Les compositeurs Ă lâhonneur en 2018 : les anniversaires et cĂ©lĂ©brations 2018. Retrouvez ici les compositeurs qui en 2018 seront mis Ă lâhonneur : centenaires Bernstein et Debussy, anniversaires Gounod, François CouperinâŠ
François Couperin : nĂ© le 10 novembre 1668, aurait eu 350 ans, en ce mois de novembre 2018. Le jeune garçon baptisĂ© Ă Saint-Gervais (Paris) est dâemblĂ©e destinĂ© Ă la musique car il est lâenfant dâune vĂ©ritable dynastie de compositeurs, son pĂšre Charles est le plus jeune frĂšre de lâillustre Louis. Les deux sont clavecinistes et⊠titulaires de lâĂ©glise Saint-Gervais. Orphelin, François reçoit la formation de Richard de Lalande, grĂące auquel il ne tarde pas, au regard de ses qualitĂ©s au clavier, de rejoindre la Cour de Louis XIV. Il devient organiste par quart de la Chapelle royale de Versailles. Alors que sa virtuositĂ© au clavecin Ă©blouit tout le milieu musical, il nâobtient pas la charge de claveciniste du roi, en faveur du fils de dâAngelbert qui en hĂ©rite, sans possĂ©der la maĂźtrise de Couperin. TempĂ©rament solitaire et rĂ©flĂ©chin peu mondain, François Couperin cultive une rĂ©putation de compositeur austĂšre, en rĂ©alitĂ© douĂ© dâune sensibilitĂ© pour lâorchestration et le timbre, qui en prĂ©figurant Rameau, touche Ă la grĂące. Jamais le raffinement et la virtuositĂ© ne sacrifie la profondeur et la poĂ©sie Ă©lĂ©giaque. Parmi ses oeuvres les plus abouties : quelques messes pour orgue, les Leçons de TĂ©nĂšbres pour le Mercredi Saint, les sonates, les piĂšces pour la viole de gambe et surtout les Concerts royaux oĂč il ambitionne selon une pensĂ©e universaliste qui montre la mesure de son gĂ©nie synthĂ©tique, de rĂ©unir les goĂ»ts français et italiens⊠Compositeur et penseur, Couperin est un thĂ©oricien cependant douĂ© de sensualitĂ©. En tĂ©moigne son Ćuvre principale, pour le clavecin : soit quatre livres publiĂ©s entre 1707 et 1730 qui en font le gĂ©nie de lâinstrument au XVIIIĂš (avant Rameau) ; dâautant que son traitĂ© l’Art de toucher le clavecin (1716) rassemble toute la connaissance la plus affĂ»tĂ©e sur le clavier au XVIIIĂš (esthĂ©tique, pratique, organologie, âŠ.).
1 cd : Les Concerts Royaux par Jordi Savall (Alia Vox)
https://www.alia-vox.com/en/catalogue/francois-couperin-les-concerts-royaux/
1 Ensemble : Les Timbres enregistrent les Concerts Royaux
http://www.classiquenews.com/cd-ils-enregistrent-les-timbres-jouent-les-concerts-royaux-de-couperin/
——————–
Charles Gounod (1818 – 1893) : 2018 marque donc le centenaire de la naissance de Charles Gounod (17 juin 2018 prĂ©cisĂ©ment), cĂ©lĂšbre Ă juste titre pour ses deux chefs dâoeuvres lyriques et romantiques : Faust et surtout RomĂ©o et Juliette (1867) dont les duos extatiques atteignent un sommet jamais Ă©galĂ© du genre romantique suave et extatique. ElĂšve de sa mĂšre, professeur de piano, le jeune Charles suit la classe dâharmonie de Reicha (comme Berlioz), au Conservatoire de Paris. Il remporte le Prix de Rome 1839 grĂące Ă sa cantate Fernand qui dĂ©voile dĂ©jĂ un tempĂ©rament lyrique et dramatique de premier plan. A Rome, le peintre Blanchard autre acadĂ©micien de la Villa Medicis, portraiture celui qui reçoit en Italie le choc de⊠Palestrina (1841). Croyant et mĂȘme pratiquant fervent, Gounod Ă©coute les sermons de Lacordaire Ă Notre-Dame, mais la RĂ©volution de 1848 efface ses vellĂ©itĂ©s sacerdotales. Sa carriĂšre opĂ©ratique dĂ©bute avec Sapho (1851), conçu avec la coopĂ©ration de la cantatrice vedette Pauline Viardot. Suivent Le MĂ©decin malgrĂ© lui dâaprĂšs MoliĂšre (1858), Faust (1859 qui suscite un triomphe important), PhilĂ©mon et Baucis (1860), enfin RomĂ©o et Juliette qui en 1867, créé pour lâExpo Universelle, demeure un succĂšs considĂ©rable. En 1870, fuyant la guerre et ses atrocitĂ©s, Gounod se rĂ©fugie en Angleterre oĂč il a une liaison avec la cantatrice Georgina Weldon. Il compose deux drames historiques : Les deux Reines de France (1872) puis Jeanne dâArc (1873), sujets Ă©minemment patriotes. Dans la derniĂšre partie de sa vie, revenu Ă Paris en 1874, Gounod se passionne surtout pour la musique religieuse. Il meurt en composant son dernier Requiem, le 18 octobre 1893. Le compositeur est inhumĂ© au cimetiĂšre dâAuteuil aprĂšs une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire Ă la Madeleine oĂč jouent Saint-SaĂ«ns (orgue) et FaurĂ© (pilotant la MaĂźtrise). Les portrait de Gounod souligne le travailleur sĂ©rieux, un rien austĂšre dans sa mise, dont la sincĂ©ritĂ© du mĂ©tier assure la rĂ©ussite de ses deux opĂ©ras les mieux accueillis, Faust et RomĂ©o et Juliette, deux sommets de lâopĂ©ra romantique français. AprĂšs Ambroise Thomas, avant Bizet.
1 dvd : Faust avec Jonas Kaufmann (Decca)
http://www.classiquenews.com/dvd-gounod-faust-nezet-seguin-kaufmann-2011/
1 production : Faust Ă lâOpĂ©ra Bastille en octobre 2011 : lire notre compte rendu :
http://www.classiquenews.com/paris-opra-bastille-le-4-octobre-2011-gounod-faust-roberto-alagna-paul-gay-inva-mula-alain-altinoglu-direction-jl-martinoty-mise-en-scne/
——————–
Claude Debussy (nĂ© en aoĂ»t 1862) est dĂ©cĂ©dĂ© le 25 mars 1918 : 2018 marque donc le centenaire de sa mort. Le peintre Marcel Baschet fixe les traits dâun jeune compositeur sĂ»r de lui (1884). Le jeune pianiste est engagĂ©e par Nadejda von Meck, veuve richissime et protectrice de Tchaikovski pour jouer les oeuvres que la riche mĂ©lomane aimait Ă©couter avec ses enfants pendant sa rĂ©sidence dâĂ©tĂ©. Dâabord wagnĂ©rien en 1889 (Ă lâĂ©poque oĂč Franck créée sa sublime Symphonie en rĂ©), Debussy compose en 1894 PrĂ©lude Ă lâAprĂšs midi dâun Faune : Ă 32 ans, il sâimpose tel, avant le Stravinsky du Sacre du printemps de 1913, lâapĂŽtre de la modernitĂ© et le champion de lâavant garde. InspirĂ© par lâactivitĂ© intĂ©rieure, Ă©tranger Ă toute structure manifeste comme Ă toute abstraction conceptuelle, Debussy cultive et tisse une langue musicale nouvelle qui saisit par sa continuitĂ© ondoyante, une Ă©criture Ă la sensualitĂ© mystĂ©rieuse qui cultive la couleur et le timbre, modulant ses harmonies de façon continue, en un flux organique dâune rare voluptĂ©. Il laisse une abondante littĂ©rature pour piano (la plus importante avec celle de FaurĂ©) ; il renouvelle la langue symphonique française avec Jeux, La MerâŠ, et parvient dans PellĂ©as et MĂ©lisande de 1902 Ă renouveler fondamentalement lâopĂ©ra français post romantique, alors dans lâimpasse du wagnĂ©risme.
1 coffret cd événement : The complete works (33 cd WARNER classics)
——————–
LEONARD BERNSTEIN, le centenaire événement
Leonard Bersntein (1918 – 1990) fait partie des rares compositeurs capables de diriger les oeuvres dâautres crĂ©ateurs. En ce sens, prolongeant lâengagement du chef Bruno Walter (Ă©galement juif), Bernstein le chef dĂ©fend et affirme le gĂ©nie symphonique de Gustav Mahler dont il permet une juste Ă©valuation des 9 opus orchestraux : piliers dâun cycle symphonique majeur au XXĂš. NĂ© le 25 aoĂ»t 1918, Leonard Bernstein aurait eu 100 ans en aoĂ»t 2018. Baguette gĂ©nĂ©reuse, passionnĂ©e, animĂ©e souvent dâune ivresse dansante proche de la transe, Bernstein a le gĂ©nie des mĂ©lodies et du rythme : ce qui lui permet de briller dans le genre de la comĂ©die musicale dont il renouvelle la langue dans les annĂ©es 1950, alors quâil est un trentenaire flamboyant qui semble possĂ©der tous les dons dâun musicien de gĂ©nie. West Side Story marque lâexcellence dâune inspiration qui semble facile mais est aussi traversĂ© par un pessimisme sombre et noir (1957). Du reste la nouvelle estimation de son oeuvre tend Ă dĂ©tecter cette profondeur parfois dĂ©pressive dont on pensait quâil Ă©tait totalement Ă©tranger. La carriĂšre du maestro enrichit celle du crĂ©ateur confrontĂ© aux dĂ©fis des genres : musiques de films, musique de scĂšne et opĂ©ras, comĂ©dies musicales Ă Broadway, musique de chambre, piano, musique chorale et aussi musique sacrĂ©e (dont la fameuse Mass qui est une partition inclassable, inspirĂ©e du blues-gospel dont lâinterrogation sur la forme la relie aux autres oeuvres clĂ©s).
Bernstein jeune se forme Ă la direction auprĂšs de Fritz Reiner et Kousevitsky (qui nâa jamais compris le gĂ©nie de compositeur de son protĂ©gĂ©, regrettant mĂȘme quâil se gĂąche dans la comĂ©die musicale), et aussi Bruno Walter quâil remplace au pied levĂ© en 1943, Ă la tĂȘte de lâorchestre qâuil va marquĂ© de son empreinte : le Philharmonique de New York. Il en sera directeur musical de 1958 Ă 1969. Le musicien est aussi amateur de littĂ©rature et de poĂ©sie (titulaire dâune chaire de poĂ©sie Ă Harvard). Câest un penseur sensible, dâune rare culture qui lui permet dâinscrire lâacte musical (diriger, composer) dans un questionnement qui favorise lâanalyse et la transmission : Bernstein fut un brillant pĂ©dagogue, diffusant lâexplication du classique Ă la tĂ©lĂ© grĂące Ă des cycles dâĂ©missions populaires : Inside Pop – The Rock Revolution, documentaires sur les genres pop-rock, produit par la CBS. Puis en 1973, il prĂ©sente pour la tĂ©lĂ©vision six confĂ©rences, les Norton Lectures, depuis l’UniversitĂ© Harvard. TrĂšs habitĂ©e, ses lectures comme chef convainquent particuliĂšrement au service de Sibelius, Mahler, Beethoven, Brahms, Chostakovitch dont il exprime lâĂ©lan organique primordial.
——————–
Tout au long de lâannĂ©e, classiquenews dĂ©veloppera un dossier pour chacun des compositeurs Ă lâhonneur en 2018 : concerts Ă©vĂ©nements, cd, dvd, livres Ă ne pas manquer seront mentionnĂ©s, prĂ©sentĂ©s, analysĂ©sâŠ
Â