orchestre fourmille et scintille dans un écrin sonore spatialisé d’une ampleur réjouissante, que le son remastérisé (24 bit / 96 khz), et ici en bluray High Fidelity pure audio, magnifie encore. Pourquoi n’enregistre t on plus d’opéra avec cette qualité spatiale et ce sens du détail qui sculpte chaque timbre instrumental. La réédition s’impose, magistrale. Plus de 50 ans après la réalisation de cet enregistrement viennois. Un must absolu et évidemment un « CLIC » de CLASIQUENEWS de mars 2017.
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CD, compte rendu critique. PUCCINI : TOSCA (1963). Leontyne Price, Giuseppe di Stephano, Giuseppe Taddei… Wiener Philharmoniker. Herbert von Karajan, direction. 2 cd DECCA 4831486 + 1 blu ray réédition remastérisé 24 bit – 96 khz. CLIC de CLASSIQUENEWS de mars 2017.
