jeudi 28 mars 2024

Bach: Sinfonia (Dantone, 2011) 1 cd Decca

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Vivaldien méritant chez Naïve (pour le volet lyrique du Prete Rosso: il y a dirigé et enregistré un Tito Manlio élégant, fin, racé), le chef italien Ottavio Dantone monte belle assurance dans ce volume composé de Sinfonie d’un Bach, alerte, virtuose, exalté, instrumentalement souverain; ici, la sélection regroupe uniquement les passages non vocaux ni choraux des Cantates multiples, soit 19 sections ainsi enchaînées, chacune avec leur climat émotionnel propre: victorieux comme nous l’avons dit, – intention légitime pour une entrée en matière-, ou vertiges introspectifs plus recueillis et de quelle manière, associant l’intériorité spirituelle au geste volontiers dramatique; l’enseignement des dramma ou Cantates profanes dévoilées si magistralement par Federico Garcia Alarcon au dernier festival d’Ambronay (septembre 2011) montre que chez Bach, le sacré n’est jamais loin du théâtre voire de l’opéra; le sacré, le profane se mêlent et se répondent au fur et à mesure des réemplois : nombre des sections présentées ici sont les mouvements de cycles purement instrumentaux.


Eloquence du Bach instrumental

Universel, curieux, synthétique, Jean-Sébastien capable d’une éloquente et gourmande versatilité, écrit dans tous les styles, et de façon si lumineuse: la Sinfonia pour la cantate BWV 42 (l’une des plus longues avec celle pour la BWV169) déploie cette aisance magistrale et lumineuse, où le chant des instruments solistes (hautbois en fête) déclare un amour illimité pour la glorieuse félicité divine. D’ailleurs, la BWV 169, très haendélienne par sa verve théâtrale, libérée – avec orgue solo-, engage tous les instrumentistes très inspirés de l’Accademia Bizantina.

Dans l’exaltation ciselé, coloré d’un véritable sentiment d’exultation, comme éloquents dans le repli plus douloureux mais si élégant et pudique (admirable « tombe » de la BWV 156: avec hautbois solo; parenté de couleurs entre la BWV12 et BWV21… ), d’une autorité pareillemment active et jamais creuse (nerf dramatique de la BWV 146; allant marcial d’une pompe palpitante pour la BWV 174), les interprètes construisent dans la succession contrastée des sinfonie, adagio puis allegro ou presto, une arche instrumentalement vivante, nerveuse, festin foisonnant de timbre (BWV 75: beauté des cors et trompettes). A Weimar, Cöthen, Leipzig, Bach ne cesse de saisir par la justesse scintillante de sa ferveur: un bain de timbres associés, de rythmes triomphateurs ou d’une tendresse irrésistible qu’Ottavio Dantone nous fait parcourir avec une sensibilité délectable.
Parcours thématique réussi.

Accademia Bizantina. Sinfonias, concertos, sonatas. Ottavio Dantone, direction. 1 cd Decca 0 28947 82718 4. 1h13mn. Enregistré en janvier 2011.

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