vendredi 29 mars 2024

Bellini: La Somnambule, 1831. Dessay Paris, Opéra Bastille. Du 25 janvier au 23 février 2010

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Vincenzo Bellini


La Sonnambula
, 1831
La Somnambule

Paris, Opéra Bastille
Du 25 janvier au 23 février 2010

en langue italienne
nouvelle production

Natalie Dessay, Amina
Evelino Pido, direction
Marco Arturo Marelli, mise en scène

Opéra lunaire

Alors que le Châtelet présente en janvier Norma (du 18 au 28 janvier 2010), La Somnambule fait son entrée (enfin) au répertoire de l’Opéra national de Paris (qui a récemment produit I Capuletti e i Montecchi, l’ouvrage précédent La Sonnambula). Celui qui aurait été un rival sérieux pour Verdi, s’il n’était mort prématurément à 34 ans (1835), tient le haut de l’affiche parisienne.
En contrat avec le Teatro Carcano de Milan, Bellini est invité à y livrer un nouvel ouvrage. D’abord séduit par Hernani de Hugo, finalement interdit par la censure en décembre 1830, Bellini qui devait fournir son opéra en février suivant (!), choisit La Somnambule d’Eugène Scribe, vaudeville et aussi ballet (créé en 1827 à l’Opéra de Paris). Dans le livret de Felice Romani, l’action privilégie la fantaisie pastorale : dans un petit village suisse, Amina hante les nuits car elle est somnambule. Bellini y développe un style arachnéen, suspendu, crépusculaire dont le fameux air « Ah non credea mirarti » approfondit encore cette langueur onirique, faite élégie lunaire. En oposition au monde idéale et innocent d’Amina, Bellini brosse le portrait d’une société hostile et barbare qui n’épargne pas les faibles et les poètes… Après I Capuletti e i Montecchi, l’opéra fut applaudi avec triomphe: la partition assoit la réputation du compositeur partout en Europe, avant les chefs d’oeuvre à venir: Norma (également créé à Milan), Beatrice di Tenda (Venise, 1833), enfin I Puritani (Paris, 1835), ultime manuscrit composé à Puteaux. C’est Maria Callas qui dans les années 1950 ressuscite l’oeuvre en s’intéressant à l’art du bel canto pré verdien, même si le rôle fut à l’origine écrit pour une mezzo, la légendaire Giuditta Pasta, aux côtés du ténor Rubini (Elvino).

La production de La Somnambule à l’Opéra de Paris bénéficie de la participation de la soprano Natalie Dessay qui l’a précédemment chanté et réussi au disque (La Sonnambula, 2 cd Virgin classics),- enregistré en novembre 2006- au côté de l’excellent Francesco Meli dans le rôle d’Elviro. Sur les traces de Maria Malibran pour laquelle Bellini écrivit après La Pasta, le rôle d’Amina, Cecilia Bartoli incarne la version originelle pour mezzo (La Sonnambula, Cecilia Bartoli, Juan Diego Florez, 2 cd L’Oiseau-Lyre, Decca, version enregistrée en 2007 et 2008 à Zürich).

France Musique diffuse La Somnambule, samedi 27 février 2010 à 19h.

Illustration: Giuditta Pasta, la créatrice du rôle d’Amina (DR)

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