samedi 20 avril 2024

CD coffret, événement, présentation. LEONARD BERNSTEIN : Complete recordings on Deutsche Grammophon & Decca (122 cd, dvd)

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bernstein leonard coffret 1 set box cd critique presentation leonard bernstein par classiquenewsCD coffret, événement, présentation. LEONARD BERNSTEIN : Complete recordings on Deutsche Grammophon & Decca (122 cd, 36 dvd). Présentation critique. Voici avant notre série de volets critiques sur ce coffret événement, pilier et référence de l’année du Centenaire Bersntein 2018, une sélection de réalisations incontournables à connaître et réécouter régulièrement… Beethoven, Brahms, Schumann, (sans omettre Haydn et Mozart que nous ne citons pas ici mais tout autant « formateurs » dans l’approche du chef Bernstein), aussi Malher, Sibelius, Tchaikovski, Bernstein fut un chef gourmand et gourmet. Pour lui-même aussi car le coffret réunit plusieurs lectures d’une orthodoxie irrésistible : le compositeur dirigeant ses propres symphonies, ballets et opéras (West Side Story, Candide…) ; pour les autres, Puccini (Bohème), Wagner (Tristan), Beethoven (Fidelio)… Bernstein fut aussi un grand chef lyrique, animé / habité par le souffle symphonique, en architecte et en coloriste.

 

 

La somme discographique du chef compositeur ainsi réunie par Deutsche Grammophon et Decca est somptueuse et passionnante à maints égards. Ici sont récapitulés les grands cycles interprétatifs du maestro américain, avec les orchestres qu’il aura marqué de son empreinte amoureuse et fraternelle.
D’abord le cycle Beethoven avec le WIENER PHILHARMONIKER (les Symphonies enregistrées à Vienne en 1978, et 1979 pour la 9è), sans omettre les Concertos pour piano avec Zimerman (1989, – avec le recul, pas vraiment convaincants) ; ni surtout, Fidelio (1978 avec Fisher Dieskau, Sotin, Kollo, Gundula Janowitz et Lucia Popp), enfin la Missa Solemnis (Moser, Schwarz, Kollo, Moll, Royal Concertgebouw Orchestra, 1978).

 

Bernstein : le legs Sibelius remastériséBERNSTEIN par BERNSTEIN. On ne saurait bouder notre plaisir ici, comment être plus royaliste que le roi ? Ainsi le coffret rétablit l’ampleur d’une écriture polymorphe, généreuse, intese et expressive dans les Symphonies N°1 « Jeremiah » (1986), n°2 « Anxiety » (1977), n°3 « Kaddish » (même année 1977) avec l’ ISRAEL Philharmonic Orchestra, réflexion sur son identité juive ; sans omettre la musique des ballets (Fancy Free, Dybbuk), ni le cycle poétique pour orchestre et 6 solistes « SONGFEST » (National Symphony Orchestra, nov et déc 1977). Parmi les incontournables, joyaux anthologiques : citons encore, les danses de West Side Story (Los Angeles Philh., 1982), le Concerto for Orchestra « Jubilee Games » (Israel Philh. orch, 1989), les opéras : Candide (London Symphony Orch, 1989), West Side Story (version avec chanteurs lyriques dont Kanawa, Troyanos, Carreras… New York, 1984), ou A quiet place (Vienne, 1986 / ORF Symph Orch).

Chef symphonique et lyrique, pédagogue et interprète de ses propres oeuvres :
La légende Leonard Bernstein

 

 

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Après Beethoven, même cycle à connaître chez Brahms : les 4 Symphonies (Wiener Philharmoniker, 1981/1982).
Défenseur de la musique symphonique américaine, Bernstein enregistre tout un cycle dédié à COPLAND (Symphonie n°3, New York Philh, 1985).
Parmi les auteurs qu’il a abordé avec une verve amoureuse : DEBUSSY (Images, Prélude à l’après midi d’un faune, La mer, Orch Accademia Santa Cecilia, Rome, 1989) ; Symphonie de Franck et Symphonie n°3 de Roussel (Orch Nat de France, 1981).

 

Mahler_gustav_profilGUSTAV MAHLER est certainement le compositeur qui cristallise toutes les ambitions, les aspirations intimes, et le creuset de l’identité (juive) de Bernstein : lui aussi, comme Gustav… juif, compositeur et chef. Le cycle entier des 10 Symphonies est un monument et le pilier du coffret : majoritairement enregistré en 1987 / 1988 avec le Concertgebouw Amsterdam (1, 4, 9), les Wiener Philh. (5, 6) et le NY Philh. (2, 3, 7), auxquels se joignent des réalisations antérieures dont la fameuse 8è « des mille », Wiener, live octobre 1974), la 9è (Berliner Philh. de 1979), l’éblouissant Das Lied von der Erde d’avril 1966, version masculine avec les deux solistes James King et Dietrich Fisher-Dieskau (Wiener Philh)… Bernstein complètera encore son cycle Mahler, avec deux cycles plus tardifs dédiés aux lieder orchestraux (Lieder nach Gedichten aus des Knaben Wunderhorn, Lucia Popp, Andreas Schmidt, Concertgebouw Amsterdam, oct 1987), puis le plus récent, associant Lieder eines fahrenden Gesellen, Kindertotenlider, Rückert-lieder, avec le jeune Thomas Hampson, déjà diseur halluciné et orfèvre (Wiener Philharmoniker, 1985, 1990, 1991). Must absolu. Le coffret DG / DECCA permet de retrouver aussi les Symphonies en dvd. Le réalisateur Leo Kirch (Unitel), alors fâché avec Karajan, souhaitant réaliser avec Bernstein, un grand cycle filmé, qu’il n’avait pu produire avec le chef allemand, produit ici un legs vidéo inestimable.

 

 

Autres cycles à connaître et posséder absolument, sous la direction habitée d’un Bernstein flamboyant : les Symphonies de Schumann (Wiener Philh. 1984, 1985) ; les Chostakovitch : Symphonies 1 et 7 (avec le Chicago Symphony Orch, 1988), 6 et 9 avec les Wiener Philh. 1985, 1986 ; les Sibelius (1, 2, 5 et 7, Wiener Philharmoniker, 1986-1990) ; surtout les TCHAIKOVSKI dont l’intériorité, la pudeur inquiète saisissent : 4, 6 et 6 (New York Philharmonic, 1989 et 1986).
Parmi les opéras de cette intégrale discographiques, on distingue nettement La Bohème de Puccini (pour la finitiondes arrières plans orchestraux, Santa Cecilia, Rome, 1987), Tristan et Isolde de Wagner (Peter Hofman, Behrens, Sotin, Minton, SymphOrch Bayerischen Rundfunks, 1981).
1 cd osé, risqué mais convaincant ? sans hésiter : Le Richard Strauss album : danse et scène finale de Salomé, mélodies orchestrales, avec Montserrat Caballé et l’Orchestre national de France, mai 1977 : l’orchestre national à son meilleur).

 

 

Le coffret ajoute au legs opus Deutsche Grammophon, un cycle de bandes Decca, regroupant dans une cohésion passionnante, les enregistrements réalisés au States en 1953 (« The 1953 American Decca recordings ») : avec le New York Stadium symphony orchestra, mentionnons entre autres gravures où souffle une ambition organique : la 9 de Dvorak, la 2è de Schumann, la 4è de Brahms, la 6 de Tchaikovski… chaque partition étant ensuite le sujet d’une analyse audio, écrite par le maestro qui fut un étonnant pédagogue.

BERNSTEIN-LEONARD-dossier-centenaire-bernstein-2018-dossier-bernstein-2018Côté DVD : avant tous ses confrères, Bernstein sut comprendre l’enjeu et le bénéfice de filmer ses concerts ; il partageait ce souci de mémoire, mais avec un temps d’avance car l’Américain préférait la fièvre voire la transe du live / direct, plutôt que le perfectionnisme statique d’un Karajan. Aujourd’hui que l’on soit pour l’un ou l’autre, force est de constater la pertinence de leur approche respective… toutes les deux accessibles grâce à … la Deutsche Grammophon. Ainsi le coffret Leonard Bernstein DG / DECCA regroupe en complément de l’audio des 121 cd, le complément fort utile voire impressionnant du Bersntein visuel, dont la présence et le charisme demeurent très photogénique : le profil d’empereur romain, pilotant ses troupes avec une tendresse sincère, amoureuse, gourmande se lit à l’image et renforce la terrible séduction du maestro : voir ici tout le cycle Beethoven, les symphonies certes (avec Gwyneth Jones dans la 9è, Vienne, 1979), avec Edda Moser dans La Missa Solemnis de 1978 ; distinguons aussi Fidelio (Vienne, 1978) ; Candide (LSO, dec 1989) ; La Création / Die Schöpfung de Haydn (juin 1986) ; et bien sûr tout le cycle Gustav Mahler, véritable monument anthologique où sous la baguette hallucinée de Bernstein, perce l’éclat des solistes associées : Janet Baker (n°2), Christa Ludwig (3), Edith Mathis (4), surtout l’odyssée spectaculaire viennoise d’août et septembre 1975, avec entre autres Edda Moser, Judith Blegen, Agnes Baltsa, Kenneth Riegel, Hermann Prey, José Van Dam (3 d’entre eux se trouveront pour les mêmes enjeux filmographiques chez Losey pour le Don Giovanni légendaire de 1979 : Moser, Riegel, Van Dam…). Voir Bernstein diriger, c’est éprouver et vivre la musique avec lui, et son orchestre, ses solistes : ainsi, autres joyaux de ce cycle dvd époustouflant : répétitions (Mahler 5, 9, 1971, 1972) ; le programme télévisuel à vertu pédagogique (The Little Drummer boy, Le petit tambour : immersion toute en finesse dans l’univers de … son cher Gustav Mahler, filmé à Tel Aviv, Vienne ; les Symphonies 4 et 5 de Tchaikovsky ; sans omettre, le choc que suscita en 1984, l’enregistrement du musical West Side Story, avec des stars du chant lyrique : Kanawa, Carreras, Troyanos… Voir et écouter Bernstein diriger sa propre comédie musicale de 1957, presque 30 ans après, avec le même soin q’une production lyrique du répertoire, demeure saisissant. Un auteur se surprend à être ému par sa propre création… qu’il semble redécouvrir dans une lecture lyrique classique. Immense réalisation par le film. Le docu a depuis gagné ses lettres de noblesse et galons de film anthologique. A raisons. Must absolu (DVD 34, « the making of West side story », 1984).

 

 

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CLIC_macaron_2014LEONARD BERNSTEIN : Complete recordings on Deutsche Grammophon & Decca : 121 cd — 36 dvd — 1 blu-ray audio (intégrale des Symphonies de Beethoven, live recordings 1977 – 1979). A venir dans le mag cd dvd livres de CLASSIQUENEWS, 3 volets critiques proposant une analyse détaillée du coffret LEONARD BERNSTEIN DG / DECCA – Centenaire Bernstein 2018

 

 LEONARD BERNSTEIN : quel héritage ?

 

 

LIRE aussi notre dossier spécial Leonard BERNSTEIN centenaire 2018

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