mardi 16 avril 2024

Avril 2007: mois russe sur Mezzo

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Avril russe sur Mezzo
En avril 2007, Mezzo met à l’honneur la musique russe. Danse, opéra, musique symphonique, voici notre sélection.

Serge Prokofiev
Alexandre Nevski

Sergueï Eisenstein. Noir et blanc. 1h52mn, 1938.
Avec Nikolaï Tcherkassov, Nikolaï Okhlopov…

Diffusion

Le 2 avril 2007 à 20h45
Le 3 avril 2007 à 13h45
Le 16 avril 2007 à 3h45

En 1242, le peuple russe doit se solidariser face à une double menace: les monghols à l’est, surtout les chevaliers teutoniques à l’ouest. Rien de tel pour exalter l’âme russe et exciter l’élan nationaliste. En pleine ascension nazie, le cinéaste Eisentein souligne les vertus du nationalisme contre la barbarie du fascisme. Au service de l’idéal patriotique, le film diffuse sa force conquérante: en plans serrés, dans les tableaux collectifs où se joue le sort d’un peuple désireux de liberté et d’indépendance, le réalisateur transmet la passion et la fureur humaine: les scènes de bataille sont réalistes, violentes; à l’humanité des soldats de Russie est opposée la froideur des chevaliers casqués. La musique de Prokofiev, alors âgé de 47 ans, souligne la charge émotionnelle qui trouve dans l’ultime assaut, sur le lac gelé, son point d’orgue.
Depuis 1936, le compositeur qui s’est expatrié, a souhaité revenir en URSS. Au moment des années noires, celles des purges staliniennes, dont Chostakovitch subit de cuisantes humiliations, Prokofiev monte en grade, pour, à partir de 1938, devenir un compositeur officiel, au service des idéaux de l’appareil soviétique. Son ascension sera de courte durée: il goûtera lui aussi l’amertume de l’humiliation et de la mise à l’écart…
Quoiqu’il en soit, le musicien sait tirer partie de l’expressionnisme des images filmées par Eisenstein. Dans le tableau final, contemplant les cadavres et les ruines d’une terre dévastée, le vainqueur contemple froidement l’horizon plein d’espoir quand la soprano entonne son chant de compassion. Sublime.

Serge Rachmaninov

Concerto pour piano n°2 en ut mineur opus 18

Concert, 38 mn, 1974. Alexis Weissenberg (piano), Berliner Philharmoniker, direction: Herbert van Karajan.

Diffusion


Le 6 avril 2007 à 20h45
Le 7 avril 2007 à 13h45
Le 14 avril 2007 à 4h
Le 16 avril 2007 à 5h29
Le 25 avril 2007 à 16h45

Dès 1900, Rachmaninov présente ses deuxième et troisième mouvements (composés avant le premier). La création du concerto intégral a lieu en octobre 1901. L’oeuvre marque le retour du musicien sur la scène créative après que l’échec de sa première Symphonie l’ait laissé démuni et dépressif. Il se sortira de sa profonde mélancolie grâce au traitement par hypnose du médecin et psychothérapeute, Niels Dahl. Ce dernier lui suggéra l’idée d’un concerto pour piano. Ainsi naquit le Concerto n°2, dédié au médecin salvateur. La houle puissante de son harmonie, le souffle irrépressible de son romantisme ont imposé l’oeuvre auprès des virtuoses du piano, et suscité, depuis sa création, l’accueil enthousiaste du public.

Modeste Moussorgski

Boris Godounov

Opéra. Festival de Pâques de Sazlbourg. 1998, 3h15mn. Mise en scène: Herbert Wernicke. Direction musicale: Claudio Abbado. Versions de 1869, 1872 et 1874.

Diffusion

Le 7 avril 2007 à 20h45
Le 8 avril 2007 à 13h45
Le 17 avril 2007 à 15h45
Le 19 avril 2007 à 3h45
Le 27 avril 2007 à 15h45

Tableau désenchanté, tragédie d’un homme seul et dérive d’un peuple manipulé, Boris Godounov d’après Pouchkine, reste l’ouvrage le plus fascinant de l’opéra russe. Moussorsgki qui reprend l’oeuvre à plusieurs reprises, comme submergé par le souffle de la fresque convoquée, aborde de nombreux thèmes propres à l’histoire russe. Rapport du politique et de la vertu, rapport de l’église au pouvoir, psychologie acide et critique voire cynique sur les opportunistes politiciens et les ambitieux déclarés, l’oeuvre est d’une richesse captivante que la production diffusée par Mezzo, aborde avec engagement et lisibilité. Wernicke y signe l’une de ses meilleures mises en scène (soulignant le souffle historique du sujet) et Abbado, entouré d’une équipe qui a déjà chanté l’oeuvre à Salzbourg dès 1993, donne toute la mesure de la fresque universelle. Avec d’autant plus d’intérêt que le chef a assemblé avec pertinence, les différentes versions de l’opéra moussorsgkien. Lecture incontournable pour un chef-d’oeuvre lyrique.
Lire aussi notre dossier Boris Godounov par Claudio Abbado.

Marius Petipa

La fille de Pharaon, 1862

Ballet en trois actes. 1h45, 2003. Chorégraphie, mise en scène, adaptation: Pierre Lacotte d’après Marius Petipa. Musique: Cesare Pugni, adaptée par Alexandre Sotnikov. Solistes: Svetlana Zakharova (Aspicia), Sergueï Filin (Lord Wilson/Taor), Gennady Yanin (John Bull/Passiphonte), ballet et orchestre du Théâtre Bolshoï de Moscou, direction: Alexandre Sotnikov.

Diffusion

Le 22 avril 2007 à 20h45
Le 23 avril 2007 à 13h45
Le 2 mai 2007 à 4h15
Le 3 mai 2007 à 15h45
Le 12 mai 2007 à 15h45

Marius Petipa fit toute sa carrière en Russie, en particulier pour le théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg. La fille du Pharaon, chorégraphié en 1862, marque les débuts de sa carrière officielle à la Cour du Tsar. Pour le Bolshoï, l’ancien danseur de l’Opéra de Paris, Pierre Lacotte auquel on doit aussi une restitution fidèle de La Sylphide, s’est penché sur l’histoire et le style chorégraphique de La fille du Pharaon. Le travail s’est révélé difficile car les manuscrits parvenus comportaient de nombreuses lacunes. Lacotte s’est donc inspiré du style d’époque selon sa propre connaissance du ballet romantique tel que l’enseignait le père de la Ballerine, Marie Taglioni. Les amateurs de restitutions exotiques, comptant moult anachronismes (en filles de Diane, de sveltes danseuses à tutu, portant l’arc, gambadent parmi les gardiens de l’Egypte de Ramsès…).
Aux pieds des grandes pyramides de Guizeh, deux explorateurs anglais sont surpris par une tempête de sable: ils se refugient dans un temple et s’assoupissent. Toute l’action du ballet est le sujet du rêve de l’explorateur Lord Wilson (Sergueï Filin), lequel devient dans l’intrigue onirique, Taor. L’invention de Petipa mêle classicisme (solos, pas de deux, ballets, pas d’action, cortèges et marches solennelles dont Pharaon sur son char tiré par un vrai cheval…) et épisodes imprévus comme le séjour de la fille de Pharaon, Aspicia, au fond des mers, au royaume de Neptune (!). Le couple vedette de cette restitution associe à la très jeune et stylée Svetlana Zakharova (23 ans), la virilité agile et aérienne de Sergueï Filin. Une redécouverte servie avec scrupule.

Illustrations
Le Tsar Boris en 1607 (DR)
Affiche pour le film Alexandre Nevski (DR)
Serge Rachmaninov au piano (DR)
Chaliapine dans le rôle de Boris (DR)
La Ballerine Svetlana Khasarova (DR)

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